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"La Turquie",

sous la direction de Semih Vaner  

 

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Cet ouvrage très ambitieux offre une analyse exhaustive de la Turquie au 20ème siècle en présentant les principaux angles pour comprendre la trajectoire de ce pays : centralité de l’Etat, nationalisme ombrageux, laïcité militante, disparités régionales. Il décrit aussi des évolutions plus récentes comme le profond mouvement de sécularisation qui affecte l’ensemble de la société turque, une économie dynamique mais encore instable, ou l’affirmation d’une société plus plurielle que ne l’a longtemps reconnue l’Etat kémaliste.

Sommaire du livre reproduit en bas de page.

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Mots clés - key words : L’obsession territoriale ou la douleur des membres fantômes (Stéphane Yerasimos). Mustafa Kemal et le kémalisme (Alexande Jevakhoff). Le mouvement constitutionnel (Jean Marcou). L’Etat figure central de la modernité turque (Ali Kazancıgil). La démocratie et l’autoritarisme vont de pair (Semih Vaner). Démocratie et société civile (Gérard Groc). Structures de pouvoir, coercition et violence (Hamit Bozarslan). Les femmes : le genre mal-aimé de la République (Şirin Tekeli). L’islam à la fin de l’Empire ottoman et dans la république kémaliste : diversité et modération (Faruk Bilici). Laïcité et laïcisme. Quelques réflexions sur l’islam politique dans le contexte pluraliste (Semih Vaner). La question alévie (Elise Massicard).Reposer la question kurde (Jean-François Pérouse). Diversité ethnique et disparités régionales (Marcel Bazin). L’économie turque depuis l’avènement de la République : performances ou contre-performances ? (Deniz Akagül). L’économie grise (Teoman Pamukçu et Ahmet Haşim Köse). Les relations extérieures. Constance dans la quête de sécurité et d’intégration (Semih Vaner).Les incertitudes européennes (Deniz Akagül et Semih Vaner). La question de l’émigration turque : une diaspora de cinquante ans en Europe occidentale et dans le reste du monde (Ural Manço). La question du roman (Timur Muhidine). Lettres turques de langue française. De La lyre turque (1902) à Suite byzantine (2003) (Alain Mascarou). Cinéma et identité nationale (Nicolas Monceau). La cuisine ottomane turque et la changement culturel : du Palais de Topkapı aux « palais de couronnes » (Artun Űnsal). 

Librairie Arthème fayard et Centre d’études et de recherches internationales, 2005, 744 pages dont 14 cartes, 2 tableaux, une chronologie, un glossaire, un et une bibliographie.

Cet ouvrage collectif rassemble les contributions de certains des meilleurs spécialistes francophones de la Turquie. Il est dirigé par Semih Vaner, Directeur de recherches au CERI/FNSP, maître de conférences à l’IEP de Paris et Directeur des Cahiers d'études sur la Méditerranée orientale et le monde turco-iranien (CEMOTI). L’ouvrage est imposant avec ses 733 pages et ses 23 contributions. Il se fixe aussi un objectif respectable : devenir la référence sur la Turquie au 20ème siècle. Il se veut être la suite de L’Histoire de l’Empire ottoman, dirigé par Robert Mantran, publié aux mêmes éditions Fayard en 1989 et considéré comme la référence sur l’Empire ottoman en langue française.  

La singularité de la trajectoire turque

Le lecteur trouvera ici une étude approfondie et pluridisciplinaire de la Turquie qui invite à prendre du recul sur les débats passionnés à propos de l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne. Ce travail collectif insiste plus spécialement sur la singularité de la trajectoire turque : premier Etat musulman à entreprendre une véritable modernisation, alliée à  une expérience démocratique précoce mais imparfaite. Pour éclairer, cette singularité l’ouvrage invite à réfléchir sur les diverses appartenances d’un pays que reflète son positionnement géographique au croisement de plusieurs régions. 

Le livre s’organise autour de sept parties qui recouvrent plus ou moins les domaines des différentes disciplines appelées à contribution : l’histoire avec « la sortie de l’Empire » ; la science politique avec « les relents de l’autoritarisme et les avancées démocratiques » ; les sciences sociales et l’analyse du fait religieux avec « l’islam : laïcité, sécularisation et pluralisme », la géographie avec « Ethnicités et disparités régionales » ; l’économie avec « les économies : économie formelle et informelle » ; les relations internationales avec « les relations extérieurs et l’émigration » et la culture avec « la culture ancrages et changements ».  

