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Les énergies, moteur de l’économie latino-américaine, mais à quel prix ?

Par Simon SCHMIT*, le 15 avril 2018.

Quelle place occupent les ressources naturelles dans l’économie latino-américaine ? Quelles sont-elles ? La dépendance au cours des matières premières n’est-elle pas à double tranchant ? Ce texte répond de manière argumentée à ces questions.

Ce texte constitue le deuxième chapitre de son livre "Histoire, Géographie et Géopolitique de l’Amérique latine : Un sous-continent en pleine transition politique, énergétique et commerciale. Dossiers et fiches pays", éd. Diploweb via Amazon (Kindle et livre broché).

AVEC 20% des réserves mondiales de pétrole en 2014, l’Amérique latine est aujourd’hui une mine d’or pour les investisseurs. Pétrole, gaz naturel, minerais, charbon… toute la région regorge de matières premières qui portent l’économie, parfois à bout de bras. À partir des années 2000, la Chine est venue défier les investisseurs « traditionnels » comme l’Europe et les États-Unis dans les secteurs pétroliers et miniers.

Quelle place occupent les ressources naturelles dans l’économie latino-américaine ? Quelles sont-elles ? La dépendance au cours des matières premières n’est-elle pas à double tranchant ?

L’exploitation des ressources naturelles n’est pas nouvelle. Dans un premier temps, il est nécessaire de contextualiser ces ressources dans l’histoire du sous-continent. Dans un second temps, l’étude des ressources majeures, dont le pétrole, le gaz naturel et les minerais dans l’économie latino-américaine permet de mieux en comprendre la répartition. Le bilan des politiques énergétiques des gauches sur le sous-continent et les nouveaux investisseurs internationaux occupent ensuite notre propos. Enfin, un constat sur les énergies renouvelables offre une vue d’ensemble sur les problématiques environnementales liées à l’exploitation des ressources naturelles.

Origines et développement de l’exploitation des hydrocarbures latino-américains

Les origines de l’exploitation des ressources latino-américaines remontent au XVIème siècle. Dès l’installation fixe des Conquistadors vers 1550, la machine extractiviste est mise en place. Si l’or coulait à flots dans un premier temps, cette ressource se trouve vite dilapidée, et remplacée par le cuivre ou les bois rares. La mine de Potosi, en Bolivie, est l’exemple même de l’exploitation du cuivre par les Espagnols. La main d’œuvre que représentaient alors les « indiens » déchus de leur territoire permit un rythme de production jamais atteint à cette époque. Le royaume d’Espagne, alors surendetté par les guerres de Charles Quint, payait ses dettes en cuivre et en or. Jusqu’au début du XIXème siècle, le commerce triangulaire entre l’Espagne (l’Europe), l’Afrique et le continent sud-américain est à son apogée.

Les indépendances se succèdent au long du XIXème siècle. Elles débouchent sur la guerre pour l’indépendance de Cuba (1898) au cours de laquelle s’opposent l’Espagne aux États-Unis, mettent fin au système triangulaire alimentant les caisses Espagnoles et européennes. L’exploitation du continent sud-américain change à cette période de client, et de ressources. Du cacao, café, bois rares et cuivre, l’exploitation tend vers de nouvelles ressources découvertes au début des années 1900 au Vénézuela, au Mexique ou en Équateur : le pétrole, le gaz naturel et les minerais (cuivre, fer, or, bauxite…).

Le pétrole et le gaz naturel, des ressources rentables mais vectrices d’instabilité

La nouvelle industrie américaine émergente dont Jon Davison Rockfeller est alors le leader, voit l’Amérique latine comme un réservoir annexe de ressources naturelles. Les régimes dictatoriaux des décennies 1900-1930, à l’instar de Juan Vicente Gomez au Vénézuela (1908-1915, 1922-1929, 1931-1935), sont alors des interlocuteurs de choix pour les nouvelles entreprises américaines et européennes. Ce dernier déclare la souveraineté du Vénézuela sur les ressources naturelles dans la ley de hydrocarburos de 1904 qui donne au dictateur le pouvoir d’octroyer des concessions pétrolières aux entreprises étrangères, comme à la Caribbean Petroleum (future Royal Dutch Shell).

Au long du XXème siècle le Vénézuela, le Mexique, la Colombie, le Brésil, l’Équateur et l’Argentine deviennent les producteurs de pétrole du continent.

Membre fondateur de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP) dès 1960, le Vénézuela est le premier pays au classement mondial des réserves prouvées de pétrole. Chef de file de l’extraction pétrolière latino-américaine, le pays a développé son industrie pétrolière depuis les années 1940. Sous les dictatures successives jusque 1958, le pétrole ne représente qu’une faible part dans l’économie, en comparaison aux ressources traditionnelles : cacao, café, charbon. Le pétrole du Vénézuela est dit « lourd », c’est-à-dire que sa composition est plus sablonneuse et son extraction coûte plus cher que le pétrole d’Arabie saoudite, plus « léger ». Sous la présidence de Carlos Andrés Perez (1974-1979), le pétrole est nationalisé, et en 1976 nait l’entreprise nationale Petroleos de Vénézuela SA (PDVSA). Dans les années 1980, la crise de la dette et la brusque chute des cours du pétrole de 1985 mettent à mal l’économie du pays, qui est alors si corrompue que les services de l’État sont hors service.


