www.diploweb.com Géopolitique de l'énergie en Europe Le gazoduc nord-européen : révélateur d’une nouvelle géopolitique des rapports Russie–Union européenne.
Par Céline Bayou, docteur en civilisation, co-rédactrice en chef de Regards sur l'Est |
S’il révèle le lien privilégié établi entre la Russie et l’Allemagne, le NEGP met surtout en lumière le fait que le partenariat énergétique UE - Russie prend forme essentiellement sur un mode bilatéral. En inscrivant le NEGP dans le cadre officiel du partenariat Russie –UE, Bruxelles l’a de fait entériné, alors qu’il s’agit d’un accord bilatéral qui, de plus, entre en contradiction flagrante avec les intérêts de certains Etats membres et que, enfin, ceux-ci n’ont pas été explicitement invités à la table de négociations. La Russie détient-elle désormais un levier suffisant pour faire plier à chaque négociation des Européens dépendants d’elle pour leur consommation énergétique ? Le NEGP, passé quasiment inaperçu à l’Ouest, apparaît comme un révélateur puissant de la nouvelle relation russe à l’Europe. |
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A l’occasion de la «crise du gaz» qui a, dans les premiers jours de janvier 2006, opposé Kiev et Moscou, les pays de l’Union européenne (UE), via les médias qui ont largement relayé le différend, semblent avoir pris conscience des dangers que pourrait représenter une trop forte dépendance européenne à l’égard des livraisons d’hydrocarbures russes. Un éditorialiste du Monde, estimant que la Russie venait «d’appuyer sur le bouton de l’arme énergétique», a pu alors évoquer la «première guerre du XXIe siècle»[i]. Etrange et tardif éveil pour une Europe qui, en 2000, se félicitait du lancement du partenariat énergétique Russie-UE, alors que le Commissaire européen, Romano Prodi, se réjouissait de voir doubler dans un bref délai les livraisons de gaz et de pétrole russes.
Quand Moscou a, durant les trois premiers jours de 2006, interrompu les fournitures de gaz à l’Ukraine, les pays plus à l’Ouest se sont inquiétés des conséquences de ces coupures qui pouvaient les affecter. Pourtant, peu nombreux avaient été ceux qui, trois mois plus tôt, s’étaient émus des protestations de quatre des nouveaux Etats membres de l’UE (Pologne, Lituanie, Lettonie et Estonie) lors de la signature de l’accord germano-russe portant création du gazoduc nord-européen (North European Gas Pipeline, NEGP). Ce projet était justifié à Moscou par la nécessité de contourner des pays de transit politiquement peu fiables, à savoir ces quatre Etats de l’UE, mais aussi l’Ukraine. S’il semblait alors aux Européens de l’Ouest que la seule conséquence de cet accord bilatéral, outre l’assurance de livraisons supplémentaires, était la perte de revenus de transit pour quelques pays d’Europe centrale, en revanche, en janvier 2006 il leur est apparu que la vraie question révélée par l’attitude sans concession de Moscou est bien celle de l’enjeu énergétique dans son ensemble. Et que cet enjeu les concerne tout autant que leurs voisins centre-européens.
On a pu voir évoquée une nouvelle géopolitique, qui place en position de force des pays producteurs comme la Russie, ce que ne démentent pas les soubresauts qui depuis se multiplient à travers le monde dans le domaine énergétique. Napoléon Bonaparte affirmait, dit-on, que tout Etat a la politique de sa géographie, et la leçon semble avoir été bien assimilée par un Vladimir Poutine qui mise sur la puissance de la Russie par l’utilisation politique des matières premières dont regorge son sous-sol. Ne sommes-nous pas là également en pleine géoéconomie, avec une économie mise au service d’un dessein politique ? Dans la lignée de Edward N. Luttwak[ii], nous constatons que les rivalités entre Russie et Europe s’expriment non plus tant sur un plan de politique étrangère que de politique économique. A cet égard, le projet de gazoduc nord-européen peut même apparaître comme un véritable cas d’école, la géographie physique étant bien mise au défi, y compris technologique, comme pour être mieux niée encore, quel qu’en soit le coût financier.
Le projet de NEGP, plus encore que le conflit russo-ukrainien (et bien avant l’éclatement de ce dernier), aurait dû interroger l’UE : la Russie détient-elle un levier suffisant pour faire plier à chaque négociation des Européens désormais dépendants d’elle pour leur consommation énergétique ? A l’extrême, les Européens, désireux de se défaire de leur dépendance à l’égard des pays de l’Opep, se seraient-ils eux-mêmes jetés dans la gueule du loup ? Le NEGP, passé quasiment inaperçu à l’Ouest, apparaît comme un révélateur puissant de la nouvelle relation russe à l’Europe.
Le NEGP : pas besoin d’avancer masqué pour passer inaperçu
Le 8 septembre 2005 a été signé, à Berlin, l’accord portant création du gazoduc nord-européen, destiné à relier directement la Russie à l’Allemagne, via la mer Baltique. Ont pris part à cette signature le Président russe V. Poutine, le Chancelier allemand Gerhard Schröder, et les représentants de la compagnie russe Gazprom, de E.ON Ruhrgas et de Wintershall (filiale de BASF). La compagnie russe a acquis 51 % des actions de la société mixte créée à cette occasion, les deux autres se répartissant 24,5 % chacune. Le gazoduc doit s’étendre dans sa partie sous-marine sur plus de 1 200 kilomètres, partant de Portovaïa (frontière russo-finlandaise, région de Vyborg), jusqu’à Lubmin (terminal de Greifswald) sur le littoral nord de l’Allemagne. La première branche du gazoduc entrera en fonction en 2010, avant d’être doublée et dotée d’éventuelles extensions vers la Finlande, la Suède, l’enclave russe de Kaliningrad, voire les Pays-Bas et le Royaume-Uni (la longueur pourrait atteindre alors 3 000 km). En 2010, le gazoduc devrait acheminer, depuis les gisements de Sibérie occidentale, 27,5 milliards de m3 de gaz par an, l’adjonction d’un second tube devant porter le total des livraisons à 55 milliards de m3, soit plus de la moitié du volume de gaz naturel actuellement consommé chaque année par la seule Allemagne.
Le projet de NEGP est discuté depuis longtemps et, en décembre 2000, son principe avait même été entériné par la Commission européenne, qui lui accordait le statut de Réseau trans-européen (Trans-European Energy Networks, TEN-E). La question de son parcours précis était alors en discussion. Le 18 novembre 2002, la direction de Gazprom a annoncé le lancement de la «phase de réalisation pratique» du gazoduc. En mai 2005, un accord était signé entre Gazprom et BASF et les travaux sur la partie terrestre ont été lancés en août suivant. Entre temps, les deux pays avaient adopté, le 7 août 2004, une déclaration sur le renforcement de leurs liens économiques, notamment dans le domaine énergétique, dans laquelle était évoquée leur volonté de minimiser les risques non-commerciaux de leurs échanges et de contribuer à la levée des obstacles à la réalisation de leurs projets. L’accord du 8 septembre 2005 n’aurait donc pas dû provoquer de surprise : le NEGP est un projet qui a été longuement mûri et sur lequel une communication régulière a été faite. Dès après sa signature, il a été entériné par la Commission européenne et quelques pays tiers (Pays-Bas, Belgique, Royaume-Uni, France) n’ont pas manqué de manifester leur intérêt à y prendre part.
