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"Métropolisation, mondialisation, puissance. L'exemple des Etats-Unis",

par Gérard Dorel

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Voilà le genre d'article que les revues pédagogiques devraient plus souvent publier : clair, argumenté, illustré de croquis … bref utilisable.

Les enseignants, voire les lycéens malins, trouveront là un outil remarquable pour l'étude géographique de la puissance américaine, en complément de travail d'Olivier Frayssé : "Les Etats-Unis hyperpuissance" (éd. documentation Française, 2000).

Un archipel métropolitain

Professeur des Universités, Gérard Dorel précise dans son introduction trois "évidences" :

1. Les Etats-Unis sont la première puissance mondiale.
2. Les Etats-Unis sont au cœur du processus de mondialisation-globalisation qui se fait largement par eux et pour eux : le village mondial est surtout un village américain.
3. L'organisation de l'espace américain peut-être assimilé à un archipel métropolitain, structuré par une vingtaine de méga agglomérations dont trois ou quatre sont considérées comme des villes-monde : New-York, Los Angeles, Chicago et Washington-Baltimore"(p. 357).

Le rôle des ports

Dans une première partie, l'auteur s'attache à montrer que les grands complexes métropolitains apparaissent comme les lieux privilégiés de la puissance américaine. Ces grandes métropoles sont des ports, océaniques (New-York, Boston, Philadelphie, Los Angeles, Houston) ou continentaux (Chicago). "Ce sont ces villes qui assurent aujourd'hui l'articulation des Etats-Unis avec le reste du monde. C'est là que le concept d'interface est probablement le plus opératoire pour exprimer des lieux à la fois absorbants et irradiants." (p. 360) Ces villes sont à la fois des portes d'entrées, des places décisionnelles et des métropoles intellectuelles et culturelles.

Expressions géographiques

Dans sa seconde partie, Gérard Dorel cerne les expressions géographiques de la puissance métropolitaine. Il met en évidence la double délocalisation des sièges sociaux des firmes, d'une part vers les périphéries des métropoles, d'autre part au bénéfice des métropoles moyennes du croissant périphérique (Atlanta, Dallas…). En fait, on y délocalise surtout les bureaux administratifs et les états majors restent souvent dans le NE, après avoir fait de bonnes affaires en revendant ou en louant les espaces libérés par les bureaux délocalisés.

Transformation

Sous l'effet de l'implantation de nombreuses entreprises étrangères, l'auteur distingue une transformation des CBD américains. En effet, de plus en plus de nouveaux bâtiments intègrent un complexe hôtelier-centre de congrès ou foire expo permanente. Par ailleurs, les grands immeubles de bureaux s'ouvrent de plus en plus sur l'extérieur avec leurs immenses atriums qui deviennent autant d'espaces publics, associant commerce de luxe, restaurants et salles de spectacles.

Mémoire

Enfin, l'auteur note la multiplication des opérations de réhabilitation-rénovation de vieux quartiers ou bâtiments : dépôts ferroviaires, vieilles usines, entrepôts des quartiers portuaires, quais… Finalement, ces centres d'affaires deviennent des lieux d'une mémoire quelque peu sacralisée. Gérard Dorel achève son propos en décrivant la dilution des activités centrales dans l'espace métropolitain.

A noter, cet article compte un intéressant croquis "Les expressions géographiques de la puissance américaine sur le territoire des Etats-Unis et de ses voisins" (p. 359). Sa légende est un modèle du genre et pourrait très bien servir de base à une séance de Terminale consacrée à cet exercice mystérieux…

Pierre Verluise

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