De quelles façons le marché de l’art occidental est-il nouvel un outil d’influence et un levier économique de développement pour la République populaire de Chine ? Le Parti Communiste Chinois a su utiliser stratégiquement son histoire culturelle millénaire comme sa puissance économique à des fins d’expansion mondiale en utilisant le Sharp power. S’accompagnant d’un changement profond de société, l’attrait de la upper class pour les arts traditionnels chinois a explosé ces dernières années. L’interdépendance des marchés occidentaux et chinois dans le domaine de l’art équilibre la « balance commerciale » qui se fait dans les deux sens. D’un côté les arts chinois sont convoités à prix fort par les grands collectionneurs chinois mais aussi par le gouvernement qui a mis en place une politique de rapatriement patrimonial, ayant à cœur de conserver ses trésors culturels. D’un autre côté, les grandes maisons de vente aux enchères occidentales mettent en place des partenariats avec la Chine, dans un souci de conserver leur place sur le podium. La démarche de la Chine est conquérante et la politique de Joe Biden ne semble pas vouloir abandonner sa contre-offensive envers Xi Jinping.
« La Chine ne veut pas se contenter de devenir la première puissance économique mondiale, […] ; elle souhaite pérenniser son nouveau statut et y associer les caractéristiques d’une puissance politique et culturelle. » Barthélemy Courmont (2020)
ALORS que la COVID-19 frappe de plein fouet le monde euro-atlantique, la Chine s’impose en leader mondial face à la crise sanitaire à travers sa diplomatie culturelle. En juillet 2020, le gouvernement chinois a organisé une exposition, intitulée « L’Union fait la force » [1] au Musée national de Chine sur la Place Tiananmen, afin de mettre en avant sa bonne gestion de la crise à travers une série d’œuvres d’art symboliques. Parmi les œuvres, des grandes fresques représentaient des médecins et infirmières peints en héros et exhibaient la Chine comme l’unique vainqueur de la crise. L’utilisation de la culture par les pays asiatiques et en particulier la Chine témoigne de sa volonté d’affirmer sa place dans le concert des nations et auprès de sa population. Le soutien financier chinois qui permet de relancer le Courrier de l’UNESCO en avril 2017 après cinq années d’interruption est une illustration parfaite de l’influence politique de Pékin en Occident. Nous verrons que c’est un domaine qui est largement utilisé comme un levier économique, mais aussi comme un enjeu de développement parce qu’il est ultra stratégique, entremêlant à la fois des intérêts nationaux et géopolitiques mondiaux. Outil financier « sécurisé », moyen de communication et outil d’influence très efficace, l’art est devenu pour le Parti Communiste Chinois un nouveau moyen d’entrer dans la course stratégique de la mondialisation.
L’opération de séduction entamée par Pékin prend diverses formes comprenant la défense du multilatéralisme, la mise en place d’un vaste réseau de promotion de la langue et de la culture chinoises, l’investissement dans les infrastructures, le cinéma ou encore l’organisation de grands événements culturels internationaux. La recherche de l’image d’une Chine pacifique disposant d’une culture millénaire attractive semble être une des ambitions actuelles de Xi Jinping. Il semble nécessaire toutefois de faire une distinction entre ladite politique de « Soft power » et la politique de « Sharppower » utilisant la subversion plutôt que l’attraction. Si le Soft power est défini par Joseph Nye comme « la capacité d’un État à obtenir ce qu’il souhaite de la part d’un autre État sans que celui-ci n’en soit même conscient » [2], il convient de définir le Sharppower. Christopher Walker et Jessica Ludwig, chercheurs américains, définissent le « Sharppower » comme le « pouvoir qui perce, pénètre et perfore l’environnement politique et informationnel des pays cibles » [3] en utilisant des moyens de subversion.
Ainsi donc, il s’agit d’analyser ici la logique d’affirmation de la puissance chinoise dans un contexte de tensions internationales. Nous interrogerons ici l’avenir géopolitique dans lequel s’inscrit la présence chinoise sur le marché de l’art occidental, compte tenu de la forte influence politique de la Chine, tout en nous demandant si la stratégie de bouleversement des équilibres culturels internationaux par Pékin pourrait être une menace pour les valeurs démocratiques occidentales dans un contexte de crise. Pour ce faire, il nous faudra aborder trois thèmes importants. Le premier s’attardera sur la mise en place d’une diplomatie culturelle nationale. Celle-ci participe activement au rapatriement patrimonial des œuvres chinoises situées à l’étranger dans une perspective de promouvoir le « rêve chinois » [4]. Le deuxième thème abordera le poids incontestable de l’art chinois sur le marché de l’art occidental, étroitement lié au caractère hybride du régime chinois à la fois autoritaire, mais ouvert aux marchés extérieurs. Le troisième thème de notre propos se chargera d’évaluer la menace que représente l’offensive chinoise sur le marché de l’art occidental et les valeurs démocratiques occidentales. L’influence politique du régime chinois pourrait être menaçante à long terme et génératrice de tensions dans un avenir proche.