Se basant sur l’expérience du Blue Stream, gazoduc qui relie depuis octobre 2005 la Russie à la Turquie en traversant la mer Noire, Gazprom estime que le NEGP devrait coûter environ 4 milliards de dollars. Cette somme est contestée par certains experts, qui tablent plutôt sur un total oscillant entre 5 et 12 milliards de dollars, en tenant compte des extensions possibles jusqu’au Royaume-Uni.
Les travaux préliminaires réalisés sur la partie terrestre du parcours ont permis à la Russie d’inaugurer en grandes pompes, le 9 décembre 2005, la jonction du tronçon reliant, par les oblasts de Vologda et de Léningrad , Griazovets à Portovaïa (917 km), où doit être installée une station de compression.
Le partenariat énergétique Russie - UE: une question stratégique
Lancé en octobre 2000, le partenariat énergétique russo-européen, qualifié de stratégique par ses concepteurs[iii], est le reflet d’une rencontre d’intérêts entre les protagonistes : les pays de l’Europe occidentale ont besoin des hydrocarbures russes, tandis que la Russie a besoin des technologies et des investissements occidentaux pour moderniser son appareil d’extraction, de transformation et d’acheminement des hydrocarbures. L’interdépendance constatée entre Russie et UE (les protagonistes récusent ce vocable et lui préfèrent la notion d’intérêt commun) est réelle également dans le sens où, si la Russie est le premier pourvoyeur d’hydrocarbures de l’Europe, celle-ci est aussi le premier marché extérieur de la Russie.
La Russie détient 30 à 40 % des réserves mondiales de gaz et l’Europe a toujours été son marché d’exportation privilégié en la matière : en 2003, la Russie a fourni 139 milliards de m3 de gaz à l’Europe (dont 80 milliards aux pays de l’UE-15, soit 33 % de l’approvisionnement de la zone et 56 % des ventes de gaz russe). L’objectif de la Russie[iv] pour 2008-2010 est d’exporter 200 milliards de m3 vers l’Europe, sur un volume total de 245-275 milliards de m3. On estime généralement que les besoins de l’Europe occidentale seront alors proches de 500 milliards de m3 par an. Or les fournisseurs alternatifs que sont la Norvège et la Grande-Bretagne devraient voir leurs ressources épuisées d’ici quinze ans. Les réserves de l’Algérie sont évaluées jusqu’en 2051 mais ce gaz est considéré comme cher et peu sûr. Les réserves prouvées de l’Iran vont jusqu’en 2083 mais Téhéran n’est pas tenu pour un partenaire fiable. Dans ce contexte de raréfaction des denrées dans la partie occidentale de l’Europe, l’UE pourrait d’ici peu avoir à importer plus de la moitié de son gaz de Russie.
La situation des différents Etats membres au regard du gaz russe est très diversifiée, tant en volume qu’en taux de dépendance (voir tableau).
Importations de gaz russe par quelques pays européens (en volume et en % du total)
Sources : Kommersant Vlast, 19 décembre 2005 et Enerpresse, n° 8 985, 4 janvier 2006.
Les marchés gaziers de l’UE et de la Russie répondent à des approches très différentes : l’UE -en tant qu’acheteur- prône une approche de marché libéralisé, tandis que la Russie -dans la position de vendeur- maintient un fort contrôle étatique. La situation de monopole de Gazprom, contraire à la Charte de l’Energie signée par l’UE et la Russie mais non ratifiée par cette dernière, ne va d’ailleurs pas sans poser de problème. En même temps, ces deux marchés sont de plus en plus imbriqués, la Russie ne se contentant plus d’être un simple fournisseur d’hydrocarbures mais devenant un véritable partenaire dans des projets communs, tandis que les entreprises de l’UE se font plus présentes sur le marché russe, notamment en matière d’extraction (le cas le plus exemplaire est celui de TNK-BP).
C’est en cela précisément que le Président russe situe la sécurité énergétique des protagonistes, assurée par l’équilibre des intérêts de part et d’autre : selon lui, le NEGP a certes pour objet d’accroître les volumes de gaz russe livrés à l’Europe. Mais, plus encore, il devrait contribuer à augmenter la participation des entreprises occidentales dans les sociétés russes d’extraction de gaz et celle des entreprises russes dans les réseaux de distribution ouest-européens. Et V. Poutine de conclure à l’absence de menace dans la dépendance européenne aux livraisons russes, du fait précisément de ces projets communs.
Les voies d’exportation du gaz russe
Pour la Russie, le NEGP répond également à une recherche de sécurisation des voies d’exportation. Or, la dislocation de l’URSS a amplement compliqué les choses pour Moscou, à la fois en multipliant les pays de transit et en modifiant la posture de certains d’entre eux à son égard.
Jusqu’à présent, le gaz russe destiné à l’Europe est acheminé par deux gazoducs qui transitent l’un par l’Ukraine (80 % des exportations de gaz russe vers l’Europe), l’autre par la Biélorussie et la Pologne (20 %), moyennant le versement de recettes de transit à ces Etats.
La tension perceptible depuis la fin des années 1990 dans les relations russo-ukrainiennes a fait prendre conscience à Moscou de sa dépendance à l’égard de Kiev. Aux tendances pro-occidentales ouvertement affichées par Kiev s’ajoutaient la dette importante accumulée par Naftogaz Ukraïny à l’égard de Gazprom, les soupçons de vol d’un volume conséquent de gaz destiné à l’Europe et les prix largement inférieurs au marché consentis par Moscou à cet ancien pays frère. A la fin de 1999 a donc été lancé le projet de gazoduc Iamal-Europe, via la Biélorussie et la Pologne et contournant délibérément l’Ukraine. Ce qui a d’ailleurs placé Varsovie dans une situation diplomatique délicate à l’égard de Kiev. L’effet fut immédiat : en 2000, le gouvernement de V. Iouchtchenko tombait et le Président L. Koutchma se rapprochait de Moscou. Le gazoduc Iamal-Europe est entré en fonction en 2002 mais s’est vite révélé politiquement décevant : il a pâti à la fois de la fiabilité toute relative de Minsk, notamment en matière de paiements, et du glissement résolu de Varsovie vers l’Ouest (adhésions à l’Otan puis à l’UE, soutien à la Révolution orange et à l’opposition biélorussienne).
Lorsqu’il s’est avéré que la capacité maximale de ces installations était presque atteinte, des solutions complémentaires ont été envisagées. Minsk et Varsovie espéraient le doublement de Iamal. La Lituanie avait proposé la création du gazoduc Gintaras (Ambre), qui aurait évité la Biélorussie pour relier la Pologne à son territoire, et la Lettonie se voyait elle aussi raccordée au gazoduc en provenance de Pologne, profitant notamment des capacités de stockage souterrain de Dobele et Inculkans (volume maximal de 20 milliards de m3). Ces capacités de stockage sont un atout majeur pour la régularité des approvisionnements (en hiver, la demande peut être cinq fois supérieure à ce qu’elle est le reste de l’année, hausse à laquelle ne peut répondre un gazoduc). En outre, la voie lettone, qui s’avérait la plus courte, aurait pu exploiter les tubes déjà existants qui relient Izbosk au port de Liepaja, à partir duquel aurait été installé un gazoduc sous-marin ; enfin, il aurait été facile de construire des stations de compression. Quant à l’Ukraine, engagée dans un bras de fer avec Moscou, elle a sans doute perdu depuis longtemps tout espoir de sortir gagnante de cette compétition sans merci. Le gazoduc qui la traverse est toutefois d’une telle capacité que Kiev se sait incontournable.
