Pourquoi les relations Russie-Chine sont-elles ambivalentes ? L’intensité croissante des relations russo-chinoises a conduit les deux pays à établir une « alliance stratégique ». Mais ces relations connaissent une forte asymétrie aux dépens de la Russie, renforçant les divergences et la méfiance réciproque. La pandémie du Covid 19 a accentué ces tendances sans les bouleverser. Une brillante démonstration appuyée sur des faits et une écriture limpide.
LES premiers contacts formels entre la Russie et la Chine datent de 1619, lorsque les cosaques Ivan Petlin et André Mundov ont été reçus à la cour impériale à Pékin [1].
Au XVIIème siècle la Russie a entamé son expansion vers la Sibérie et l’océan Pacifique. En 1689 fut signé avec l’Empire Qing le traité de Nertchinsk qui repoussait sa frontière au-delà du lac Baïkal et imposait des relations commerciales avec la Chine. Ce texte a été suivi des traités d’Aïgoun (1858) et de la Convention de Pékin (1860) [2] qui a conduit à l’annexion de vastes territoires chinois par la Russie [3].
Avec ces « Traités inégaux » [4], l’Empire russe a participé au XIXème siècle au dépeçage de la Chine, de concert avec les puissances occidentales et le Japon. Cette période, qualifiée en Chine « d’époque de l’humiliation », a évidemment laissé une trace profonde dans l’inconscient des Chinois.
Plus tard les relations entre l’Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) et la République populaire de Chine (RPC) ont évolué de la « fraternité socialiste » au risque de guerre nucléaire. Elles changèrent radicalement avec l’arrivée de dirigeants pragmatiques et réformateurs qu’étaient M. Gorbatchev puis Eltsine du côté russe, et Deng Xiaoping et ses successeurs du côté chinois.
Pourquoi les relations Russie-Chine sont-elles ambivalentes ?
L’intensité croissante des relations russo-chinoises a conduit les deux pays à établir une « alliance stratégique » (I). Mais ces relations connaissent une forte asymétrie aux dépens de la Russie, renforçant les divergences et la méfiance réciproque (II). La pandémie du Covid 19 a accentué ces tendances sans les bouleverser (III).
Sur le plan politique, la très forte proximité, voire « L’alchimie » personnelle, entre Poutine et Xi Jinping, sont étayées par leur animosité commune à l’égard des États-Unis et de l’Occident, « coupables » de mener une politique d’hostilité et de sanctions contre leurs pays respectifs.
Les deux dirigeants se sont rencontrés près de trente fois en six ans et Xi Jinping est devenu le « meilleur ami » de Poutine.
Cette impulsion personnelle a été essentielle dans le rapprochement entre les deux pays et dans le « turn to the East » (« povorot na Vostok ») de la Russie, surtout vers la Chine.
Le simple « axe de convenance » [5] s’est transformé ces dernières années en une « quasi-alliance » (formule de Poutine), mais que les deux pays ne souhaitent pas formaliser en alliance sur le modèle du pacte de Varsovie [6].
Moscou et Pékin tiennent, en effet, à conserver leur souveraineté et les marges de manœuvre diplomatiques et poursuivre des relations indépendantes avec les États-Unis et l’Union européenne.
Le schéma retenu rappelle plutôt les rapports que l’Union Soviétique entretenait avec les Alliés occidentaux pendant la Deuxième Guerre mondiale [7].
S’agissant des relations économiques et commerciales, Vladimir Poutine a donné une impulsion décisive en 2012 en déclarant dans une interview aux « Moskovskie Novosti » que la croissance économique chinoise était « une chance de gonfler les "voiles" de l’économie russe… » [8]
D’une moyenne de 5 à 6 Mds$ dans les années 1990, les échanges commerciaux ont atteint 64 Mds$ en 2015 puis presque doublé en 2019, passant à 110,79 Mds$.
L’ambition est d’atteindre 200Mds$ d’ici cinq ans.
En 2014 la Chine est devenue le premier partenaire commercial de la Russie, devant l’Allemagne.
Les hydrocarbures représentent 75% des exportations russes vers la Chine (42,11 Mds$ en 2018, auxquelles il convient d’ajouter le bois et ses dérivés pour près de 6 Mds$). La part des matières énergétiques et premières non transformées est donc écrasante [9].
