L’approche géopolitique cherche à décentrer le regard, non pour mécaniquement donner raison à l’Autre mais pour comprendre son raisonnement, voire son jeu. Il est donc souhaitable de savoir comment d’autres acteurs comprennent le monde. Très souvent, les think-tanks anglo-saxons sont cités en référence, ce qui entretient "gratuitement" leur domination. La France et l’Allemagne sont souvent présentées comme un « couple », expression ambigüe, ou un « moteur » de l’Union européenne. Pourtant, l’Allemagne - et plus encore ses représentations - restent peu connues en France, ce qui est paradoxal. Voici pourquoi le Diploweb.com présente ici les think-tanks allemands. Après une présentation réfléchie il propose en pied de page une liste de think-tanks non exhaustive mais avec des caractéristiques précieuses, notamment le nombre de chercheurs.
Une idée qui pourrait être déclinée pour d’autres pays et d’autres langues, afin de mettre un peu de diversité et de complexité dans nos approches du vaste monde.
Après la Seconde Guerre mondiale, l’Allemagne de l’Ouest (1949) s’inspire du modèle américain avec une prépondérance des instituts de recherche. Ce sont notamment des professeurs qui ont une influence sur les politiques mises en œuvre comme Hans-Adolf Jacobsen, spécialiste des questions internationales. Ces chercheurs sont, par exemple, parmi les initiateurs de l’Ostpolitik (politique de "normalisation" des relations entre l’Allemagne de l’Ouest et les pays d’Europe de l’Est dont la RDA). Ce modèle, associé à un héritage historique de fédéralisme, conduit à une multiplication et une dispersion des centres de recherche et des think-tanks sur tout le territoire allemand. En 2017, l’Allemagne en comptait 225, un chiffre la plaçant au 5e rang mondial en terme de nombre, la France occupant la 6e place avec 197 organismes.
Une différence majeure avec la France est l’importance des fondations politiques allemandes. Même si leur rôle de recherche n’est pas le même qu’un centre de recherche, leur apport est important, que ce soit en terme de formation du personnel politique, de conseil aux gouvernants ou de réflexions de long-terme. Les fondations de partis bénéficient largement de financements publics et, dans une moindre mesure, de mécénat pour des raisons culturelles et légales. Leurs moyens sont donc plus importants que de possibles équivalents français. Les fondations ont leurs propres experts, qu’elles sont capables de former grâce à des programmes de bourses et de soutien à la recherche. Ces dispositifs, conséquences de leurs moyens financiers, leur donnent une vraie compétence d’expertise. Leur indépendance est garantie par un financement constant et leur permet de garantir la qualité de recherche.
Ces caractéristiques sont mises en évidence par le classement de la 13e édition du Global Go-To Think Tanks Index Report de l’Université de Pennsylvanie dévoilé le 31 janvier 2019 qui classe la Konrad Adenauer Foundation (fondation proche de la CDU) et la Friedrich Ebert Foundation (proche du SPD) respectivement aux 11e et 12e places des think-tanks les plus influents au monde, devant le premier think-tank allemand à ne pas être une fondation : la SWP (19e place). Si ce classement est évidemment imparfait, il permet de montrer le rôle unique qu’occupent les fondations politiques dans le paysage des think-tanks allemands.
L’Allemagne fédérale dispose de plusieurs think-tanks aux moyens importants, capables d’aborder une variété de sujets et possédant une forte notoriété internationale. Ainsi, la Stiftung Wissenschaft und Politik (SWP) est classée à la 19e place du Global Go To Think Tank Index Report 2018 de l’université de Pennsylvanie.
Mais le paysage des think-tanks allemands ne se résume pas à quelques acteurs généralistes. Il est, en effet, caractérisé par un nombre important de think-tanks aux moyens moins importants mais dont la spécialisation sur un sujet spécifique leur permet de publier des productions de grande qualité. 200 centres de recherche sont ainsi présents sur le territoire allemand. Ils s’articulent sur tout le territoire et sont notamment présents dans certaines grandes villes comme Cologne, Munich ou Berlin. Par exemple, un centre spécialisé sur l’Europe de l’Est et du Sud-Est (LMU München) est présent à Munich. En outre, l’héritage des mouvements pacifistes des années 1960-1970 est toujours notable, même si son rôle politique n’est plus aussi important. Leur influence est visible dans les publications de nombreux think-tanks comme l’Institut des études de la paix et des politiques de sécurité à Hambourg (Institut für Friedensforschung und Sicherheitspolitik an der Universität Hamburg).