Le contexte

La première qualité du livre est d’insérer la naissance de la République de Turquie dans le contexte de la sortie de l’Empire, thème de la première partie. Par cet effort de contextualisation, les auteurs offrent de nombreuses clés pour comprendre les enjeux qui se posent à la Turquie d’aujourd’hui. Elle permet de dépasser une dichotomie simpliste -souvent la seule grille d’analyse de la Turquie- qui oppose musulman et laïc, islamiste et pro-Européen ou Empire ottoman et Turquie républicaine. Dans son excellente contribution, le regretté Stéphane Yerasimos, décédé à l’été 2005, explique comment des décombres de l’Empire ottoman naît une République sur le territoire anatolien. Sur ce territoire très disputé où les populations grecques puis arméniennes ont progressivement acquis une conscience nationale et que les puissances occidentales sont prêtes à se partager, apparaît un mouvement national mené par Mustafa Kemal. Il s’insurge contre la disparition programmé d’un Etat turc et entériné par l’humiliant traité de Sèvres, signé en août 1920. « C’est la question de la souveraineté nationale qui a guidé la République kémaliste, dès avant 1921, et a fortiori à partir de 1924. Un acteur politique de premier plan, l’armée, pilier de l’Etat ottoman, et, par conséquent, de l’Etat républicain surveille la scène politique et y intervient aussi, surtout après la disparition, en 1938, du fondateur de la République, Mustafa Kemal. » (p. 34). Pendant les années 1920, puis un peu les années 1930, sont mises en place les principales réformes impulsées par Mustafa Kemal : abolition du sultanat et du califat, adoption de l’alphabet latin et de codes civils et commerciaux influencés par ceux d’Europe occidentale, vote des femmes. Cet incomparable volontarisme politique s’épuise avec la mort du leader charismatique, obligeant la République à devenir conservatrice. Cette nouvelle posture crée toute une série de blocages dans la société turque qui se manifesteront avec vigueur à partir des années 1970.     

Spécificités politiques de la Turquie

La deuxième partie, la plus longue de l’ouvrage, s’intéresse aux spécificités politiques de la Turquie. La centralité de l’Etat dans le processus de modernisation amène à se poser la question de la dissociation possible la démocratie et l’autoritarisme en Turquie. Depuis la deuxième guerre mondiale, l’histoire politique turque est émaillée de coups d’Etat réguliers (1960, 1971 et 1980) où l’armée confisque le pouvoir avant de le redonner aux civils. Cette spécificité a continué en 1997 avec ce qui a été appelé « le coup d’Etat post moderne » où l’armée a pesé de tout son poids pour acculer le gouvernement, dirigé par l’islamiste Erbakan, à la démission. Malgré cela, depuis 1946 des élections se succèdent et la Turquie possède une réelle expérience parlementaire où des partis politiques aux sensibilités différentes s’affrontent. Le champ partisan est cependant dominé par l’armée dont le pouvoir tutélaire veille sur les institutions. Depuis quelques années, son rôle s’amenuise offrant une plus grande marge de manœuvre aux formations politiques qui en font un usage mesuré. Une évolution islamiste de la Turquie est improbable.

Les contributions de Gérard Groc sur le concept de société civile et de Şirin Tekeli sur les mouvements de femmes, s’attachent à montrer la possibilité de dissocier démocratie et autoritarisme. Depuis les années 1980, des groupes sociaux acquièrent une certaine autonomie et remettent en cause le monopole exercé par l’Etat sur la définition de la modernité et de la nation. Cette autonomie signifie la fin d’un contrat social imposé par le haut et la reconnaissance de la pluralité de la société turque. La qualité de la contribution de Gérard Groc est de ne pas tomber dans une célébration béate de la société civile et de montrer la complexité des rapports entre Etat et société civile. Il interroge la possibilité d’une émancipation de la société civile en tant que force réellement indépendante dans une configuration sociologique et historique où la centralité de l’Etat est forte. Pour lui, le processus d’individuation peut accompagner cette évolution qui doit permettre à la Turquie de franchir une nouvelle étape vers la démocratie. La question du genre qui appartient à celle plus vaste de l’autonomisation de la société civile est loin d’être secondaire. En effet, la femme turque a été un élément central de la visibilité de la modernisation turque par son dévoilement ou son accès au vote. A partir des années 1980, les mouvements de femmes deviennent un des fers de lance de l’affirmation d’une société civile autonome par rapport à l’Etat.   