L’intérêt que la Chine porte aujourd’hui à l’art est fortement lié à l’idée de nationalisme et de promotion du « rêve chinois ». Le changement de politique après la Révolution culturelle à partir de 1980 constitue une période d’incubation durant laquelle l’idéologie du peuple chinois se transforme. À partir de 2013, Xi Jinping amorce une nouvelle dynamique qui témoigne de la volonté de promouvoir les valeurs de la Chine jusqu’en Occident en considérant l’idée d’« État-nation », et ce par la culture. C’est une stratégie politique qui démontre l’étonnante capacité d’adaptation de la Chine dans cette logique globale et paradoxale : non seulement il s’agit d’une réforme d’ouverture aux marchés étrangers, mais la politique du gouvernement chinois est toujours socialiste et communiste inspirée d’un fort sentiment traditionaliste.
A. Après la Révolution culturelle, une politique de rapatriement patrimonial pour promouvoir le « rêve chinois »
Si fondamentalement l’économie chinoise est basée sur l’exportation dans une logique marchande et mercantiliste, il y a une réelle volonté de rapatriement patrimonial dans le domaine de l’art depuis les années 2010. La Révolution culturelle a conduit non seulement à la fuite de nombreux artistes et œuvres traditionnelles mais aussi de nombreux biens ont été pillés et d’autres sauvés à l’étranger. À partir des années 1980, alors que la Chine vient de traverser une période de révolution, il semble nécessaire pour le gouvernement de s’imposer aux yeux du monde comme une puissance stable. Le gouvernement chinois met l’accent non plus sur la politique dite « Dazhong Wenhua » [5] qui imposait une culture officielle propagandiste, mais sur le développement de la culture, reconnue comme une valeur économique indispensable pour la croissance du pays à l’international. Les arts chinois traditionnels, en plus d’être une source économique, témoignent de l’importance de la Chine et symboliquement s’inscrivent dans la logique de lutte contre la « contagion idéologique empruntée à l’Occident » [6]. Ce « nationalisme revanchard » [7] est une stratégie du pouvoir chinois qui désire renforcer l’imaginaire du peuple en promulguant les valeurs chinoises devant les valeurs démocratiques occidentales. C’est aussi une façon d’inscrire le Parti Communiste Chinois dans une nouvelle dynamique en accompagnant le changement de la société chinoise. Xi Jinping mène alors une politique de rapatriement patrimonial considérant les biens culturels chinois comme une richesse incontestable pour le pays et son image.
Le caractère hybride du régime, qui à la fois ouvre ses marchés à l’extérieur, mais conserve cet autoritarisme, s’accompagne symboliquement d’une dimension menaçante envers l’Occident pour asseoir sa puissance. En choisissant la culture comme outil d’influence, la Chine légitime sa présence en Occident parce qu’elle fonctionne selon des logiques de marché d’offres et de demandes tout en renforçant son nationalisme. Autrement dit, le gouvernement chinois a saisi l’intérêt de rapatrier les œuvres traditionnelles chinoises actuellement en vogue en Occident, et entretien le phénomène de rareté sur le marché de l’art. En fait, compte tenu de la disparition de nombreux biens culturels, artistes, œuvres traditionnelles durant la Révolution culturelle ou encore à cause du trafic illégal d’œuvres d’art, la Chine soutient dès les années 1980 une politique de rattrapage sur les puissances occidentales et se concentre sur une politique de rapatriement patrimonial pour promouvoir le « rêve chinois ».
L’influence de la Chine sur le marché de l’art occidental dépend largement de sa stratégie économique d’expansion et en même temps de lutte contre une possible « contagion de l’Occident » [8], qui détiendrait en plus une partie des œuvres traditionnelles chinoises. Les différentes formes de nationalisme chinois ; l’un, « inspiré de l’idéologie communiste et le souci du Parti communiste de maintenir son monopole sur la chose politique » [9], l’autre luttant contre l’Occident et le dernier se formant autour d’une logique économique et réaliste sont autant de facettes qui affaiblissent la Chine tout en la rendant menaçante. En somme, la politique de rapatriement patrimonial manifeste l’insécurité des élites et du gouvernement chinois. Mais la promotion du « rêve chinois » est, semble-t-il, pour Xi Jinping un leitmotiv durant tout son mandat afin de faire écho au « rêve américain » et hisser son pays à la première place. Dans cette dynamique, la culture est indispensable et passe par le déploiement d’un Soft Power voire d’un Sharp Power à l’étranger. Il semblerait que le PCC soit davantage dans une perspective de subversion plutôt que d’attraction en tentant d’imposer sa vision du monde par la menace, la manipulation et les sanctions.
B. Le rachat du patrimoine chinois situé à l’étranger : politique de « sécurité culturelle » [10]
Une des forces du régime chinois à l’étranger, c’est sa capacité à cibler ce qui est stratégique économiquement pour sa croissance intérieure. Le marché de l’art est un domaine nouveau pour la Chine dans les années 2000 et cela s’accompagne aussi d’un changement profond de société. L’apparition de classes moyennes supérieures voire d’ultra riches, est profondément lié à la promotion du « rêve chinois ». En lien également à ce « nationalisme pragmatique », le gouvernement chinois voit l’art comme un moyen de sécurisation. En effet, l’intégration de la Chine à l’OMC en 2001 marque une nouvelle phase pour l’expansion économique chinoise. Aussi, cette entrée du régime sur les marchés extérieurs doit être contrôlée et régulée pour ne pas nuire à la bonne croissance de l’économie chinoise sur le long terme.