Ce texte constitue le deuxième chapitre du livre de Simon Schmit, "Histoire, Géographie et Géopolitique de l’Amérique latine : Un sous-continent en pleine transition politique, énergétique et commerciale. Dossiers et fiches pays", éd. Diploweb via Amazon (Kindle et livre broché).

Voici un outil efficace pour appréhender la géopolitique de l’Amérique latine dans son unité et sa diversité. Ce livre s’ouvre sur deux dossiers transversaux consacrés à des problématiques majeures : les dynamiques politiques et le rôle des énergies dans les économies du sous-continent. Deux entrées incontournables pour comprendre cette zone, mais aussi des exemples de thématiques omniprésentes aux concours qui permettront de varier les exemples.
Puis l’ouvrage offre pour chaque pays des données statistiques actualisées sous la forme d’une fiche commentée.
Tous ces éléments offrent au lecteur un gain de temps considérable… et un atout majeur pour la réussite aux épreuves des concours.

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Dans les années 1990, la conjoncture économique défavorable ne permet pas le développement escompté. L’arrivée en 1998 d’Hugo Chavez à la tête de l’État marque la fin de l’époque où les entreprises privées pouvaient extraire à leur guise : le président inscrit l’impossibilité de privatiser PDVSA dans la Constitution, et fait du pétrole la base de toute sa politique. La spectaculaire hausse des cours du pétrole entre 2000 et 2008 a permis de renflouer les caisses de l’État (environ 325 milliards de dollars de bénéfices pétroliers entre 1998 et 2008) [1] vidées par les crises successives de 1982,1991 et 1997.

Le gaz naturel ne représente en revanche qu’une petite proportion dans l’économie du Vénézuela. À titre d’exemple, le Vénézuela est le 204ème exportateur mondial de gaz naturel, dont il exporte 1,839 milliards de mètres cubes en 2014. Le potentiel est, en revanche, important : le Vénézuela possède en sous-sol plus de 5,5 trillions de mètres cubes de gaz (2016), ce qui en fait le 8ème pays au classement des réserves prouvées de gaz naturel.

Le monopole du pétrole dans l’économie ainsi que le manque d’investissement dû à la grave crise économique et sociale que traverse le pays depuis 2014 empêchent pour le moment le développement d’infrastructures nécessaires à l’exportation.

En Colombie, où l’on connaissait l’existence de réserves de pétrole par les Conquistadors, le président Rafael Reyes Prieto (1904-1909) octroie lui aussi des concessions (concession de Mares et concession Barco) dont les bénéfices devaient obligatoirement être versés à l’État, ce qui aboutit sur la création de Ecopetrol (Empresa Colombiana de Petroleos) en 1951. Malgré ces efforts, la production ne commence vraiment qu’au milieu des années 1970. Dans les années 1980, la découverte de nouveaux bassins pétroliers permet une envolée de la production pétrolière qui atteint le pic de 830 000 barils/jour en 1999. La Colombie jouit d’un pétrole léger d’excellente qualité, à l’inverse des autres pays du sous-continent. Le gaz naturel est aussi une ressource importante pour l’économie après le charbon et le pétrole. Il représente 7,8% de la production d’énergie primaire du pays en 2014.

Au Brésil, c’est par hasard que débute l’exploitation pétrolière. En 1938, l’ingénieur Manuel Inacio Bastos lit un article s’interrogeant sur l’origine de la matière noire qui sert à alimenter les lampes d’un quartier pauvre de Salvador de Bahia. La découverte de gisements de pétrole « lourd » (peu utilisable pour l’essence mais bon pour l’industrie pétrochimique) dans cette même région est le point de départ du secteur pétrolier brésilien. En 1941, la création du Conselho Nacional do Petroleo (CNP) favorise l’arrivée de technologies extractives venues d’Europe. Ce CNP qui permet d’autre part la réappropriation des ressources par l’État avant que les entreprises étrangères ne les accaparent, devient en 1951 l’entreprise nationale Petrobras, connue en 2017 pour les nombreux scandales de corruption dont elle fait l’objet. Dans les années 1960, le Brésil se tourne vers le pétrole off-shore, et prend petit à petit son indépendance quant à la production et l’exportation de pétrole. En 1997, le pays produit plus d’un million de barils par jour, et en 2000 Petrobras atteint le record du puit le plus profond en mer. Dès 2006, l’autosuffisance pétrolière fournie par les deux millions de barils produits par jour et permet au Brésil de ne pas subir les répercussions de la crise pétrolière de 2008.

