Docteure en Géopolitique de l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Agrégée d’histoire, Professeure de chaire supérieure au lycée Faidherbe (Lille) où elle enseigne la géopolitique en classes préparatoires économiques et commerciales. Auteure de nombreux ouvrages.
Qu’avez-vous retenu de l’actualité internationale de l’été 2021 ? Si vous avez un peu décroché, voici la précieuse synthèse d’Axelle Degans pour juillet et août 2021 qui sera fort utile à tous ceux qui veulent disposer d’un point de l’actualité géopolitique, suivent la spécialité #HGGSP voire préparent un concours dans des conditions délicates. Pour ne rien manquer, et recevoir nos alertes sur des documents importants, le plus simple est de s’abonner gratuitement à notre Lettre d’information hebdomadaire ou au compte twitter de veille géopolitique @diploweb (plus de 17 500 followers privilégiés). Avec en pied de page, un bonus vidéo.
La Slovénie, avec Janez Jansa, prend le 1er juillet 2021 la direction du Conseil (des ministres) de l’Union européenne. Son rôle est peut-être moins important depuis la réforme des institutions avec la nomination d’un exécutif européen stable. La France prendra la présidence tournante en janvier 2022.
En Arménie, Nikol Pachinian retrouve durant l’été 2021 ses fonctions de Premier ministre dans un pays qui reste très marqué par la guerre perdue face à l’Azerbaïdjan voici un an.
En Iran, l’investiture du nouveau président iranien, Ebrahim Raïssi, se déroule durant l’été 2021 alors que l’attaque d’un pétrolier israélien en mer d’Oman accroit les tensions internationales ; attaque dont Téhéran est soupçonné d’être responsable. La situation interne est très tendue car les sanctions internationales pèsent lourdement sur le quotidien des Iraniens. Les coupures d’eau et d’électricité sont récurrentes et nourrissent une contestation populaire grandissante dans un pays où sévit un chômage massif et une inflation d’au moins 40%.
En Zambie, les élections présidentielles sont remportées par Hakainde Hichiema, l’opposant au président sortant. Le mandat de ce dernier est entaché par une politique qui a privilégié l’endettement de façon déraisonnable, crédits encouragés par Pékin dont l’ombre s’étend toujours plus sur le continent africain par ce biais de l’endettement.
. Jean-Robert Raviot, C’était quoi l’URSS ?
. Kevin Limonier, Pourquoi les données numériques sont-elles géopolitiques ?
. Pierre Verluise, Quels sont les fondamentaux de la puissance ?
En Tunisie, le président Kaïs Saïed a écarté du pouvoir le parti islamiste Ennahda, qui appartient à la mouvance frériste. Un coup de force constitutionnel qui bénéficie d’un soutien populaire en raison de la corruption et de la gabegie qui gangrènent le pouvoir et de l’impasse dont ce parti n’a pas su sortir le pays. Le président a promis d’entreprendre des réformes structurelles qui, seules, permettront au pays de se relever de l’actuelle crise aggravée par les conditions sanitaires propres à la pandémie. Ce reflux des Frères musulmans s’inscrit dans un contexte plus vaste du monde musulman.
Au Pérou, Pedro Castillo, à la tête de la gauche radicale, a remporté durant l’été 2021 les élections présidentielles face à Keiko Fujimori, dont le père avait déjà présidé aux destinées du pays. Pedro Castillo, dont les origines sont très modestes, est un ancien instituteur qui a promis d’améliorer les conditions de vie des plus pauvres dans un pays mis à mal par la pandémie.
Le parti communiste chinois (PCC) fête durant l’été 2021 son centième anniversaire, il a été fondé dans la concession française de Shanghai ; il est fort de 95 millions de membres. Son actuel dirigeant, Xi Jinping, est très puissant, le plus puissant depuis Mao Zedong mort en 1976. Le virage sécuritaire déjà visible avec une politique de lutte contre la corruption qui cache mal une reprise en main du PCC par Xi Jinping, est renforcé avec la loi de sécurité nationale. Le PCC a un pouvoir encore plus étendu sur l’État, mais la direction personnelle de Xi sur le PCC s’est accrue avec la session plénière de 2018 qui lève la limite des deux mandats : Xi Jinping peut rester au pouvoir tant qu’il le désire. Le pouvoir personnel de Xi, dont « la pensée » est désormais inscrite dans la constitution comme celle de Mao, s’est considérablement renforcé. Le caractère dictatorial du régime ne fait aucun doute comme le montre la reprise en main de Hong Kong. Le PCC sert une affirmation plus décomplexée de la Chine sur la scène internationale, ce que constatent ses voisins inquiets de la progression formidable du budget militaire de ce qui redevient l’Empire du milieu. Le caractère totalitaire s’affirme grâce aux outils numériques, à la cybersurveillance au crédit social : la société chinoise est de plus en plus sous contrôle et réécrit son histoire.
