Le sort des urnes

Au Royaume-Uni, les élections législatives sanctionnent le 4 juillet 2024 les conservateurs au pouvoir depuis 14 ans avec le gouvernement sortant Rishi Sunak. Les travaillistes, emmenés par Keir Starmer, remportent une large victoire, obtenant la majorité absolue avec 412 sièges, les Tories (conservateurs) n’en conservent que 131 (perdant 141 sièges), les libéraux-démocrates remportent 61 sièges et le parti Reform UK de Nigel Farage entre pour la première fois au gouvernement avec 13 représentants. Le roi Charles III nomme Keir Starmer Premier ministre.

Suite à la mort, peut-être accidentelle, du Président Ebrahim Raïssi, l’Iran vote pour un nouveau Président de la République. Ce scrutin oppose Saïd Salili, très conservateur, à Massoud Pezeshkian, plutôt réformateur, qui remporte les élections avec plus de 53% des voix. Il est connu pour ses prises de positions contre les violences qu’ont subi les manifestantes et plus généralement les iraniennes, qui telle Mahsa Amini assassinée pour avoir mal porté le voile, supportent mal l’obligation du port du voile. Massoud Pezeshkian souhaite aussi un apaisement des relations avec les Etats-Unis pour desserrer le carcan de sanctions qui pèse depuis longtemps sur le pays. L’homme fort de la République islamique est en fait le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei.

En France, les élections législatives du 7 juillet 2024 organisées suite à la décision présidentielle de dissoudre de l’Assemblée nationale après des élections pour le Parlement européen défavorables pour la majorité, aboutissent à une Assemblée nationale... sans majorité politique. Les résultats du second tour des législatives françaises sont les suivants NFP (182) ; Ensemble (168) ; RN (dont LR-RN) (143) ; LR (46) ; Droite (14) ; Gauche (13) ; Centre (6) ; Régionalistes (4) ; Divers (1). Cette Assemblée pourrait être difficilement gouvernable ce qui affaiblirait encore davantage la France sur la scène internationale et européenne. La France bat déjà un record : le nombre de jours avec un gouvernement démissionnaire et sans nouveau Premier ministre. Pendant ce temps, l’endettement croissant et la dégradation de la note française décrédibilisent davantage Paris.

Au Venezuela, les élections présidentielles de l’été 2024 opposent le président sortant, le chaviste Nicolas Maduro qui vise un troisième mandat et Maria Corina Machado qui doit être remplacée à la dernière minute – suite à une condamnation d’inéligibilité - par Edmundo Gonzalez Urrutia. Le conseil national électoral proclame la victoire de Nicolas Maduro avec plus de 51% des voix mais Maria Corina Machado estime que l’opposition a remporté plus de 70% des suffrages exprimés. Les Vénézuéliens ont immédiatement contesté la publication des résultats par des manifestation de colère. Le pouvoir les réprime durement, une dizaine de morts et des milliers d’arrestations sont à déplorer. De nombreux pays appellent le pouvoir à revenir sur la proclamation des résultats électoraux, y compris le Brésil de Lula.

La Hongrie prend la présidence tournante du Conseil de l’Union européenne pour six mois, à compter du 1er juillet 2024. Pour mémoire, la Hongrie dirigée par V. Orban sort régulièrement du cadre des traités européens depuis avril 2010. Les États et les institutions de l’UE ont fait la preuve de leur incapacité à ramener la Hongrie dans le cadre de ses engagements. Cette incapacité est une illustration de l’impuissance, exact contraire de la puissance que R. Aron définit comme une capacité. Voilà qui adresse un étrange message aux citoyens de l’UE, mais aussi aux pays candidats à l’UE : « Six ans après être entrés dans l’UE, vous pourrez vous asseoir sur les traités européens, et après quatorze ans de ce régime, vous pourrez accéder à la présidence tournante du Conseil (des ministres) de l’UE. » V. Orban – connu pour ses réticences quant au soutien à l’Ukraine – s’est même payé le luxe d’une visite surprise à Moscou le 5 juillet 2024, où il a rencontré V. Poutine. Sans avoir le moindre mandat de l’UE pour cela, le dirigeant hongrois prétendait être en « mission de paix ». Le Kremlin visant depuis longtemps à fracturer l’UE a passé un bon moment en sa compagnie. Si le contexte géopolitique n’était pas si préoccupant cela pourrait être drôle.

