www.diploweb.com Géopolitique de l'Asie Chine: dépendances énergétiques et mesures de compensation, par le général (CR) Daniel Schaffer, Consultant international sur l'Asie auprès de EMR International (évaluer et maîtriser les risques à l'international) et de International Focus
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Du fait de sa croissance économique rapide et de sa masse démographique, la Chine connaît des besoins considérables en énergie. Elle tente de les couvrir en interne mais n'y parvient que partiellement. Dans ces conditions, cela la met sur le marché international en compétition avec des pays dont les besoins sont importants, tels que les Etats-Unis, les pays européens, le Japon et d'autres pays aujourd'hui développés. Or, dans certains cas, tels que le pétrole surtout, le gaz dans une mesure moindre, ces réserves sont limitées. Pour faire face à ses besoins cruciaux, la Chine pratique d'abord une politique d'exploitation maximale et de rentabilisation de ses ressources internes dans le but de limiter au maximum sa dépendance extérieure qui ne cesse cependant de croître. En parallèle et en complément, elle conduit une politique qui l'amène à explorer toutes les voies possibles de compensation et à s'engager, avec une apparente authentique conviction, dans un programme élaboré de recherche et de développement sur les énergies nouvelles et les économies d'énergie |
Biographie de l'auteur en bas de page. Vous trouverez en bas de cet article 7 tableaux inédits présentant les zones d'approvisionnement en pétrole de la Chine. Si les tableaux n'apparaissent pas, cliquez dans la barre du navigateur sur "Actualiser".
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Les besoins énergétiques chinois sont devenus énormes en l'espace de quelques années. La Chine consomme en 2004 plus de 6 millions de barils de pétrole par jour. Elle en consommait à peine 5 en 2002. Au rythme où augmente cette consommation, elle sera de 10 à 12 millions de barils au début des années 2010. Si la Chine est largement autosuffisante en charbon, sa capacité de production pétrolière ne lui permet plus de couvrir ses besoins, au même titre que les autres sources classiques d'énergie dont elle dispose, telles que l'hydroélectricité et le nucléaire. Un nouveau compétiteur sur le marché international de l'énergie Là est tout le problème qui, du coup, fait de la Chine, depuis 1993, un compétiteur nouveau, gourmand et offensif sur le marché international de l'énergie. Le revers pour elle est désormais celui d'un positionnement en situation de dépendance énergétique et de vulnérabilité stratégique. Pour faire face à ces besoins cruciaux, la Chine pratique d'abord une politique d'exploitation maximale et de rentabilisation de ses ressources internes dans le but de limiter au maximum sa dépendance extérieure qui ne cesse cependant de croître. En parallèle et en complément, elle conduit une politique qui l'amène à explorer toutes les voies possibles de compensation et à s'engager, avec une apparente authentique conviction, dans un programme élaboré de recherche et de développement sur les énergies nouvelles et les économies d'énergie
I - L'exploitation et la rentabilisation des ressources nationalesLe charbonActuellement, le charbon est le seul domaine qui confère à la Chine une très large indépendance puisque ses réserves s'élèvent à plus de 115 milliards de tonnes. C'est même un secteur qui lui permet de jouer sur les cours du marché mondial, en particulier sur celui du charbon à coke. En sont témoins les négociations sino-européennes qui se sont déroulées à Bruxelles, au début de l'année 2004, pour exiger de Pékin, sous menace de recourir à l'arbitrage de l'OMC, qu'il livre à l'Europe les mêmes quotas de coke qu'en 2003, soit au moins 4,5 millions de tonnes, et au même prix. Pour tenter d'esquiver la demande européenne, la Chine avançait pour argument les besoins croissants de ses aciéries, ce qui est en partie vrai. Peser sur les cours mondiaux du charbonPourtant, l'objectif était bel et bien de peser sur les cours mondiaux, en jouant à la fois sur les prix et sur les quotas. En 2002, la tonne de charbon était