Le gaz naturel joue lui aussi un rôle important dans l’économie brésilienne. 31ème mondial au classement des réserves prouvées de gaz naturel par l’entreprise British Petroleum, le pays dispose de 0,2% des réserves mondiales. Historiquement, le gaz naturel ne pèse pas beaucoup dans l’économie, jusqu’au début des années 2000. Les nouveaux gisements de pétrole dans la région de Sao Paulo ont permis la découverte de poches de gaz naturel, qui font progresser les réserves gazières du Brésil de 87% en 9 ans (2003-2012) selon l’ANP (Agencia Nacional do Petroleo). De même, la production a augmenté de 82% de 2004 à 2014. La production gazière est majoritairement destinée à la consommation brésilienne, en raison du manque d’infrastructures pour l’exportation.

En Équateur, la première exploitation pétrolière date de 1925. Exploité par l’entreprise britannique Anglo, le pétrole ne représente que 6% des exportations entre 1928 et 1971. À cette même période, de nombreuses compagnies étrangères (Shell, Standar Oil, California Oil, Tennesse, Geographysical Co.) se voient octroyer 5 millions d’hectares de concessions. Au début des années 1970, les gisements de la région Amazone au nord-est du pays sont sous contrôle de l’entreprise américaine Texaco-Gulf, tandis que les premiers gisements sont à l’abandon (les réserves y étaient maigres et sont désormais épuisées). Comme au Vénézuela ou en Colombie, le gouvernement de Velasco Ibarra (1968-1972 pour son 5ème mandat) révoque l’octroi à Texaco-Gulf des concessions pétrolières. En 1973, l’Équateur rejoint le club fermé de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP), puis le quitte en 1992, en raison de son refus de payer les cotisations annuelles et de respecter les quotas de production.

En 2007, l’Équateur rejoint à nouveau l’organisation, et développe de manière significative la production de pétrole. En 2014, le pétrole représentait selon l’Agence Internationale de l’Énergie (AIE) 82,7% de la production énergétique primaire du pays. Le gaz naturel, principalement issu de l’exploitation pétrolière (gaz associé), représentait 4,2% de la production énergétique la même année. Le secteur gazier de l’Équateur est peu développé. Jusque 2010, ce gaz était brûlé en torchères. Il sert désormais à alimenter les centrales électriques locales, et n’a pas pour l’instant vocation à être exporté.

Comme le pétrole Colombien, certains gisements au Mexique sont connus depuis l’époque des Conquistadors. Il ne servait qu’à l’éclairage ou comme isolant des coques de navires. Au tournant du XXème siècle, le Mexique prend en main l’exploitation des hydrocarbures et minerais. Les différents Codigos de Mineros inscrits entre 1884 et 1910 proclament la souveraineté de l’État sur les ressources naturelles, ce qui permet de faibles rentes et engendre un développement lent du secteur. La révolution mexicaine de 1910 ouvre la porte aux entreprises étrangères : de nombreuses concessions sont octroyées, et l’État fixe une taxe de 5% sur les bénéfices. En 1933, le gouvernement créé la première compagnie pétrolière nationale mexicaine (Petromex), puis l’ouvre aux capitaux étrangers en 1937. La réforme de PEMEX en une seule entité (1940) jette les fondations de l’entreprise d’aujourd’hui : la structure verticale dépendante de l’État permet un rapide développement de la production pétrolière. Entre 1946 et 1970, celle-ci croit de 4,5%, la production gazière de 11% et, en conséquence, l’économie connait un rapide développement (6,2% de croissance du PIB). La crise de 1976, née des politiques de décentralisation de l’industrie et de répartition des terres ainsi que de l’augmentation de l’inflation, provoque une fuite massive de capitaux. Jusqu’à la crise de la dette (1982), la découverte de nouveaux gisements de pétrole permet la relance de l’économie et une baisse de la dépendance vis-à-vis des États-Unis. La décentralisation de PEMEX au cours des vingt années qui suivirent permet une augmentation de la rente pétrolière et de la dépendance aux cours du pétrole. La rente passe de 3,7% du PIB en 1980 à 8% en 1983. Or, au cours de la même période, on enregistre de fortes baisses du prix du baril de pétrole (28.69 $/baril en 1982 à 11.86 $/baril en 1986) qui font donc chuter l’économie mexicaine.

Selon l’AIE, le pétrole représentait en 2014 51,3% de la production d’énergie primaire du pays, tandis que le gaz naturel s’établissait à 32,2%. Le Mexique est à la 32ème place au classement mondial des réserves prouvées de gaz naturel. La production de gaz, en baisse de 6,8% entre 2014 et 2015, place le Mexique au 16ème rang mondial, avec 1,5% de la production mondiale en 2015. La production couvre 64% de la consommation de gaz mexicaine. Les importations viennent majoritairement des États-Unis, du Pérou, Nigeria et Qatar, et servent à combler le manque de gaz.

La Bolivie jouit elle aussi des réserves de pétrole et de gaz, toutefois en une moindre mesure : les deux ressources sont concentrées dans un seul bassin, qui renferme 280km3 de gaz naturel contre 210 millions de barils de pétrole, selon le Oil and Gas Journal en 2015. Le gaz naturel est exporté vers les pays voisins.