Comme l’explique Julien Thorel, directeur du Centre de Politique Européenne en France, « la culture du mécénat en Allemagne est beaucoup plus développée qu’en France ». Un certain nombre de think-tanks sont financés par des entreprises privés. Ainsi, la fondation Volkswagen effectue un travail sur les questions de mémoire en Europe. Mais ce phénomène ne concerne pas que les grandes entreprises et il est commun de voir des PME valoriser le travail intellectuel. Il faut distinguer les think-tanks financés en partie par des entreprises dans un « simple » rôle de mécénat et ceux jouant un véritable rôle de recherche.
De nouveaux think-tanks s’adressant aux jeunes, aux entreprises ou encore aux ONG apparaissent. C’est notamment la conséquence d’une perméabilité du marché des think-tanks allemands plus forte qu’en France. Des organismes comme le Global Public Policy Institute (think-tank berlinois) peuvent rapidement prendre de l’importance s’ils parviennent à produire de l’information intéressante, recherchée et à offrir du conseil politique de bonne qualité sur des enjeux demandés (la lutte contre les ingérences russes ou chinoises par exemple). La plus grande disponibilité des subventions publiques et du mécénat accroît encore cette possibilité pour de nouveaux think-tanks d’émerger.
On s’éloigne donc aujourd’hui d’une relation uniquement bilatérale entre des centres de recherches et l’État. Pour la doctorante, chercheure associée au Centre Thucydide Johanna Möhring : « On a un mélange de think-tanks classiques, de fondations et de think-tanks travaillant d’un point de vue académique, le tout avec une interaction plus forte qu’en France entre secteur public et privé. »
La situation allemande est particulière. Pour Fabien Laurençon, agrégé d’allemand et enseignant à Sciences Po Paris, « les fondations politiques, tout en sachant rester subtiles, jouent un rôle de positionnement important dans le débat public ». Les journalistes allemands ont également une véritable expertise qu’ils peuvent mettre en œuvre avec un point de vue critique sur l’actualité internationale. Ainsi, des journalistes du Spiegel se sont positionnés contre les possibles ingérences russes en Europe ou la politique étrangère chinoise.
La nécessité est donc moins grande pour les think-tanks de se positionner sur la place publique. Cela conduit souvent les plus importants à produire des positions relativement consensuelles et à se concentrer sur un travail académique, ainsi que le souligne la note du Cerfa, n° 139 produite par l’Ifri en juillet 2017.
Il ne faut pas généraliser cette attitude pour autant. Les think-tanks de taille plus modestes peuvent se positionner sur certains sujets de manière plus affirmée. Cela peut notamment être le fait de leur spécialisation ou de leur ADN qui prévoit un rôle de lobbying politique.
L’histoire de l’Allemagne durant le XXe siècle l’a amené à une réflexion particulière sur les enjeux de puissances. Après la Seconde Guerre mondiale, la « Friendensforschung », ou étude pour la paix, est caractéristique du pays et met en avant des questions en lien avec la paix, comme l’enjeu du désarmement nucléaire. La fondation et le renforcement d’une armée allemande de l’Ouest après 1945 se fait prudemment jusqu’à aujourd’hui. Jean-Pierre Maulny parle ainsi d’une politique de défense « post-traumatique » [1]. Si un changement de la Constitution allemande en 1994 permet théoriquement des interventions militaires en dehors de la zone "OTAN", sous l’égide de l’ONU, les Allemands restent frileux en ce qui concerne l’utilisation de la force militaire à l’étranger. Le directeur du CEP France Julien Thorel explique qu’il : « ne voit pas un think-tank important qui prônerait une intervention extérieure de l’Allemagne sur le modèle américain ». On peut néanmoins souligner que l’utilisation de la Bundeswehr pour remplir l’obligation d’une responsabilité de protéger, par exemple l’usage de l’aviation au Kosovo pour stopper les attaques contre les civils, est admise par plusieurs think-tanks.