vendue à 79$. Elle était passée à 350$ au premier trimestre de 2004. La Chine exportait 15 millions de tonnes de coke en 2003, soit la moitié du marché mondial. En 2004, elle décidait de réduire approximativement de moitié ces chiffres, dans une fourchette de 8,5 à 9,8 millions de tonnes. C'est l'ensemble de ces éléments qui a déclenché le contentieux entre la Chine et l'Europe. La Chine n'ayant, cependant, accepté de ne céder que pour cette année, l'émergence d'un contentieux identique semble prévisible en 2005. Les approvisionnements en pétroleEn revanche, pour ce qui concerne ses approvisionnements en pétrole, la Chine est, depuis 1993, fortement dépendante de l'extérieur. En effet, ses réserves actuelles prouvées ne lui confèrent qu'une perspective de 9 ans de consommation. Certains grands champs pétrolifères, comme celui de Daqing, arrivent à épuisement. Celui de Xifeng, récemment découvert, ne peut, avec 108 millions de tonnes (810 millions de barils), couvrir que 5 mois de la consommation annuelle chinoise actuelle. En 1999, la Chine importait 36 millions de tonnes de pétrole. En 2003, elle en faisait venir 78. En 2004, ses importations prévisibles seront de 100 à 120 millions de tonnes, chiffre qui, par projection, atteindra les 210 millions en 2010. Une quête tous azimuts de pétrolePour faire face à des besoins de plus en plus impérieux, la Chine mène une politique extrêmement agressive, tous azimuts et de toutes formules (droits d'exploitation, rachats de compagnies étrangères, rachats de parts, coopération, achats de concessions) destinée à conquérir une part de plus en plus conséquente des ressources mondiales. L'autre but est de diversifier au maximum ses sources d'approvisionnement, compte-tenu de l'instabilité qui règne au Moyen-Orient dont elle dépend pour l'heure à 50%. Les tableaux joints, sans pour autant prétendre à l'exhaustivité, donnent un aperçu de cette politique chinoise de diversification. En la matière, le discours tiers-mondiste de la Chine, qui se proclame le "plus grand pays en voie de développement du monde" et son entier mépris de la loi américaine d'Amato, qui ne la touche pas, lui permettent de passer des marchés avec des pays à risques tels que le Soudan et l'Angola. Cela aurait pu être le cas avec la Libye. Nous nous enhardirons ici à émettre l'hypothèse selon laquelle Américains et Britanniques, ayant flairé que l'approche chinoise de la Libye était susceptible de leur souffler une part importante des ressources pétrolières libyennes, ont décidé d'accélérer le pardon du président Khadafi pour l'attentat de Lockerbie. Ailleurs, la Chine compense partiellement le prix de ses importations par de l'armement. C'est le cas avec le Koweit, l'Egypte, l'Iran. Enfin, il est permis de se demander pendant combien de temps la Chine bénéficiera d'une certaine immunité dans les pays à risques, notamment musulmans, compte – tenu de ses activités de répression du mouvement autonomiste ouighour, dont une partie est touchée par l'activisme fondamentaliste islamique. Les approvisionnements en gaz naturelSur le plan du gaz naturel, consommation et production intérieures s'équilibrent donnant, en fin de compte, à la Chine, un léger surplus. Mais elle a dores et déjà anticipé ses besoins futurs. C'est la raison pour laquelle, elle mène, vis à vis de l'extérieur, la même activité d'acquisition de gaz naturel que celle qu'elle conduit pour le pétrole. Actuellement 4 terminaux destinés à accueillir le gaz naturel liquéfié provenant d'Australie et d'ailleurs sont en construction : trois le sont sous la responsabilité de la China National Oil Offshore Corporation (CNOOC) dans le Guangdong, le Zhejiang et le Fujian, et le quatrième, sous la responsabilité de China Petroleum and Chemical Corporation (SINOPEC), dans le Shandong. Des ressources suffisantes en combustible nucléaireEn revanche, dans le domaine du nucléaire, la Chine ne souffre pas de ce besoin d'apports extérieurs en matière de combustible. Avec 14 mines, ses ressources en uranium sont largement suffisantes pour répondre à sa consommation actuelle et envisager sereinement un développement ultérieur de l'énergie nucléaire.