Le NEGP justifié par Moscou
Du point de vue russe, le gazoduc nord-européen a clairement pour but de contourner ces pays, ce dont V. Poutine ne s’est pas caché. Certes, lors de la conférence de presse qui a suivi la signature de l’accord portant création du NEGP, le Président russe a émis le souhait que le lancement d’un projet d’une telle ampleur donne une nouvelle impulsion au dialogue énergétique général entre la Russie et l’UE[v]. Mais il s’est aussi livré à une des plaisanteries étonnantes dont il a le secret : «A et B sont assis sur un tube», a-t-il déclaré, assurant lui-même la traduction simultanée en allemand de son calembour, «A tombe, B disparaît, qui reste sur le tube ?» [vi] Faut-il voir la Pologne en A et l’Ukraine en B ? A n’en pas douter, ce sont en tout cas les Allemands et les Russes qui ont pris place ! V. Poutine, qui a répété maintes fois que le NEGP n’est dirigé contre personne, a toutefois précisé que le projet de création d’un consortium gazier avec l’Ukraine avait échoué parce que Kiev avait jugé inopportune la poursuite de ce partenariat. Juste avant de se rendre à Berlin, il aurait déclaré que la Pologne et les Etats baltes n’avaient pas à recevoir de l’argent au seul titre de leur situation géographique, entre Russie et Allemagne. Le raisonnement du Président russe est infaillible : plus il y a de pays de transit, plus il y a de risques politiques, et plus le prix du gaz est élevé pour le consommateur final. Il a affirmé que le transit fait perdre à la Russie 4,5 milliards de dollars par an et estime donc que le coût du NEGP, dont la construction relèverait de la souveraineté économique de la Russie, sera rapidement amorti. Car, si le gazoduc devrait permettre à l’Europe de bénéficier d’un gaz à prix raisonnable, le coût de sa construction, en revanche, est réputé exorbitant, trois fois plus cher environ qu’un tube terrestre.
Les autorités russes ajoutent à leur démonstration l’argument sécuritaire, alors que le transit par ces pays tiers réputés hostiles à Moscou est assimilé à un risque politique que la Russie ne pourrait plus se permettre de prendre. Cela fait d’ailleurs des années que les dirigeants russes font preuve d’une remarquable cohérence en vue de réduire la dépendance des compagnies gazière et pétrolières vis-à-vis des pays de transit[vii], tout en utilisant le levier énergétique en vue de faire reculer les pays de transit dans les différends politiques qui les opposent à Moscou. Les coupures d’approvisionnement en gaz et en pétrole sont monnaie courante pour les Etats baltes, correspondant à des périodes de crise dans la relation avec Moscou. On l’a vu en 1992 à propos du retrait des troupes soviétiques, depuis 1998 concernant la privatisation et l’alimentation du complexe pétrolier lituanien Mazeikiu Nafta, tout au long des années 1990-2000 sur le thème du traitement de la minorité russophone en Estonie et en Lettonie, depuis 2002 avec la cessation d’approvisionnement de l’oléoduc qui relie Polotsk à Venstpils et depuis 2004 avec la tentative de prise de contrôle du complexe letton Ventspils Nafta, mais aussi en 1993-1994 dans le cadre du débat avec l’Ukraine sur le contrôle de la Flotte de la mer Noire ou en 2004 lorsque Moscou tentait de prendre le contrôle du système de gazoduc biélorussien, etc. La Russie a prouvé qu’elle manie avec habileté l’arme énergétique. Or, jamais aucune de ces actions russes n’a donné lieu à des protestations de la part de Bruxelles ou Washington [viii].
Les autorités russes sont dans cette lignée quand elles font un lien explicite entre le contournement des Etats baltes par le NEGP et l’attitude de ces pays à son égard. Le 27 octobre 2005, s’est tenue à Saint-Pétersbourg une conférence intitulée «Transit dans la Baltique et sécurité économique». A cette occasion, les représentants de l’administration présidentielle et le nouveau président de l’Union des industriels et des entrepreneurs de Russie, Alexandre Chokhine, ont expliqué sans ambages aux représentants des Etats baltes qu’ils se privent eux-mêmes des recettes du transit en ne se comportant pas plus «loyalement»[ix] à l’égard de la Russie[x]. Arguant de l’évidence que constitue, pour tout pays qui se préoccupe de sa situation économique, la diversification des voies de transit comme d’approvisionnement, les Russes ont cité l’exemple de la Lettonie, qui a proposé récemment de construire un gazoduc la reliant directement au Danemark et envisagé d’installer un oléoduc en provenance d’Azerbaïdjan, afin de ne pas dépendre des fournitures de Russie. Ils ont donc décerné le titre de bons professeurs en la matière à leurs homologues lettons !
Mais un aspect plus nouveau de la stratégie russe n’a pas échappé aux observateurs le 8 septembre 2005. En effet, lors de sa conférence de presse, V. Poutine a lancé une véritable mise en garde aux pays occidentaux, précisant que la Russie envisage certes d’augmenter ses exportations de gaz à destination de l’Europe, mais également vers l’océan Pacifique : «De l’action réelle de nos partenaires va dépendre où sera envoyée la plus grande quantité de gaz», a-t-il déclaré à ses auditeurs médusés. Est-il nécessaire de rappeler les besoins considérables en gaz de la Chine et du Japon, qui se disent de plus en plus intéressés par les hydrocarbures russes, mais aussi les premières livraisons de gaz liquéfié récemment effectuées vers l’Amérique du Nord ? Le 21 septembre 2005, Gazprom a lancé une étude sur deux tracés possibles vers la Chine (soit par l’Extrême-Orient, soit par l’Altaï) d’un gazoduc d’une capacité annuelle de 20 à 30 milliards de m3. La concurrence est donc ouverte également auprès d’une l’Europe de l’Ouest qui commence à comprendre qu’elle va devoir partager le gaz russe avec d’autres. Pays contournés, pays sacrifiés ?
Dans les jours qui ont suivi la signature de l’accord, les déclarations politiques émanant de Varsovie et des capitales baltes se sont succédé, dessinant une palette dégradée de reproches adressés à Moscou, Berlin ou Bruxelles et relevant de domaines précis et divers, allant de la peur d’être privés de gaz russe à celle d’être traités comme des pays de second rang au sein de l’UE, en passant par l’argument économique de la perte des revenus du transit, celui politique de la volonté impérialiste de la Russie ou celui écologique des risques environnementaux présentés par le NEGP.
Moscou ou le triomphe du politique sur l’économique
On ne s’en étonnera pas, c’est la Russie qui est vue par ces quatre pays comme instigatrice de ce projet. Unanimement, les pays l’ont qualifié de «politique» et «contraire aux principes économiques». Si la nouvelle option retenue en vue d’augmenter les exportations de gaz avait traversé l’un ou plusieurs de leurs territoires, non seulement ils y auraient gagné en termes de revenus liés au transit mais, plus encore sans doute, ils se seraient sentis protégés contre une possible utilisation par Moscou de l’énergie comme arme politique. V. Landsbergis, membre conservateur lituanien du Parlement européen a déclaré que cette «alliance énergétique» prouve que la carte géopolitique de l’Europe est en train de changer. A. Kwasniewski, alors Président de la Pologne, a dénoncé le NEGP comme une menace à la sécurité énergétique de son pays. Pour les autorités polonaises, ce gazoduc est une nouvelle démonstration de la force économico-énergétique de la Russie, qui va pouvoir imposer des prix de gaz de monopole afin de maintenir son influence sur ses voisins polonais, baltes et ukrainiens. En effet, avec le NEGP, Moscou s’offre la possibilité, du moins théorique, d’interrompre les livraisons de gaz à un pays comme la Pologne, sans affecter celles au reste de l’UE. Le Premier ministre M. Belka a estimé le 8 septembre 2005 que le NEGP créé un problème, de nature politique et non économique.