Ces caractéristiques allemandes influencent le fonctionnement et les productions des think-tanks. Pour Julien Thorel, directeur du CEP en France, « on a une domination de l’idée de soft power, aucun think-tank ne veut que l’Allemagne ne devienne une puissance militaire comme la France ». L’Allemagne a donc particulièrement développé une expertise sur des enjeux comme la puissance économique, l’aide au développement, les études écologiques ou encore les enjeux de migration.
Pourtant, une décomplexion politique sur les sujets de sécurité a été amorcée par des responsables politiques, du SPD avec Peter Struck (ministre fédéral de la défense), tout comme de la CDU avec Ursula Von Der Leyen (aujourd’hui présidente de la Commission européenne) qui avait elle-même engagé une réforme de modernisation des forces armées.
Si l’opinion publique apparaît encore réticente à l’idée d’un renforcement de l’appareil militaire allemand, une évolution est perceptible sur ce sujet. Pour Johanna Möhring, « l’opinion publique allemande évolue sur ces questions. Les nouvelles générations ayant vécu dans une Allemagne unifiée acceptent plus une normalisation de la puissance de l’Allemagne. Face à de grandes puissances comme la Chine et la Russie, l’Allemagne ne peut plus rester dans un espace sécurisé où elle délègue sa protection à d’autres pays, y compris financièrement. Les think-tanks ne font pas exception à la règle et accompagnent cette prise de position. » La chercheuse souligne l’existence de deux universités qu’entretient la Bundeswehr, une à Hambourg, et une autre à Munich, qui pourrait servir à favoriser des échanges sur des expériences de terrain dans le domaine militaire.
Il demeure que certains enjeux sont encore tabous et perçus comme moins prioritaires. Pour Fabien Laurençon, enseignant à Sciences Po Paris : « il y a des lacunes importantes dans certains domaines nécessaires à une politique de puissance. Les intelligences studies (études en lien avec l’espionnage NDLR) ne sont par exemple qu’à un stade embryonnaire. De façon générale on a eu un décrochage entre une analyse des politiques de sécurité assez théorique et une expérience de terrain trop peu importante. Ce retard peut être comblé mais ce ne sera pas facile. »
Cette liste de think-tanks n’est pas exhaustive et vise simplement à proposer certains références pour s’orienter dans le paysage dense des think-tanks allemands. Certains sont spécialisés sur les questions de relations internationales et de défense, d’autres sont plus polyvalents et sont cités à titre de repères. Un lecteur intéressé par ces sources pourrait utilement s’abonner aux lettres d’information de ces think-tanks et / ou à leur compte twitter.
Nom : Stiftung Rosa Luxemburg
Adresse physique : Franz-Mehring- Platz 1 10243 Berlin
URL : https://www.rosalux.de/
Date de création : 1990
Nombre de chercheurs en 2020 : Plus de 100
Proximité politique : La fondation Rosa Luxembourg est proche de Die Linke
Nom : Friedrich-Ebert-Stiftung
Adresse physique : Godesberger Allee 149
53175 Bonn
URL : https://www.fes.de/
Date de création : 1925
Nombre de chercheurs en 2020 : plus de 100 (670)
Proximité politique : Proche du SPD (gauche)
Nom : Konrad-Adenauer-Stiftung
Adresse physique : Lange Str. 51, 70174 Stuttgart
URL : https://www.kas.de/de/home
Date de création : 1955
Nombre de chercheurs en 2020 : Plus de 100 (737)
Proximité politique : Proche de la CDU (centre-droit)
Nom : Heinrich Böll Stiftung
Adresse physique : Schumannstr. 8, 10117 Berlin
URL : https://www.boell.de/de
Date de création : 1996
Nombre de chercheurs : Plus de 100
Proximité politique : Proche des Verts allemands
Nom : Hans Seidel Stiftung
Adresse physique : Hanns-Seidel-Stiftung e.V. Lazarettstraße 33 80636 München Bayern
URL : https://www.hss.de/
Date de création : non renseigné ici.
