|
Voir notre collection de cartes Voir tous les documents pour l'étude de la géographie et de l'histoire Mots clés - key words : jacques scheibling, géographie, industrie française, France, Europe, échelles locale, régionale, nationale, européenne et mondiale, multiscalaire, épistémologie, typologie, crise industrielle, désindustrialisation, productivité, révolution informationnelle, mondialisation, organisation, territoire, décentralisation, métropolisation, métropole, agglomération parisienne, Paris, technopôle, universités, grandes écoles, firmes mondiales, restructuration, capitaux, travail, main d'œuvre, marchandises, documentation française, photographies, concours, capes, agrégation, festival de Saint-Dié, enseignants, géographes, programmes géographie du secondaire. Lire le compte-rendu de "La carte, enjeu contemporain", dir. par J. Lévy Lire une étude géographique de l'Irlande, par Philippe Brillet, Docteur en Géographie: "Dublin, nouvelle extrémité de la Banane bleue ?" |
La documentation Française, documentation photographique, n° 8012 Avec ce dossier remarquablement pensé et constitué, Jacques Scheibling offre une approche actualisée de l'industrie en France, mise en relation avec l'échelle européenne et surtout mondiale. Jacques Scheibling est géographe, professeur de khâgne honoraire, auteur de "Qu'est-ce que la géographie?" - qui a obtenu le prix Ptolémée au Festival de Saint-Dié en 1994 - et coauteur de "La France, permanences et mutations" , coll. carré géographie, éd. Hachette, 1995. Pour ne pas tomber dans les pièges "Une industrie française ?" sera particulièrement utile aux enseignants devant mettre en œuvre le programme de géographie de Troisième (partie IV) et de Première. Les étudiants et candidats aux concours trouveront là une source sûre pour éviter bien des pièges. Après une intéressante réflexion épistémologique sur la notion d'industrie française, ce dossier offre de nombreux éléments pour en faire une présentation par emboîtement d'échelles, dite multiscalaire et même une typologie. Vous trouverez une proposition de plan multiscalaire, appouvée par J. Scheibling, en fin de compte rendu, dans la rubrique "Plus avec www.diploweb.com". Une nouvelle révolution industrielle réorganise le territoire Indépendamment de cet intérêt pratique et pragmatique, ce numéro de la "documentation photographique" apporte au débat public une intéressante réflexion sur l'industrie française. Jacques Scheibling s'interroge ainsi : "Peut-on parler de crise alors que la valeur ajoutée de la production industrielle n'a cessé de croître, sauf en de rares périodes, que la productivité a plus que doublé en une vingtaine d'années ? Peut-on parler de crise alors que la proportion de cadres, d'ingénieurs et de techniciens va augmentant dans tous les domaines de l'industrie ? Les anciennes structures ont subi une crise sans précédent, mais, parallèlement, une nouvelle industrie émerge dans un double contexte de révolution informationnelle et de mondialisation. Cette nouvelle révolution industrielle traverse l'ensemble des activités et bouleverse le mode d'organisation sociale" (p. 5) … et la production du territoire. La frontière évolue En effet, l'auteur met en évidence les basculements territoriaux. La désindustrialisation a affecté toutes les grandes régions de l'arc Nord-Est. Les régions qui résistent le mieux sont celles de l'Ouest et du Sud-Ouest : Basse-Normandie, Pays de Loire, Aquitaine et Midi-Pyrénées. Parmi les vingt et une régions françaises, seule la Bretagne a connu une légère progression de l'emploi industriel. Résultat : "le centre de gravité de gravité de l'industrie s'est incontestablement déplacé vers l'Ouest. (voir carte p. 44) La frontière entre la France industrielle et une France sous-industrialisée passe désormais par La Rochelle, Clermont-Ferrand et Grenoble" (p.6). Cependant, cette ligne est moins nette que l'ancienne ligne Le Havre-Marseille. J. Scheibling montre combien - sous couvert de décentralisation industrielle - l'aménagement du territoire a contribué à cette nouvelle organisation, bien davantage motivée par la recherche d'une main-d'œuvre bon marché que par un souci de décentralisation. D'autant que tout en expulsant ainsi habilement les activités de main d'œuvre l'agglomération parisienne captait l'essentiel des industries de haute technologie les plus dynamiques (voir p. 51, les cartes sur Paris-Sud : un espace technopolitain). En dépit des discours, Paris renforce sa domination Ainsi, le plus grand technopôle français se situe au sud-ouest de l'agglomération parisienne, allant de la Défense à Evry-Créteil. Il est vrai que cette région rassemble des universités scientifiques, des grandes écoles, des centres de recherche, un réservoir de main d'œuvre majeur pour les hautes qualifications, une position de relais pour les grandes firmes mondiales, un système complexe de relations entre le tertiaire périproductif, la recherche fondamentale ou appliquée, des réseaux relationnels publics et privés, sans oublier des capitaux prêts à s'investir sur des projets susceptibles de produire de la valeur ajoutée … Indépendamment de tous les discours sur la décentralisation, Paris a donc considérablement renforcé sa domination sur le territoire, devenant un centre relais de la mondialisation en Europe. Cette métropolisation du territoire se retrouve, d'ailleurs, aussi bien à l'échelle mondiale, que nationale ou régionale (p. 11).