La présidente lettone, V. Vike-Freiberga et son Premier ministre, A. Kalvitis, font une lecture similaire, évoquant une menace pour la sécurité régionale. Ils en veulent pour preuve notamment le fait que les gaziers russes et lettons entretiennent de bonnes relations (Gazprom et Itera détiennent un volume d’actions de contrôle dans Latvijas Gaze) et que la Lettonie est considérée par les partenaires russes comme un interlocuteur fiable.
Retournant cet argument de l’approche russe plus politique qu’économique, l’ambassadeur de Russie à Riga, V. Kalioujny a, de son côté, affirmé[xi] que, dès son arrivée en décembre 2004, il avait prévenu les autorités lettones de la possibilité de voir la Lettonie connectée au NEGP mais que, pour cela, il leur faudrait oublier leurs querelles idéologiques et s’asseoir à la table de négociations. De l’échec de son invitation, il a déduit que ce sont les Lettons qui sont plus réceptifs aux arguments politiques qu’à la raison économique.
Berlin ou le pacte russo-allemand
Le NEGP apparaît à la majorité des observateurs comme le projet de deux hommes, V. Poutine et G. Schröder, et l’émanation de l’alliance stratégique -et jugée par trop exclusive- entre l’Allemagne et la Russie. A ce titre, Berlin a été largement mis en cause, l’accord du 8 septembre 2005 ravivant une amertume déjà bien ancrée.
Il est indéniable, en effet, que l’amitié qui lie V. Poutine à G. Schröder a été décisive dans l’aboutissement du NEGP. La présence du Président russe à Berlin, le 8 septembre 2005, soit dix jours avant le scrutin allemand dont on pressentait l’issue défavorable pour le Chancelier sortant, a été analysée comme une manifestation du soutien implicite de V. Poutine à son ami G. Schröder. Au lendemain de la signature de l’accord, l’hebdomadaire polonais Wprost évoquait d’ailleurs le «pacte Schröder-Poutine», allusion directe et violente au Pacte germano-soviétique de 1939. Lors de sa visite officielle à Berlin, le 25 octobre 2005, le Président lituanien, V. Adamkus, a reproché au Chancelier allemand d’ignorer complètement les relations de voisinage, remarque jugée injustifiée, tant dans la forme que dans le fond, par G. Schröder.
La posture de ce dernier est loin de faire l’unanimité, même en Allemagne : une semaine avant la signature de l’accord, le président allemand, H. Köhler, avait déclaré que les Baltes et la Pologne auraient dû être associés aux discussions (ce qui lui vaudra les remerciements de V. Adamkus). A. Merkel a exprimé les mêmes regrets et jugé l’action de son prédécesseur trop précipitée mais, même si les choses ont changé avec son accession au pouvoir, l’enjeu du gazoduc est trop essentiel pour que les humeurs plus favorables à l’Europe médiane de la nouvelle Chancelière changent vraiment la donne.
Indéniablement, le NEGP fait de l’Allemagne le participant le plus influent désormais de la relation énergétique russo-européenne. Mais il entache également la relation de Berlin aux nouveaux Etats membres de l’UE. En particulier, le fait que G. Schröder soit devenu, en décembre 2005, président du Comité des actionnaires de la société mixte qui gère le gazoduc (dont Gazprom, rappelons-le, détient la part de contrôle, et qui est enregistrée dans le canton suisse de Zug, réputé pour sa faible pression fiscale) a donné lieu à des commentaires acerbes sur l’éthique de l’ex-chancelier, la honte qu’il incarne pour son pays et la destruction de l’équilibre fragile de la solidarité européenne dont il porterait la responsabilité[xii].
Bruxelles ou l’incapacité à parler d’une seule voix
S’il révèle le lien privilégié établi entre la Russie et l’Allemagne, le NEGP met surtout en lumière le fait que le partenariat énergétique UE - Russie prend forme essentiellement sur un mode bilatéral. En inscrivant le NEGP dans le cadre officiel du partenariat Russie –UE, Bruxelles l’a de fait entériné, alors qu’il s’agit d’un accord bilatéral qui, de plus, entre en contradiction flagrante avec les intérêts de certains Etats membres et que, enfin, ceux-ci n’ont pas été explicitement invités à la table de négociations. Cela n’est pas sans conséquence.
La plupart des dirigeants des pays contournés, à la suite du nouveau Président polonais, L. Kaczyinski, n’ont pas été insensibles à ce retrait de Bruxelles en tant qu’institution. Ils y voient une victoire de Moscou, qui préfère généralement entretenir des liens bilatéraux avec les pays de l’UE plutôt que mener un dialogue avec Bruxelles. Les sanctions économiques et le boycott sont interdits par les accords conclus entre l’UE et la Russie dans le cadre de leur partenariat, mais les nouveaux Etats membres (NEM) savent parfaitement que la Russie dispose de moyens plus subtils pour les punir et les contraindre. L’énergie en est un comme on l’a vu précédemment : s’il ne s’agit pas de sanctions économiques à proprement parler, cela y ressemble fort !
Dès lors, comment empêcher les NEM de penser que l’entente russo-européenne passe sans hésiter outre leurs intérêts ? A. Kwasniewski n’a-t-il pas déclaré que l’accord du NEGP avait été conclu au-dessus de leurs têtes et de celle de l’UE ? En conséquence, le NEGP a été l’occasion pour certains pays européens d’appeler l’UE à parler enfin d’une seule voix et à mener une véritable politique commune. H. Köhler et V. Adamkus se sont retrouvés sur ce thème, affirmant que l’UE doit prendre des décisions communes sur les questions qui concernent tous les Etats membres, surtout en matière d’infrastructures. Le Président lituanien a rappelé que conseil aurait dû être pris auprès de son pays, qui est membre de la famille européenne. Au lieu de cela, le NEGP exacerbe par son bilatéralisme les relations non seulement entre les NEM et la Russie mais, et c’est pire encore sans doute, au sein de l’UE entre ses Etats membres. A cet égard, la crise du gaz russo-ukrainienne de janvier 2006, par la panique qu’elle a provoquée dans certaines capitales ouest-européennes, a conforté les NEM. Le ministre polonais des Affaires étrangères, S. Meller, y a vu un signal pour l’UE. Il s’est déclaré plutôt satisfait de constater la réaction de l’UE tout entière alors que, lorsque seule la Pologne proteste contre l’attitude de Moscou, on lui oppose sa prétendue russophobie. Et de noter que plus on est proche de la Russie, plus on en a conscience ! V. Adamkus, lui, a vu dans cette crise une sorte de leçon pour l’UE, appelée à enfin comprendre qu’elle ne doit pas être otage de Moscou, ce dont elle ne prend conscience que tardivement, malgré les avertissements des NEM. V. Landsbergis n’a étonné personne en conseillant à l’UE de revoir son partenariat énergétique avec la Russie aux termes duquel l’Europe «vend ses valeurs contre des hydrocarbures» ; ses propos ont été repris par un autre député lituanien au Parlement européen A. Sakalas (social-démocrate), qui a déclaré que l’UE devait en finir avec les doubles critères et a demandé pourquoi l’UE isole un Loukachenko et non un Poutine.