L’Argentine bénéficie du gaz naturel bolivien par le premier gazoduc transfrontalier du continent, et le Brésil de 10,8 km3 selon le Rapport Statistique de British Petroleum (2016). Si le pays possède quelques réserves de pétrole, le gaz naturel a une place plus importante : il représentait 48,7% de la production d’énergie primaire en 2014 selon l’AIE, contre 38% pour le pétrole. La production de gaz naturel était en augmentation constante jusque 2006, où elle culminait à 46 km3. Le déclin a ensuite pris le pas, et la production de gaz naturel atteignait seulement 35,4 km3 en 2015 selon le BP Statistical Review of World Energy (2016).

Le Pérou, qui a depuis longtemps dépassé son pic de production pétrolier, redécouvre, au fur et à mesure des années 2000, de nouvelles réserves. Pour l’instant en petite quantité, le pétrole surgit à nouveau. Il est extrait à une moyenne de 75 000 barils par jour, un taux très faible en comparaison avec les autres pays pétroliers. Le gaz naturel, traditionnellement exploité à petite échelle, a connu une forte augmentation grâce à la découverte d’un gisement gazier dans la région de Cuzco en 2010. Ce gisement représente 48 milliards de mètres cubes de gaz, à savoir une vingtaine d’années d’exploitation et de développement pétrochimique et électrique. Le Pérou affiche depuis les années 2000 une volonté de devenir l’un des grands exportateurs de gaz du sous-continent.

Le Chili, pays majoritairement minier, n’est pas pourvu d’importantes réserves en hydrocarbures. La production de pétrole, commencée dans les années 1950 en Terre de Feu, s’établit en 2015 à 368 000 barils/jours selon le BP Statistical Review 2016, (contre 543000 bbl/j pour l’Équateur la même année). Les trois raffineries du Chili permettent une autosuffisance pour tous types d’essence, sauf le gas-oil, importé des États-Unis.

Les régions pétrolifères et gazières d’Amérique du sud montrent donc une certaine inégalité de répartition. Les pays producteurs de pétrole sont majoritaires au sein du sous-continent. Les ressources naturelles y sont en effet abondantes, et profitent aux États qui les possèdent depuis plus de cinquante ans.

Un secteur minier performant à l’avenir incertain

Le Chili est le principal pays producteur de cuivre, de rhénium (très utilisé en bijouterie), de salitre (utilisé pour la fabrication d’acides nitriques et sulfuriques), de lithium et d’iode. Mine à ciel ouvert du continent sud-américain, les retombées économiques sont conséquentes. En 2015, le secteur minier représentait 11,2% du PIB, et attirait 33,3% des investissements étrangers dédiés au pays. Le cuivre a déjà permis à de nombreuses reprises la sortie de crise rapide du Chili. La nationalisation du cuivre par Salvador Allende en 1971 permit une rentabilité maximum pour l’État. Le Chili satisfaisait en 2006 36% de la demande de cuivre mondiale et les exportations de cuivre représentent 30% des exportations chiliennes la même année, selon l’International Copper Study Group (« The World Copper Factbook 2007 » ). En 2017, malgré la lente remontée des cours des matières premières et l’instabilité politique, le Chili reste assis sur de solides bases. Le cuivre, nécessaire dans tout secteur industriel, est un produit à la demande toujours plus forte, et le Chili possède encore de nombreuses ressources en la matière.

L’économie du Vénézuela est dominée par les exportations de pétrole. Néanmoins, les minerais (fer et aluminium) font partie de l’industrie extractive du pays depuis les années 1920. L’entreprise nationale SIDOR (Siderurgia del Orinoco) supervise l’extraction et l’exportation de fer depuis sa création en 1960. Si la production augmentait jusqu’aux années 1980, elle baisse jusqu’en 1995, en raison du manque d’investissement dans de nouvelles infrastructures et de nouveaux employés formés. Cette même année, l’entreprise est privatisée pour cause de difficultés financières liées aux crises pétrolières récurrentes. C’est sous direction privée que l’entreprise SIDOR réalise les records de production. Nationalisée à nouveau en 2008 par Hugo Chavez, l’entreprise voit la production baisser à nouveau pour diverses raisons. Ainsi l’entreprise fonctionnait à 45% de sa capacité d’extraction en 2013 selon le quotidien vénézuélien El Universal (22 octobre 2013). Cela était dû à l’arrêt de l’extraction suite à des mouvements de grèves. Le Vénézuela est par ailleurs l’un des pays extrayant le plus de bauxite (nécessaire à la création de l’aluminium) au monde. L’entreprise Aluminium del Caroni S.A. (ALCASA), fondée elle aussi en 1960, supervise l’extraction de bauxite. Elle dépend elle-même du consortium nationalisé Corporacion Venezolana de Guayana (CVG), comme les entreprises Venalum et Minervem. Elle est l’une des entreprises qui produisent le plus d’aluminium au monde.