Bonus cartographique Diploweb

. Voir la carte 1/3 Tectonique de la plaque géopolitique européenne. Ouverture du projet communautaire à de nouveaux Etats après la dislocation du Bloc de l’Est (1991-2023)

. Voir la carte 2/3 Tectonique de la plaque géopolitique européenne. Sécuriser sa sphère d’influence jusqu’à se frotter à l’« étranger proche » russe (1991-2024) ?

. Voir la carte 3/3 Tectonique de la plaque géopolitique européenne Quand le cisaillement de l’Europe géographique s’accélère : les conséquences de la guerre en Ukraine (24 février 2022-Avril 2024)

En Thaïlande, Paethongtarn Shinawatra devient durant l’été 2024 la nouvelle Premier ministre. Elle est la fille du milliardaire Taksin Shinawatra.

Violences politiques et course à la présidentielle des Etats-Unis

Donald Trump, l’ancien président des Etats-Unis et candidat républicain aux élections de novembre 2024 a été victime d’une tentative d’assassinat le 13 juillet 2024 lors d’un meeting politique. Ce n’est pas une première aux Etats-Unis. Le président Abraham Lincoln est assassiné en 1865, le président John F. Kennedy est assassiné à Dallas en 1963, son frère Robert, qui espérait obtenir l’investiture démocrate pour les présidentielles, l’est en 1968. Cet attentat illustre le très fort degré de polarisation entre deux Amériques, dont les points communs sont de plus en plus difficiles à dégager. La convention républicaine de Milwaukee confirme la candidat Trump, qu’elle plébiscite.

Joe Biden renonce le 21 juillet 2024 à briguer un nouveau mandat. Le désastreux débat télévisé avec Donald Trump y est pour beaucoup car il s’est montré affaibli et vieilli voire incapable de diriger la première puissance mondiale. Cette décision est surtout liée à la fois au retrait de nombreux généreux donateurs, persuadés de la future défaite démocrate si Biden restait candidat, et à la pression de nombreux caciques du parti. Joe Biden soutient la candidature de sa vice-présidente Kamala Harris, loin de faire l’unanimité dans les rangs démocrates. Elle choisit pour colistier Tim Walz, gouverneur du Minnesota qui appartient à l’aile gauche du parti. Il s’agit d’un geste vers ce courant mais aussi vers le Midwest, région davantage acquise aux Républicains. Kamala Harris obtient l’investiture des démocrates lors de leur convention. Le bilan économique de la présidence Biden s’assombrit avec le ralentissement économique et la baisse des cours boursiers.

Du nouveau à l’Est

Depuis le 24 février 2022, la relance de la guerre russe en Ukraine dure et se localise surtout dans la partie orientale de l’Ukraine où le front s’est globalement enlisé, offensives et contre-offensives n’ont donné lieu à aucune victoire militaire. L’offensive russe menée depuis le printemps 2024 met à nu les difficultés sur le terrain des deux belligérants, et montre que les Ukrainiens sont à bout de souffle, peinant à mobiliser pour les besoins du front, dépendant plus que jamais des livraisons de matériel militaire des Occidentaux, Américains en tête. La Conférence pour la paix qui s’est tenue en juin 2024 en Suisse en l’absence de la Russie est sans grand résultat, l’inquiétude de Kiev est liée à ses difficultés militaires, à l’inconnue concernant les élections américaines de novembre 2024. Début août 2024, Kiev lance une offensive militaire en territoire russe, dans la région de Koursk. Elle prend les Russes par surprise, ce qui témoigne d’une nouvelle faille du renseignement russe. Est-ce pour montrer aux Occidentaux, bailleurs de fonds des Ukrainiens, que la situation militaire n’est pas perdue ? Est-ce pour négocier dans une position plus favorable une paix avec Moscou, à laquelle le président Zelenski semble plus ouvert ? Est-ce pour avoir une monnaie d’échange dans le cadre de possibles négociations ? Est-ce pour pousser Moscou à mener une nouvelle offensive qui obligera les Occidentaux à prendre plus activement part à ce conflit ? Face aux frappes russes Kiev utilise les F16 reçus. Un F16 a été abattu fin août 2024. Toujours pas de désescalade du conflit.