De par leurs remarques, les dirigeants centre-européens expriment également une angoisse récurrente chez eux, que l’on avait pu percevoir tout au long du processus d’adhésion à l’UE, et que l’accord de création du gazoduc a ravivée : celle de voir les NEM considérés comme des pays de second rang au sein de l’UE. A. Kwasniewski a ainsi affirmé que, selon lui, le NEGP a pour finalité de réduire le rôle des Baltes et de la Pologne dans le système énergétique européen. A. Merkel, pieds et poings liés dans cette affaire sur laquelle elle ne peut faire reculer l’Allemagne, a déclaré que son pays doit accorder plus d’attention aux petits Etats de l’UE, parler une même langue avec eux et sur un pied d’égalité. Le sentiment qui prédomine dans les Etats baltes et en Pologne est celui d’une UE qui continuerait de n’écouter que les intérêts de ses anciens membres, les plus grands en l’occurrence, au mépris de la voix toujours inaudible des nouveaux, a fortiori s’ils sont petits[xiii].
Faire contre mauvaise fortune bon cœur…
Puisque l’accord a été signé et entériné, les pays contournés n’ont plus qu’à trouver des solutions pour tirer leur épingle du jeu. L’alternative consiste soit à tenter de torpiller le projet (ou du moins le retarder), soit à s’en accommoder. Les Lituaniens, en particulier, ont tenté d’entraver le développement du NEGP en avançant l’argument écologique : le Premier ministre, A. Brazauskas, a estimé que la pose d’un gazoduc au fond de la mer Baltique présenterait un danger du fait de la présence de déchets et d’armes chimiques abandonnés à l’issue de la Seconde Guerre mondiale par l’Allemagne nazie. Des conteneurs renfermant plus de 30 000 tonnes de déchets divers auraient été abandonnés, depuis 1945, à 120 kilomètres des côtes lituaniennes. V. Adamkus a confirmé ces craintes, affirmant que personne ne pouvait garantir qu’il n’y aurait pas d’accident. Les mouvements écologistes lituaniens ont été très actifs dans la diffusion de ces informations, arguant en outre de la participation de la Lituanie à la Convention pour la sauvegarde de la mer Baltique. La contre-offensive russe n’a pas tardé, les autorités demandant en quoi le projet d’installer sous la Baltique un câble électrique et un gazoduc reliant l’Estonie à la Finlande, projet soutenu par Tallinn, était moins dangereux. Le 3 octobre 2005, B. Ferrero-Waldner, commissaire européen en charge des Relations extérieures et de la politique européenne de voisinage, a provisoirement clos le débat, en déclarant que le NEGP ne présentait aucun danger écologique.
Les 25 et 26 novembre 2005, s’est tenue à Tallinn la 24e session de l’Assemblée balte[xiv], en présence de représentants de la Pologne invités à cette occasion. Les députés des quatre pays ont adopté une résolution concernant le NEGP, demandant à la Russie et à l’Allemagne de tenir compte de leurs intérêts économiques et environnementaux. Ils ont lancé un appel aux parlements des pays riverains de la Baltique concernant la conformité du NEGP aux exigences de protection de la mer Baltique et aux actes juridiques adoptés par l’UE. Mention a été faite des déchets chimiques abandonnés au fond de la mer. Il convient de noter que la Convention de Genève sur le droit maritime (1958) et la Convention de l’Onu sur le droit maritime (1982), auxquelles se réfèrent unanimement la Russie, les pays de l’UE et les pays candidats à l’UE, codifient les principes du droit international en matière de pose de tubes au fond des eaux internationales et sur la plate-forme continentale. En particulier, la Convention de l’Onu soumet le droit d’installation de tubes au fond d’une plate-forme continentale à l’accord de l’Etat riverain correspondant.
En ce sens, le Parlement estonien a d’ailleurs lancé une collecte de signatures, en décembre 2005, dans le but de demander une éventuelle extension des eaux territoriales estoniennes. A supposer que la Finlande, en face, ait la même démarche, une telle demande pourrait compromettre la construction du NEGP, bloquant la sortie du golfe de Finlande pour la Russie en réduisant considérablement les eaux internationales à travers lesquelles passe le couloir maritime utilisé par le port de Saint-Pétersbourg. Mais la Finlande n’est pas opposée au NEGP et la compagnie nationale de gaz, Fortum, serait même intéressée par une participation dans la compagnie.
De facto, les pays contournés ont bien compris qu’il était peu probable qu’ils parviennent à bloquer le NEGP. Alors autant faire avec, et au mieux : en novembre 2005, les Présidents des trois Etats baltes ont fait savoir qu’ils étaient intéressés à prendre part à l’installation du gazoduc. V. Adamkus a déclaré ce projet vital pour l’économie de son pays, ce qui justifie que, d’une façon ou d’une autre, il agisse de façon à ce que soient pris en compte les intérêts de la Lituanie. Le 31 décembre 2005, A. Ansip, le Premier ministre estonien, est allé jusqu’à affirmer que le NEGP ne présente aucune menace pour son pays, pas plus environnementale qu’économique, notant au passage la posture pragmatique de la Finlande voisine.
D’autres développent des avis plus pondérés, comme le publiciste A. Ozolins qui a lancé dès le 10 septembre 2005 l’idée que la Lettonie devait chercher des alliés au sein de l’UE et lancer un débat sérieux sur sa sécurité énergétique à long terme[xv]. Il a pointé les incohérences de la politique énergétique lettone, les autorités ayant adopté un document dans lequel elles évoquent l’attention particulière qu’elles porteraient à la diversification de leurs approvisionnements, alors que tout prouve qu’il n’y a pas d’avancée sérieuse en la matière. Il a rappelé que l’idée avait été lancée de construire une centrale nucléaire commune aux trois Etats baltes afin de réduire la dépendance à l’égard de la Russie mais que, simultanément, la délégation lettone au sein de l’Assemblée balte avait proposé une résolution sur la fin du nucléaire et la création de nouveaux ponts énergétiques avec la Russie... Le Président lituanien a, lui aussi, évoqué à plusieurs reprises, le projet de construction d’une nouvelle centrale nucléaire, en lieu et place de celle d’Ignalina. Il est par ailleurs également partisan d’un rattachement de son pays au réseau énergétique scandinave ou centre-européen.
Même s’ils tentent de trouver leur intérêt dans cet accord signé sans eux, les pays contournés n’en risquent pas moins de développer une certaine amertume : lorsque la Banque européenne d’investissement (BEI) a annoncé sa décision de participer au financement du NEGP, les NEM ont compris qu’ils allaient donc également prendre part financièrement à la construction d’un gazoduc justifié par la volonté de les éviter et dont ils ne profiteront a priori pas plus en termes de consommation que de recettes de transit. Les effets de l’adhésion européenne sont pour le moins inattendus[xvi] !
La signature de l’accord portant création officielle du gazoduc nord-européen aurait dû mettre en lumière la nouvelle configuration des rapports UE – Russie. Il est étrange de constater que c’est la crise russo-ukrainienne de janvier 2006 qui est apparue aux Européens comme un changement de la donne énergétique sur le continent européen. En vérité, cette guerre, qui couvait depuis des mois voire des années, n’a pas changé grand chose à la géopolitique énergétique de l’Europe et tous s’accordent à reconnaître que l’exigence de Moscou de voir son gaz payé au prix du marché par le partenaire ukrainien était pour le moins attendue et légitime. Tout au plus peut-on critiquer la méthode. En revanche, le gazoduc nord-européen, lui, est un révélateur puissant (d’où l’étonnement à constater qu’il n’ait pas été plus médiatisé) de la nouvelle configuration des relations russo-européennes et intra-européennes au regard de la question énergétique.