Triste anniversaire à Beyrouth. Un an après la déflagration qui a soufflé une partie de la vieille ville le bilan est désastreux. Le pays est dans une impasse du fait de l’incurie de sa classe politique. Le port n’est pas reconstruit (le montant des travaux est évalué à 350 millions de dollars), l’aide internationale n’arrive pas sur place faute de gouvernement pérenne, de l’ampleur de la corruption et du clientélisme. Le pays traverse une très douloureuse crise monétaire fruit d’une économie libanaise à bout de souffle ponctionnée lourdement par un fonctionnement quasi mafieux. Le président français Emmanuel Macron dénonce une « faute historique et morale » de la classe politique libanaise. La Conférence internationale décide d’une aide d’urgence de 370 millions de dollars.
Le président haïtien, Jovenel Moïse a été assassiné chez lui durant l’été 2021. Cette violence politique est le témoin de la gravité de la situation d’un pays où le Parlement a été dissous l’année passée. Des rumeurs de coup d’État couraient déjà, dans ce pays phagocyté par une corruption endémique et des groupes mafieux. Le pays se criminalise toujours plus. Un commando d’un vingtaine d’anciens militaires colombiens aurait perpétré ce crime politique sur fonds d’affairisme. Le pays, soumis à une vraie guerre de gangs, affronte un nouveau puissant séisme – après celui de mars 2010 dont il ne s’est toujours pas relevé – d’une magnitude de 7,2 sur l’échelle de Richter. Il a fait plus de 2 000 victimes.
Les manifestations se multiplient durant l’été 2021 à Ramallah depuis la mort de Nizar, un opposant à Mahmoud Abbas. Les autorités palestiniennes ont recours à la violence, y compris envers les journalistes indépendants qui couvrent ces manifestations anti-Abbas.
L’Afrique du Sud est le théâtre de troubles très importants qui ont provoqué la mort de plus de deux cents personnes lors de pillages survenus après l’incarcération de Jacob Zuma.
L’homme fort du Mali, le colonel Assimi Goïta, a été victime d’un attentat dont il a réchappé. Les attentats se multiplient durant l’été 2021 au Sahel, en Irak, en Afghanistan…
En Italie, la région capitale a été victime d’une vaste cyberattaque. Elle a paralysé les services administratifs de la région romaine (notamment en ce qui concerne les passes sanitaires). Ce n’est pas le premier rançongiciel qui révèle la réelle vulnérabilité des infrastructures italiennes. Le gouvernement italien promet la création d’une agence publique de cybersécurité.
Alors que les cyberattaques se multiplient, une vaste opération d’espionnage liée au logiciel Pegasus a été révélée. Elle aurait notamment visé les téléphones d’une dizaine de ministres français et peut-être même celui du président de la République. La société israélienne NSO est au cœur de cette affaire. Cette affaire d’espionnage conduit par ricochet jusqu’au Maroc qui aurait ciblé le chef de l’exécutif français. Pegasus démontre une fois de plus l’importance nouvelle de la cybersécurité et de la cybersurveillance. Elle révèle aussi le potentiel de déstabilisation économique et géopolitique de la sphère cyber, ce qui appelle une régulation. C’est dans ce sens que se positionne l’ONU.