La contribution de Hamit Bozarslan offre une explication riche du recours à la violence comme ressource politique. Elle n’a pas été le seul monopole de l’Etat qui n’a pourtant pas hésité à y recourir. A partir des années 1980, la violence s’est privatisée : elle est passée aux mains de groupes miliciens ou mafieux qui y ont eu recours pour satisfaire leurs intérêts propres. La Turquie doit être capable de proposer un contrat social et politique qui parvienne à légitimer les conflits et leur empêchent de prendre une forme violente. Cette négociation encore en cours n’a pas totalement abouti.  

La sphère religieuse

La troisième partie s’intéresse à la sphère religieuse. Comme le précisent les auteurs, « c’est en effet en matière de laïcité militante […] que la Turquie pionnière, se distingue et s’affiche dans le monde musulman, sinon dans le monde tout court. » (p. 286) La laïcité turque n’est pas la séparation de la religion et de l’Etat mais l’étatisation de la religion ; le clergé est rémunéré par l’Etat et dépend de la Direction des affaires religieuses qui s’efforce de promouvoir un « islam turc ». Cette conception de la laïcité a produit des effets positifs en favorisant la sécularisation de la société. Par contre, elle a échoué à intégrer un islam plus varié que ne le considéraient les kémalistes. Du parti DP de Menderes au pouvoir pendant les années 1950 à l’AKP de l’actuel Premier ministre Erdoğan, en passant par les formations islamistes dirigées par Erbakan, la place accordée à la religion dans la société a été continuellement posée par des partis qui font de l’islam un des fondements de leur engagement politique. Or le système politique semble avoir démontré sa maturité en contenant l’islamisme à l’intérieur du dialogue démocratique et de la compétition électorale : les grandes institutions laïques (justice et armée) ont parfois pesé de tout leur poids pour bloquer les partis islamistes. Aujourd’hui l’AKP grâce à l’exercice du pouvoir est devenue un parti attaché au système démocratique que Semih Vaner propose de comparer, quant à l’évolution de son positionnement politique, aux partis démocrates chrétiens d’Europe de l’Ouest. Elise Massicard présente le fruit de ses recherches récentes menées sur la minorité alévie, version hétérodoxe de l’islam dont certains traits la rapprochent du chiisme duodécimain. Méconnue en Occident, cette dernière représente pourtant un élément non négligeable de la mosaïque anatolienne (10 à 20% de la population). Ayant longtemps souffert de discrimination, les Alévis ont voulu s’affirmer et être reconnus religieusement et culturellement. La commission européenne a fait du traitement équitable des Alévis une condition préalable à l’entrée de la Turquie dans l’UE ; le lobbying alévi n’y est pas étranger. 

Les questions d’ethnie et d’inégalités régionales

La quatrième partie invite à réfléchir sur les questions d’ethnies et d’inégalités régionales et montrent que les deux sujets sont liés. Comme le souligne les auteurs, s’il y a bien un point sur lequel le bilan de la République est déficient, c’est celui des disparités sociales et spatiales. Les régions les plus dynamiques sont formées d’Istanbul et de la Mer de Marmara et de la façade méditerranéenne. L’est de la Turquie, lui, cumule les caractéristiques du sous-développement : natalité encore élevée, niveau important d’analphabétisme, mortalité infantile largement supérieure au reste du pays, retard économique. Or sous le pudique qualificatif de la « question de l’Est » se pose la question de l’intégration de la population kurde qui est majoritaire dans cette partie du pays.

Voir une carte de la répartition des kurdes au Moyen-Orient

 

L’Etat unitaire kémaliste n’a pas établi de discrimination de principe à l’égard des Kurdes qui peuvent accéder aux plus hauts postes. Par contre, il a interdit toute manifestation de leur identité, perçue comme une menace pour l’Etat. La dimension coercitive a culminé entre 1984 et 1999 dans une « véritable guerre » qui a fait plus de 35 000 victimes. La situation dans la région reste encore précaire mais semble en voie de normalisation. Pour Jean-François Pérouse, cette normalisation passe par « la reformulation du contrat social turc et un dépassement d’une vision trop exclusive et défensive de l’Etat-nation. » (p. 387) Marcel Bazin voit lui dans la régionalisation et une certaine dose de décentralisation le moyen de créer des dynamiques favorables aux régions les moins avancées de Turquie. 