La priorité de la Russie est de défendre l’intérêt national et, privée des anciens leviers qui assuraient la puissance militaire et économique de l’URSS, elle utilise ceux qui lui restent, à savoir notamment l’énergie, pour influer sur son entourage. L’analyste américain P. Robinson[xvii] note qu’il relève du droit souverain de la Russie et de sa vision géopolitique de choisir ses partenaires. De fait, avec le NEGP, Moscou n’a rompu aucun de ses engagements.
Ne peut-on pas, plutôt, s’interroger sur les conséquences de la politique adoptée par Bruxelles, qui affiche un partenariat énergétique commun avec la Russie mais négocie ce partenariat d’Etat à Etat, au gré des intérêts du plus grand nombre et/ou du plus puissant. En négligeant les intérêts de la Pologne, de l’Estonie, de la Lettonie et de la Lituanie, tous Etats membres de plein droit de l’Union européenne depuis le 1er mai 2004, n’est-ce pas Bruxelles plus que Moscou, en mettant en danger les notions de solidarité et de cohésions européennes, qui a déstabilisé l’Europe ? Plus encore, à des pays dont elle n’a pu que constater, depuis quinze ans, l’extrême sensibilité à la question sécuritaire, a-t-elle apporté avec le NEGP la réponse apte à les rassurer ?
Céline Bayou, docteur en civilisation, co-rédactrice en chef de Regards sur l'Est Visiter le site www.regard-est.com Voir une carte du gazoduc Nord Stream
Notes de l'étude [i] «La guerre du gaz», Le Monde, 3 janvier 2006. [ii] Edward N. Luttwak, “From Geopolitics to Geoeconomics”, The National Interests, n° 20, 1990, pp. 17-24. [iii] Sur ce thème, voir, par exemple : http://www.ladocumentationfrancaise.fr/dossiers/europe-russie/partenariat-energetique.shtml. [iv] Catherine Locatelli, «Les évolutions de la stratégie d’exportation gazière de la Russie. L’Europe contre l’Asie ?», Cahiers de recherche LEPII, série EPE, n° 38, septembre 2004, 11 p. [v] BBC, 8 septembre 2005. [vi] Ilia Milstein, «Drouzia poznaioutsia v troube», Novoe Vremia, n° 37, 18 septembre 2005. [vii] Céline Bayou, «Les interdépendances énergétiques de la rive orientale de la Baltique», Le courrier des pays de l’Est, n° 1003, mars 2000, pp. 17-29. [viii] Keith C. Smith, «Security Implications of Russian Energy Policies», CEPS Policy Brief, Centre for European Policy Studies, n° 90, janvier 2006. [ix] Ils ont, en particulier, reproché aux Baltes leur attitude lors des cérémonies organisées par la Russie le 9 mai 2005 à Moscou à l’occasion des 60 ans de la victoire sur l’Allemagne nazie. Sur cette question, voir Céline Bayou, «Etats baltes – Russie. 1er mai 2004 – 9 mai 2005 : un authentique dialogue de sourds», Le courrier des pays de l’Est, n° 1048, mars-avril 2005, pp. 15-29. [x] Kommersant, 28 octobre 2005. [xi] Diena, 29 novembre 2005. [xii] Notamment Diena, 12 décembre 2005. [xiii] Céline Bayou, «Etats baltes : de la difficulté d’être «petit»…», Politique internationale, n° 107, Printemps 2005, pp. 95-112. [xiv] Créée en 1991, l’Assemblée balte a instauré une coopération parlementaire entre l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie. [xv] Diena, 10 septembre 2005. [xvi] Telegraf, 2 mars 2006 [xvii] P. Robinson, Izvestia, 13 février 2006.
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Date de la mise en ligne: mai 2006 |
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"Gerhard Schröder soupçonné d'avoir favorisé Gazprom à la chancellerie" |
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C'est sous ce titre que le correspondant à Berlin du journal Le Monde, Antoine Jacob, présente dans l'édition du 4 avril 2006 le malaise suscité en Allemagne par l'implication du Chancelier G. Schröder dans la préparation d'un accord dont il aurait été partie prenante puisqu'il a été nommé à la tête du conseil de surveillance chargé d'exploiter le gazoduc nord-européen. Son gouvernement aurait accordé au groupe russe Gazprom des conditions financières très avantageuses, l'Etat allemand se portant garant d'un prêt de 900 millions d'euros. Cette somme était destinée à financer le gazoduc entre la Russie et l'Allemagne. Pour en savoir plus, consulter le journal Le Monde, daté du 4 avril 2006, p. 9. P.V. |
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Mise à jour avril 2006 |
Biographie de Céline Bayou | |||
Téléphone, en France, à Paris : 01.40.15.71.59. (bureau) · Chargée d’études à la Documentation française (rédactrice au Courrier des pays de l’Est) · Chargée de cours à l’Institut National des Langues et Civilisations Orientales (INALCO) · Co-rédactrice en chef de la revue en ligne Regard sur l’Est (www.regard-est.com)
AIRES DE RECHERCHE
- Transition économique et politique étrangère de la Russie. - Relations Russie – UE. - Interdépendances, notamment énergétiques, dans l’espace est-européen. - Relations Russie – Etats baltes. - Transition politique, économique et sociale dans les Etats baltes. - Transition de Saint-Pétersbourg. - Mutations du système urbain russe (systèmes urbains, loi rang-taille, primatie de villes). - Fracture générationnelle en Russie (le rock russe des années 1970 à aujourd’hui en tant que force contestataire).
AUTRES ACTIVITES DE RECHERCHE
- Membre de l’Observatoire des Etats post-soviétiques (INALCO).
- Membre associé du Centre d’Etudes sur l’Europe Médiane (CEEM – INALCO).
- Membre du Comité scientifique de Nordiques.