Les enjeux patrimoniaux et la problématique de la rétrocession des biens culturels sont à l’origine de nombreuses initiatives et difficultés. La culture devient un enjeu majeur pour le régime autoritaire, et ce, via le concept de « sécurité culturelle » [11]. Si l’État chinois ne surveille pas directement le marché de l’art, le droit chinois interdit la circulation interne des biens culturels. Le nombre de sanctions à cet effet engendre une montée des exportations illégales notamment « via des réseaux de trafic d’œuvres d’art » [12]. D’où l’importance de « récupérer » les trésors nationaux pour faire valoir le concept de « souveraineté culturelle ». À cet effet, la célèbre maison de vente aux enchères chinoise, Poly Auction Group, a pour principale mission de retrouver et racheter les œuvres antiques chinoises dans le monde. Nous reviendrons sur ce conglomérat chinois plus tard. Le National Treasure Funds of China (NFTC), contrôlé par le ministère de la Culture chinois, a pour mission également de rapatrier et retrouver les trésors et biens culturels chinois dispersés à l’étranger. Les deux bronzes de l’époque de l’Empereur Qianlong, initialement détenus par Pierre Bergé et qui allaient ensuite être revendus par la célèbre maison de ventes aux enchères Christie’s ont été un échec.
L’opposition à cette vente de la part de Pékin engendre des tensions diplomatiques entre la France et la Chine en 2013 sur ce problème de restitution. Cai Mingchao qui à l’époque était expert au NFTC et chargé de racheter le patrimoine chinois à l’étranger, avait participé à la vente aux enchères anonymement pour acquérir les deux bronzes. La Chine avait même tenté d’interrompre la vente en menant en justice la maison de vente aux enchères, mais en vain. Pékin mène une politique offensive sur la question des œuvres chinoises et traditionnelles. Non seulement elle est signataire de la convention UNIDROIT (1995) sur les biens culturels volés ou illicitement exportés, mais elle met en place des barrières strictes contre l’exportation d’œuvres d’art chinoises. Une loi interdit d’ailleurs de « vendre les trésors dispersés par le passé » [13] ce qui témoigne de l’offensive chinoise sur le marché occidental et de la réelle volonté de protéger son patrimoine et ses richesses. Mais rappelons que derrière cette volonté de protection il y a une aussi une stratégie de cohésion nationale ou plutôt d’autorité sur la nation chinoise.
C. La diplomatie culturelle chinoise comme un des piliers de l’industrie : censure ou redéploiement de la culture chinoise ?
En effet, la diplomatie culturelle chinoise est devenue un pilier de l’industrie. Une des grandes craintes de la Chine étant la « contagion idéologique » de l’Occident, le gouvernement met l’accent sur la promotion de l’innovation culturelle, la création de musées et d’activités culturelles. Ne se limitant pas seulement à l’aspect économique, le gouvernement sait utiliser avec agilité la culture qui est aujourd’hui devenue un domaine d’influence ultra-stratégique tant à l’international que sur le plan national. En outre, le secteur culturel est encadré par deux institutions, le Ministère de la Culture (créée sous ce nom seulement en 2012) et par le Département central de la propagande (fondé en 1921). L’usage de la culture pour la Chine est tout à fait différent que celui qu’on en fait en Occident, c’est un domaine très encadré avec plusieurs avantages pour le régime.
D’une part, l’industrie culturelle est créatrice d’emploi et de sécurité, elle favorise la cohésion nationale, mais elle est aussi un moyen pour le gouvernement de diriger sa population. Toute la question est de savoir si cette diplomatie culturelle nouvelle est un enjeu économique qui favorise la censure ou participe réellement au déploiement de la culture chinoise. Incontestablement, il s’agit de promouvoir l’image de la Chine à l’extérieur, à travers un art traditionnel. Alors que l’art contemporain est soumis à d’importantes censures, les œuvres d’art antiques et traditionnelles entrent dans l’objectif global de la Chine qui depuis 2007 a fait de cette stratégie de Soft power, une priorité nationale. Là réside le paradoxe de cette puissance « hybride », c’est à la fois un pays autoritaire qui censure ses artistes qui tenteraient d’exprimer leur désaccord avec leur gouvernement et en même temps une puissance grandissante sur le marché de l’art occidental. Quelle vision donne la Chine sur le marché de l’art occidental ? Est-ce que vraiment la diplomatie culturelle chinoise participe à la diffusion des créations actuelles ?