Alors que Joe Biden estimait début juillet 2021 que « l’hypothèse que les taliban [1] s’emparent de l’ensemble du pays est hautement improbable » et que certains experts craignaient, début août, que les taliban ne prennent la ville avant l’hiver, la capitale est tombée une vitesse fulgurante. Les taliban se sont rendus maitres de l‘essentiel des capitales régionales avant de prendre possession de Kaboul le 15 août 2021. Ils ont eu face à eux une armée afghane bien mal organisée, malgré les tombereaux d’argent versés par les États-Unis pour sa modernisation et son équipement, qui n’a offert qu’une faible résistance aux forces talibanes. Le président afghan Aschraf Ghani s’est réfugié à Abou Dhabi, et les pourparlers concernant l’avenir du pays se déroulent à Doha. La prise de Kaboul ce 15 août 2021 est non seulement une victoire des taliban mais aussi un cinglant échec pour les Occidentaux. Des pourparlers sont aussi déjà engagés entre taliban, Russes, Chinois et Iraniens. Le pays risque de devenir un épicentre de déstabilisation régionale aussi bien pour l’Inde (qui craint une recrudescence des tensions au Cachemire) qu’en Chine (qui craint un relai pour l’opposition ouïghoure). Après avoir amorcé en 1979 la dynamique de déstabilisation de l’Afghanistan, puis en avoir été chassé dix ans plus tard, la Russie héritière de l’URSS réussira-t-elle le tour de force de faire de ce pays une pièce dans son jeu d’échec avec l’Occident ?
L’évacuation de Kaboul se déroule fin août 2021 dans un véritable chaos, à la mesure d’images qui rappellent celle désastreuse de l’ambassade américaine de Saigon en 1975, même si "comparaison n’est pas raison" et que les différences de situations sont nombreuses. L’aéroport de Kaboul concentre le malheur afghan et l’échec occidental. Un terrible attentat, perpétré par Daech, sur cet aéroport montre que les taliban ne sont pas en mesure, contrairement à leurs affirmations, de maintenir la sécurité. La charia, en revanche, s’applique là où ils ont établi leur pouvoir, les femmes en sont les premières victimes.
L’Afghanistan est aujourd’hui un pays profondément meurtri, terriblement dépendant de l’aide internationale et de la drogue. Un rapport de l’ONU daté de 2020 révèle que 84% des opiacés qui circulent dans le monde en provient. C’est un narco-État où la pauvreté concerne la moitié de la population, malgré l’aide internationale. Plus de 700 000 femmes sont des chefs de famille (mari décédé ou handicapé), leur sort sera encore moins enviable sous la loi talibane.
Dans le sillage des accords d’Abraham, Israël ouvre durant l’été 2021 une ambassade à Rabat, au Maroc.
La France est à l’initiative d’une conférence régionale pour aider l’Irak qui est non seulement un pays profondément fracturé mais aussi en quasi-faillite. Il s’agit de stabiliser ce pays, si proche de la Syrie et de l’Afghanistan. La France participe à l’opération Chammal qui lutte contre Daech dans cette région.
L’Amérique de Joe Biden (2021 - ) continue en grande partie la politique étrangère initiée sous le précédent mandat présidentiel (D. Trump 2017-2021) ; notamment celle du retrait des forces armées d’Afghanistan ou de l’épreuve de force avec Pékin. La « diplomatie du vaccin » de Washington (plus de cent millions de doses ont été offertes aux pays pauvres) ne suffit pas à cacher l’ampleur du désastre en Afghanistan après une intervention – décidée par G. W. Bush - qui a duré quasiment vingt années et coûté près de mille milliards de dollars aux États-Unis. Les États-Unis se recentrent sur leurs problèmes intérieurs, avec par exemple un plan d’investissement sur les infrastructures de 1 200 milliards de dollars.
Après le recul d’Obama sur le dossier syrien, qui a permis à la Russie d’en devenir un acteur essentiel, le retrait américain d’Afghanistan semble démontrer que Washington est un allié inconstant. C’est ce que défendent la Chine et la Russie. Ces deux derniers, membres permanents du Conseil de sécurité de l’ONU y sont en position favorable. Ils annoncent tous deux avoir conservé leur représentation diplomatique à Kaboul. L’abandon de l’Afghanistan est un signe clair de l’affaiblissement des États-Unis, perçu aussi bien à Moscou, qu’à Pékin, ou Ankara. Pékin renforce sa pression sur l’ile de Taïwan à l’aune du nouvel affaiblissement américain sur la scène internationale. Si les premiers mois de la présidence de Joe Biden avaient semblé rassurer la majorité des membres de l’UE sur la garantie de sécurité des États-Unis, via l’OTAN précédemment bousculée par D. Trump, l’aveuglement et l’insuffisance de coordination avec les Européens lors de l’évacuation pourrait être une piqure de rappel. Que faut-il de plus aux États membres de l’UE pour accélérer la mise en place – poussive – d’une autonomie stratégique européenne ?