L’économie exportatrice de Colombie est dominée par les minerais : les réserves prouvées de charbon représentent 0,8% des réserves mondiales et la placent au 8ème rang mondial des producteurs de charbon. D’autre part, la Colombie possède d’importantes réserves de nickel, notamment la mine de nickel de Cerro Matoso . Le pays est le second producteur mondial de nickel, avec 52 000 tonnes produites par an. Enfin, l’or colombien est le métal le plus rentable de l’économie du pays. La nouvelle mine de La Colosa, très controversée, devrait rapporter gros à la Colombie, si le chantier commence un jour…

La gauche progressiste s’inscrit dans la continuité de la politique extractiviste libérale

« La notion d’extractivisme est un concept large qui désigne les moyens et stratégies d’exploitation industrielle de la nature, quand il s’agit d’extraire (sans retour et directement dans le milieu naturel) des ressources naturelles pas, peu, difficilement, lentement ou couteusement renouvelables. » [2]

La volonté établie de nationaliser les ressources naturelles pour un profit maximal de l’État depuis les années 1930 s’efface dans les années 1980. Les crises pétrolières précédentes (1973 et 1979) et la crise de la dette (depuis 1982) mettent à mal les économies pétrolières, ou petroleras. La conjoncture de l’endettement de l’État et des variations du cours des matières premières oblige la plupart des États à rouvrir l’investissement étranger dans les secteurs industriels. Le Vénézuela, la Colombie, le Mexique, le Brésil font partie des pays dans cette situation, et les groupes pétroliers nationaux qu’ils libéralisent pour certains deviennent rapidement les grandes entreprises pétrolières d’Amérique latine.

Qu’il s’agisse de la Révolution Bolivarienne au Vénézuela ou du Socialisme du XXIème siècle en Équateur, les changements proposés par la gauche nécessitent d’importants financements. Au Vénézuela, le pétrole représente l’unique source de financement des réformes constitutionnelles et sociales d’Hugo Chavez. Le « boom » du cours des matières premières des années 2000 a permis une augmentation exponentielle des revenus du pétrole, favorisant la redistribution. Au fil des évolutions du cours du baril, le Vénézuela a renforcé son emprise sur le pétrole, aggravant encore la dépendance au cours du baril et la vulnérabilité de son économie. On constate en effet que l’augmentation de la part du pétrole dans l’économie augmente la demande en produits importés, et favorise le risque de « maladie hollandaise ».

Sous Chavez, les revenus du pétrole glissent vers les caisses de l’État, tandis qu’ils étaient auparavant exclusivement destinés aux compagnies pétrolières. Cette politique de redistribution des richesses, peu critiquable en théorie, a néanmoins freiné l’investissement dans les infrastructures pétrolières, les conditions de travail des « pétroliers » et la politique relativement agressive envers les compagnies étrangères sous l’égide de PDVSA a stoppé net l’investissement direct étranger (IDE) dans le secteur pétrolier. En 2017, le Vénézuela est dans une situation politique chaotique et le manque d’infrastructures adaptées est chronique.

Les installations pétrolières ont pour la plupart plus de vingt ans et un entretien peu assidu. A de nombreuses reprises des tankers ou raffineries ont pris feu (l’incendie de la raffinerie d’Amuay en août 2012 est un exemple parmi tant d’autres), et les travailleurs de PDVSA se plaignent régulièrement de problèmes respiratoires dus à des fuites de « gaz associé » (issu du raffinage du pétrole brut) [3]. Les comptes de PDVSA sont dans le rouge, et en 2015 l’entreprise tentait désespérément de vendre des filiales à l’étranger comme Citgo aux États-Unis. La qualité du pétrole vénézuélien fait qu’il doit être mélangé à de l’huile spéciale pour devenir un produit de bonne qualité. Or, l’infrastructure de mélange est à l’arrêt officiellement pour cause de maintenance. Officieusement, c’est le groupe français Total qui gère ce centre, et les discordes administratives et financières sont telles que PDVSA ne peut y faire traiter son pétrole. PDVSA est donc contraint d’importer du pétrole brut, plus cher, et ô combien honteux pour un pays dont le pétrole est quasi sacralisé depuis Hugo Chavez. La révolution bolivarienne semble bien désuète dans le secteur énergétique, pourtant mur porteur de l’idéologie bolivarienne tout entière…

En Équateur, Rafael Correa s’était engagé corps et âme pour la défense de l’environnement. Son projet Yasuni ITT, qui devait éviter l’exploitation des hydrocarbures dans le Parc National Yasuni moyennant une contrepartie de 3,6 milliards de dollars de la part de la Communauté internationale avait fait le tour du monde, suscitant une vague d’émotion et d’affect envers le premier président à prendre une telle initiative. Cinq années durant, la récolte du fonds spécial mis en place par le gouvernement fit germer les espoirs des tribus amérindiennes de la région amazone et des Equatoriens, qui vivent depuis les années 1960 un véritable désastre écologique dans la région.

De nouveaux investisseurs s’intéressent aux énergies sud-américaines, profitant de la mauvaise posture des économies en question

L’annonce de l’arrêt du projet Yasuni ITT a fait des déçus parmi les Equatoriens : dès 2009, la Chine avait affirmé sa volonté d’être le partenaire exclusif de l’Équateur en matière de pétrole. En visite en Équateur le 18 novembre 2016, M. Xi Jinping s’est engagé à investir plus de dix milliards de dollars dans l’économie du pays. L’Équateur cherche, en effet, de nouveaux partenaires qui lui permettraient de développer le secteur pétrolier : le pays exporte son pétrole brut à prix relativement faible, tandis que, faute d’infrastructure, il est obligé d’importer du pétrole raffiné, plus cher, pour sa propre consommation.