Les hydrocarbures sont acheminés en Chine par les moyens suivants :
. Pétrole : depuis 2009, la Russie et la Chine sont reliées par une dérivation de l’oléoduc « Eastern Siberia Pacific Ocean –ESPO ».
Ouverte en janvier 2011, sa capacité annuelle est de 15 MT pendant une période de 20 ans [10].
Pour le financer, la Chine a accordé à la Russie un prêt de 15 Mds$ [11].
. Gaz naturel : en décembre 2019 le gazoduc « Power of Siberia » a commencé à acheminer les 38 milliards M3 annuels prévus contractuellement pendant 30 ans. Sa pleine capacité est prévue en 2025 et la quantité totale de gaz livré dépassera les mille milliards M3.
. Gaz liquéfié dans la péninsule de Yamal, dans le Grand Nord russe (dont les réserves s’élèveraient à plus de 4 milliards de barils équivalent pétrole).
Ce gigantesque projet a été lancé fin 2013 par Total (20% de participation) en partenariat avec la société privée russe Novatek (50,1 %) et les chinois CNPC (20 %) et Silk Road Fund (9,9 %).
Le GNL est embarqué tout au long de l’année, dans des conditions extrêmes, sur des méthaniers brise-glace [12] pour être acheminé, sans l’aide de brise-glace classiques, vers les marchés étrangers, principalement asiatiques.
Quinze de ces navires ont été commandés, dont le premier d’entre eux, le « Christophe de Margerie », a déjà rallié la Corée du Sud par la route maritime du Nord.
Là aussi, le financement de 27 Mds$ a été assuré par la Chine [13].
Exportations russes d’armes
La Russie n’estime plus depuis le début des années 2000 que la Chine représente une menace majeure pour sa sécurité [14] et considère que la vente d’armes ne se pose plus qu’en termes commerciaux [15] .
En 2014 elle a levé les dernières restrictions empêchant l’acquisition de matériels de haute technologie. Elle a accepté de vendre deux batteries du système anti-missiles S-400 (3 Mds$) et 24 chasseurs SU-35 (2,5 Mds$), tout en continuant à prendre des précautions contre la contrefaçon (cf. le chasseur chinois J 11, copie du chasseur russe SU-27/30, fourni sous licence à la fin des années 1990 [16]).
La Russie souhaite même proposer à la Chine l’appareil très avancé SU-57 [17] et le président russe a confirmé en 2019 que Moscou allait aider Pékin à créer un système d’alerte précoce anti-missile [18].
Coopération technologique
La technologie parapétrolière chinoise a supplanté la technologie allemande dans le projet Yamal [19].
La coopération russo-chinoise se renforce également dans la 5G. La Russie s’appuie fortement sur Huawei, qui a créé plusieurs centres de R&D en Russie où elle envisage d’ici 2024 de recruter 2000 ingénieurs russes.
Coopération régionale
La coopération régionale concerne surtout l’Asie centrale. Composée des cinq républiques ex-soviétiques devenues indépendantes en 1991, cette région est restée une zone d’influence privilégiée de la Russie.
Il y existe une « division du travail » entre la Russie et le Chine, la première « se spécialisant » dans la sécurité et la défense et la seconde dans l’économie.
Pour renforcer leur coordination, les deux puissances ont créé en juin 2001 l’Organisation de coopération de Shanghai (OCS) [20].
Outre sa nature économique, l’OCS coordonne la coopération sécuritaire dans la lutte contre les « trois maux », terme chinois désignant « le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme ».
L’OCS a mené d’importantes manœuvres militaires conjointes, parfois avec l’OTSC [21].
L’autre région de coopération russo-chinoise est l’Arctique. Le réchauffement climatique et l’ouverture des routes maritime du Nord ont conduit la Russie à réaffirmer sa prééminence dans « la zone arctique de la Fédération de Russie ». D’une superficie de 9 millions de Km2 , celle-ci génère entre 12 et 15% de son PNB. 80% de son gaz, mais aussi le nickel, les diamants et les terres rares, y sont extraits.
La Chine, bien que non riveraine de l’océan Arctique, s’est proclamée « État proche de l’Arctique (Near-Arctic state) ». Les ressources naturelles (investissements dans Yamal) ainsi que la route maritime l’intéressent au plus haut point pour son développement économique et ses ambitions globales
La Russie est devenue un simple pourvoyeur d’énergie et de matières premières dont la Chine a besoin pour son développement économique.
Cette situation a fait de Moscou un « junior partner » de Pékin et renforcé sa dépendance par rapport à la Chine. Les sanctions occidentales ont accentué cette tendance.