Un géant économique à l’échelle du Moyen Orient

La cinquième partie présente un aperçu des huit décennies de progrès économiques réalisées par la Turquie. Elle fait figure de géant économique à l’échelle d’un Moyen Orient englué dans les errements de la rente pétrolière, et d’une Europe balkanique qui peine à rejoindre le niveau des pays d’Europe de l’ouest. La grande qualité de la contribution de Deniz Akagül est de toujours lier les évolutions économiques au contexte politique. La Turquie a longtemps connu une grande instabilité macroéconomique alternant périodes de croissance rapides et sévères dépressions. Elle n’a véritablement réussi à juguler une inflation à deux chiffres qu’en 2003. Comparée aux standards européens, l’économie turque souffre de nombreux handicaps. Encore peu productive, le secteur agricole y occupe une place importante avec pour corollaire un exode rural qui devrait perdurer un certain temps. La faiblesse de l’Etat providence et la disparité des revenus sont compensées par les solidarités traditionnelles encore très fortes, ce même en milieu urbain. En plus l’économie informelle occupe une place essentielle qui handicape la croissance future par un sous investissement dans le capital humain. Loin de répondre aux standards européens, l’intégration de l’acquis communautaire constitue un formidable défi. Mais le dynamisme de ses entrepreneurs, son insertion dans la division internationale du travail et la perspective de l’adhésion à l’UE constituent les meilleurs atouts pour que la Turquie suive une trajectoire aussi impressionnante que celle de l’Espagne.   

Les relations extérieures

La sixième partie aborde les relations extérieures de la Turquie. Pendant la Guerre froide, Ankara jouait un rôle géostratégique de premier plan. Avec une des armées les plus nombreuses de l’OTAN et un territoire incomparable pour contrôler l’URSS, la Turquie a noué des liens privilégiés avec les Etats-Unis. La chute du mur de Berlin a là encore bouleversé la donne : elle ouvre de nouveaux espaces de culture turque (les Républiques turcophones du Caucase et d’Asie Centrale) pour lesquels Ankara s’est empressé de montrer son intérêt ; elle a déstabilisé des régions qui furent pendant plusieurs siècles sous domination ottomane comme le montrent les soubresauts du Moyen-Orient, et plus particulièrement l’Irak, et les combats qui déchirèrent l’ex-Yougoslavie. Dans cet environnement tourmenté, la Turquie est parvenue à rester un pôle stabilisateur fortement ancré à l’Occident. L’amélioration spectaculaire des relations avec la Grèce et le relatif désengagement de Chypre rendent envisageable la candidature turque à l’UE. Elle est devenue le leitmotiv de l’AKP au pouvoir depuis 2002. Pourtant les rapports entre la Turquie et l’Europe sont lourds de malentendus. Les représentations de l’Autre limitent la possibilité d’un débat serein sur l’adhésion de la Turquie qu’inciteraient les facteurs politique, sécuritaire et économique. Cette partie aborde aussi la question de l’émigration turque. Forte de près de 5 millions de personnes principalement implantées en Europe de l’Ouest, elle constitue une « entité diasporique de grande ampleur » (p.491) où se reconstituent les clivages sociopolitiques traditionnels de la Turquie. Jusqu’ici le maillage serré d’associations a assuré une forte cohésion mais l’apparition d’une classe entrepreneuriale et la diversification des profils sociaux et des statuts tendent à recomposer cette population émigrée.   

La culture turque 

La dernière partie décrit différents pans de la culture turque, plutôt méconnus en France. Que ce soit la littérature, la musique, le cinéma ou la cuisine, tous montrent l’extrême diversité de la Turquie contemporaine. Certes la fin tragique de l’Empire et la mise en place d’un Etat-nation exclusif ont entraîné la disparition d’une société ottomane multiculturelle et multireligieuse. L’arrivée des populations musulmanes des provinces perdues de l’Empire, puis l’urbanisation rapide qu’a connue le pays dans la deuxième partie du 20ème siècle ont bouleversé le visage de la Turquie. C’est bien de cette Turquie aux mille visages[1] dont parlent les auteurs, beaucoup plus diverse que ne l’a voulue le kémalisme.  Cette dernière partie manque d’une certaine cohérence, les contributions restant un peu étanches les unes aux autres. L’entreprise était difficile et la réticence du monde universitaire français aux cultural studies n’a pas facilité les choses. Mais elles offrent des éclairages salutaires sur la capacité de la société turque à s’intéresser à des cultures différentes, puis à les intégrer dans son propre patrimoine. Cette capacité remet en cause une approche culturaliste des rapports entre la Turquie et l’Union européenne, l’Orient et l’Occident, qui trop souvent n’expose que les présupposés idéologiques de leurs auteurs. 