Nombre de chercheurs : Plus de 100
Proximité politique : Proche du centre-droit
Nom : Volkswagenstiftung
Adresse physique : VolkswagenStiftung Kastanienallee 35 30519 Hannover
URL : https://www.volkswagenstiftung.de/
Date de création : 1961
Nombre de chercheurs en 2020 : plus de 100
Nom : Robert Bosch Stiftung
Adresse physique : Heidehofstraße 31 70184 Stuttgart
URL : https://www.bosch-stiftung.de/de
Date de création : 1964
Nombre de chercheurs en 2020 : Plus de 100
Nom : Bertelsmann Stiftung
Adresse physique : Carl-Bertelsmann-Str. 256 33311 Gütersloh Germany
URL : https://www.bertelsmann-stiftung.de/en/home
Date de création : 1977
Nombre de chercheurs en 2020 : Plus de 100
Nom : La Fondation Science et politique (Stiftung Wissenschaft und Politik, SWP)
Adresse physique : Ludwigkirchpl. 3-4, 10719 Berlin
URL : https://www.swp-berlin.org/
Date de création : 1965
Nombre de chercheurs en 2020 : Plus de 100 employés
Nom : Kiel Institut für Weltwirtschaft
Adresse physique : Kiellinie 66, 24105 Kiel, Deutschland
URL : https://www.ifw-kiel.de/de/
Date de création : 2004
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50 experts
Nom : Max-Planck-Institut für Gesellschaftsforschung
Adresse physique : Paulstr. 3 50676 Cologne Germany
URL : https://www.mpifg.de/index_en.asp
Date de création : 1985
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50 experts
Nom : Global Public Policy Institute
Adresse physique : Global Public Policy Institute (GPPi) Reinhardtstr. 7, 10117 Berlin
URL : https://www.gppi.net/
Date de création : 2003
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50 experts
Nom : L’institut de recherche de la Société allemande de politique étrangère (Deutsche Gesellschaft für Auswärtige Politik, DGAP)
Adresse physique : Rauchstraße 17, 10787 Berlin
URL : https://dgap.org/de
Date de création : 1955
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50 experts
Nom : Evangelische Akademie Tuzing
Adresse physique : Schlossstraße 2+4 82327 Tutzing
URL : https://www.ev-akademie-tutzing.de/
Date de création : 1947
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50
Nom : Zentrum Liberale Moderne
Adresse physique : Moderne Rein¬hardt¬straße 15 10117 Berlin
URL : https://libmod.de/
Date de création : 2017
Nombre de chercheurs en 2020 : Entre 1 et 50 experts
Nom : Leibniz-Institut für Globale und Regionale Studien
Adresse physique : Neuer Jungfernstieg 21 20354 Hamburg
URL : https://www.giga-hamburg.de/de
Date de création : 2006
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 50 et 100
Nom : Centrum für Europäische Politik
Adresse physique : Kaiser-Joseph-Straße 266 D-79098 Freiburg
URL : https://www.cep.eu/
Date de création : 2006
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50
Nom : Centrum für angewandte Politikforschung
Adresse physique : Maria-Theresia-Str. 21 D-81675 München
URL : https://www.cap-lmu.de/
Date de création : 1995
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50
Nom : Haus Rissen Hamburg – Institut für Internationale Politik und Wirtschaft
Adresse physique : Rissener Landstraße 193 22559 Hamburg, Germany
URL : https://www.hausrissen.org/
Date de création : 1954
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50
Nom : German Marshall Fund of the United States
Adresse physique : Voßstr. 20 10117 Berlin Germany
URL : https://www.gmfus.org/
Date de création : 1972
Nombre de chercheurs en 2020 : Plus de 100 dans le monde (une trentaine à Berlin)
Nom : Bonn International Center for Conversion
Adresse physique : Pfarrer-Byns-Straße 1, 53121 Bonn
URL : https://www.bicc.de/
Date de création : 1994
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50
Nom : Institut für Friedensforschung und Sicherheitspolitik
Adresse physique : Beim Schlump 83 20144 Hamburg Germany
URL : https://ifsh.de/
Date de création : 1971
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50
Nom : DenkFabrik
Adresse physique : Le think-tank se réunit au siège de la Fondation Genshagen (Förderverein Stiftung Genshagen e.V. Am Schloss 1 D-14974 Genshagen)