S’agissant des exportations d’armes, la Russie conserve certes un avantage qualitatif important. Mais Moscou est conscient que les investissements chinois massifs dans la R&D permettront à Pékin de rattraper son retard [22]. Moscou a commencé à perdre son avantage sur le plan quantitatif [23], la Chine devenant le 5ème exportateur d’armes dans le monde, derrière la Russie qui conserve sa seconde place. Mais c’est dans la coopération régionale que ce déséquilibre est le plus sensible.
Le poids croissant de la Chine en matière économique mais également sécuritaire (base militaire au Tadjikistan et, possiblement, en Afghanistan) contrecarrent les velléités russes d’intégration.
Le vecteur le plus puissant de son influence est le gigantesque projet Belt and Road Initiative (BRI) [24].
Parmi ses six « corridors stratégiques terrestres », le principal traverse, outre la Russie, la Mongolie et le Kazakhstan, pays relevant théoriquement de la « zone d’influence russe ».
La Chine a massivement investi en Asie centrale (plus de 98 Mds$ dans plus de 168 projets), surtout dans le secteur énergétique.
Consciente des bénéfices qu’elle peut tirer de l’Initiative chinoise, notamment en termes d’investissements, la Russie sait que ce projet conduit à une perte d’influence dans la région.
Mais, dans l’incapacité de s’y opposer de front, Moscou cherche à la circonscrire en recherchant des synergies avec ses propres projets.
Ainsi a-t-elle signé en 2015 avec Pékin un accord visant à « coupler » celle-ci avec l’Union Économique Euro-asiatique (UEEA) [25].
Mais c’est surtout dans le cadre de la « Grande Eurasie », lancée par le président Poutine en 2017, que la Russie espère « englober » la BRI chinoise et se placer au centre d’un grand ensemble continental reliant l’Europe à la Chine [26], de préférence à un bloc géoéconomique sino-centré.
La Russie est bien évidemment consciente que cette asymétrie croissante va à l’encontre du statut de puissance internationale qu’elle souhaite renforcer. La Chine, au contraire, ne voit plus la Russie comme un pays capable de lui disputer, ainsi qu’aux États-Unis, la position de puissance globale. Mais, pour maintenir une alliance tactiquement nécessaire face à Washington et ne pas froisser la fierté russe, Pékin continue à agir avec prudence et fait mine de traiter la Russie comme une puissance majeure.
Sur le plan politique, de concert avec la forte détérioration des relations américano-chinoises, la pandémie a conduit tout naturellement Moscou et Pékin à resserrer leurs « liens stratégiques ».
Tentant de « rattraper » un premier épisode malencontreux ayant conduit en février 2020 à fermer le territoire russe à tous les ressortissants chinois, les présidents Poutine et Xi se sont entretenus plusieurs fois par téléphone. « L’unité, la coopération et le soutien réciproque » ont été réaffirmés et la volonté « de certains de ternir l’image de la Chine » a été qualifiée « d’inacceptable » par le dirigeant russe.
Toutefois la crise sanitaire a permis de « tester » les relations russo-chinoises. Pour freiner le virus sur leurs territoires respectifs, Moscou et Pékin n’ont pas hésité à prendre des mesures unilatérales drastiques, sans consultation préalable [27]. La pandémie a mis à jour la défiance existant à tous les niveaux entre les deux pays [28]
Sur le plan commercial, la pandémie a eu pour résultat immédiat d’accentuer le volume et donc l’asymétrie des échanges bilatéraux. Durant le premier trimestre de 2020, la part de la Chine est passée à 17,3% contre 15,8% à la même période de l’an dernier, malgré la baisse des prix du pétrole.
Avec le début de reprise de l’économie chinoise, les livraisons de pétrole russe ont augmenté au cours de ce premier trimestre de 16,7% par rapport à la même période de l’an dernier. Cette tendance s’est poursuivie en mai (+ 19,2%) [29].
La même tendance est constatée dans les hautes technologies. La Russie a accentué sa coopération (et donc sa dépendance) avec les compagnies chinoises telles Huawei pour équiper ses réseaux télécoms et adopter les systèmes de surveillance numérique et de reconnaissance faciale, aux dépens des technologies occidentales [30].