Cet ouvrage très ambitieux répondra largement aux attentes du lecteur. Il lui offrira une analyse exhaustive de la Turquie au 20ème siècle en présentant les principaux angles pour comprendre la trajectoire de ce pays : centralité de l’Etat, nationalisme ombrageux, laïcité militante, disparités régionales. Il décrit aussi des évolutions plus récentes comme le profond mouvement de sécularisation qui affecte l’ensemble de la société turque, une économie dynamique mais encore instable, ou l’affirmation d’une société plus plurielle que ne l’a longtemps reconnue l’Etat kémaliste. On pourra reprocher aux différentes contributions de parfois se recouper et la difficulté de faire émerger des problématiques d’ensemble de l‘ouvrage. Ce sont les aléas d’une transdisciplinarité qui, quoique revendiquée, n’est pas totalement assumée. On ne saurait que recommander la lecture du livre dirigé par Gilles Dorronsoro, La Turquie conteste[2] qui offre un complément d’analyse stimulant. A travers l’étude des mouvements sociaux, certaines spécificités de l’organisation politique turque y sont expliquées comme la conception sécuritaire de l’Etat ou une laïcité qui veut exclure le religieux de l’espace public. 

En plus, La Turquie, dirigée part Semih Vaner, tombe à un moment opportun : les discours aux argumentaires trop souvent démagogiques sur l’entrée de la Turquie dans l’Union européenne sont quelque peu retombés, une fois le referendum du 29 mai 2005 passé. Cet ouvrage offre une base solide et richement documentée pour s’interroger sur l’adhésion de la Turquie à l’Union européenne, processus qui sera de longue haleine, qu’il aboutisse ou non. Les contributions qui s’y risquent argumentent plutôt en faveur d’une entrée d’Ankara ; elle constitue pour eux l’aboutissement presque naturel à la trajectoire de la Turquie au 20ème siècle.

Gilles Riaux, doctorant.  

Notes:

[1] Cette expression est reprise du titre du livre dirigé par Isabelle Rigorni, Turquie, les mille visages, Paris, Syllepse, 2000.

[2] Gilles Dorronsoro (dir), La Turquie conteste : mobilisations sociales et régime sécuritaire, Paris, CNRS Editions, 2005.

Copyright 20 novembre 2005-Riaux / www.diploweb.com

Mise en ligne: décembre 2005

 

 

 


Sommaire de "La Turquie", sous la direction de Semih Vaner  
 
 

Introduction (Semih Vaner)

Première partie

Chapitre 1 : L’obsession territoriale ou la douleur des membres fantômes (Stéphane Yerasimos)

Chapitre 2 : Mustafa Kemal et le kémalisme (Alexande Jevakhoff)

Chapitre 3 : Le mouvement constitutionnel (Jean Marcou)

 

Deuxième partie

Chapitre 4 : L’Etat figure central de la modernité turque (Ali Kazancıgil)

Chapitre 5 : La démocratie et l’autoritarisme vont de pair (Semih Vaner)

Chapitre 6 : Démocratie et société civile (Gérard Groc)

Chapitre 7 : Structures de pouvoir, coercition et violence (Hamit Bozarslan)

Chapitre 8 : Les femmes : le genre mal-aimé de la République (Şirin Tekeli)

 

Troisième partie

Chapitre 9 : L’islam à la fin de l’Empire ottoman et dans la république kémaliste : diversité et modération (Faruk Bilici)

Chapitre 10 : Laïcité et laïcisme. Quelques réflexions sur l’islam politique dans le contexte pluraliste (Semih Vaner)

Chapitre 11 : La question alévie (Elise Massicard)

 

Quatrième partie

Chapitre 12 : Reposer la question kurde (Jean-François Pérouse)

Chapitre 13 : Diversité ethnique et disparités régionales (Marcel Bazin)

 

Cinquième Partie

Chapitre 14 : L’économie turque depuis l’avènement de la République : performances ou contre-performances ? (Deniz Akagül)

Chapitre 15 : L’économie grise (Teoman Pamukçu et Ahmet Haşim Köse)

 

Sixième partie

Chapitre 16 : Les relations extérieures. Constance dans la quête de sécurité et d’intégration (Semih Vaner)

Chapitre 17 : Les incertitudes européennes (Deniz Akagül et Semih Vaner)

Chapitre 18 : La question de l’émigration turque : une diaspora de cinquante ans en Europe occidentale et dans le reste du monde (Ural Manço)

 

Septième Partie

Chapitre 19 : La question du roman (Timur Muhidine)

Chapitre 20 : Lettres turques de langue française. De La lyre turque (1902) à Suite byzantine (2003) (Alain Mascarou)

Chapitre 21 : Cinéma et identité nationale (Nicolas Monceau)

Chapitre 22 : La cuisine ottomane turque et la changement culturel : du Palais de Topkapı aux « palais de couronnes » (Artun Űnsal)       

 

 

 

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