TITRES UNIVERSITAIRES 12/12/2003 Thèse de doctorat en Civilisation russe, Option Géographie, INALCO Directeur de thèse : Monsieur le Professeur Georges SOKOLOFF (INALCO) Titre de la thèse : La place de Saint-Pétersbourg dans la nouvelle Russie Mention : Très honorable. 1991 DEA d'Etudes slaves, soviétiques et est-européennes (INALCO) sous la direction de Monsieur le Professeur Georges SOKOLOFF et du Général Henri PARIS, Titre du mémoire soutenu : La reconversion des industries militaires soviétiques. 1990: Diplôme du Centre de Préparation aux Echanges Internationaux (CPEI - Section russe, INALCO) Diplôme Supérieur de russe (INALCO). Licence de russe - Option Etudes contemporaines (INALCO)
COMMUNICATIONS PRINCIPALES ET PARTICIPATIONS A DES RENCONTRES INTERNATIONALES
"Les relations russo-baltes depuis l’adhésion à l’UE", Association France-Lettonie, INALCO, Paris, 14 mars 2005. "Partenariat et coopération russo-européenne", intervention dans le cadre du colloque organisé par le CEPII, Les Echos, Rothschild Conseil International et l'INALCO "L'avenir européen de la Russie", Sénat, Paris, 28 avril 2003. "Les conséquences économiques de l'élargissement de l'Union européenne", intervention dans le cadre des Premières Rencontres franco-lettones, "La Lettonie et la France : partenaires et alliés en Europe", Fondation Robert Schuman/Institut européen de Géoéconomie/Ministère letton des Affaires étrangères, Riga, 8 mars 2002. "Indépendance, dépendances et interdépendances économiques", intervention dans le cadre du colloque organisé par le Musée National d'Histoire naturelle, Musée de l'Homme, l'INALCO et les Associations France-Estonie et France-Lettonie, "Estonie-Lettonie-Lituanie, dix ans d'indépendance recouvrée", Musée de l'Homme, Paris, 11-12 octobre 2001. "Les relations entre l'UE et la Russie : vers une nouvelle frontière ?", intervention dans le cadre de la journée d'étude organisée par le CUREI (Centre universitaire de recherche européenne et internationale), Espace Europe, Université Pierre Mendès France, Faculté de Droit et Faculté de Sciences économiques, "L'Europe puissance : entre virtualité et réalité", Grenoble, 18 mai 2001. "La transition économique de Saint-Pétersbourg (1990-2000)", intervention dans le cadre de la journée d'étude organisée par l'Ecole Normale Supérieure (ENS) "Saint-Pétersbourg, capitale", Lyon, 16 décembre 2000. "Russie-Union européenne : perspectives et limites de la coopération", intervention dans le cadre de la journée d'études organisée par le Centre d'Etudes et de Recherches Internationales (CERI) "La Russie face à l'élargissement à l'Est de l'OTAN et de l'Union européenne", Paris, 8 décembre 2000. "La coopération économique dans la région de la mer Baltique : l'ancrage des Etats baltes", intervention dans le cadre du colloque organisé par le Centre d'analyse politique comparée (CAPC) et la Chaire Unesco "Droits de l'Homme" de l'Université Montesquieu – Bordeaux IV, et consacré aux "Dynamiques de la paix aux frontières de l'Est et de l'Ouest : l'exemple de la région de la Baltique", Bordeaux, 24 novembre 2000. "La participation étrangère au processus d'industrialisation de Petrograd/Leningrad dans les années 1920-1930", intervention en russe dans le cadre du colloque franco-russe organisé par le CNRS et le Fonds pour la sauvegarde de Saint-Péterbourg, et consacré à "Ville et culture urbaine dans la Russie du XXe siècle", Saint-Pétersbourg (Russie), 28-29 septembre 2000. "Les options de transition économique à Moscou et Saint-Pétersbourg : approche comparative", intervention en russe dans le cadre du VIIe Congrès mondial des slavistes, Tampere (Finlande), 30 juillet 2000. "Les relations économiques entre l’UE et la Russie", Séminaire Russie/Europe, Maison des Sciences de l’Homme, Paris, 16 décembre 1997. "Les relations économiques franco-russes et leurs perspectives", Association France-Russie-CEI, Centre culturel de la Fédération de Russie, Paris, 19 octobre 1996.
AUTRES COMMUNICATIONS "La mer Baltique, point de contact entre la Russie et l’Union européenne", Forum universitaire, Boulogne, 29 avril 2004. "Le défi de l’entrée des Etats baltes dans l’Union européenne", Forum universitaire, Boulogne, 8 avril 2004. "Investir en Russie au lendemain des élections", Chambre de Commerce et d'Industrie de Lille-Roubaix-Tourcoing, Lille, 16 septembre 1996. "La présence française en Russie à travers les échanges commerciaux et les investissements", Congrès de l'Association française des russisants, Montpellier, 12 novembre 1994. "URSS et Russie, problèmes structurels et analyse conjoncturelle", Fédération départementale des coopératives agricoles de l'Eure, Evreux, 29 novembre 1993. "Europe centrale : croissance et opportunités?", Chambre de Commerce et d'Industrie de Rennes, Rennes, 23 novembre 1993. "Présentation des économies polonaise et tchèque, bilan et perspectives", Chambre de Commerce et d'Industrie de l'Indre, Châteauroux, 5 mai 1993. "Le commerce extérieur des PECO", Conférence Stratège commerce international, Tours, 15 janvier 1993. "Exporter vers les pays d'Europe centrale et orientale", OCI (organisation du commerce international), Tours, 26 novembre 1992.
OUVRAGE Itinéraires baltes (direction), Ed. Regard sur l’Est, Saint-Gratien, 2005, 100 p. CONTRIBUTIONS A OUVRAGES"L’Estonie indépendante". "La Lettonie indépendante". "La Lituanie indépendante", in Encyclopedia Universalis, Paris, 2006, à paraître. "Etats baltes. L’adhésion à l’Union européenne : un pari réussi", in Universalia 2005, Encyclopedia Universalis, Paris, 2005, pp. 176-179. "Estonie", "Lettonie" et "Lituanie", pp.14-51, in Les Etats postsoviétiques - Identités en construction, transformations politiques, trajectoires économiques, Observatoire des Etats postsoviétiques, sous la dir. de Jean Radvanyi, Armand Colin, Coll. U, Paris, 2 éditions : 2003 et réédition 2004, 235 p. "La Lettonie et l'Union européenne : les conséquences économiques de l'élargissement", pp. 77-85, in La Lettonie et la France : partenaires et alliés en Europe, actes bilingues du colloque organisé par la Fondation Robert Schuman, le ministère letton des Affaires étrangères et l'Institut européen de Géoéconomie, Fondation Robert Schuman, Riga, 2002, 112 p. "Etats baltes : indépendances, dépendances et interdépendances économiques", pp. 55-64, in Estonie, Lettonie, Lituanie, Dix ans d'indépendance recouvrée, actes du colloque organisé par l'INALCO, les Associations France-Estonie et France-Lettonie et le Musée de l'Homme, Langues'O, 2002, 189 p. "La coopération économique des Etats baltes", pp. 101-116, in La Baltique, Une nouvelle région en Europe, sous la direction de Nathalie Blanc-Noël, actes du colloque organisé par le Centre d'analyse politique comparée (CAPC) et la Chaire Unesco "Droits de l'Homme" de l'Université Montesquieu – Bordeaux IV, L'Harmattan, 2002, 173 p. "Les relations entre l'Union européenne et la Russie : vers une nouvelle frontière ?", pp. 87-96, in L'Europe puissance : entre virtualité et réalité, sous la direction de Jean-Louis Besson et Guy Guillermin, Les Cahiers du CUREI, n° 16, janvier 2002, Grenoble, 163 p. "Inostrannoe učastie v industrialisacii v Petrograde-Leningrade v 1920-30-e gody" [La participation étrangère à l'industrialisation de Petrograd-Leningrad dans les années 1920-1930], pp. 43-57, in Gorod i gorojane v Rossii XX veka [La ville et les citadins dans la Russie du XXe siècle], actes du colloque franco-russe organisé par le CNRS et le Fonds pour la