Malgré sa supériorité économique, la Chine a besoin de l’alliance russe sur le plan international. Occupée à affirmer sa prééminence à Hong-Kong, Taïwan et dans les mers du Sud, Pékin a besoin de la tranquillité en Asie centrale et de la sécurité sur les 4000 km de frontière commune.
Mais, à plus long terme, Pékin pourrait changer d’attitude. Plus encore, comme l’écrit Bobo Lo en 2008 dans son ouvrage « L’Axe de convenance » : « Plusieurs commentateurs russes se demandent ce qui arriverait après la réunification de Taïwan avec le continent. Il y a une réelle inquiétude que l’Extrême Orient russe puisse un jour revenir sur la table dans quinze ou vingt ans et que, à ce moment-là, Moscou soit incapable de résister à la pression chinoise » [31].
Alors que se met en place une bipolarité américano-chinoise, l’alliance entre Moscou et Pékin dispose de la souplesse nécessaire qui permettrait aux deux protagonistes de varier leurs partenariats.
Un repositionnement de la Russie dans la confrontation américano-chinoise paraît inéluctable. Plutôt que de « mettre tous ses œufs dans le seul panier » de la Chine, la Russie pourrait se tourner davantage vers l’Union européenne [32].
S’agissant de l’économie, la Russie pourrait également multiplier ses partenaires. S’agissant plus spécifiquement de son « turn to the East », elle devrait, au-delà de la Chine, rechercher d’autres pays comme le Japon, la Corée du sud ou l’Inde [33].
En tout état de cause, une Chine omnipotente ne rendra pas la Russie plus malléable. Une Pax sinica accaparant la Russie est pour celle-ci totalement inacceptable [34].
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[1] Cette première ambassade a été suivie en 1675 de celle menée par le boyard moldave Nicolae Milescu Spatharu, pour le compte de la Moscovie.
[2] Cette Convention, signée également par la France et l’Angleterre, a mis fin à la 2ème guerre de l’opium et a permis à l’Empire russe d’annexer la Mandchourie extérieure et le kraï de l’Oussouri, donnant naissance en grande partie à l’actuel kraï du Primorie, correspondant au territoire de l’ancienne province des Mandchous en Tartarie de l’est.
[3] Jusque-là, « l’économie chinoise se suffisait à elle-même ; pour équilibrer le volume croissant de leurs achats autrement qu’en important en Chine du métal-argent, les Occidentaux s’étaient mis à pratiquer sur une grande échelle dans les provinces du Sud la contrebande de l’opium, denrée produite à bon compte par les sujets bengalis de la Compagnie britannique des Indes orientales ». « Chine, Histoire jusqu’en 1949 » par Jean Chesneaux et Jacques Gernet, Encyclopedia Universalis.
[4] Les Chinois qualifient de « Traités inégaux » les accords imposés au XIXème siècle par les puissances occidentales et le Japon, obligeant l’Empire chinois à leur ouvrir son commerce et à leur céder des territoires sous forme de concessions (Hong-Kong pour l’Angleterre…) ou de vastes territoires (Russie).
[5] « Axis of Convenience, Moscow, Beijing, and the New Geopolitics », Chatham House London, Brookings Institution Press Washington, D.C., 2008.
[6] “The United States has recently entered a period of great-power rivalry with China and confrontation with Russia. The China–Russia rapprochement has simultaneously acquired the quality of an entente : a basic proximity of worldviews and close coordination of policies short of a formal alliance.” “China, Russia and the United States Contest a New World Order”, Carnegie Moscow center, Dmitri Trenin, 7 mai 2019.
[7] « European Security Is Becoming Euro-Asian », Carnegie Moscow center, Dmitri Trenin, 18 décembre 2019.
[8] « La Russie et l’évolution du monde » par Vladimir Poutine, traduction française dans “Voltaire.net” 9 mars 2012.
[9] “ L’époque durant laquelle Moscou ambitionnait d’exporter en Chine les technologies russes et les produits industriels semble donc révolue : les machines et les équipements industriels, qui représentaient encore 20 % des exportations russes en 2002, ne figurent même plus dans la liste des produits exportés en 2017 ». Perspectives chinoises « L’évolution des relations sino-russes vue de Moscou, les limites du rapprochement stratégique », 2018-3, Olga Alexeeva et Frédéric Lasserre.
[10] “The expansion of the ESPO link should further cement Russia’s role as China’s top supplier ahead of rivals such as Saudi Arabia and the United States”. “As Russia expands Pacific pipeline, a third of oil exports go East” Reuters, 21 novembre 2019, Olga Yagova.