Les derniers recensements effectués aux États-Unis révèlent que la population blanche représente moins de 58 % des 331 millions d’habitants. La population hispanique est celle qui augmente le plus vite (presque 25% en dix ans, elle est majoritaire en Californie) pour représenter près de 19% de la population totale alors que les Afro-américains ne représentent plus que 12%. Le recensement est aussi à la base du redécoupage électoral pour les prochaines élections, en fonction de l’évolution démographique. Nombre d’auteurs s’interrogent depuis longtemps sur les incidences de cette évolution démographique sur les priorités stratégiques des prochaines présidences.
La situation des 651 millions de Latino-Américains s’est dégradée du fait de la crise sanitaire. Si la situation est particulièrement catastrophique en Haïti, elle n’est guère réjouissante ailleurs. Le vaccin russe Spoutnik V n’est pas livré comme prévu alors qu’une dizaine de pays l’attendent. La crise du Venezuela s’aggrave durant l’été 2021, l’hyperinflation qui y sévit conduit le gouvernement à décider d’une dévaluation prochaine historique du bolivar qui va perdre six zéros. Cela aboutira à une perte de 14 zéros depuis 2014. C’est un véritable indicateur du naufrage de ce pays qui possède pourtant d’importantes réserves en hydrocarbures et possédait un tissu industriel.
La situation continue à se dégrader à Cuba. La « perle des Antilles » a été secouée par des émeutes de la faim, situation que le poids de l’embargo américain ne suffit pas à expliquer. Elle ne tient aujourd’hui que par la solidarité et la générosité de ses alliés : Mexique, Russie Nicaragua… qui lui offrent nourriture, matériel médical, produits énergétiques. Cette ile aux eaux poissonneuses, aux terres fertiles n’est plus en situation de faire face aux besoins basiques de sa population.
En partie à l’initiative de la France, les ministres des Finances du G20 décident durant l’été 2021 d’une réforme fiscale concernant les multinationales qui créent beaucoup de richesses bien peu redistribuées aux pays hôtes. C’est particulièrement vrai pour les sociétés du numériques, notamment les GAFAM, désormais plus riches et puissantes que nombre d’États. Les tensions sont néanmoins vives pour définir le contour de cette réforme, en particulier en provenance de Washington.
L’Union européenne invite la secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen à la réunion de l’Eurogroupe concernant la taxe numérique. Elle réussit à faire repousser toute décision européenne. Comme chacun sait, « la capacité à empêcher de faire » est une des quatre dimension de la puissance telle que définie par Serge Sur.
Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a rompu durant l’été 2021 les relations diplomatiques avec son voisin marocain. La situation en Algérie est très tendue dans un délicat contexte de l’après Bouteflika, un gouvernement qui peine à faire face tant à la crise sanitaire qu’aux incendies qui ravagent notamment la Kabylie. En outre, Alger apprécie très peu le récent rapprochement entre le Maroc et Israël. L’affaire Pegasus a aussi irrité Alger.
Les États-Unis craignent durant l’été 2021 une vague migratoire en provenance de Cuba où la situation économique et sociale s’est profondément dégradée comme en témoignent les manifestations. Le système de santé cubain, pourtant réputé, ne parvient pas à faire face à la pandémie du coronavirus. Les candidats au départ sont nombreux.
Le Panama craint la pression migratoire qu’il subit à ses frontières. Elle provient du sud, via la Colombie. Il s’agit aussi de plusieurs dizaines de milliers d’Haïtiens qui ont fui leur ile après le séisme de 2010 et ont trouvé refuge en Amérique du Sud, comme au Brésil, pays qu’ils quittent désormais à cause de la crise sanitaire. Ils veulent gagner les États-Unis, le Panama est sur leur itinéraire. Ce pays est à l’origine d’un projet de coopération régionale sur le sujet migratoire pour parvenir à une politique globale et coordonnée au nom du principe de « coresponsabilité ».
En Europe, Vilnius accuse la Biélorussie de laisser passer des milliers de migrants en provenance d’Afrique ou du Moyen-Orient en réponse à la contestation occidentale de la validité des élections présidentielles à Minsk. La Lituanie envisage de construire un mur pour endiguer ces flux. L’agence européenne Frontex a dépêché des hommes et du matériel sur place pour aider Vilnius à maitriser ces flux illégaux.
