En bref : Les Etats-Unis d’Amérique

Système politique : Fédération/ régime présidentiel démocratique

Population : 332 millions d’habitants / 3 e rang mondial

PIB : 21 000 milliards de $ / 1er rang mondial

Budget de la défense : 738 milliards de $ (3,4 % du PIB) / 1er rang mondial

Effectif total des forces armées : 1 380 000 / 3 e rang mondial

Répartition des forces armées : Terre (480 000 / 20 divisions / 2 400 chars), Air & Espace (335 000 / 2 200 avions de combat), Marine (340 000 / 53 sous-marins nucléaires d’attaque, 11 porte-avions, 24 croiseurs, 65 destroyers, 20 frégates + 700 avions de combat), US Marine Corps (186 000 / 3 divisions + 10 unités indépendantes, 400 chars, 400 avions de combat),
Garde-côtes (39 000) + 850 000 réservistes.

Arsenal nucléaire : Environ 3 800 têtes nucléaires réparties en 400 silos terrestres de missiles intercontinentaux Minuteman III armés de plusieurs têtes chacun, 14 sous-marins nucléaires Ohio armés chacun de 20 missiles intercontinentaux Trident D-5LE ; le reste en vecteurs aéroportés, notamment en missiles de croisière AGM-86B de 1200 km de portée.

Structures sécuritaires de référence : « Five Eyes », OTAN, AUKUS, QUAD.
États de la région ou à sa périphérie dans lesquels les forces armées américaines disposent de bases : Espagne(Rota, Moron), Italie (Aviano, Vicenza, Gaete, Naples, Sigonella), Grèce (Souda Bay, Larissa, Stefanovikis, Alexandroupolis), Turquie (Incirlik, Kürecik), Israël (Mont Keren), Jordanie (H4, El-Azrak), Irak (Bagdad, Al-Asad, Erbil), Koweït (Al-Salem, Koweït City, Camp Arifjan), Bahreïn (Manama, Muharraq, Sheikh Isa), Qatar (Al-Udeid), Émirats arabes unis (Al-Dhafra, Fujeirah), Oman (Masirah, Duqm, Thumrait), Djibouti et Diego Garcia, dont trois sont équipées pour accueillir des sous-marins nucléaires d’attaque (Souda Bay, Duqm, Diego Garcia).

États de la région dans lesquels les forces armées américaines sont déployées ou en opération : Italie (15 000 militaires), Koweït (13 500), Qatar (6 000), Bahreïn (5 000), Djibouti (4 700), Espagne (3 500), Jordanie (3 000), Émirats arabes unis (3 000), Irak-Syrie (2 500), Turquie (2 000), Arabie saoudite (1 000), Oman (600), Grèce (500), Égypte (275), Israël (110).

Missions internationales dans lesquelles les forces armées américaines sont engagées dans la région : Égypte (455 observateurs, FMO), mission navale Sea Guardian en Méditerranée (OTAN), mission de sécurisation du détroit d’Ormuz, Task Force 150 en mer d’Arabie.

Objectifs stratégiques des Etats-Unis d’Amérique pour la région Méditerranée & Moyen-Orient

• Déployer le volet Sud du bouclier anti-missile face à la Russie.
• Garantir la liberté de circulation maritime dans la région en sécurisant le canal de Suez et les détroits de Gibraltar, Bab el-Mandeb et Ormuz ; protéger les citoyens et les intérêts économiques américains dans l’ensemble de la région.
• Défendre les positions américaines dans la région en contenant la poussée de la Russie et de la Chine ; miser sur la Turquie et l’OTAN pour faire échec aux ambitions de Moscou et Pékin ; interdire si nécessaire les hubs pétroliers du Moyen-Orient à la marine chinoise (notamment en cas d’invasion de Taïwan).
• Assurer la sécurité d’Israël et des alliés majeurs des États-Unis dans la région ; empêcher le plus longtemps possible tout État de la région (autre qu’Israël) de se doter de la bombe atomique ou de revendiquer une capacité nucléaire militaire.
• Endiguerl’Iran en attendant un changement de régime à Téhéran.
• Favoriser la libéralisation de la région en soutenant les sociétés civiles et en misant sur l’Islam politique, notamment les mouvances proches des frères musulmans.
Les États-Unis font face à plusieurs dilemmes dans la région du bassin méditerranéen et du Moyen-Orient : comment coordonner des forces rattachées à trois commandements distincts très autonomes (CENTCOM, EUCOM, AFRICOM) ? Comment endiguer efficacement en même temps la Chine, la Russie et l’Iran, alors même que leurs partenaires privilégiés discutent ou sont prêts à s’entendre avec certains d’entre eux ? Quel adversaire prioriser ? Comment s’engager davantage face à la Chine en zone indopacifique sans donner l’impression d’abandonner les monarchies du Golfe ? Comment soutenir certains autocrates locaux tout en affirmant défendre les valeurs libérales et démocratiques ? Face à ces dilemmes, les dirigeants américains, qui ont tendance à globaliser les problèmes et n’avoir qu’une compréhension parcellaire de la région, ont bien du mal à définir une stratégie régionale cohérente, même si leurs forces armées demeurent très crédibles et redoutées. Les États-Unis déploient encore 85 000 militaires dans cette vaste région : 60 000 pour les forces terrestres et aériennes et 25 000 marins des Ve et VIe Flottes (Bahreïn et Gaete), appuyés par 300 chars, 100 hélicoptères de combat, 200 avions de combat et 72 drones. S’ils ont allégé leur dispositif, il est donc erroné d’affirmer que les États-Unis ont abandonné la région. En trois mois et après l’envoi de renforts massifs, les forces armées américaines pourraient déployer sur place plus de 250 000 militaires, l’équivalent de 7 divisions (600 chars et 340 hélicoptères de combat), 530 avions de combat, 120 drones, d’importants moyens de déni d’accès et 60 navires de guerre dont 5 sous-marins nucléaires, 3 porte-avions et 7 navires d’assaut amphibie. Toutefois, la « fatigue de guerre », le repli sur soi d’une majorité d’Américains amplifié par la crise sanitaire et la priorité donnée à la menace chinoise ne militent pas pour l’engagement des États-Unis dans une nouvelle guerre au Moyen-Orient.

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