Il semble que non. C’est un outil financier « sécurisé », un moyen de communication et un outil d’influence national, régional et international très efficace et l’art est devenu pour la Chine un nouveau moyen de rentrer dans la course stratégique de la mondialisation tout en contrôlant son peuple. Pour Ai Weiwei, un des plus grands artistes contemporains et dissidents du régime chinois « en Chine, la censure est très forte et elle empoisonne l’art. Car l’art, c’est précisément une question de liberté, de courage, de volonté de briser les frontières et les limites pour créer quelque chose de nouveau » [14]. D’ailleurs, de nombreux artistes fuient vers Hong Kong pour justement éviter cette censure et la pression du gouvernement chinois, d’autres vivent à l’étranger. Le point commun des artistes contemporains chinois les plus influents est le thème de la liberté. Il y a un réel combat contre l’oppression, la censure et la répression. C’est aussi en cela que l’art contemporain chinois est extrêmement présent en Occident. Mais quelle conséquence pour le gouvernement chinois s’il n’arrive plus à encadrer ses artistes ? Il influe directement sur les puissances occidentales et impose son mode de fonctionnement via la censure. Pour exemple, revenons sur l’intervention récente de Pékin à propos d’une exposition au Musée d’histoire de Nantes. L’exposition consacrée à Gengis Khan [15] le fondateur de l’Empire mongol a été annulée et reportée à 2024 à cause de la pression du gouvernement chinois qui refuse que la Mongolie soit représentée aux vues du récent durcissement du gouvernement chinois face aux Mongols rapporte Sylvie Kerviel dans un article du Monde publié en 2020. En somme, c’est une façon pour Xi Jinping de mener sa politique d’expansion des valeurs chinoises et de se positionner en tant qu’obstacle à la propagation des valeurs démocratiques occidentales. En fait, c’est en conduisant une politique offensive et nationaliste que la Chine s’inscrit par rapport aux marchés occidentaux dans un premier temps.
Toutefois, le poids de l’art chinois est incontestable et il semblerait que la Chine déstabilise les marchés occidentaux. L’explosion des ventes d’œuvres d’arts asiatiques est justifiée par la prospérité économique chinoise et l’intérêt récent pour l’art chinois en Occident. Cela constitue un enjeu diplomatique de taille pour les années à venir.
A. L’explosion des ventes d’œuvres d’art asiatiques justifiée par une demande croissante : la conséquence de la prospérité économique chinoise et le développement de nouvelles infrastructures
La croissance économique chinoise est insolente depuis une quinzaine d’années et contribue à ¼ de la croissance mondiale. Si quasiment tous les pays du G20 ont subi une récession en 2020 [16] à cause de la crise sanitaire, l’économie chinoise reprend progressivement après la première vague de la pandémie. C’est un point fort pour le gouvernement chinois quand on sait que les puissances occidentales peinent à reprendre et prennent du retard. Au troisième trimestre, la Chine à un taux de croissance de 4,9% [17]. Dans une période où les économies sont fortement fragilisées, le marché de l’art est un des domaines qui s’adapte le plus et peut rebondir plus facilement surtout avec la digitalisation que les pays asiatiques maîtrisent bien.
L’émergence de nouvelles classes sociales et plus précisément d’une « Upper class » depuis quelques années, participe aussi au développement de cet intérêt pour le marché du luxe et de l’art chinois. Les collectionneurs privés investissent à prix forts, les galeries se répandent et il y a une explosion significative du nombre de musées privés. On assiste à des records de vente impressionnants, notamment en ce qui concerne les artistes contemporains vivants. Selon le Hurun China Art List 2020, une œuvre de Cui Ruzhuo est vendue 48 813 $, tandis que celle de Liu Ye, s’est vendue 48 006 $. La Chine est sur le top 3 des marchés les plus attractifs au monde derrière Sotheby’s et Christie’s. Les deux grandes maisons de ventes aux enchères chinoises, Poly Auction Group et China Guardian Auctions sont les deux principales concurrentes au niveau international. Dans le cas de Poly Auction Group, il s’agit d’une entreprise spécialisée dans la vente d’armes et la culture née en 1984 ainsi nommée en référence à l’Armée de libération chinoise et créée comme une branche de l’armée. Quant à la China Guardian Auctions fondée en 1933 par Chen Dongsheng, il s’agit de la plus vieille maison de vente aux enchères spécialisée dans l’art chinois. Si elle est très présente en Chine continentale elle a aussi des bureaux à Hong Kong, Taiwan, au Japon et en Amérique du Nord. Et d’après le top 10 des maisons de vente de Fine Art 2020 [18], les sept maisons suivantes sont chinoises.
En 2012, après la création du Ministère de la Culture, la Chine mise sur une régulation du marché portée par Poly Auction Group et China Guardian, qui permet de voir sur le long terme. En outre, il semblerait que cette nouvelle classe sociale ultra-riche profite de son pouvoir d’achat pour investir dans l’art contemporain. C’est à la fois une valeur refuge et un placement financier qui rapporte dans un pays où il faut lutter contre la corruption. Le poids de l’élite chinoise sur le marché de l’art est aussi dû à ce sentiment nouveau de consommation qui résonne en écho avec le « rêve américain ». Non seulement l’art contemporain est un objet valorisant et symbolique, mais aussi le reflet d’une appropriation culturelle. Hong Kong à ce propos est une des places centrales du marché de l’art dans la région, indispensable pour Pékin.
