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www.diploweb.com présente " Quelle France dans le monde au XXI e siècle ? ", par Pierre Verluise

5. QUELLE MONDIALISATION CONSTRUIRE ?

Partie 5.4. A partir d'une représentation consolidée de la mondialisation, quelle politique nationale et quels comportements individuels et collectifs mettre en oeuvre pour défendre au mieux les chances de la France ?

 

Introduction - 1. Comment les Français voient-ils le monde ? - 2. Quelles sont les images de la France à l'étranger ? - 3. Quels sont les outils disponibles ? - 4. Quelle politique étrangère ? - 5. Quelle mondialisation construire ? - Conclusion - Postface de Gérard Chaliand : Stratégie d'influence
Mots clés - key words : pierre verluise, gabriel colletis, jean daniel tordjman, France, europe, union européenne, mondialisation, politique économique nationale, comportements individuels et collectifs des français, croissance économique, marché, entreprises françaises ou étrangères, gains de productivité, qualification individuelle et collective du travail, investissements en éducation formation et recherche, coordination européenne, dirigeants, sens de la responsabilité, goût de la réussite, rapport à l'argent, autonomie des entreprises. <Partie précédente

Gabriel Colletis apporte une réponse sans ambiguïté : " Au lieu d’attendre la croissance comme un événement météorologique, la priorité est de mettre en œuvre une politique visant la croissance.

D’une part, cela serait bénéfique aux grandes firmes d'origine française mais aussi aux P.M.E. qui réalisent souvent la majorité de leurs ventes sur le marché national.

D’autre part, cette politique de croissance permettrait d'attirer en France des entreprises étrangères de meilleure qualité que celles que nous attirons actuellement, principalement motivées par des coûts salariaux inférieurs à ceux de plusieurs pays européens, des Etats-Unis et du Japon.

Etant un pays développé, la France doit construire sa croissance sur des gains de productivité et sur une meilleure qualification individuelle et collective du travail. Ce qui suppose des investissements en matière d'éducation, de formation et de recherche plus conséquents.

Quel rôle revient à l'Union européenne ?

Enfin, la France étant insérée dans l’économie européenne, nous devons mieux coordonner nos stratégies publiques et privées dans cet espace européen. Il faut parler de coordination et non de fusion, parce qu'il ne semble pas que l'Europe doit viser dans un proche avenir une fusion des économies nationales. L'objectif est la coordination des économies nationales dans une perspective de valorisation des complémentarités, faisant de la diversité non pas un frottement à éliminer mais un atout et un potentiel à valoriser. Reste à débattre comment articuler les dynamiques territoriales nationales, européennes et mondiales.

. Un projet national de développement pour produire la mondialisation que nous souhaitons

Politique de croissance, éducation, formation, recherche et innovation, amélioration de la coordination des stratégies publiques et privées dans un espace européen... tout ceci contribue à définir un projet national de développement.

Alors que ces dernières années ont été marquées par l’absence d’un véritable projet national de développement, la préparation de ce projet national de développement est maintenant la meilleure façon non pas de s'adapter à la mondialisation mais de produire la mondialisation que nous souhaitons avoir. En effet, la mondialisation n'est pas un phénomène inéluctable qui s'impose de l'extérieur, elle est d'abord ce que nous souhaitons en faire ".

L’enjeu paraît vital, tant les trois dernières décennies ont été marquées par des choix contre-productifs. Est-il encore permis d’espérer ?

Si …

Jean-Daniel Tordjman, ambassadeur délégué aux Investissements Internationaux, invite les Français à saisir sans tarder leur chance. " L’Europe est depuis cinq siècles un espace extraordinaire de liberté de l’esprit, des échanges, de modernité et de richesse. Certes, l’Europe a été mise en difficulté de 1870 à 1945 par ses conflits internes, notamment entre la France et l’Allemagne, mais aujourd’hui, les guerres sont devenues impensables en Europe. Les difficultés du Japon et des marchés émergents asiatiques montrent que rien n'est jamais acquis et que l’Europe a encore du ressort et de l’avenir. Si les dirigeants français savent motiver les cadres, développer la volonté de créer de la richesse et mettre de la souplesse dans l’organisation du travail, la France a tous les atouts pour gagner.

. Développer le sens de la responsabilité et le goût de la réussite

Pour gagner, il faut libérer les énergies et développer une philosophie de la responsabilité, multiplier les incitations au succès, différencier et récompenser les réussites. Si l’Etat veut que les contribuables paient la note, les responsables qui ont fait perdre plus de 100 milliards de francs au Crédit Lyonnais doivent être - d'une manière ou d'une autre - sanctionnés ".

Il y a urgence à travailler la responsabilité et l'autonomie dans l'organisation des entreprises. Le fantasme de l'entreprise française est d'être vue comme autonome et responsable. Autonome par rapport à l'Etat qu’elle critique volontiers mais dont elle attend une fonction régulatrice voire protectrice, sans se sentir le moins du monde gênée du paradoxe.

Ce qui s'oppose à la responsabilité ce n'est pas l'irresponsabilité, c'est la dépendance et sa forme atténuée, le conformisme. Lors d’une négociation, un Allemand constate généralement qu’un Français prend rarement une décision personnelle, parce qu’il préfère souvent en référer à un autre responsable. Ce comportement trahit une fuite des responsabilités et renvoie à une forme de conformisme. Quand les Français auront le courage de se reconnaître trop souvent conformistes, alors tous les changements seront possibles.

Le désir, c'est la vie

Dans le même temps, termine l’ambassadeur Jean-Daniel Tordjman,  " les Français doivent retrouver le goût de la réussite et se déculpabiliser par rapport à l’argent. Les Français sont intelligents, mais ils doivent apprendre à devenir malins et à tirer partie des opportunités.

Dans cette perspective, il faut renforcer la capacité d'écoute, l'esprit d'équipe et le désir de gagner. Ce qui implique notamment de récompenser ceux qui font preuve de ces aptitudes". Partie suivante>

Pierre Verluise

Note:

(1) A ce sujet, Henri Guéhenno observe " qu’il s'agit non pas de dépenser n'importe comment, mais d'investir. On ne refera pas la République, la cohésion sociale ou le renouveau de la culture française sans croissance. Or on mène des politiques restrictives, donc on n'a pas de développement économique, donc on détruit l'emploi, donc on accroît les charges sur les actifs, ce qui détruit encore l'emploi, et voilà le cercle vicieux ". L’Express, 22.1.1998.

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Mise en ligne 2001
     
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