Depuis quelques années déjà, la Chine est le premier investisseur en Équateur. Second partenaire commercial après les États-Unis en 2016, la Chine détient 20% de la dette équatorienne.

La dette publique atteignant des sommets (de 17,7% du PIB en 2009 à 37,39% en 2015), [4] la nécessité de renflouer les caisses de l’État a pris le dessus sur les engagements écologistes et sur la Constitution Verte de Rafael Correa lui-même.

En Bolivie, le sacrifice de la nature au profit de la rentabilité commence à faire son chemin. Engagé comme son voisin pour la protection de l’environnement, Evo Morales a lui aussi nationalisé les ressources naturelles et signé des accords commerciaux avec M. Xi Jinping. La Chine est, en effet, le premier partenaire de la Bolivie en matière d’importations de produits de consommation (automobiles, téléphones portables, etc.). En 2013 se sont vendus 1,251 milliard de dollars de produits chinois, contre 312 millions de produits boliviens achetés, principalement des minerais. La Chine investit partout dans ce pays pourtant peu au-devant de la scène économique internationale : usine de sucre, usine de batteries au lithium, ligne de chemin de fer reliant les océans Pacifique et Atlantique… La Chine est passée par une phase transitoire aux alentours de 2010 : elle n’investit plus uniquement dans les matières premières nécessaires à son économie, mais aussi dans l’industrie.

Entre 2005 et 2013, la Chine a ainsi prêté 102 milliards de dollars aux pays de la région sud-américaine. Au Pérou, la Chine a acquis les mines de cuivre de Las Bambas, tandis qu’elle est devenue le premier partenaire commercial du Brésil. Même au Vénézuela, la Chine comptait investir 28 milliards de dollars dans le Bassin de l’Orénoque. En Argentine, la China National Offshore Oil Corporation est devenue dès 2010 la deuxième entreprise pétrolière du pays après le groupe nationalisé Yacimientos Petroliferos Fiscales (YPF).

La Chine a par conséquent multiplié par 24 ses investissements vers l’Amérique latine entre 2000 et 2011. Si la majeure partie de ces IDE étaient dirigés vers les secteurs bancaires des paradis fiscaux caribéens en 2014, les secteurs des énergies, de l’industrie et des services constatent eux aussi un flux d’IDE chinois fort. Ainsi la Chine cherche à renforcer son poids dans la région, qui devient peu à peu une région stratégique par son potentiel énergétique, industriel et en matière de main d’œuvre. L’établissement des relations diplomatiques avec le Panama le 13 juin 2017 relève de la stratégie globale de la Chine. Toutefois, la République Populaire de Chine semble regarder, comme à son habitude, bien plus loin que le simple accomplissement panaméen. L’intérêt porté sur le sous-continent latino-américain tout entier transparait non seulement par les investissements et les relations commerciales bilatérales avec une majeure partie des États latino-américains, mais aussi par le « soft power à la chinoise », caractérisé par une pluralité de domaines d’investissements.

Ainsi, l’exposition « Chine Amérique latine » (CLAC Expo), ouverte au public le 11 novembre 2017 à Zhuhai, en Chine, permet d’affirmer la volonté chinoise de séduire les dirigeants du sous-continent, et de réitérer les relations que la chine veut entretenir sur le plan culturel. Cette exposition, où étaient présentes 523 sociétés et organisations de 24 pays d’Amérique latine et de 33 pays non latino-américains, a été l’occasion pour la Chine d’inaugurer le Parc de Hengqin, qui sera dédié à la coopération économique et commerciale avec l’Amérique latine et les Caraïbes. Parmi les contrats signés, de nombreux projets de coopération en matière d’imprimerie, de logistique, de pétrochimie ont été formulés, pour une somme totale d’environ 490 millions de dollars américains.

La Chine n’est pas la seule intéressée : l’Iran est, en partie en raison du containment des États-Unis et de l’ONU, un partenaire de choix en Amérique latine. L’Institut de recherche Latin Business Chronicle estime qu’entre 2007 et 2008 la valeur du commerce avec l’Amérique latine a triplé, se chiffrant à 2,9 milliards de dollars. [5] Nombreux sont les présidents à avoir été reçus à Téhéran : Hugo Chavez, Daniel Ortega, Rafael Correa, Lula Da Silva, Evo Morales… Chacun des États s’assurant sans doute du soutien politique et diplomatique de l’Iran.

Les idéaux bolivariens et Iraniens se complètent : l’anti-impérialisme américain facilite la discussion. Néanmoins, les négociations entre l’Iran et Barack Obama qui avaient abouti sur la fin conventionnelle de l’embargo sur la République islamique d’Iran ont changé la donne. Le Vénézuela est un partenaire de choix pour Téhéran : l’Iran y a multiplié les sites de production (bicyclettes, tracteurs, automobiles, ciment…), tandis que le Vénézuela souffre d’un manque de savoir-faire technologique que comble son partenaire dans les secteurs agroalimentaire et pétrochimique. En 2010, Caracas et Téhéran alliaient leurs efforts au sein de l’OPEP pour maintenir les prix du baril à la hausse, et la ligne aérienne directe Caracas-Téhéran symbolise depuis le partenariat entre les deux puissants.