B. L’activisme chinois dans la région et sur le marché occidental, le cas de Hong Kong comme relais et frein à la diversification économique de la Chine
En effet, Hong Kong est un carrefour stratégique mondial pour les maisons de ventes aux enchères occidentales qui sont aux portes de la Chine alors que c’est pour la Chine une porte d’entrée pour toucher les marchés occidentaux. C’est pourquoi la Chine a un réel besoin de contrôler Hong Kong. Or, en 2019 les manifestations à Hong Kong témoignent de la volonté des Hongkongais de résister à la mainmise chinoise. Son statut, « un pays, deux systèmes » lui permet de bénéficier d’un système politique, juridique et d’une monnaie propre. Mais cela n’empêche pas la Chine d’utiliser activement la culture par « stratégie de séduction et d’oppression » [19] pour exercer son influence. Au contraire, c’est un enjeu capital dans sa stratégie d’expansion à vocation mondiale. Or les failles du système autoritaire chinois entraînent une fuite de certains artistes soumis à la censure, qui se dirigent vers Hong Kong et deviennent résidents hongkongais. Pékin confie à ces derniers le rôle « d’ambassadeurs officieux » sous la forme d’une dérogation. Or, Hong Kong, l’une des principales places centrales des marchés de l’art en Asie sait se moderniser et diversifier ses infrastructures pour être au cœur des activités culturelles. C’est en cela qu’elle devient une véritable menace pour la Chine qui contrôle par ailleurs beaucoup d’infrastructures culturelles de la région. La création d’un statut spécial pour les artistes chinois et résident hongkongais est aussi une stratégie pour les mettre aux premiers rangs sur la scène hongkongaise.
Si le cas d’Hong Kong est intéressant, c’est parce qu’il fait partie des principaux hubs culturels en Asie, avec Pékin et Shanghai. Il supplante même la Chine en étant un relais pour les maisons de ventes occidentales qui passent davantage par Hong Kong. Le rapport d’Artprice 2020, estime que le marché de l’art est plus « local » en Chine continentale tandis qu’Hong Kong est une capitale internationale dans le domaine des arts. Pour rebondir face à la crise sanitaire et suite à l’annulation du célèbre évènement Art Basel Hong Kong, la région décide de lancer le pari audacieux de mettre en ligne la foire internationale. C’est un réel succès, puisqu’elle attire « 250 000 visiteurs contre moins de 90 000 » en 2019 [20]. C’est également à Hong Kong que des œuvres de Julie Mehretu sont estimées et vendues à 5,6 M$ ou encore celles de Kaws vendues à 14,8M$, des prix records. En fait, on constate un déséquilibre géostratégique avec le poids démesuré de Hong Kong qui devient une menace pour le régime chinois. L’exemple du partenariat de Phillips à Poly Auction Hong Kong témoigne de la dépendance du marché chinois à la région administrative. Par conséquent, Pékin exerce une mainmise à Hong Kong dans le domaine culturel et s’affirme en choisissant les programmations culturelles du Théâtre Xiqu, un opéra traditionnel chinois, ou en utilisant une stratégie « d’acculturation ». Dans une interview au State Assets Report (2018), Jiang Yinhchun le secrétaire du comité du parti et directeur général de Poly Culture explique que « les entreprises culturelles ne se définissent pas par l’ampleur de leurs actifs, mais par leur influence ».
En fait, la Chine instrumentalise la culture dans la région alors qu’Hong Kong tente de résister à la mainmise chinoise en organisant notamment des représentations symboliques qui visent à exprimer le mécontentement des artistes par rapport à l’oppression et le contrôle du régime chinois. À l’étranger, la diaspora chinoise résiste également au PCC est parfois une source de tension pour le gouvernement.
C. L’ouverture de la puissance chinoise vers sa diaspora : une stratégie de Soft Power ou de Sharp Power ?
Les principaux vecteurs culturels entre la Chine et l’Occident sont les premiers artistes chinois. La civilisation chinoise vieille de 7000 ans a enraciné une pratique artistique partout dans le monde. Après la Révolution culturelle, ce sont les artistes chinois de la diaspora qui font connaître l’art chinois sur les marchés occidentaux, où plutôt s’imposent comme des artistes libres sur le marché de l’art. C’est d’ailleurs grâce à eux que renaît la scène artistique chinoise reconnue sur la scène internationale. Si le peuple chinois n’est pas véritablement informé sur les pratiques des artistes contestataires chinois à l’extérieur du pays, ils sont connus en Occident pour avoir exprimé leur opinion dans leur art. Le paradoxe actuel de l’artiste chinois c’est justement d’être reconnu et vendu à des prix indécents alors qu’il est soumis à la censure par son gouvernement. Beaucoup d’artistes contemporains très connus actuellement sur la scène internationale comme Ai WeiWei ont vécu l’oppression du régime allant jusqu’à l’emprisonnement et l’interdiction d’obtenir un passeport et de fait, le contraignant à rester en Chine. Ai Weiwei est un artiste dissident chinois ultra côté en Occident et présent dans toutes les biennales ou les foires d’art contemporain, mais invisible dans son pays. Pourtant, il participe activement au développement de l’art contemporain.
Il y a également une augmentation significative du nombre d’artistes vivants chinois côtés. Cette nouvelle génération d’artistes s’inspire profondément des techniques artistiques issues de l’étranger. Sur les 10 premiers artistes contemporains les plus connus, 7 sont chinois. En témoigne la foire Asian Paris Now 2020 qui est une foire d’art contemporain lancée en 2015 avec pour objectif de représenter le plus fidèlement possible le travail des artistes chinois qui n’étaient pas assez mis en avant sur la scène internationale. Aussi, c’est une foire qui sert d’intermédiaire entre la scène artistique et occidentale. Elle met en avant notamment un artiste chinois avec la présentation d’un projet de Zhang Yunyo et un focus sur la communauté Queer de la Galerie Chi-Wen. Ren Jian, fondateur du Groupe néo historique en 1990 à Wuhan est également exposé durant l’Asian Now Paris 2020. Cet artiste créé en réaction à ce décalage qui existe chez l’intellectuel chinois qui s’inscrit dans une logique de consommation et d’économie de marché.
