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"La croissance des grandes agglomérations françaises",

par J-M Holz

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Mots clés - key words : association des professeurs d'histoire et de géographie de l'enseignement public, revue "historiens et géographes", section française de l'union géographique internationale, géographie de la france, diversité géographique, croissance des grandes agglomérations françaises, 1990-1999, jean-marc holz, université de perpignan, recensement 1999, population française, aire urbaine, paris, métropoles, capitales régionales, hiérarchie urbaine, armature urbaine, couronnes urbaines, villes-centres, dépeuplement, repeuplement, dynamique, solde naturel, solde migratoire, rénovation des centres, conurbation, modèle européen, modèle américain, aménagement du territoire.

Lire une étude géographique de l'Irlande, par Philippe Brillet, Docteur en Géographie: "Dublin, nouvelle extrémité occidentale de la 'Banane bleue'?"

L'adresse de l'APHG et de la revue est précisée ci-dessous, dans la rubrique Plus avec diploweb.com

in dossier "Vivre en France dans la diversité", éd. APHG, "Historiens et Géographes", n°370, 2000 -

Voici un article qui sera particulièrement utile aux enseignants du secondaire et aux élèves de Première : "La croissance des grandes agglomérations françaises 1990 - 1999", sous la plume de Jean-Marc Holz, professeur à l'Université de Perpignan.

L'auteur utilise le recensement du 1999 pour étudier le cadre de vie de l'immense majorité de la population française. Celle-ci compte à cette date 60, 8 millions d'habitants dont 58, 5 dans l'hexagone. Un Français sur quatre vit dans une aire urbaine millionnaire, une moitié dans les aires urbaines moyennes et seulement un quart dans les espaces à dominante rurale. Le rythme de croissance des populations urbaines - 0, 40 % par an - reste légèrement supérieur à celui du pays, mais il a fléchi par rapport à la période 1982 - 1990 (0,61 %)

Entre stabilités et reclassements

L'auteur met tout d'abord en valeur l'inégale contribution des grandes aires urbaines à la croissance. Si Paris intra-muros continue à se vider, l'aire urbaine sous son influence continue d'en gagner. Le recensement confirme le maintien de la croissance des agglomérations de plus de 200 000 habitants, déjà observé en 1990. Toutes les capitales régionales ont progressé depuis cette date, sauf Ajaccio et Chalons-en-Champagne. Les aires urbaines en repli sont au premier chef les villes d'industrialisation ancienne : textile, métallurgie. Lens, Béthune, Valenciennes, Douai, mais aussi Saint-Etienne. Plus des deux tiers des villes de 20 000 à 100 000 habitants perdent de la population, faute de disposer de la taille critique nécessaire pour s'intégrer dans la mondialisation.

Cependant, l'auteur constate une étonnante stabilité de la hiérarchie urbaine, dominée par une seule agglomération multi-millionnaire - Paris - et trois aires millionnaires provinciales : Lyon, Marseille, Lille. Le ratio Paris/Lyon diminue légèrement, passant de 6,9 en 1975 à 6,6 en 1999. Si la hiérarchie n'est pas affectée au sommet de l'armature urbaine, des reclassements s'observent aux échelons inférieurs. Toulouse progresse au 6 e rang, devant Bordeaux. Strasbourg dépasse maintenant Nice. Plusieurs villes de moindre taille gagnent deux ou trois rangs, notamment dans l'Ouest (Rennes, Caen, Angers, Poitiers), ce qui peut être mis en relation avec la nouvelle géographie industrielle mise en évidence par J. Scheibling. En revanche, d'autres agglomérations perdent jusqu'à cinq places : Saint-Etienne et Béthune.

Jean-Marc Holz met ensuite en évidence le fort développement des couronnes urbaines. Sauf dans les villes industrielles en crise, les périphéries externes de l'aire urbaine enregistrent des gains spectaculaires. Dans l'aire parisienne, près de 300 000 habitants supplémentaires s'y accumulent entre 1990 et 1999. En province, les bourgeonnements les plus importants s'observent à Toulouse, Marseille, Bordeaux, Rennes, Montpellier.