Avec la prise de Kaboul par les taliban, l’Union européenne craint une nouvelle vague migratoire – rappelant celle de 2015 depuis la Syrie en guerre – en provenance d’Afghanistan, d’autant que nombre de pays européens ont décidé de mettre en veille leur politique de retour forcé du fait des nouvelles conditions politiques du pays. Forte de son expérience, l’Union européenne envisage d’apporter une aide rapide sur place et à destination des voisins de l’Afghanistan pour dissuader une vague migratoire massive en direction de l’Europe.
Ces sujets migratoires sont du carburant politique pour nombre de composantes politiques – favorables ou défavorables – qui produisent des effets boomerang à plusieurs échelles de temps et d’espace.
La Chine décide, pour soutenir sa forte croissance économique, de relancer la production de charbon dans une cinquantaine de mines. Cette décision est en contradiction avec l’affichage officiel vers la transition énergétique. La Chine, qui est déjà le premier pollueur de la planète, va donc augmenter de façon sensible sa production de CO2 qui contribue au réchauffement climatique.
Pendant ce temps, nouvel été sous le signe d’importants incendies. Ils ont traumatisé la Californie, l’Algérie, la Turquie, mais aussi l’Italie, la Grèce ou le Maroc. Des « dômes » de chaleur s’observent en Amérique du Nord, en Espagne (plus de 47 degrés !).
Pour sa part, la Commission européenne a rendu public durant l’été 2021 son paquet « fit for 55 » pour diminuer les émissions de carbone de 55% par rapport à 1990 à l’horizon 2030, c’est-à-dire demain, avant de parvenir à la neutralité carbone en 2050. Cela passe par une nouvelle fiscalité sur l’énergie, une taxe carbone aux frontières de l’Union, une refonte du marché carbone, la fin des voitures thermique pour 2035. Beaucoup s’inquiètent du coût social de ces mesures (taxation du fioul, menace sur les emplois industriels…) et des conséquences sur l’industrie automobile, encore grande pourvoyeuse d’emplois et créatrice de richesses en Europe.
Le nouveau rapport du Bureau d’analyse et de prospective internationale pour la « finance climat » (BloombergNEF) évalue l’effort pour parvenir à la neutralité carbone à l’horizon 2050. Il nécessiterait des investissements gigantesques a minima de 92 000 voire jusque 173 000 milliards de dollars. Il faudrait que les émissions de gaz à effet de serre (GES) diminuent de 30% par rapport à leur niveau de 2019, et une baisse moyenne annuelle de 3.2%. Le défi est colossal.
Plus : Pour réussir un entretien d’entrée dans une grande école, par Pierre Verluise, fondateur du Diploweb
Question du jury : « Quelles sont vos sources d’information ? »
Réponse du candidat type : « euh… Le Courrier international… ah, et aussi l’appli du Monde (ou du Figaro), dans sa version gratuite (c’est à dire les titres des articles et quelques centaines de mots)… Voilà… »
Si cette réponse pourrait passer pour un bachelier, cela risque d’être considéré comme léger pour une entrée en grande école.
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Les think-tanks allemands : mode d’emploi, par Antonin Dacos, sur Diploweb.com
Les think-tanks espagnols (et hispanophones), par Marie-Caroline Reynier, sur Diploweb.com
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Bienvenue en grande école.
Ariane V a mis en orbite durant l’été 2021 deux satellites après avoir décollé de Kourou en Guyane, une bonne nouvelle après près d’une année d’interruption. La mise en orbite du satellite Quantum annonce une vraie révolution car celui-ci peut faire évoluer la zone terrestre qu’il couvre.
La mise en orbite de Pléiades Neo (d’Airbus Defence&Space) va permettre d’obtenir des images d’une remarquable netteté grâce à une résolution de 30 cm par pixel. Les applications s’annoncent nombreuses.
Copyright Septembre 2021-Degans/Diploweb.com
Plus pour réussir
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. Patrice Gourdin, "Manuel de géopolitique, éd. Diploweb via Amazon"
. L. Chamontin, "Ukraine et Russie : pour comprendre"
. G-F Dumont, P. Verluise, "The Geopolitics of Europe : From the Atlantic to the Urals"
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n°14 ; n°13 ; n°12 ; n°11 ; n°10 ; n°9 ; n°8 ; n°7 ; n°6 ; n°5 ; n°4 ; n°3 ; n°2, n°1.
[1] Taliban (pluriel de “taleb”, mot pachtoun désignant un étudiant dans une madrassa ou école religieuse). Au pluriel, il est donc redondant et inutile de mettre un s.
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