II - Les actions de réduction de la dépendance énergétiqueLes besoins de la Chine en énergie, et plus particulièrement en pétrole, la placent donc en situation de dépendance et, par conséquent, de vulnérabilité stratégique. C'est la raison pour laquelle elle accomplit un certain nombre d'efforts pour réduire les effets de cette situation en recherchant des formules de compensation. Les importations de savoir faire dans le domaine pétrolierC'est ainsi qu'elle fait beaucoup appel à certains savoir faire étrangers, notamment en exploration – exploitation pétrolière où, en effet, elle connaît de nombreuses insuffisances dans les techniques suivantes : l'exploitation des gisements qui arrivent en fin de rendement, l'exploitation des gisements situés dans des configurations géologiques complexes, et celle des gisements offshore. Pour compenser ces lacunes, elle s'est engagée dans une politique de coopération internationale soutenue par des mesures incitatives aux investissements. Le souci des Chinois reste cependant celui d'acquérir le plus rapidement possible la maturité technologique dans tous les domaines de l'exploitation pétrolière où ils se sentent encore faibles. C'est la raison pour laquelle, dès qu'ils maîtrisent une technologie nouvelle et se sentent aptes à la développer ultérieurement par eux-mêmes, ils ne renouvellent pas les contrats de coopération. A titre d'illustration, CNOOC, qui a passé 150 accords et contrats avec 70 compagnies étrangères - celles-ci coopérant sur 35% des sites de la société chinoise - assure seule aujourd'hui 50% de sa production. Les projets de développement de l'énergie nucléaireA la suite des pénuries d'électricité que la Chine a connues aux cours de l'été 2003, les autorités chinoises ont établi le constat de l'insuffisance de la capacité nationale à produire de l'énergie nucléaire. Celle-ci ne couvre aujourd'hui que 1,5% des besoins. L'objectif est donc d'amener, d'ici à 2020, la part du nucléaire à 4% de la production d'énergie, ce qui correspondra à l'installation de 35 000 mégawatts et à la construction de 20 à 25 tranches. Pour réaliser ses installations actuelles (Daya Bay, Ling Ao, Tian Wan, Qin Shan I, II et III) la Chine a fait appel aux technologies françaises, russes, canadiennes. Or, il semblerait qu'elle ait décidé, pour réaliser son programme d'accroissement, de ne recourir qu'à un seul fournisseur de technologie dans le domaine, ce qui laisse présager une rude compétition entre les différents prétendants, dans laquelle l'Américain Westinghouse tente de s'introduire actuellement en proposant la construction de deux réacteurs de 1 100 mégawatts. Le dossier présenté à l'administration américaine est en cours d'examen pour approbation. La décision pourrait être connue à la fin de l'année 2004 ou au début de 2005. Les programmes de R&D sur les énergiesPour limiter les effets de la facture et de la consommation énergétiques, les Chinois se sont aussi lancés, en parallèle avec d'autres axes d'efforts, dans une politique de recherche et de développement sur les énergies. Elle s'exprime dans plusieurs programmes: – Le « Programme National de Recherche et de Développement des Hautes Technologies », ou programme 863, parce qu'il a été décidé au mois de mars 1986 ; l’une des 8 orientations fixées porte sur l’énergie. Les autres couvrent la biologie, l'aéronautique, les technologies de l'information, les lasers, l'automatisation et les nouveaux matériaux. En 2001, et dans le cadre de ce programme, sont lancés deux projets-clés relatifs aux économies d'énergie : la voiture électrique, le train à sustentation. – Le programme Torch (1988) dont 3 projets majeurs ont l'énergie pour thème. Il s'agit des énergies nouvelles, de la maîtrise des hautes énergies et des économies d'énergie. Les projets du Programme Torch, dont l’objectif est l’industrialisation et la production en série des produits de la R&D, recouvrent partiellement ceux du Programme 863. Outre les 3 projets majeurs cités, le programme Torch porte sur les nouveaux matériaux, les biotechnologies, l'électronique et les technologies de l'information, l'intégration opto-mécano-électronique, la protection de l'environnement.