Dans un contexte de crise mondiale, la Chine oscille entre une logique identitaire et une logique économique. À la fois « grand contaminateur » et le premier pays qui a priori gère la pandémie, le PCC semble affaibli, mais ne cesse d’employer des stratégies d’affirmation de sa puissance dans un contexte de bouleversement des équilibres internationaux. Que ce soit avec de nouveaux projets culturels, des partenariats économiques stratégiques ou par l’innovation, la Chine résiste aux critiques et ne veut pas que son image de première puissance en devenir se brise aux yeux du monde.
A. Les nouvelles routes de la soie (BRI), un projet stratégique diplomatique où la culture a un rôle essentiel
L’oscillation de la Chine entre un libéralisme et une économie encore nationalisée s’inscrit dans sa stratégie de développement extérieur. En 2018, le conglomérat Poly Auction Group qui est à la fois une maison de vente aux enchères, mais aussi une maison de vente d’armes, s’associe au projet des Nouvelles Routes de la Soie puis tentera de racheter Sotheby’s en 2019, mais en vain. La Chine a vite compris que l’art est une valeur refuge pour les riches Chinois, mais aussi pour les riches occidentaux. De fait, le volet culturel des Routes de la Soie est important pour l’économie intérieure. Un partenariat a eu lieu entre Artprice - entreprise fondée à Paris en 1997 par Thierry Ehrmann, spécialisée dans la vente et le marché de l’art sur internet- et Artron Art Group – entreprise chinoise fondée en 1993 par Wan Jei et qui s’impose comme le leader chinois dans le domaine de la cotation et indices de l’Art-, symbole d’une coopération entre l’Asie et l’Occident. Plus que jamais, cette union avec l’Occident via des partenariats semble indispensable pour la Chine dans ce contexte de crise mondiale qui pourrait affaiblir son image.
L’ambitieux projet de Xi Jinping n’est pas seulement l’affaire de Pékin puisqu’il nécessite la coopération des pays d’accueil et cela passe aussi par une forte diplomatie culturelle. En Occident, la coopération avec la Chine semble aussi être stratégique. En fait, il semblerait que le régime de Xi Jinping déploie toutes les stratégies pour que les marchés occidentaux dépendent des marchés chinois. Si on parle souvent de coopération culturelle, il s’agit dans les faits de la volonté chinoise de s’imposer chez l’autre. Par exemple, le Louvre a accepté d’exposer en 2021 le patrimoine des routes de la soie sous l’impulsion de la Chine. En Allemagne, dans la ville de Duisbourg, qui est devenu le terminus des nouvelles routes de la soie en Europe et qui à travers ce projet vit d’une économie de services, a été le lieu d’une exposition de peintres. Les peintres sont issus des différents pays de la BRI et l’exposition mettait aussi en avant Kwok Mang-Ho un artiste Hongkongais qui se dit « ambassadeur culturel » des Routes de la Soie.
Le Rapport Asia Focus #149 d’octobre 2020, stipule que la pandémie de coronavirus COVID-19 a ralenti le projet de la BRI même si l’objectif principal de contenir une stabilité au niveau politique et économique est toujours d’actualité. Outre l’ambition de construire un volet ferroviaire, routier, terrestre et maritime en renforçant la coopération économique, énergétique, Xi Jinping met aussi le cap sur la diplomatie culturelle. Alors que la Chine semble se remettre beaucoup plus rapidement de la crise sanitaire, le développement de l’immense projet chinois voulant relier l’Extrême-Orient à l’Occident semble être affaibli par les circonstances mondiales. Toutefois, dans une stratégie de politique intérieure la Chine tente de conserver son image aux yeux de son peuple et plus que jamais s’impose en leader de cette crise notamment à travers des expositions d’art.
B. L’art comme moyen de s’imposer en leader mondial face à la crise sanitaire
Dans une perspective d’influence et de renforcement de l’image du gouvernement auprès de sa population, le musée national de Chine situé à Pékin face à la Place Tiananmen a donné lieu en août 2020 à une exposition représentant le parti communiste sous forme de peintures, calligraphies et sculptures héroïques. L’exposition s’intitule « L’Union fait la force » [21] en écho à l’unité du peuple chinois qui a su vaincre le coronavirus COVID-19. Cet évènement, entièrement contrôlé par le Parti communiste chinois a pour principal objectif de hisser la Chine au rang de modèle dans la lutte contre l’épidémie. Mais en raison du COVID-19, cette manifestation culturelle n’était pas accessible aux étrangers et les visiteurs devaient impérativement présenter leur carte d’identité chinoise avant d’entrer. À Wuhan il y a même des combinaisons et des blouses exposées en guise de symbole, comme pour ériger le parti communiste au rang de chef d’une nation victorieuse de la crise. L’art devient un moyen de propagande du parti et un symbole de victoire.
