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" Quelle France dans le monde au XXI e siècle ?
", par Pierre
Verluise 2. QUELLES SONT LES IMAGES DE LA FRANCE A L'ETRANGER ? Partie 2.6. Quelle politique d'image la France met-elle en oeuvre ?
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Introduction - 1. Comment les Français voient-ils le monde ? - 2. Quelles sont les images de la France à l'étranger ? - 3. Quels sont les outils disponibles ? - 4. Quelle politique étrangère ? - 5. Quelle mondialisation construire ? - Conclusion - Postface de Gérard Chaliand : Stratégie d'influence |
Mots clés - key words : pierre verluise, bernard dorin, france, représentations, monde, action internationale, communication, associations, entreprises, administrations, intérêts privés, intérêt national, diplomatie, ministère des affaires étrangères, analyse publique, politique d'image, jacques maisonrouge, service d'information du gouvernement. | <Partie
précédente Au cours des dernières décennies du XX e siècle, la présence internationale de la France est marquée par deux mouvements. Dune part, le nombre dentités françaises jouant un rôle hors des frontières se multiplie. Dautre part, les pouvoirs publics tardent à mettre en uvre une action cohérente à propos des perceptions de la France dans le monde. . La multiplication des acteurs Signe des temps, le nombre dassociations, dentreprises et dadministrations qui entendent développer une action internationale connaît une croissance exponentielle. Durant les deux septennats de François Mitterrand, son épouse sest même autorisée - sans le moindre mandat électoral - une action diplomatique fondée sur ses seules appréciations militantes. Quelque fois en contradiction avec les positions officielles, celle-ci a pris des positions parfois discutables. Après une présidence engagée sous le signe des droits de lHomme, laccueil chaleureux réservé à Fidel Castro lors des dernières semaines du second septennat nétait-il pas singulièrement insultant à légard de ses victimes ? Quoi quil en soit, les relations dintérêts privés prennent de plus en plus souvent le pas sur la mise en uvre dune diplomatie au service de lintérêt national. Le mélange des genres atteint son comble quand un très haut représentant de lEtat se voit surnommé " Monsieur 5 % " à cause des retours sur commissions quil a pris lhabitude dexiger. Si chacun tire dans une direction différente ... Paradoxalement, ladministration participe elle-même à léclatement des représentations de la France à létranger. Bernard Dorin le déplore. " La volonté de nombreux ministères de mener une politique étrangère propre paraît pernicieuse. Un pays ne peut négocier en position favorable sil prétend défendre une quinzaine dopinions sur chaque sujet. Il existe un organisme pour concevoir et mettre en uvre la politique étrangère de la France : cest le ministère des Affaires étrangères. Si dautres ministres ont un message à faire passer, ils doivent passer par le Quai dOrsay. Celui-ci, compte tenu de la politique globale de la France - quand elle en a une - le répercute sur les ambassadeurs qui font alors le nécessaire". Le manque de cohérence est souvent reproché aux politiques dimages françaises, y compris hors de ladministration. Faute de moyens et dintensité, les actions des entreprises françaises pour promouvoir à létranger la qualité de leurs produits sont jugées peu probantes (1). Les entreprises japonaises, allemandes et américaines investissent davantage dans leur politique dimage. Résultat, lefficacité de la promotion de la qualité française se trouve ravalée au quatrième rang mondial, talonnée par dautres pays européens. Faute de suivi, des actions pertinentes risquent de voir leur efficacité potentielle réduite. Par exemple, pourquoi ne pas décliner dans dautres pays la valorisation des technologies françaises initiée lors de lannée de la France au Japon, en 1998 ? . Une préoccupation tardive La multiplicité des acteurs et la difficulté dintervenir dans un domaine hautement imprévisible ne suffisent pas à expliquer le retard de la réflexion publique en matière de politique dimage. Il faut probablement rechercher dans des pesanteurs culturelles lorigine de ce singulier décalage entre lurgence dune tâche et la mise en uvre de moyens cohérents. Plusieurs tentatives auront été nécessaires pour que simpose dans ladministration française la nécessité de connaître les images de la France dans le monde. La prise de conscience interministérielle ne sest construite, en trois étapes, quà la faveur des années 1990. Ses premiers fruits ne verront le jour quau début du XXI e siècle. Le premier à tracer la voie, au début des années 1990, est le Président dIBM France, Jacques Maisonrouge. Il rédige alors un rapport en collaboration avec le ministère des Finances et le ministère de lIndustrie, mais celui-ci reste sans suite. Quelques années plus tard, quelques hauts fonctionnaires du Service dInformation du Gouvernement et du ministère des Affaires Etrangères forment un groupe de réflexion appelé " Partenaires France ". Ils produisent quelques études et font plusieurs déclarations de principe mais... sans davantage de résultat. Enfin, en 1998, un groupe de hauts fonctionnaires de ces mêmes instances et quelques intervenants extérieurs reprennent le dossier. Le propos nest pas de réinventer la roue, puisque limage de la France dans le monde est dune certaine manière le pain quotidien des diplomates en poste. Lobjectif devient dinventer de nouveaux outils pour connaître les représentations de la France à létranger. Un premier instrument, réservé à quelques mains très choisies, a été mis au point. Deuxième volet de cette réflexion, comment mieux faire apprécier la France en dehors des frontières ? Lannée 1998 a vu deux opérations pilotes, lune aux Pays-Bas, lautre en Israël. La première consistait à distribuer à des Néerlandais se rendant en France des prospectus présentant lHexagone et ses habitants sous un jour plus avenant. La seconde opération proposait du contenu rédactionnel à un journal israélien. Le choix de ce pays paraît purement conjoncturel, lié à la mutation dun des fonctionnaires de ce groupe informel. Au regard de limportance du défi à relever, il faut souhaiter quune véritable stratégie dimage soit définie et développée avec des moyens financiers et humains appropriés. Il serait, en effet, inconséquent de se limiter à un bricolage identique à celui dont souffre laudiovisuel extérieur (2). * * * Il importe déviter de se leurrer, tant à propos des images de la France dans le monde quau sujet de la possibilité den effacer les a priori négatifs sans un véritable effort de chacun. Nul plan de communication neffacera larrogance de la réputation des Français sils ne font pas leffort de sinterroger sur leurs comportements. On ne peut davantage mettre en uvre une politique dimage cohérente sans une société elle-même plus cohérente, animée par un projet collectif. Enfin, nul plan de communication ne viendra redonner une cohérence aux perceptions de la France si cette stratégie dimage ne vient sappuyer sur une politique étrangère cohérente. Encore faut-il savoir sur quels outils compter. Partie suivante> Notes : 1. Voir à ce propos le rapport de synthèse intitulé : Valorisation de limage qualité des produits et services français, SOFRES et Ministère de lIndustrie, de la Poste et des Télécommunications, janvier 1996. 2. Lire à ce sujet le rapport de Francis Balle : La politique audiovisuelle extérieure de la France, éd. La documentation Française, 1996. Copyright janvier 2001-Pierre Verluise/ www.diploweb.com |
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