Qu’avez-vous retenu de l’actualité internationale de janvier 2022 ? Voici la précieuse synthèse d’Axelle Degans qui sera fort utile à tous ceux qui veulent disposer d’un point de l’actualité géopolitique mondiale, suivent la spécialité #HGGSP voire préparent un concours dans des conditions particulières. Pour ne rien manquer, et recevoir nos alertes sur des documents importants, le plus simple est de s’abonner gratuitement à notre Lettre d’information hebdomadaire ou au compte twitter de veille géopolitique @diploweb. Ce compte de veille géopolitique a dépassé le seuil de 18200 followers dont de nombreuses pointures du domaine. Vous serez en bonne compagnie.
Au Honduras, Xiomara Castro est investie en janvier 2022 à la magistrature suprême de son pays. Épouse de l’ancien président Manuel Zelaya renversé pour un putsch en 2009, elle succède à Juan Orlando Hernandez. Le pays est dans un état désastreux, gangréné par une corruption structurelle et très ancienne, il se caractérise par le blanchiment d’argent et le trafic de drogue qui le phagocyte. Les Honduriens sont nombreux dans les caravanes de migrants qui traversent l’Amérique centrale dans l’espoir de gagner les Etats-Unis.
En Italie, Sergio Matterella, président sortant, a été réélu au suffrage indirect en janvier 2022 à cette fonction pour un nouveau mandat de sept années. Il a recueilli une large majorité des suffrages des élus italiens. Son rôle est honorifique, sauf en cas de crise grave.
À l’Est, le président russe a massé près de 100 000 soldats aux frontières de l’Ukraine. Kiev cherche le soutien des Occidentaux, Européens, Etats-Unis, OTAN. Vladimir Poutine veut un engagement écrit des Etats-Unis sur l’arrêt de l’extension de l’OTAN aux périphéries du monde russe. Il annonce en janvier 2022 que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ou à l’Union européenne serait un casus belli. Il n’est pas davantage question qu’il accepte une adhésion de la Géorgie à ces alliances. Le pouvoir ukrainien réitère pourtant sa volonté de sortir de l’orbite russe en intégrant les alliances occidentales. L’Ukraine est un pays plus vaste que la France mais peuplé de seulement 44 millions d’habitants, c’est un pays de « transition » entre l’Europe et le monde russe. Après la Crimée puis la guerre dans le Donbass, Vladimir Poutine veut-il annexer une nouvelle portion du territoire ukrainien ou souhaite-t-il une « finlandisation » de sa périphérie ? Il cherche à retrouver sur la scène internationale son ancien rôle d’acteur de premier plan.
L’Union européenne n’est pas un acteur de premier plan dans la gestion de cette crise, parce que Moscou méprise l’Europe communautaire, préférant dialoguer avec la chancellerie allemande ou le président français, au risque de les instrumenter. Force est de constater que l’allié américain fait peu de cas des Européens puisqu’il ne les invite pas à Washington pour participer au dialogue avec Russes. Il est vrai que certains pays européens préfèrent que les négociations soient menées par les Américains plutôt par les pays Européens qui se mettent en avant. La défiance accumulée pendant plusieurs décennies à l’égard des relations Paris – Moscou produit des effets délétères.
Cette crise est révélatrice à plusieurs titres. Joe Biden surprend, surtout ses alliés, quand il évoque une « incursion mineure » semblant légitimer par avance une possible nouvelle annexion d’une partie du territoire ukrainien par la Russie. La division des Européens sur ce dossier éclate au grand jour entre ceux qui veulent soutenir activement et militairement l’Ukraine (pays baltes…), ceux qui font parvenir des armes aux Ukrainiens (Estoniens…) comme le font les États-Unis, ceux qui veulent privilégier avant tout la voie de la négociation diplomatique comme la France, ou l’Allemagne qui renâcle à fournir des armes. Cette dernière est par ailleurs fortement divisée concernant l’attitude à tenir face à la Russie, le chancelier Olaf Scholz adoptant une position plus en retrait que sa ministre des Affaires étrangères Annalena Baerbock dans une intervention contre Moscou. Vladimir Poutine mène de nouveau une politique brutale qui malmène l’ordre international et divise ceux qu’il a face à lui.