A la suite du lancement de ces plans, un certain nombre d'applications concrètes telles que la gazéification et la liquéfaction du charbon commencent à voir le jour, technologie que la Chine a acquise et perfectionne au travers de ses contacts avec l'Afrique du sud : les sociétés Sasol et Eskom. Auprès de la Sasol, elle a acquis la technologie de liquéfaction du charbon, et vraisemblablement du gaz naturel par les deux procédés Fischer Tropsch. Ceux-ci avaient été achetés en 1950 aux Allemands par l'Afrique du sud et développés par Sasol à partir de 1955 dans le but de réduire les importations sud – africaines de pétrole en mettant à profit les réserves nationales de charbon et d'instaurer les bases d'une industrie chimique. Auprès de la société Eskom, la Chine semble s'être aussi intéressée à la technologie PBMR (Pebble Bed Modula Reactor), réacteur à haute température (HTR) refroidi à l'hélium et modéré au graphite. L'université de Qinghua s'est dotée d'un HTR expérimental dont l'une des applications pourrait porter sur la liquéfaction du charbon puisque la fourniture de très hautes températures par ce type de réacteur ouvre des possibilité intéressantes d'application dans l'industrie chimique. Le sujet de la liquéfaction du charbon en Chine, bien qu'aucune référence ne soit faite à l'Afrique du sud est aujourd'hui du domaine public. Il figure en toutes lettres dans le rapport 2001 d'exécution du programme 863. Le 12 mars 2004, le gouvernement chinois a officiellement annoncé la création, à Shanghai, du premier centre de recherche et de liquéfaction du charbon, et la construction, en cours de finition, en Mongolie intérieure, du premier centre de production de carburant par liquéfaction du charbon. A partir de 2005, une première ligne doit y produire 1 million de tonnes de carburant et atteindre 5 millions en 2008, avec 4 lignes en fonctionnement, ce qui nécessitera le cracking de 15 millions de tonnes de charbon. Dans le même temps, les Chinois révélaient l'abandon temporaire de deux projets envisagés au Heilongjiang et au Yunnan. La création de réserves de carburantsParmi les autres mesures décidées pour circonscrire les aléas d'une dépendance extérieure figure la création de réserves de carburants. En 2002, celles-ci ne permettaient que 15 jours de consommation nationale. En 2005, avec l'achèvement de 4 sites de stockage, qui contiendront un total de 6 millions de tonnes de carburant cette même année 2005, objectif fixé par le Xème plan quinquennal (2001/05), la Chine disposera de 35 jours de consommation. En 2010 ce chiffre pourrait être amené, selon certaines sources, à 70 ou 75 jours. Le gouvernement chinois se montre plus circonspect pour sa part en annonçant 50 jours seulement. Dans ce domaine, les difficultés qui se présentent au gouvernement chinois sont autant techniques qu'administratives. Les Chinois doivent, en effet, parvenir à dominer la technologie spécifique des réserves artificielles d'hydrocarbures et celui du roulement des stocks. Pour arbitrer les problèmes liés tant à la gestion technique qu'à la gestion financière un "Bureau des Réserves d'Hydrocarbures" a été créé. Recherche de gisements pétroliers en national et contentieux territoriauxEnfin, la Chine conduit une politique de recherche de nouveaux gisements en national, ce qui l'amène à soutenir vigoureusement un certain nombre de revendications territoriales sur sa périphérie, parfois très lointaine. Parmi celles-ci, figure la prétention à la possession de la totalité de la mer de Chine méridionale, et non pas seulement sur les 4 archipels qui la parsèment, comme l'information internationale a tendance à le laisser croire en déformant cette réalité. Outre les autres aspects stratégiques que recouvre cette revendication, l'un de ceux pris en considération est celui de l'existence, dans ce bassin