Sur le plan local, Xi-Jiping met tout en œuvre pour confirmer la reprise du secteur culturel, toujours dans une ligne politique bien définie et visant à « sensibiliser » la population. Or, comme très souvent la politique de la Chine n’est jamais entreprise seulement pour promouvoir la culture ou l’art, mais pour le développement économique de son pays et son rayonnement. Dans la province du Qinghai, le 17 octobre 2020 s’est tenue non seulement la 7ème journée de la Lutte contre la pauvreté, mais aussi l’ouverture d’un Festival culturel organisé par le PCC du district Wulan qui selon Liu Jianfeng, secrétaire adjoint du Comité du PCC du district Wulan est nécessaire pour le développement du district : « Dans la nouvelle ère, il est nécessaire de renforcer les résultats de la lutte contre la pauvreté, établir des exemples réussis et sensibiliser la population » [22]. Des expositions sur le commerce électronique, l’innovation ou la technologie témoignent de cette volonté pour la Chine de promouvoir ses savoirs sous une forme accessible à tous, comme l’est le festival culturel de Wulan.
Au niveau international, la relance chinoise « post-crise » dans le domaine des activités artistiques après la première vague de la COVID-19, passe par l’association de Christie’s et de China Guardian Group avec notamment une série d’expositions intitulées 2020+ [23]. Shanghai compte attirer des investisseurs et élargir son marché dans une perspective de relance de son économie. Et ce, en associant l’Occident et l’Asie avec deux maisons de ventes aux enchères ultra cotées. Le partenariat entre la Chine et le monde euro-atlantique est une stratégie de la politique que mène Xi Jinping depuis plusieurs années. C’était le cas également en 2019 avec l’ouverture du centre Pompidou à Shanghai pour toucher davantage la population asiatique. La Chine ne cesse de coopérer ou plutôt d’entretenir des liens avec les marchés de l’art occidentaux, le plus souvent, sous la forme d’un Sharppower. En outre, elle profite de sa situation économique pour reprendre les devants sur la scène internationale.
La Chine est au cœur des bouleversements des équilibres internationaux et participe aux tensions internationales. La politique de Xi Jinping envers les minorités ouïghoures, les tensions en mer de Chine avec Taiwan, le développement de la 5G par Huawei sont autant de facteurs qui augmentent les tensions entre l’Asie et le monde euro-atlantique. À cela s’ajoute la crise de la COVID-19 qui ralentit la quasi-totalité des marchés mondiaux. Tandis que le marché chinois croît à une vitesse inédite notamment grâce au développement des technologies et du télétravail, mais aussi avec l’exportation de masques et gel hydro-alcooliques. Dans le domaine de l’art, elle sait s’adapter et se réinventer. La prospérité économique de la Chine lui permet de créer des projets entre les maisons de vente aux enchères occidentales et chinoises, mais aussi redessiner son modèle économique et peut être sous une forme plus offensive. La Chine d’après-crise s’ouvre aux échanges commerciaux avec virulence et Xi Jinping semble vouloir impulser un nouveau modèle économique s’inscrivant dans une « contre-offensive » sur la scène internationale après une sortie de crise rapide. Il semblerait que ce soit une façon pour Pékin de renforcer la dépendance des marchés occidentaux aux marchés chinois. Sur le plan artistique, Pékin développe la stratégie innovante de digitalisation. Alors que Google et Sotheby’s s’allient dans une stratégie commune pour promouvoir les ventes en ligne, l’Administration nationale du patrimoine culturel chinois (NCHA) lance la numérisation des expositions. Même s’il est ralenti par la crise, le marché de l’art chinois connaît une réelle expansion depuis quelques années dans la région asiatique et en Europe. Quant aux marchés européens, le Brexit (1/02/2020) est aussi un coup rude pour le marché de l’art mais la Chine sait en tirer parti.
Si les partenariats entre les différentes maisons de ventes aux enchères européennes et chinoises montrent plus que jamais une possibilité pour la Chine de jouer de son influence, il semblerait en revanche que les taxes sur le marché de l’art liées à la guerre commerciale entre Pékin et Washington soient au cœur des préoccupations dans une Chine où le nombre de collectionneurs ne cesse d’augmenter. Le rapport de 2019 de la TEFAF rapporte le constat de Li Xuesong, directeur général adjoint de Poly Auctions qui explique que « Si les relations entre les États-Unis et la Chine se détériorent, ce sera un désastre pour le monde. Non seulement le marché de l’art chinois, mais toutes les industries seront touchées » [24]. La politique étrangère de Joe Biden envers la Chine semble bien partie pour concentrer ses efforts contre le Parti Communiste Chinois et continuer la guerre économique qu’elle mène contre la puissance concurrente [25]. Quant à l’influence politique de la Chine sur le marché de l’art européen, il semblerait qu’elle soit inscrite dans une stratégie double : à la fois un enjeu de cohésion nationale et une stratégie économique à vocation mondiale. L’offensive du gouvernement chinois pour promouvoir et imposer ses valeurs en Occident est menaçante à long terme et joue sur une interdépendance, plus ou moins imposée, des marchés à court terme.