À partir du Vénézuela, l’Iran développe des relations commerciales avec l’Équateur qui devient en 2008 le premier marché pour les produits iraniens en Amérique latine, selon Nikolas Kozloff [6], et le troisième partenaire iranien dans la région après le Brésil et l’Argentine. En Bolivie, au Nicaragua et dans d’autres pays encore, l’Iran ne vend pas seulement des produits : Téhéran affirme vouloir investir dans l’hydroélectrique centraméricain, notamment au Nicaragua de M. Ortega, et dans le secteur gazier de la Bolivie, qui manque cruellement de main d’œuvre formée et du savoir-faire indispensable. La fin de l’embargo permet une expansion plus rapide des branches commerciales. L’arrivée au pouvoir de M. Trump a elle aussi changé la situation : l’escalade des tensions entre l’Iran et les États-Unis depuis janvier 2017 fait planer la menace de nouvelles restrictions sur l’économie Iranienne.

Les énergies renouvelables, une nouvelle mine d’or ?

Dans tous les pays producteurs de pétrole, de cuivre ou de gaz naturel, les dégâts environnementaux sont immenses. En Équateur, la forêt amazonienne se noie dans les restes des gisements pétroliers des entreprises américaines Texaco-Gulf et Chevron. Au Mexique, la guerre pour le pétrole et l’huile fait des ravages. Les cartels diversifient leurs secteurs d’activité, et détournent au nez de l’État des quantités astronomiques de pétrole. Parfois, l’opération tourne au drame et des villes entières prennent feu. Selon l’hebdomadaire mexicain Emeequis, le cartel des Zetas aurait détourné l’équivalent de 165 millions d’euros de pétrole entre 2007 et 2011. Au Brésil, la rupture du barrage minier de Fundao le 5 novembre 2015 a pollué les sols de toute une région avec des produits hautement toxiques (utilisés dans le traitement et l’extraction des minerais) pour une cinquantaine d’années au moins et déplacé des milliers de personnes. Au Pérou, la rupture d’un oléoduc dans la région de Trujillo en 2015 a de nouveau abîmé les sols et détruit les cultures agricoles. Tous ces évènements témoignent aisément de l’ampleur des conséquences de l’économie des matières premières, d’où la nécessité d’utiliser des énergies renouvelables.

Tandis que le marché des énergies renouvelables baissait de 11% à l’échelle du globe, les investissements dans les énergies « propres » bondissent de 127% en 2012. La biomasse regroupe à elle seule 822 millions de dollars, les biocarburants 540 millions et la géothermie 77 millions de dollars en 2013. L’électricité d’origine éolienne qui avait progressé entre 2002 et 2012 de 26% en moyenne dans le monde, progresse de 51% en Amérique du Sud et 42% en Amérique centrale au cours de la même période. [7] Pour l’année 2014, les énergies solaires ont progressé de 370% en moyenne sur le sous-continent américain.

Les énergies renouvelables sont réparties inégalement en Amérique latine. Le Costa Rica, bon élève en la matière, est en passe de subvenir à 100% de sa consommation d’électricité grâce aux énergies vertes. Derrière lui, l’Uruguay et ses nombreux barrages hydroélectriques fait office de deuxième au classement. Ailleurs, différents projets ambitieux sont en cours : dans le désert d’Atacama au Chili, EDF a construit un véritable champ de panneaux solaires à la demande du gouvernement Bachelet. En l’espace de trois ans (2012-2015), le solaire constituait 4% du mix énergétique chilien et ne cesse encore de croître. Cette électricité verte devrait être exportable vers le Pérou et l’Argentine et, selon les dires du ministre de l’énergie chilien Andrés Rebolledo, de s’imposer comme « capitale solaire du continent sud-américain ».

Au Brésil, depuis une trentaine d’années, l’éco carburant à base de canne à sucre assure 13% des besoins en essence du Brésil. Sous la présidence de Lula Da Silva, la volonté d’être indépendant des monarchies pétrolières a été marquée par les mesures pour favoriser la consommation d’éco-carburant plutôt que d’essence classique. Malgré une volonté avant tout économique, le Brésil est lui aussi engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique en favorisant l’électricité de source éolienne, comme le Mexique qui petit à petit installe des champs d’éoliennes dans les régions les plus difficiles d’accès.

Les « mauvais élèves » des énergies renouvelables restent les pays à l’économie exclusivement pétrolière. Contrairement à l’Argentine, l’Équateur, le Pérou et la Bolivie, le Vénézuela est loin de se convertir au solaire ou à l’éolien. Dans la configuration économique vénézuélienne, la rente pétrolière est telle que l’on ne peut se passer de ses retombées économiques. La forte dépendance au cours du baril accrue par le développement hégémonique du secteur pétrolier, empêche pour le moment toute transition énergétique rapide.