Une enquête révélée par le Wall Street Journal concernant l’attentat contre le gazoduc du North Stream envisage la possible responsabilité ukrainienne avec une complicité polonaise. Le sabotage du 26 septembre 2022 en mer Baltique frappe un gazoduc entre la Russie et l’Allemagne. Cet attentat a-t-il changé l’évolution de la guerre à l’Est ? L’Allemagne – comme la France – était plutôt réticente à aider ouvertement Kiev, jusqu’au sabotage attribué à Moscou. Ce que révèle le Wall Street journal – après le New York Times – est un acte qui a privé l’Allemagne d’un gaz bon marché et favorable aux performances de son économie industrielle ainsi que d’un gazoduc qui a coûté plusieurs milliards d’euros. Les entreprises allemandes ont perdu de leur compétitivité de façon suffisamment significative pour inquiéter Berlin. Après ce sabotage, l’Allemagne devient un important soutien de l’effort de guerre mené par Kiev, y compris au prix de sa rigueur budgétaire. Berlin prend cette révélation au sérieux, la justice allemande émet un mandat d’arrêt européen et demande à Varsovie un présumé saboteur de nationalité ukrainienne et s’étonne de la faible coopération polonaise.

Emeutes au Bangladesh et au Nigéria

Le Bangladesh, pays du golfe du Bengale, est secoué durant l’été 2024 par de violentes émeutes qui ont fait plusieurs centaines de victimes et donné lieu à des milliers d’arrestations. La contestation est née parmi les étudiants qui dénoncent l’impossibilité d’accéder à des emplois publics, quasiment tous réservés à des proches du pouvoir, aux enfants de ceux qui ont défendu la sécession du Pakistan en 1971. Ils dénoncent aussi la quasi-impossibilité d’une opposition politique à la Première ministre, Sheikh Hassina, en poste depuis 2009 et réélue en janvier 2024 pour un cinquième mandat. Le très lourd bilan humain de la répression s’explique par des tirs à balles réelles. Cette violence conduit la Première ministre à fuir. Le président décide de dissoudre le Parlement. L’ancien prix Nobel de la paix, Mohammad Yunus est chargé de former un gouvernement intérimaire. Ce choix répond aux attentes des manifestants. L’armée est un acteur visible du champ politique.

Le Nigéria, géant démographique et émergent africain, est le théâtre d’importantes émeutes de la faim. La moitié de la population de ce pays pétrolier vit avec moins de 2 dollars par jour. Les manifestants dénoncent la vie chère, une inflation de 34%. La répression a fait une vingtaine de morts.

Nouvelle législature communautaire

A Bruxelles, des députés ont mis en lumière les côtés sombres de la Commission d’Ursula von der Leyen. Le marché passé avec Pfizer concernant les vaccins anti-covid est des plus opaque. Madame von der Leyen a refusé de donner les informations demandées concernant les conditions de ce contrat passé avec la grande firme pharmaceutique américaine. La présidente de la Commission a aussi refusé de livrer la teneur des courriels.

Ursula von der Leyen est reconduite dans ses fonctions grâce au soutien du PPE auquel elle appartient, des Libéraux de Renew et de la gauche du PSE. Ce choix est validé par le Parlement européen nouvellement élu. Le portugais Antonio Costa est élu président du Conseil européen. La lituanienne Kaja Kallas, devra être confirmée par la nouvelle présidente de la Commission comme haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et la sécurité.

L’Union européenne prend des mesures

L’Union européenne veut réguler le monde de la Tech avec le Digital Service Act (DSA). Il s’agit de lutter contre la désinformation, un mal en forte croissance dans notre monde de post-vérité. Les géants de la Tech, tous non-européens, doivent s’y conformer sur le marché de l’Union : Amazon, Google, et le chinois ByteDance ne lancera pas TikTok Lite Rewards considéré en Europe comme présentant un risque trop élevé d’addiction.

Après le Canada et les Etats-Unis, qui ont choisi de taxer les véhicules électriques chinois à 100%, l’Union européenne décide d’établir une taxe à partir du mois d’octobre 2024 qui pourrait s’élever, pendant cinq années, jusqu’à 36%. Les constructeurs n’ont eu de cesse d’alerter les autorités européennes sur le risque de disparition de cette filière sur le continent si des mesures n’étaient pas prises face à une concurrence insoutenable avec les voitures électriques chinoises.