[11] “In 2009, Rosneft borrowed $15 billion from the China Development Bank in order to complete ESPO and a branch pipeline (Skovorodino-Mohe) that brings oil from ESPO directly tо China”, Alexander Gabuev, Temur Umarov, Carnegie Moscow Center, 8 juillet 2020.
[12] https://www.ep.total.com/fr/domaines/gaz-naturel-liquefie/yamal-lng-decouvrir-notre-projet-en-russie/methanier-brise-glace-une
[13] « Le financement du chantier a été compliqué par les sanctions américaines contre Novatek, qui avaient brusquement rendu impossible le financement du projet par les banques occidentales. Celui-ci a pu finalement se réaliser grâce à l’apport de fonds chinois ». « La Russie lance son titanesque projet gazier Yamal dans l’Arctique ». « L’Express”, 8 décembre 2017.
[14] “While discussion of any military threat from China remains taboo, as Russian politicians never emphasize military and political deterrence of China, Russia has reinforced its Pacific Fleet and strengthened forces in Far Eastern district close to the Chinese border… Thus while Russia does not openly acknowledge a threat from China, plans have been made to offset it to some degree. At the same time, China is one of the Russia’s best purchasers of weapons, “Asia-Pacific and China”, in “Routledge Handbook of Russian Foreign Policy”, Natasha Kuhrt, p. 261.
[15] « The U.S. government estimates that Russia has supplied around 95 percent of the arms sold to China over the past decade… The Russian government’s concerns over arms transfers to China are now principally commercial”. « Axis of convenience, Moscow, Beijing, and the New Geopolitics » de Bobo Lo, Chatham House and Brookings Institution Press, 2008, p. 79-80.
[16] “China’s high-end J-11D fighter aircraft, a copy of the Russian Sukhoi Su-27 jet, made a maiden flight”, Sputnik, 30.04.2015.
[17] “Russia’s defense cooperation with China may be about to reach new heights following reports that the Kremlin may be considering flying its Su-57 fighter jets – the new linchpin of Russia’s commanding air superiority – to China to showcase its might and pitch for orders and technological exchange agreements. Camaraderie between Vladimir Putin and Xi Jinping is said to have provided the thrust for a landmark deal concerning the transfer of core technologies of one of the world’s most advanced fifth-generation fighters. The Su-57, touted by Putin as the world’s best, is intended to take the lead in the Russian Air Force from the MiG-29 and Su-27”, Asia Times, 2 avril 2019.
[18] « In 2019, President Putin confirmed that Moscow had begun assisting Beijing in the creation of a missile-attack early warning system that would make it impossible to carry out a surprise nuclear missile attack against China” , “European Security Is Becoming Euro-Asian”, Carnegie Moscow center, p. 4, Dmitri Trenin.
[19] “Originally, Chinese equipment was considered low-quality, but it stood the test at Novatek’s Yamal LNG. Breaking the Western technological monopoly, China’s six offshore engineering companies were involved in the module construction and manufacturing of transportation ships. Previously dominated by Westerns firms, Russia’s oilfield services market also experienced a significant tilt toward China. Jereh Group and Sichuan Honghua Petroleum Equipment have become notable suppliers of drilling rigs, increasing their share on the Russian market to 45 percent. Recently, Chinese machinery exports to Russia have overtaken those of Germany for the first time. Chinese companies have assisted Russian energy majors in developing the technology of enhanced oil recovery, the transfer of which is partially banned under U.S. and EU sanctions. With China’s equipment quality significantly improving, Russian companies have found it suitable for their Arctic projects. Rosneft anf Gazprom Neft have used the Chinese semi-submersible drilling rig “Nanhai VIII” in their sanctions-hit projects in the Kara Sea, while Novatek employed a Chinese-produced polar drilling rig on the Yamal peninsula”. The Diplomat, “Has Russia’s Pivot to Asia Worked ?”, Maria Shagina, 10 janvier 2020.
[20] L’OCS se compose actuellement de huit États membres (Chine, Russie, Inde, Kazakhstan, Kirghizistan, Ouzbékistan, Pakistan et Tadjikistan), de quatre États observateurs souhaitant devenir membres à part entière (Afghanistan, Biélorussie, Iran et Mongolie) et de six « interlocuteurs » (Arménie, Azerbaïdjan, Cambodge, Népal, Sri Lanka et Turquie). Elle a permis de régler les différends frontaliers entre les deux pays, ainsi qu’entre la Chine et chacun des pays d’Asie centrale.