sauvegarde de Saint-Péterbourg, Kontrfors, Saint-Pétersbourg, 2001, 124 p. Fiches Estonie, Lettonie et Lituanie, in L'Etat du Monde, La Découverte, Paris, Ed. 2003, 2004, 2005 et 2006 (à paraître). Fiches Estonie, Lettonie et Lituanie (cosignées avec Matthieu Chillaud), in Images économiques du Monde, Armand Colin, Paris, Ed. 2004, 2005 et 2006 (à paraître). Fiches Etats baltes, in L'année stratégique, IRIS, Paris, Ed. 2002, 2003 et 2005. Fiches Albanie, Bulgarie, Roumanie, Bosnie-Herzégovine, Croatie, Macédoine, Serbie-Monténégro, Slovénie, Biélorussie, Moldavie, Ukraine, Estonie, Lettonie, Lituanie, Kazakhstan, Kirghizstan, Ouzbékistan, Tadjikistan, Turkménistan, cosignées avec Assen Slim, in Conjoncture, Bréal-Les Echos, Paris, Ed. 1996, 1997, 1998 et 1999. "Biélorussie. L'accord d'Union avec la Russie", in Encyclopédie Bordas, Paris, 1998. "Le vote démocratique de Saint-Pétersbourg", in Encyclopédie Bordas, Paris, 1997. "Les relations économiques dans l'ancien bloc de l'Est", in Encyclopédie Bordas, Paris, 1996. "Le commerce extérieur de la Biélorussie", in Dossier Pays Biélorussie, Ed. du CFCE, décembre 1994. "Ukraine : géographie, histoire, religion, société, politique, économie", "La CEE et l'ancienne Europe de l'Est", "L'Europe de l'Ouest face aux républiques ex-soviétiques", "La CEE face aux nouveaux Etats de l'ex-Yougoslavie", in Encyclopédie de l'Europe, sous la dir. de François Joyaux, Seuil, Paris, février 1993, 358 p. PUBLICATIONS Article publié dans une revue à comité de lecture"Le dialogue russo-européen sert-il un projet ? Une analyse des référentiels discursifs", Revue d’études comparatives Est-Ouest, vol. 36, n° 3, 2005, pp. 71-107. Autres périodiquesA propos de la Russie :"Le gazoduc nord-européen : révélateur d’une nouvelle géopolitique des rapports Russie – Union européenne", Diploweb (www.diploweb.com), mai 2006. "Saint-Pétersbourg : une nouvelle capitale pour le pouvoir judiciaire russe", Regard sur l’Est (www.regard-est.com), 6 février 2006. "«Ce que j’ai vu et appris au goulag», Exercice de mémoire, d’après les entretiens de Jacques Rossi", Regard sur l’Est (www.regard-est.com), 1er décembre 2005. "Etats baltes – Russie. 1er mai 2004 – 9 mai 2005. Un authentique dialogue de sourds", Le courrier des pays de l’Est, n° 1048, mars-avril 2005, pp.15-29. "«Qui ne travaille pas ne mange pas». Le théâtre dans les camps staliniens", Regard sur l’Est (www.regard-est.com), n° 38, octobre-novembre 2004. "L'underground leningradois : réticences d'une contre-culture à se laisser pervertir", Regard sur l'Est (www.regard-est.com), n° 35, janvier mars 2004. "Russie : Changement d'équilibre dans l'entourage présidentiel", EcoRussie, n° 11, décembre 2003-janvier 2004, p. 1. "Valentina Matvienko. La candidate du Kremlin gagne Saint-Pétersbourg", Le courrier des pays de l’Est, n° 1038, septembre 2003, pp. 65-69. "Le plan stratégique de Saint-Pétersbourg", EcoRussie, n° 8, janvier 2003, pp. 10-11 (coordination du numéro, consacré à Saint-Pétersbourg). "Kaliningrad : l’angoisse de l’enclavé avant la fermeture des frontières", Regard sur l’Est (www.regard-est.com), n° 31, octobre-décembre 2002. "Pierre le Grand statufié", Regard sur l’Est (www.regard-est.com), n° 30, juillet-septembre 2002. "Les relations Russie-Union européenne. Vers quelle intégration ?", Le courrier des pays de l’Est, n° 1025, mai 2002, pp. 4-16. "Saint-Pétersbourg : capitale russe de la mer Baltique ?", Les Cahiers du CREMOC, Université Paris Sud, Sceaux, n° 34, juin 2002, pp. 39-55. "Les relations économiques polono-russes. L’ébauche du pragmatisme", Le courrier des pays de l’Est, n° 1017, août 2001, pp. 36-44. "Poutine : la revanche de Saint-Pétersbourg ?", Les informations de Sofarus, n° 2, avril 2000, pp. 7-8. "La disparition d’Anatoli Sobtchak. La fin du « romantisme démocratique»", Le courrier des pays de l’Est, n° 1003, mars 2000, pp. 69-71. "Les relations économiques Russie-pays d’Europe centrale et orientale. Que faire sur les ruines du CAEM ?", Le courrier des pays de l’Est, n° 444, novembre 1999, pp. 32-45. "Les relations économiques Union européenne-Russie. De la nécessaire définition d’un projet", Le courrier des pays de l’Est, n° 434, novembre 1998, pp. 16-30. "L’économie russe en 1995. Fin de la crise ou simple embellie ?", cosigné avec Marie-Agnès Crosnier, Annuaire ex-URSS, Les Etudes de la Documentation française, 1996, pp. 99-111. "Les nouvelles ambitions de Saint-Pétersbourg", cosigné avec Géraldine Bertrand, Le courrier des pays de l’Est, n° 412, septembre 1996, pp. 55-73. "Les relations franco-russes depuis 1992. Vers un partenariat économique privilégié ?", Le courrier des pays de l’Est, n° 408, avril 1996, pp. 66-81. "La présence française en Russie à travers les échanges commerciaux et les investissements", La revue russe, n° 9, 1996, pp. 47-54. "Le Centre Léontief. Centre international de recherches économiques et sociales de Saint-Pétersbourg", Le courrier des pays de l’Est, n° 405, décembre 1995, pp. 62-65. "L’année 1993 en Russie. La crise économique : une rémission ?", Annuaire Russie, Les Etudes de la Documentation française, 1994, pp. 67-76. "Saint-Pétersbourg. Situation économique et présence française", cosigné avec Karine Lesage, Le courrier des pays de l’Est, n° 384, novembre 1993, pp. 29-46. "Les visites à l’étranger de Boris Eltsine. Une offensive de charme pour un enjeu de taille", Le courrier des pays de l’Est, n° 368, avril 1992, pp. 29-34. A propos des Etats baltes :"La Lettonie se vide de ses jeunes", Regard sur l’Est (www.regard-est.com), 15 janvier 2006, "Le Musée letton des occupations. Ecrire l’histoire pour construire l’avenir", Le courrier des pays de l’Est, n° 1052, novembre-décembre 2005, pp. 75-78. "Lettonie 2004-2005. «Que personne ne décide pour nous»", Le courrier des pays de l’Est, n° 1050, juillet-août 2005, pp. 101-115 "Etats baltes : de la difficulté d’être «petit»… ", Politique internationale, n° 107, Printemps 2005, pp. 95-112. "Lettonie. Une fête un peu gâchée", Le courrier des pays de l’Est, n° 1044, juillet-août 2004, pp. 99-114. "Décommunisation en Europe centrale et orientale. La Lituanie mise à l’", in Regard sur l’Est (www.regard-est.com), n° 37, juillet-septembre 2004. "Mémoire de la Seconde guerre mondiale : l’Estonie panse ses plaies", in Regard sur l’Est (www.regard-est.com), 3 septembre 2004. "Sandra Kalniete. La commissaire européenne lettone (interview)", Le courrier des pays de l’Est, n° 1043, mai-juin 2004, pp. 90-93. "Crise politique en Lituanie. 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"Les relations économiques entre l’Allemagne unie et l’Europe centrale et orientale", cosigné avec Daniela Heimerl, Annuaire Europe centrale, Les Etudes de la Documentation française, 1993, pp. 25-39. "La présence économique française en Europe centrale et orientale au seuil de 1993", Le courrier des pays de l’Est, n° 379, mai 1993, pp. 3-37. "Le commerce extérieur du Kazakhstan", avec la collaboration de Anita Tiraspolsky, Le courrier des pays de l’Est, n° 372, septembre 1992, pp. 38-41. "Les sociétés à capital mixte dans l’ex-URSS", Le courrier des pays de l’Est, n° 370, juin 1992, pp. 4-20. "Portraits des directeurs commerciaux soviétiques", cosigné avec Alexandre Wolff, Le courrier des pays de l’Est, n° 348, mars 1990, pp. 49-58. "La formation des cadres soviétiques en URSS et à l’étranger", Le courrier des pays de l’Est, n° 345, décembre 1989, pp. 50-62. |
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