D’autres filières industrielles dans l’UE réclament des mesures protectionnistes face aux productions chinoises, à l’exemple de la chimie ou des entreprises de pompes à chaleur. L’industrie chinoise est en surcapacité dans de nombreux secteurs, d’où une politique commerciale très agressive à l’exportation. La parenthèse de la « mondialisation heureuse » (A. Minc) est bien terminée. Celle de la naïveté européenne l’est-elle aussi ?

Le Proche et le Moyen-Orient restent une poudrière

Au Proche-Orient, la guerre continue durant l’été 2024 et le conflit menace une nouvelle fois d’embraser la région. Les Houthis yéménites lancent des attaques par drones sur Israël, ce qui provoque une réplique. Après l’assassinat d’une dizaine d’enfants druzes sur la plateau du Golan, acte revendiqué par organisation terroriste libanaise chiite du Hezbollah, le chef d’état-major du Hezbollah, Fouad Chokr a été ciblé par les services israéliens – le Mossad - et éliminé à Beyrouth. De même le chef politique du Hamas, Ismail Hayiyeh, vivant à Doha, a été ciblé et tué à Téhéran, le soir de la cérémonie d’investiture du nouveau président iranien, ce qui n’est pas revendiqué par Tel-Aviv. La symbolique est très forte. Les réactions internationales sont nombreuses, de soutien pour Washington qui appelle aussi à une désescalade de la violence, comme le font les capitales européennes. Les réactions sont indignées en Iran, en Turquie et en Russie. Ces événements risquent d’éloigner les possibilités de négociation entre le Hamas et ses alliés et Israël. Le Hezbollah chiite libanais annonce qu’il est prêt à mener des représailles : Tsahal mène une attaque aérienne sur 6 000 sites du Hezbollah au Liban. Yayha Sinouar est désormais le nouveau chef du Hamas. Les risques d’un embrasement régional sont réels alors que la bande de Gaza est ravagée par cette guerre, que les civils en sont les premières victimes et que la Cisjordanie est de moins en moins épargnée. Quelle paix pour le Proche-Orient ?

Evolution du positionnement diplomatique de Paris

Le président Emmanuel Macron décide de s‘aligner sur la décision de Donald Trump (2020) de reconnaitre la suzeraineté marocaine sur le Sahara occidental, ancien Rio de Oro espagnol. Paris estime, désormais, que le partenaire marocain et plus stable et fiable que l’Algérie. Ce conflit entre Front Polisario sahraoui et Maroc est le prototype du conflit gelé. Les Espagnols établissent un protectorat dans cette région, face aux Canaries, qui est une terre de nomadisme mal appropriée que ce soit par le sultan du Maroc, au nord, ou la Mauritanie, au sud. La guerre des sables (1963) qui oppose Maroc et Algérie tourne à l’avantage de cette dernière, Rabat revendique alors les terres au sud de son royaume. L’ONU appelle à organiser un referendum d’autodétermination dans ce territoire que le Front Polisario espère émanciper de Madrid par la force. Au milieu des années 1970 le Maroc organise une « marche verte » pour prendre de facto possession du Sahara espagnol. De nombreux jeunes sahraouis se réfugient en Algérie pour mener, à partir de ce territoire, des actions contre la présence marocaine. Une guerre de basse intensité et asymétrique y sévit depuis près de cinquante ans, au cœur d’une opposition algéro-marocaine.

Les tensions sont vives en Asie face à une Chine perçue comme agressive

Manille accuse des navires chinois de s’en être pris à un de ses bateaux de pêche durant l’été 2024. Le récit chinois est diamétralement opposé à la plainte des Philippines. Ces tensions s’exacerbent dans un espace maritime revendiqué très largement par la Chine, au détriment des zones maritimes de ses voisins. La Cour internationale d’arbitrage a tranché sur l’illégalité et l’illégitimité des revendications chinoises en mer de Chine. Plusieurs accrochages ont eu lieu en quelques mois. Washington réagit, Anthony Blinken rassure les alliés des Etats-Unis en Indo-Pacifique, en particulier les Philippines, alors même que les Etats-Unis sont en pleine campagne présidentielles pour les Etats-Unis.

Dans le même temps, les membres du Forum des iles du Pacifique fondent une Initiative de police du Pacifique (PPI) . Il s’agit d’un partenariat, autour de l’Australie, particulièrement inquiète de l’extension de la zone d’influence de la Chine dans le Pacifique.