La défense européenne est au cœur de cette crise, or non seulement les Européens sont très divisés mais ils ne sont que marginalement consultés par Washington. C’est un terrible désaveu qui interroge l’autonomie stratégique européenne. La dépendance de l’Europe au gaz russe est une réalité, renforcée dans le cadre de la transition énergétique vers une économie décarbonée, qui s’entrechoque avec la géopolitique. L’Allemagne, qui a choisi de sortir du nucléaire, est dans une position particulièrement inconfortable vis-à-vis du gazoduc North Stream II qui doit lui fournir du gaz russe.
Il apparait de plus en plus clairement que les Européens et les Ukrainiens sont ceux qui ont le plus à perdre de cette crise.
Il y a un an, en janvier 2021, l’attaque du Capitole par des partisans du président sortant Donald Trump, qui refusaient de reconnaitre sa défaite électorale, laissait entrevoir l’ampleur du malaise et même de la crise politique des Etats-Unis. Leur modèle démocratique en est durablement écorné et fait les choux gras des régimes autoritaires.
Alors que la crédibilité militaire américaine sort affaiblie par la prise de Kaboul par les taliban [1] à l’été 2021, leur crédibilité diplomatique est mise à rude épreuve sur le dossier ukrainien. Ils sont observés par le reste du monde et surtout la Chine qui accroit sa pression sur Taiwan depuis août 2021.
Pékin estime que les similitudes entre les relations Russie-Ukraine et Chine continentale-Taiwan sont fortes et que la gestion américaine de la crise ukrainienne est donc riche de leçons pour l’avenir.
L’énergie redevient centrale dans les préoccupations des populations européennes. Eurostat estime que les prix de l’énergie ont augmenté de plus d’un quart en 2021. La dépendance de l’Union au niveau énergétique (elle importe 60 % de sa consommation) se fait cruelle. Le prix du carburant et du fuel a très sensiblement augmenté, le prix de gaz flambe, comme le prix de l’électricité. Le ministre français de l’Économie, Bruno Le Maire, compare en janvier 2022 l’augmentation actuelle du prix du gaz au choc pétrolier de 1973. Les raisons sont économiques, la reprise de l’activité, post-confinement, à l’échelle mondiale provoque une hausse de la demande alors que la production n’a pas augmenté dans la même proportion. Les raisons sont aussi politiques, le choix de la transition énergétique provoque une augmentation de la consommation de gaz comme le choix du calcul du prix de l’électricité basé en grande partie sur la production la plus onéreuse des kilowattheures. Les nouvelles taxes qui pèsent sur le carburant, au nom de la transition énergétique, alourdissent son coût et alimentent l’inflation. Les raisons sont aussi géopolitiques car les tensions en Ukraine et les menaces de sanctions sur la Russie, l’un des plus importants producteurs de gaz de la planète, alimentent les prix à la hausse. Les conséquences sont une augmentation quasiment insupportable des prix de l’énergie pour les ménages et les entreprises en Europe. Les gouvernements usent d’expédients : « chèque énergie », baisse des taxes de l’État, aides ciblées sur les plus modestes… En Espagne le prix de l’électricité a augmenté en moyenne de 41 % en 2021 ce qui précarise nombre de ménages mais pose aussi la question de la compétitivité des entreprises qui paient une facture considérablement plus élevée que celles de leurs concurrents ailleurs dans le monde. Cela risque d’être le signal d’une nouvelle vague de délocalisations et de désindustrialisation en Europe. Cette nouvelle donne énergétique va-t-elle provoquer une interrogation de la politique de libéralisation et du démantèlement des anciens géants publics du secteur ? La divergence fondamentale entre Paris et Berlin concernant le nucléaire complexifie encore la donne de la production d’électricité.
La situation déjà très tendue en janvier 2022 entre Bruxelles et Varsovie continue à se dégrader. La Pologne dénie la primauté du droit communautaire sur le droit national, comme d’avoir un droit de regard sur la politique énergétique qu’elle entend mener. Ainsi, la Cour de justice de Luxembourg (CJUE) a condamné à l’automne 2021 Varsovie à une amende journalière de 500 000 euros car elle continue d’exploiter une mine de charbon à la frontière avec la République tchèque, ce dont se plaint Prague. La Commission vient de décider d’être en droit de prélever le montant de cette amende (et des intérêts liés) sur les transferts communautaires dont bénéficie Varsovie. C’est une première qui crée un précédent lourd de conséquences pour l’avenir.
. Jean-Robert Raviot, C’était quoi l’URSS ?
. Kevin Limonier, Pourquoi les données numériques sont-elles géopolitiques ?
. Pierre Verluise, Quels sont les fondamentaux de la puissance ?