URL : https://denkfabrik.generationdavenir.fr/
Nombre de chercheurs : entre 1 et 50
Date de création : 2018
Nom : Fondation Genshagen
Adresse physique : Förderverein Stiftung Genshagen e.V. Am Schloss 1 D-14974 Genshagen
URL : http://www.stiftung-genshagen.de/
Date de création : 1993
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50
Nom : Akademie für politische Bildung
Adresse physique : Buchensee 1 82327 Tutzing
URL : https://www.apb-tutzing.de/
Date de création : 1957
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50
Nom : European Stability Initiative
Adresse physique : rossbeerenstrasse 83 10963 Berlin GERMANY
URL : https://www.esiweb.org/
Date de création : 1999
Nombre de chercheurs en 2020 : entre 1 et 50
Nom : Friedrich Naumann Stiftung
Adresse physique : Theodor-Heuss-Strasse 26 51645 Gummersbach
Germany
URL : https://www.freiheit.org/
Date de création : 1958
Nombre de chercheurs en 2020 : Entre 50 et 100 employés
Proximité politique : Proche du FDP (parti libéral allemand)
Nom : Deutsches Institut für Wirtschaftsforschung
Adresse physique : DIW Berlin Mohrenstraße 58 10117 Berlin (Mitte)
URL : https://www.diw.de/deutsch
Date de création : 1925
Nombre de chercheurs en 2020 : Plus de 100
Un document Diploweb.com, sur une idée de Pierre Verluise, réalisé par Antonin Dacos. L’auteur remercie sincèrement les personnes dont l’aide a été fondamentale pour construire ce document, notamment Fabien Laurençon, Julien Thorel, Johanna Möhring, Jérôme Vaillant et Pierre Verluise.
Copyright Octobre 2020-Dacos/Diploweb.com
Plus plus : Pour réussir un entretien d’entrée en Master Relations internationales et Géopolitique, par Pierre Verluise, fondateur du Diploweb et membre de plusieurs jurys.
Question du jury : « Quelles sont vos sources d’information ? »
Réponse du candidat type : « euh… Le Courrier international… ah, et aussi l’appli du Monde (ou du Figaro), dans sa version gratuite (c’est à dire les titres des articles et quelques centaines de mots)… Voilà… »
Si cette réponse pourrait passer pour un bachelier, cela risque d’être considéré comme léger pour une entrée en Master.
Comment faire mieux ?
Le Diploweb.com vous recommande chaleureusement d’identifier dans les langues que vous dites maitriser des think-tanks spécialisés dans les Relations internationales et la Géopolitique. Vous aimez le gratuit ? Ca tombe bien, ces entités disposent généralement d’un compte twitter gratuit. Ouvrez donc gratuitement un compte twitter dédié à votre auto-formation, et abonnez-vous aux comptes des think-tanks de référence (en vous méfiant des extrêmes, des complotistes et agents d’influence étrangers). Les messages tomberont directement sur votre compte et vous pourrez chaque semaine lire plusieurs documents de qualité, au moment de votre choix. Ce qui offrira plusieurs bénéfices, notamment vous documenter, vous décentrer, vous faire acquérir le vocabulaire spécifique, vous faire connaître la géographie intellectuelle du domaine et les thèmes émergents.
Vous trouverez ici :
Les think-tanks allemands : mode d’emploi, par Antonin Dacos, sur Diploweb.com
Les think-tanks espagnols (et hispanophones), par Marie-Caroline Reynier, sur Diploweb.com
Une culture géopolitique se construit jour après jour, sur des années, pas dans la quinzaine entre les résultats d’admissibilité et votre convocation à l’oral. Et attendez-vous à des questions dans les langues étrangères que vous dites maitriser.
Bienvenue en Master.
[1] Dans son article « La politique de défense de l’Allemagne : le post-traumatique est encore loin » publié dans la Revue internationale et stratégique 2009/2 (n° 74), pages 108 à 113.
SAS Expertise géopolitique - Diploweb, au capital de 3000 euros. Mentions légales.
Directeur des publications, P. Verluise - 1 avenue Lamartine, 94300 Vincennes, France - Présenter le site© Diploweb (sauf mentions contraires) | ISSN 2111-4307 | Déclaration CNIL N°854004 | Droits de reproduction et de diffusion réservés
| Dernière mise à jour le mercredi 18 décembre 2024 |