tertiaire, de réserves estimées, et non pas prouvées, de 17,7 milliards de tonnes d'hydrocarbures. Hydroélectricité et problèmes de voisinageEn parallèle des efforts compensatoires conduits pour couvrir le déficit pétrolier, la Chine a entrepris une politique d'exploitation maximale de son réseau hydrographique, comme en témoigne le pharaonique barrage des Trois gorges, mais aussi celle de la construction de barrages sur les cours d'eau himalayens, ces cours d'eau qui arrosent l'Asie du sud et l'Asie du sud-est (Birmanie et Indochine). Cette politique crée donc des problèmes cruciaux de voisinage avec les pays riverains, spoliés dans leur approvisionnement naturel en eau, notamment pour leur agriculture. Dans certains cas, le régime chinois condescend à étudier le problème. C'est ainsi que, sous couvert de considérations d'ordre écologique, le gouvernement chinois a décidé, au mois d'avril 2004, de suspendre la construction d'un barrage sur la Salween, fleuve qui arrose la Birmanie. Il vaudrait cependant mieux voir là un geste envers un pays qui, face à l'Inde, favorise directement la stratégie régionale chinoise. Efforts vers les énergies renouvelablesEnfin, la Chine porte l'accent, avec plus ou moins de bonheur et de conviction, sur les énergies renouvelables, l'ensemble des activités dans le domaine, ne se montrant guère rentables pour l'heure. La recherche et le développement sur les énergies renouvelables sont parties intégrantes du programme 863. Energie solaireDans le domaine de l'énergie solaire, la production de panneaux solaires, croît paisiblement de 15% par an entre 1987, année de la mise en application du programme 863, et 1997, année où il est décidé de mesures incitatives pour accélérer et améliorer cette production. L'objectif est, d'une part de réduire les coûts des panneaux solaires et de leurs installations et d'autre part d'accroître les rendements des panneaux. De 10 à 13% aujourd'hui, ce qui est très peu en regard des rendements américains, qui tournent autour de 70%, l'objectif est de parvenir à un rendement de 16 à 18% dans un avenir qui ne semble pas être bien déterminé. Energie éolienneL'énergie éolienne est, pour sa part, en développée en Chine depuis une dizaine d'années. Les installations ont été réalisées sur plusieurs provinces côtières et en Mongolie intérieure, autant de provinces proches des principales zones industrielles et urbaines alors que les ressources du plateau tibétain ne sont pas encore mises à profit. En 2004, la puissance installée en énergie éolienne sera de 345 mégawatts. Le Xème plan a fixé une installation réalisée de 1,5 gigawatt en 2005, loin d'un potentiel national estimé de 253 gigawatts. Biomasse et pile à combustible Entrent aussi dans le programme 863, les efforts sur la biomasse et sur la pile à combustible. Dans le premier cas, celui de la biomasse, la Recherche & Développement conduite dans les régions à céréales, amène à la production d’un éthanol carburant. Celui-ci est expérimenté dans 3 villes chinoises depuis le 30 juin 2002, et l’essai est étendu à 9 provinces à partir de 2004. Dans le sud centre du pays, les Chinois ont réussi la production, à partir d’une noix sauvage, d’un diesel qui répond à la norme II européenne[1]. L'ambition est de parvenir à la norme III[2] dans 2 ans. La production envisagée de ce diesel en 2005 est de 20 000 tonnes, petit chiffre mais révélateur malgré tout. Energies marémotrice et géothermiqueEnfin, si l'énergie marémotrice fait l'objet de quelques déclarations, il ne semble pas que l'effet d'annonce soit suivi d'effet alors que les ressources géothermiques, abondantes au Tibet et sur son piedmont du Yunnan, reçoivent un vrai début de recherche et d'expérimentation. En 1970, une seule station géothermique, de démonstration, était installée. En 2000, elles étaient au nombre de 11.