La France déplore en janvier 2022 la mort d’un 53ème soldat au Mali, le brigadier Alexandre Martin. Le djihadisme est très loin d’être éradiqué dans ce pays comme dans le Sahel. Ce décès intervient sur fond de progression de la compagnie russe Wagner et le travail de sape organisé depuis Moscou sur l’action française dans le pays. La junte au pouvoir depuis le dernier coup d’État a fait savoir que les soldats danois, au sein de la force européenne de Takuba, n’étaient pas les bienvenus. Copenhague a décidé de les rapatrier. Le Mali joue de plus en plus la Russie contre la France et de façon plus générale contre l’Union européenne et l’ONU (opération Minusma). La pérennité de la mission Takuba, avec le retrait annoncé des troupes suédoises en 2022, mais aussi celle de Barkhane est clairement posée. Le 31 janvier 2022, le Mali annonce l’expulsion de l’ambassadeur de France sous 72 heures. Alors que la situation malienne tient d’une impasse, elle interroge directement la volonté d’autonomie stratégique de la France et la capacité d’autonomie stratégique européenne.
Le Burkina Faso, voisin du Mali, est de nouveau le théâtre d’un putsch réalisé en janvier 2022 par des militaires qui le légitiment par la faiblesse de l’action du président Roch Marc Christian Kaboré face aux djihadistes. Le Burkina Faso, un des pays les plus pauvres d’Afrique, est une cible d’un nombre croissant d’attentats djihadistes visant les forces de l’ordre comme la population. La CEDEAO condamne ce putsch, comme elle l’a fait pour les deux putschs du Mali.
Le Nord du Nigéria est de nouveau le théâtre d’un enlèvement d’enfants perpétré par la branche locale de l’état islamique, après que Boko Haram a enlevé plus de 200 jeunes filles en 2014. La traite d’enfants, donc la pratique de l’esclavage, est hélas toujours d’actualité dans cette région. Les attaques djihadistes y sont régulières.
L’Union européenne a décidé en janvier 2022, dans le contexte de la guerre économique, de porter doléance à l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour dénoncer les mesures prises par la Chine à l’encontre de la Lituanie suit à sa décision d’ouvrir une représentation de Taiwan. Ainsi les mesures de boycott prises par la Chine se traduisent par une baisse de plus de 90 % des exportations lituaniennes vers la Chine. En outre, Pékin a usé de son influence pour que les pays européens utilisent moins de produits lituaniens ; une immixtion évidente dans les affaires internes de l’Union européenne. Le patronat allemand s’était déjà inquiété des conséquences sur son activité, cela explique peut-être cette action. Il n’en demeure pas moins que ce recours est un signal fort envoyé à Pékin dont les méthodes brutales s’inscrivent dans une géopolitique de rapport de force entre la Chine et les Etats-Unis et la Chine et de façon général ses « partenaires ».
La France, qui a un rôle dans l’arrêt des négociations de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, entend utiliser la présidence tournante de l’Union qu’elle exerce entre janvier et juin 2022 pour développer une politique de sécurité économique. À la pointe, en Europe, de la surveillance des achats des actifs des entreprises par des concurrents étrangers, la France veut développer davantage une politique de réciprocité dans les échanges commerciaux pour mettre fin à une asymétrie des conditions des échanges. Celle-ci repose sur la confusion entre économie ouverte et économie offerte.
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La France occupe à partir du 1er janvier 2022 la présidence du Conseil de l’Europe (PFUE) pour six mois, comme cela se produit tous les treize ans. Il s’agit de donner une impulsion pour la concrétisation de projets à plus ou moins long terme. La présidence française veut insuffler une « souveraineté européenne » et donc une « Europe puissance ». Les chantiers sont nombreux et cruciaux : le dossier climatique, celui du numérique, la défense européenne, la question très sensible des frontières extérieures de l’Union… et donc de la politique migratoire. Parvenir à une réelle autonomie européenne est un travail herculéen. Plusieurs sommets sont prévus entre Union européenne et partenaires africains, concernant l’autonomie stratégique et la Défense, pour la mise en place d’un nouveau modèle de croissance post-covid…avec une taxe carbone aux frontières. La France entend faire aboutir la fameuse « taxe GAFA » pour réguler le monde numérique, parvenir à abandonner la vision angélique d’un « doux commerce » et de réclamer davantage de réciprocité. La France veut aussi donner corps à une Europe plus sociale en parvenant à réduire le dumping salarial au sein de l’UE. La question de la transition énergétique est essentielle pour la nouvelle Commission, la France pèsera de tout son poids pour que le nucléaire soit reconnu comme ne contribuant que marginalement au réchauffement climatique et donc puisse bénéficier d’un système d’aides communautaires.