Nouveauté : le repeuplement des villes-centres

Le fait nouveau révélé par ce recensement est que - pour la première fois depuis cinquante ans - les villes-centres se repeuplent, dans 41 des 51 aires urbaines les plus importantes. Le dépeuplement des villes-centres - comme c'est encore le cas à Paris et Marseille - devient donc l'exception. La majorité des villes-centres de plus de 100 000 habitants se sont repeuplées grâce à un solde naturel positif au solde migratoire négatif, ou par la conjugaison de soldes naturel et migratoire positifs. Ce retournement de tendance résulte pour une part des efforts de rénovation des centres, signe d'un investissement à la fois symbolique et financier des sociétés européennes dans les centres-villes. L'auteur considère que "cette reconquête infirme totalement l'idée que les villes européennes suivraient le modèle américain qui voit les villes-centres se vider" (p. 410). Denise Pumain aurait donc raison quand elle affirme qu'il existe un "modèle urbain européen" caractérisé par l'attachement des populations aux centres historiques.

En conclusion, Jean-Marc Holz reprend à son compte la critique du maillage institutionnel du territoire, en communes. Le divorce entre la ville réelle et la ville légale mais aussi la gestion des conurbations deviennent des défis pour l'aménagement du territoire.

Cet article est une partie d'un dossier réalisé la section française de l'Union Géographique Internationale, publié dans le numéro 370 de la revue "Historiens et Géographes". En plus de 250 pages, ce dossier présente la diversité géographique de la France. Un sujet classique revisité et actualisé, en 25 articles. Le sommaire complet est présenté ci-dessous. Chacun, en fonction de ses centres d'intérêt peut trouver matière à réflexion. Quelques sujets sont en relation avec les programmes du secondaire, beaucoup intéresseront les candidats aux concours.

Pierre Verluise

Sommaire du dossier "Vivre en France dans la diversité"

• Entre l'Europe et le monde : les mutations géopolitiques de la France, André-Louis Sanguin.

• La diversité de la géographie électorale : ses permanences et ses changements, Béatrice Giblin-Delvallet.

• L'espace français entre diversité et disparités, Guy Baudelle.

• Unité et diversité des habitants de France, Pierre-Jean Thumerelle.

• Quelques traits de la géographie culturelle de la France, Jean-Robert Pitte.

• La France des sports et le Mondial de football 1998, Jean-Pierre Augustin.

• La diversité revisitée : milieu "naturels", perceptions, recherches et représentations en France, Paul Arnould et Alain Miossec.

• Les côtes françaises, de la diversité des sites à l'uniformité de leur gestion ? Alain Miossec.

• La forêt qui cache les forêts, Paul Arnould.

• Etendue et variété des paysages karstiques en France, Jean-Noël Salomon.

• L'île de la Réunion un exemple de la diversité des milieux naturels, René Robert.

• Les granites en France. Entre paysages banals et formes pittoresques, Yannick Lageat.

• Les transports en France. Les enjeux territoriaux de la libéralisation.

• La diversité des campagnes françaises - Introduction, Pierre Brunet.

• Les paysages ruraux à la fin du XX e siècle, André Humbert.

• Les régions de "grande culture" en France, Jean-Paul Charvet.

• Vignobles et Vins de France : élitisme et diversité, Philippe Roudié.

• Les dynamiques des aires de production de fruits et légumes, Claudine Durbiano.

• La montagne française entre crise et renouveau, Jean-Paul Diry.

• L'Ouest : des campagnes agricoles peuplées et dynamiques, Nicole Croix et Jean Renard.

• Des campagnes exposées à une nouvelle diversité - Conclusion, Pierre Brunet.

• Tourisme en France : vivre de la diversité, Rémy Knafou et alii.

• La diversité culturelle des villes françaises, Jean Robert.

• L'évolution contradictoire des politiques urbaines, Jacques Bonnet.

• La croissance des grandes agglomérations françaises 1990-1999, Jean-Marc Holz.

Copyright mai 2001-Verluise /www.diploweb.com

Mise en ligne: mai 2001