Roumanie: beaucoup d'industriels français investissent maintenant dans les PECO. Crédits: Commission européenne L'Europe en question En conclusion, Jacques Scheibling s'interroge. "Désormais, la question se pose de savoir si l'Europe peut être le cadre d'un appareil productif cohérent dans lequel des complémentarités s'établiraient entre les différents pays. Il existe une certaine volonté européenne de parvenir à la constitution de groupes européens susceptibles de concurrencer les groupes américains ou japonais. Pourtant, dans le même temps, on constate que les restructurations financières et industrielles se produisent plus à l'échelle mondiale qu'à l'échelle européenne. La référence obligée est en effet le marché mondial, qu'il s'agisse des marchandises, des capitaux ou du travail. L'Europe n'est-elle pas déjà dépassée par la mondialisation ?" (p.14) NDLR: Au sujet des industries d'armement, lire : "La défense française en 2002", par F. Géré, Directeur de l'Institut Diplomatie & Défense. http://www.diploweb.com/p5gere2.htm Les ouvrages de la documentation Française peuvent se commander sur le site http://www.ladocfrancaise.gouv.fr , par téléphone, télécopie et minitel: Téléphone: 01 40 15 70 00 - Télécopie: 01 40 15 68 00 - Minitel: 36.15 ou 36.16 ladoc Pour information, voici les titres récents de la Documentation photographique: Numéro 8007 : Les pays d'Islam, par F. Micheaux. N° 8008 : Quelle Union pour l'Europe ? par J-L. Mathieu. N° 8009 : Villes africaines, par R. Pourtier. N° 8010 : La mine. Une histoire européenne, par J. Michel. N° 8011: Venise et Bruges au Moyen Age, par J-C. Hocquet. N° 8012 : Une industrie française ? par J. Scheibling. ° 8013: Homère . N° 8014 : L'eau. |
|
|
|
Plus avec www.diploweb.com - Forum diplomatique
|
|
|
|
Proposition de plan multiscalaire Le dossier de Jacques Scheibling présenté ci-dessus met à la disposition des étudiants et des enseignants de nombreux éléments actualisés pour faire une présentation multiscalaire de l'industrie française et même une typologie. Ce qui peut aussi bien nourrir un cours dans le cadre du nouveau programme de 1ere qu'un exposé ou une copie, autour d'une problématique personnalisée. P. Verluise vous fait une proposition de plan multiscalaire, approuvée par J. Scheibling. A l'échelle mondiale . p. 15 : L'industrie française en chiffre. Les premiers groupes industriels français, les dix plus grandes usines, la production industrielle par branche, l'évolution des investissements français à l'étranger et des investissements étrangers en France, la structures des échanges industriels par produits ( à compléter avec des données sur les autres grandes puissances industrielles) . p. 20 et 21 : L'industrie française entre l'Europe et le monde, dont un tableau sur la localisation des filiales industrielles françaises dans les régions européennes. . p. 22 et 23 : Mondialisation et fusions d'entreprises, dont un tableau sur les principales fusion annoncées en France en 1999. A l'échelle nationale . p. 44 : Un espace industriel en mutation, avec cinq cartes dont une particulièrement significative à propos de l'évolution des emplois industriels par région entre 1957 et 1997. A l'échelle régionale . p. 50 et 51 : Paris-Sud: un espace technopolitain. Cette double page présente deux cartes : Le % des emplois "recherche conception" de chaque commune et Les établissements scientifiques et technologiques de la banlieue sud. A l'échelle locale . p. 32 et 33 : Décentralisation d'une production classique : Citroën à Rennes, dont une explication de ce déplacement d'une unité de production. . p.36 et 37 : Michelin, du local au planétaire, dont des tableaux sur le groupe Michelin dans le monde et l'évolution des ventes Michelin dans le monde. Et la boucle est bouclée… La typologie à l'échelle nationale p. 46 et 47 : Géographie des emplois et des qualifications. Une carte facile à réaliser et mémoriser donne une vision synthétique des différenciations régionales de l'espace productif français, avec une légende commentée. |
|
|
|
|