Le service du contre-espionnage danois accuse la Chine, la Russie et l’Iran d’actes d’espionnage. L’attractivité nouvelle du monde arctique explique que Pékin et Moscou usent de leur influence pour s’immiscer entre le Danemark et ses territoires autonomes, mais non indépendants, des iles Féroé et du Groenland. Pékin mène la même démarche entre Paris et la Nouvelle-Calédonie… Au Royaume Uni, le MI5 a débusqué une espionne chinoise qui corrompt des parlementaires et des personnes ayant des responsabilités politiques pour servir les intérêts de Pékin.
Le Kazakhstan, le plus vaste pays de l’Asie centrale né de l’effondrement de l’URSS, est secoué par des émeutes. Elles ont démarré à l’annonce de l’augmentation du prix du carburant à base de gaz. L’inflation devient insupportable pour les plus pauvres. Les manifestants s’en sont pris en janvier 2022 aux bâtiments publics, à l’aéroport d’Almaty… dénonçant le niveau remarquablement élevé de la corruption du pays. Le président Kassym-Jomart Tokaïev au pouvoir depuis 2019, dauphin de l’ancien président Nazarbaïev, a déclaré l’état d’urgence, et coupé l’accès à Internet. Il a déployé les forces de l’ordre avec ordre de tirer. Les émeutes ont été durement réprimées, plus de deux cents morts, des milliers d’arrestations. Les forces russes, vraisemblablement un peu plus de 3 000 hommes, interviennent dans le cadre de l’OSTC (Organisation du traité de sécurité collective) pour une « mission de paix » pour sécuriser les infrastructures, c’est une première. L’OSTC n’a pas été mobilisée lors de la guerre de l’automne 2020 qui a privé l’Arménie d’une partie du Haut-Karabakh. Il s’agit pour Moscou de stabiliser cet immense pays et de sécuriser des infrastructures stratégiques pour la Russie comme le cosmodrome de Baïkonour… et d’envoyer un message clair au reste du monde. Cette révolte est probablement l’occasion pour l’actuel président de se défaire de la lourde tutelle que fait peser l’ancien président Noursoultan Nazarbaïev et son clan sur le pouvoir et surtout l’économie du pays. Tokaïev adoptant un discours populiste promet aux Kazakhs privés des dividendes du pétrole de faire payer à la « caste de riches » un « tribut au peuple ».
Par ailleurs, des affrontements opposent Kirghizstan et Tadjikistan.
Il se déroule en Birmanie une guerre civile qui ne dit pas son nom, malgré plusieurs milliers de morts. La junte au pouvoir depuis presque une année maintient une forte répression, dont les procès de Aung San Suu Kyi ne sont que la partie visible à l’international. La médiation menée par le cambodgien Hun Sen, au nom de l’ASEAN, a peu de chance d’aboutir.
Au Yémen, la guerre continue, la violence aussi. Plus de soixante-dix personnes ont été tuées dans une attaque aérienne très probablement du fait de la coalition menée par l’Arabie saoudite.
Haïti continue à sombrer. Après l’assassinat du président en exercice Jovenel Moïse en juillet 2021, le premier ministre a dû fuir des commémorations organisées au début du mois de janvier. Deux journalistes ont été assassinés sur une route considérée comme « sécurisée ». Près d’un millier de personnes auraient été enlevées au cours de l’année 2021. Le chaos pousse de nombreux Haïtiens sur le chemin de l’exil, espérant gagner les États-Unis.
Le multilatéralisme n’est pas mort. Les pays dotés de l’arme nucléaire que sont la France, le Royaume- Uni, la Chine, la Russie et les États-Unis se sont accordés pour limiter la prolifération de l’arme nucléaire. Cet accord intervient alors qu’il faudra renégocier le dossier nucléaire de l’Iran.
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Docteure en Géopolitique de l’Université de Reims Champagne-Ardenne. Agrégée d’histoire, Professeure de chaire supérieure au lycée Faidherbe (Lille) où elle enseigne la géopolitique en classes préparatoires économiques et commerciales. Auteure de nombreux ouvrages.
[1] Cette appellation est le pluriel de « taleb » (instruit, dans le sens coranique) et ne prend donc jamais de « s ».
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Date de publication / Date of publication : 1er février 2022
Titre de l'article / Article title : Synthèse de l’actualité internationale de janvier 2022
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