[21] De nature politico-militaire, l’Organisation du Traité de Sécurité Collective (OTSC), créée en 2002, regroupe, autour de la Russie, l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizistan et le Tadjikistan.
[22] “The Kremlin also concluded that the Chinese arms industry is advancing by leaps and bounds thanks to massive investment in indigenous R&D. In less than a decade, the People’s Liberation Army (PLA) will have little need for Russian-made systems, giving Russia a narrow window of opportunity to sell arms to China” , “Why Russia and China Are Strengthening Security Ties”, Alexander Gabuev , 24 septembre 2018, Carnegie Moscow Center.
[23] En 2018, le budget de défense chinois serait d’environ 141Mds euros (+ 8,1% par rapport à l’année précédente). En 2015, il était déjà 40 fois supérieur à celui de 1990.
[24] « China’s Belt & Road and the world : Competing forms of globalization » Alice Ekman & alia, IFRI, Avril 2019. « Chine. Le déploiement des projets d’infrastructures de l’’Initiative Belt and Road’, une stratégie opportuniste ? ». Barthélémy Courmont, Eric Mottet, Frédéric Lasserre, diploweb.com, 12 janvier 2020.
[25] L’UEEA, qui se veut le pendant de l’UE en Eurasie, rassemble autour de la Russie l’Arménie, la Biélorussie, le Kazakhstan et le Kirghizstan.
[26] “Greater Eurasia, The Emperor’s New Clothes or an Idea whose Time Has Come ?” IFRI, Bobo Lo, juillet 2019.
[27] « How Russia Can Maintain Equilibrium in the Post-Pandemic Bipolar World », Carnegie Moscow Center, Dmitri Trenin, 1er mai 2020.
[28] “The pandemic is putting a spotlight on the lingering mistrust at both the general public and senior official levels between Moscow and Beijing that has strong coexisted with the made-for-TV camaraderie between Putin and Chinese President Xi Jinping. The recent closure of the northern Chinese city of Harbin, in the wake of a fresh mini-outbreak imported from across the Russian border, has highlighted similar suspicions among Chinese leaders”, Carnegie Moscow Center, 24 avril 2020.
[29] “Will the Pandemic Increase Russia’s Economic Dependence on China ?”, Carnegie Moscow Center, Alexander Gabuev & Temur Umarov, 8 juillet 2020.
[30] “While there are national security concerns about the possible backdoors and kill switches in Chinese- or Western-supplied equipment, China is seen as the lesser evil. No one in the Kremlin loses sleep worrying that Beijing might try to topple the Putin government or impose sanctions on key members of the Russian elite. Huawei has also formed important marketing and technological partnerships with influential Russian players. For example, Sberbank’s ambitions to become the leading supplier of cloud computing services on the Russian market will now be powered by Huawei. Finally, Beijing’s reliance on AI-powered digital surveillance and facial recognition technology for tracking and controlling the spread of the virus has triggered widespread Russian interest in emulating the Chinese model of societal control. That newfound level of fascination carries with it a whole slew of commercial opportunities for Chinese firms”, ibid.
[31] « With its attention overwhelmingly focused on internal modernization and Taiwan reunfication, Beijing has no interest in resurrecting the territorial issue for the foreseeable future. But there may come a time when the Chinese leadership feels either confident or desperate enough to reassess the situation on its northern frontier. Today’s academic discussions about the ‘lost one-and- a-half million square kilometers’ could become tomorrow’s policy debate….. A number of Russian commentators are asking what happens after Taiwan’s reunification with the mainland. There is a genuine concern that the RFE could be back on the table sometime in the next fifteen to twenty years and that, when the time comes, Moscow will be unable to withstand Chinese pressure”, “Axis of Convenience, Moscow, Beijing, and The New Geopolitics”, p. 71, Bobo Lo.
[32] « La politique de Partenariat oriental de l’Union européenne : dix ans après », note de la FRS N° 49/20, Pierre Andrieu, 15 juin 2020.
[33] « Russia’s Far East Seeks Partners Beyond China », Carnegie Moscow Center, Ivan Zuenko, 13 mars 2020.
[34] « How Russia Can Maintain Equilibrium in the Post-Pandemic Bipolar World », Carnegie Moscow Center, Dmitri Trenin, 1er mai 2020.
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