En conclusion : la Chine entre puissamment dans la compétition énergétique internationale Au total, la Chine connaît des besoins énormes en énergie. Elle tente de les couvrir en interne mais n'y parvient que partiellement. Dans ces conditions, cela la met sur le marché international en compétition avec des pays dont les besoins sont semblables, tels que les Etats-Unis, les pays européens, le Japon et d'autres pays aujourd'hui développés. Or, dans certains cas, tels que le pétrole surtout, le gaz dans une mesure moindre, ces réserves sont limitées. Dans ces conditions se présentent plusieurs séries de questions. Elles sont relatives au devenir propre de la Chine en face de ses problèmes d'énergie. Elles sont aussi relatives à la coopération économique sino-européenne ou simplement sino-française. Elles sont relatives enfin aux possibles confrontations d'intérêts stratégiques entre Chinois et Occidentaux. Pour la Chine, en interne, il est possible de se demander quelles perspectives les situations actuelle et future en matière de réserves limitées et de besoins accrus induisent pour la Chine en termes : - de vulnérabilités stratégiques, notamment économiques, militaires, politiques et globalement, de défense des intérêts chinois ; - d'acquisition de ressources externes d'énergie et de matières premières ; - de développement économique : axes, redéfinition de secteurs à développer; planification de projets intégrés, préservation de l'environnement ; - de logistique : moyens de transports routiers et ferrés, oléoducs et gazoducs, ports pétroliers et gaziers, développement de la flotte marchande et donc des activités des chantiers navals pour lesquelles la Chine est en passe de devenir le premier constructeur mondial en 2015, avec 8 millions de tonnes ; - de grands chantiers ? Questions pour l'Occident En terme de coopération internationale, quelles perspectives cela ouvre-t-il pour l'étranger et en particulier pour l'Europe, et encore plus pour la France, en matière de coopération proprement dite mais aussi de compétition sur le marché international : captage des sources, appropriation intégrale ou partage des ressources ? Enfin, quelles perspectives de génération de tensions la situation ouvre-t-elle avec la Chine en matière de maintien des équilibres économiques internationaux, de régulation des marchés des ressources énergétiques, d'exploitation des ressources à proximité immédiate des frontières chinoises (eaux du Mékong et hydroélectricité; pétrole de la Mer de Chine méridionale), d'exploitation des ressources plus lointaines de la Chine, de sécurisation des voies d'approvisionnement, et de relations internationales stratégiques et politiques ? Général (CR) Daniel Schaeffer (biographie en bas de page)Copyright 20 septembre 2004-Schaeffer / www.diploweb.com L'adresse URL de cette page est www.diploweb.com/forum/schaeffer.htm Notes: [1] Extrait de Dieselnet : http://www.dieselnet.com/standards/eu/hd.html : The European regulations for new heavy-duty diesel engines are commonly referred to as Euro I ... V. The Euro I standards for medium and heavy-duty engines were introduced in 1992. The Euro II regulations came to power in 1996. These standards applied to both heavy-duty highway diesel engines and urban buses. The urban bus standards, however were voluntary. In 1999, the European Parliament and the Council of Environment Ministers adopted the final Euro III standard (Directive 1999/96/EC of December 13, 1999, amending the Heavy Duty Diesel emissions Directive 88/77/EEC) and also adopted Euro IV and V standards for the year 2005/2008. The standards also set specific, stricter values for extra low emission vehicles (also known as "enhanced environmentally friendly vehicles" or EEVs) in view of their contribution to reducing atmospheric pollution in cities. [2] Idem Copyright 20 septembre 2004-Schaeffer / www.diploweb.com L'adresse URL de cette page est www.diploweb.com/forum/schaeffer.htm |
Date de la mise en ligne: 24 septembre 2004 |
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7 tableaux complémentaires, par le général (CR) Daniel Schaeffer |