Les énergies renouvelables sont donc globalement en net progrès en Amérique latine. L’inégalité de répartition des réserves en matières premières permet de comprendre avec une approche différente la problématique des ressources naturelles au Sud de la frontière mexicaine. Si les populations latino-américaines semblent toutes s’accorder sur le fait qu’il faille un minimum défendre l’environnement, les structures économiques de chaque pays empêchent un mouvement régional vers le renouvelable.

Chacun opère sa transition énergétique de son côté, et les investisseurs étrangers, dont la Chine émergente, s’en donnent à cœur joie dans chaque cas de figure. Le continent tout entier s’inscrit encore une fois dans la lignée des traditions coloniales : les ressources naturelles sont au cœur d’une économie régionale déstabilisée par la corruption, les fluctuations des marchés et les mouvements sociaux.

Exploitées depuis des siècles, les ressources naturelles latino-américaines sont donc effectivement à double tranchant. Elles attisent les convoitises, d’abord des Espagnols, puis des États-Unis, et enfin des États latino-américains. Les concessions aux multinationales sont nationalisées dès le début du XXème siècle, puis exploitées de manière irrégulière jusque dans les années 1950. Dès lors, l’extraction des ressources prend une dimension industrielle. Jusqu’à l’aube des années 1990, l’économie exportatrice de l’Amérique latine est échange majoritairement avec ses voisins américains.

Si les retombées économiques de l’extraction des ressources ont permis le financement des politiques sociales de la gauche chaviste ou « du XXIème siècle », elles ont aussi engendré des conflits sociaux, la destruction de centaines de milliers d’hectares et la contamination des sols, comme au Brésil ou en Équateur. La dépendance accrue vis-à-vis du cours des matières premières vulnérabilise par conséquent toute économie basée sur les ressources naturelles, ce qui représente la moitié des économies latino-américaines.

Les investisseurs internationaux sont en 2017 la Chine, l’Iran et l’Union européenne. La Chine, qui commerce avec l’intégralité du continent, compte remplacer peu à peu l’hégémonie américaine. L’arrivée de ces nouveaux investisseurs implique une relance des secteurs minier, pétrolier et gazier. La présence des énergies renouvelables n’est pas négligeable, mais ne représente encore qu’une faible part dans l’énergie latino-américaine. Les énergies fossiles sont encore bien ancrées dans l’économie du sous-continent. Des impulsions sont données au secteur renouvelable, sans pour l’instant créer une véritable transition écologique.

Copyright Novembre 2017-Mis à jour fin février 2018-Schmit/Diploweb.com


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. L’essor des "pétroles et gaz de schistes" américains a-t-il bouleversé les rapports de force entre les principaux producteurs de pétrole ?

. Pourquoi les gazoducs russes sont-ils au coeur de la géopolitique russe ?

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Bernadette Mérenne-Schoumaker a notamment publié : Atlas mondial des matières premières. Des besoins croissants, des ressources limitées, éd. Autrement ; et Énergies et minerais. Des ressources sous tension, éd. La Documentation française.

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Simon Schmit, diplômé en Géopolitique et Relations internationales de l’ICP, spécialisé dans les enjeux socio-environnementaux, économiques et politiques en Amérique latine. Auteur de "Histoire, Géographie et Géopolitique de l’Amérique latine : Un sous-continent en pleine transition politique, énergétique et commerciale. Dossiers et fiches pays", éd. Diploweb via Amazon (Kindle et livre broché).

[1Banco Central de Vénézuela [en ligne], « exportaciones e importaciones de bienes y servicios según sectores”, Caracas, 2010, consulté le 10 mai 2017.

[2Bednik Anna, Extractivisme et exploitation industrielle de la nature : logiques, conséquences, résistances, Le Passager Clandestin, Paris, 2016.

[3Meynial, Claire, « À la poursuite du trésor de Chavez », Le Point, semaine du 23 mai 2013, pages 64-66.

[4Organisation de Coopération et de Développement Économiques (OCDE), « World Economic Outlook 2016 », 2016.

[5Latin Business Chronicle, [en ligne] « Latin America : Iran trade triples », 2 décembre 2009. Consulté le 24 mai 2017.

[6Le Monde Diplomatique, décembre 2010, pp. 16-17

[7Électricité de France (EDF) [en ligne], « Transitions énergétiques en Amérique Latine : des réalités contrastées », 22 avril 2015.


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Citation / Quotation

Auteur / Author : Simon SCHMIT

Date de publication / Date of publication : 15 avril 2018

Titre de l'article / Article title : Les énergies, moteur de l’économie latino-américaine, mais à quel prix ?

Chapeau / Header : 

Quelle place occupent les ressources naturelles dans l’économie latino-américaine ? Quelles sont-elles ? La dépendance au cours des matières premières n’est-elle pas à double tranchant ? Ce texte répond de manière argumentée à ces questions.

Ce texte constitue le deuxième chapitre de son livre "Histoire, Géographie et Géopolitique de l’Amérique latine : Un sous-continent en pleine transition politique, énergétique et commerciale. Dossiers et fiches pays", éd. Diploweb via Amazon (Kindle et livre broché).

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