Tokyo a dénoncé durant l’été 2024 une violation de son espace aérien, en mer dans la région de Nagasaki, par un avion chinois considéré comme un avion espion. Le Japon et les Philippines ont noué un partenariat militaire inédit cet été pour se prémunir de la politique expansionniste chinoise.

JOP Paris 2024

Les JO de Londres sont restés dans les mémoires par leur cérémonie d’ouverture - un panorama de l’histoire britannique et James Bond sauvant la reine – la tenue de Jeux qui ont enchanté le public, et rapporté beaucoup de médailles à leur hôte. Si ces Jeux ont permis à Londres de rayonner à l’échelle internationale, ils n’ont pas apporté la croissance économique escomptée mais permis au Premier ministre d’obtenir un calme politique bienvenu pour lui. Un destin similaire pour ceux de Paris en 2024 ? Au moins une différence, à Paris le Premier ministre était démissionnaire…

Ces Jeux olympiques Paris 2024 incarnent vraiment « Paris est une fête ». Les athlètes français réussissent une belle moisson de médailles, 64, atteignant les espoirs affichés. Le défi sécuritaire a été tenu, au prix d’une dépense publique considérable et un budget de l’Armée qui a été mis à contribution. Ces Jeux sont une fête pour ceux qui ont pu y participer de près ou de loin, ils sont surtout devenus un show. Cela illustre l’enjeu et le pouvoir de l’image. Après une séquence politique tendue par les législatives, les Français ont découvert qu’il était possible de vivre ensemble un événement fédérateur qui ne soit pas construit sur la détestation d’autrui. Sauront-ils faire fructifier cette prise de conscience olympique ?

Les Jeux paralympiques Paris 2024 débutent fin août 2024 avec l’espoir de bénéficier de l’enthousiasme d’une large partie des Français pour achever de remplir les stades et surtout, de changer le regard sur le handicap.

Les nouvelles de l’espace

Suni Williams et Butch Wilmore, les deux astronautes acheminés en juin 2024 par Boeing pour une semaine sont encore bloqués dans la station orbitale internationale – l’ISS – car Boeing n’est plus en mesure d’assurer leur retour. En terme d’image pour une entreprise, difficile de trouver pire. La NASA annonce qu’ils pourront revenir sur Terre grâce au Crew-9 de Space X… en février 2025.

La mission Polaris, de Space X, emmène quatre touristes de l’espace qui devraient pouvoir effectuer une sortie dans l’espace.

Bonnes nouvelles

Le vol inaugural d’Ariane 6, qui a décollé le 9 juillet 2024 de Kourou en Guyane, est une réussite. Une bonne nouvelle pour la firme Ariane espace mais aussi pour les Européens devenus très dépendants dans ce domaine stratégique.

Un cessez-le-feu entre Kinshasa et Kigali est une bonne nouvelle pour l’Afrique des grands lacs.

Viginum vient de remporter un beau succès. Elle est une cellule française de la lutte informationnelle, créée en 2021, qui doit protéger des ingérences numériques étrangères. La guerre informationnelle est désormais une réalité que le Sénat français prend en compte en proposant dans un rapport publié cet été 2024 de faire de Viginum une réelle agence d’Etat dotée de moyens aussi bien financiers qu’humains. Viginum déjoue notamment des opérations numériques de déstabilisation orchestrée depuis la Russie, la Chine, la Turquie – candidate à l’entrée dans l’Union européenne – et l’Azerbaïdjan, pays dont l’Union européenne a choisi de devenir dépendante pour son approvisionnement en gaz. Ce rapport identifie une « guerre des narratifs » au cœur de cette lutte d’influence. La France est en « état de guerre » (commandant Olivier Martin), affronte une guerre hybride qu’elle s’est donnée les moyens de mener.

Copyright août 2024-Degans/Diploweb.com

Voir les synthèses d’octobre 2023, novembre 2023, décembre 2023, janvier 2024, février 2024, mars 2024, avril 2024, mai 2024, juin 2024

Plus encore avec le Diploweb

Le Diploweb.com vous propose des Masterclass géopolitiques pour faire la différence, au sujet de la puissance (P. Verluise), de l’URSS (J-R Raviot) et des données numériques (K. Limonier) :

. Pierre Verluise, Quels sont les fondamentaux de la puissance ?

. Jean-Robert Raviot, C’était quoi l’URSS ?

. Kevin Limonier, Pourquoi les données numériques sont-elles géopolitiques ?