CHINE : zones d'approvisionnement en pétrole – tableau 1
CHINE : zones d'approvisionnement en pétrole – tableau 2
CHINE : zones d'approvisionnement en pétrole – tableau 3
CHINE : zones d'approvisionnement en pétrole – tableau 4
CHINE : zones d'approvisionnement en pétrole – tableau 5
CHINE : zones d'approvisionnement en pétrole – tableau 6
CHINE : zones d'approvisionnement en pétrole – tableau 7
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Biographie du général (CR) Daniel Schaeffer |
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Général (cadre de réserve). Saint-Cyrien (promotion 1963- 1965). Breveté de l'Enseignement militaire supérieur scientifique et technique (Ecole de guerre) Diplômé de l'Institut national des langues et civilisations orientales (maîtrise de chinois) Sorti de Saint-Cyr en 1965, il effectue la première partie de sa carrière d'officier dans des unités de combat du génie militaire et comme instructeur à l'Ecole nationale des sous-officiers d'active. Son premier séjour opérationnel à l'étranger se situe en 1975-76, en Egypte, comme observateur de l'ONU pour la Surveillance de la Trêve en Palestine. A son retour, il est affecté à l'Etat-major de la 4ème division, à Nancy avant d'être sélectionné pour être formé aux relations internationales et au chinois et suivre les cours de l'Ecole de Guerre. Attaché de défense A partir de là, il connaît essentiellement une carrière internationale, occupant trois postes d'attaché de défense en Asie : - Thaïlande (1986 – 89), avec accréditation en Birmanie jusqu'à la cessation de sa fonction dans ce pays, cessation décidée par la France à la suite de la réaffirmation violente du pouvoir militaire birman le 18 septembre 1988 ; la Thaïlande le remercie par ailleurs pour son activité en faveur des relations franco-thaïlandaises en lui conférant la cravate de commandeur de "l'ordre le plus exalté de l'éléphant blanc" ; - Vietnam (1991 – 95), où il ouvre le poste d'attaché de défense dans un fort contexte émotionnel lié aux évènements de l'histoire récente commune à ce pays et à la France ; là, le colonel Schaeffer, outre les activités normales dévolues à sa fonction, contribue en particulier à l'organisation des premières opérations de soutien logistique lié aux activités de retour à la paix au Cambodge ; - Chine (1997 – 2000), où il doit notamment faire oeuvre de pédagogie à propos de l'embargo européen sur les armements à l'encontre de ce pays. Fonctions internationales Entre ses diverses affectations asiatiques, il occupe, à Paris, des fonctions internationales, essentiellement liées aux opérations extérieures. Ainsi, dans le cadre de la 1ère guerre du Golfe, puis du soutien aux réfugiés kurdes, il est vice-président des points de contact militaires de l'Union européenne occidentale (UEO). A ce titre, il lui revient d'assurer les négociations sur la coordination logistique entre pays membres de l'UEO. Enfin, à son retour du Vietnam, il prend un poste de responsabilité aux côtés du commandant du Centre des Opérations interarmées et, à ce titre, participe à la gestion des multiples crises dans lesquelles les forces françaises interviennent durant cette période : opérations de rétablissement ou de maintien de la paix, protection ou évacuation de ressortissants français menacés, crises diverses, etc... Consultant international Admis en deuxième section des généraux le 1er juillet 2001, il poursuit ses activités en direction de l'Asie en s'installant comme conseiller en stratégie d'entreprise à l'international, sur la Chine et l'Asie du sud avec, pour ambition, d'appuyer les sociétés françaises et européennes qui décident de s'engager sur le terrain asiatique. Dans cette fonction, son concours a déjà été sollicité plusieurs fois, autant au profit de sociétés privées que d'organes institutionnels. Il intervient notamment au profit des sociétés de conseil "International Focus", "EMR International" (Evaluer et maîtriser les risques à l'international), et à l'Ecole supérieure du commerce extérieur (ESCE), au Pôle Universitaire Léonard de Vinci, à La Défense. |
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