La Chine ne veut pas seulement devenir la première puissance économique mondiale mais plutôt faire perpétuer son statut de puissance millénaire mondiale tant sur le plan politique, économique que culturel. Ainsi donc, il semblerait que l’influence politique de la Chine dans le monde soit menaçante pour les années à venir. La forte présence chinoise en Occident dans le domaine culturel et sur la place des marchés de l’art en particulier est fortement motivée par la stratégie économique à vocation mondiale de Xi Jinping. Guidé non seulement par sa lutte contre les valeurs démocratiques occidentales, ses perspectives de puissance mondiale à l’horizon 2049 mais aussi par son besoin d’entretenir une dépendance des marchés occidentaux aux marchés chinois, l’influence politique de Pékin sur le marché de l’art est une facette d’une offensive chinoise non négligeable. Et ce, plus que jamais dans un contexte de crise mondiale où la politique nettement plus agressive de Xi Jinping tente de redorer l’image d’une Chine déstabilisée. L’ambition du Parti communiste, bien qu’affaiblie par la crise mondiale, représente une réelle menace sur le long terme dans le sens où elle pourrait remettre en cause le principe de souveraineté inhérent à chaque État. In fine, le marché de l’art occidental est une porte d’entrée facile pour la puissance économique mondiale qu’est la Chine.
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[1] « À Pékin, une exposition célèbre la victoire de l’ « union » du peuple sur le coronavirus », Le Figaro, juillet 2020.
[2] Joseph Nye, « Soft Power : The Means to Success in World Politics”, Public Affairs, 2004, p.5.
[3] Christopher Walker, Jessica Ludwig, In National Endowment for Democracy – International Forum for Democracies Studies, Sharppower : rising authoritarian influence : new reform report, Washington, 2017, p. 3.
[4] Se traduit par « zhongguomeng ». Il s’agit d’un slogan politique créé par Wang Huning en écho au « rêve américain ».
[5] « Dazhong Wenhua » signifie « culture de masse ». Émilie Frenkiel, « Entre rééducation des artistes et développement effréné, où va la culture en Chine ? », Nectart, 2016/1 (N° 2), p. 68-77.
[6] Emmanuel Lincot, « Chine, une nouvelle puissance culturelle ? Soft power & Sharppower », Les essais médiatiques, 2019, p.55.
[7] Barthélémy Courmont, Emmanuel Lincot, « Nationalismes chinois : retour sur un phénomène politique », Monde chinois, 2015/2, (N°42), p. 6-11. https://www.cairn-int.info/revue-monde-chinois-2015-2-page-6.htm
[8] Emmanuel Lincot, « Chine, une nouvelle puissance culturelle ? Soft power & Sharppower », Les essais médiatiques, 2019, p.13.
[9] Jean-Pierre Cabestan, « Les multiples facettes du nationalisme chinois », Perspectives chinoises, n°88, 2005, p 28-42. https://doi.org/10.3406/perch.2005.3300
[10] Lié au concept de « Sharp power », le concept de « sécurité culturelle » répond au besoin de « forger un discours permettant de réinterpréter l’histoire au service de la puissance chinoise » (Emmanuel Lincot, 2019).
[11] Emmanuel Lincot, « Chine, une nouvelle puissance culturelle ? Soft power & Sharppower », Paris, Les Essais médiatiques, 2019.
[12] Wang Li, « La circulation des biens culturels en droit chinois », Annuaire français de droit international, volume 57, 2011. pp. 477-491.
[13] Emmanuel Lincot, Chine, une nouvelle puissance culturelle ? Soft power & Sharp power, Paris, MFK éditions, page 45.
[14] « Ai Weiwei : « En Chine, la censure est très forte et elle empoisonne l’art », RTS Culture, 20 septembre 2017.
[15] Sylvie Kerviel, « Une exposition sur Gengis Khan au Musée d’histoire de Nantes censurée par la Chine », Le Monde, octobre 2020.
[16] OCDE (2020), Perspectives économiques de l’OCDE, Rapport intermédiaire mars 2020, Éditions OCDE, Paris, https://doi.org/10.1787/0262bc62-fr.
[17] « A +4,9%, la croissance chinoise marque la reprise au troisième trimestre », La Tribune, octobre 2020.
[18] Artmarket, « Artprice : Sotheby’s, Phillips et Ketterer se réinventent face au changement de paradigme », septembre 2020.
[19] Antoine Pecqueur, Atlas de la culture. Du Soft power au hard power : comment la culture prend le pouvoir, Paris, Autrement, 2020, p.83.
[20] Rapport Artprice, « Agilité digitale », 2020, https://fr.artprice.com/artprice-reports/le-marche-de-lart-contemporain-2020/agilite-digitale/
[21] « À Pékin, une exposition célèbre la victoire de l’ « union » du peuple sur le coronavirus », Le Figaro, juillet 2020.
[22] RCI, « Ouverture à Qinghai du Festival de la marque du district Wulan 2020 », 18 octobre 2020. http://french.cri.cn/news/china/685/20201018/562413.html
[23] Laura Chesters, “Christie’s and China Guardian team up for series of autumn sales and events in Shanghai”, Antiques Trade Gazette, mai 2020.
[24] Chinese Art Market Report, “Future Outlook”, 2019.
[25] Julien Lasgorceix, cours de Géopolitique des groupes armés.
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