Expert en géopolitique Ukraine, Russie, Chine, ex-URSS, anciennes et nouvelles Routes de la Soie. Fonctionnaire d’administration centrale de 1978 à fin 2019. De 2013 à 2019, Chargé de mission Chine, Russie, « nouvelles routes de la Soie » à la Mission stratégique et des études économiques de la DG ENTREPRISES (DGE / Ministère de l’Économie et des Finances).
Comment comprendre les spécificités et les dynamiques entre les jeux de puissance de la Chine et de la Russie ? Quels pourraient être les effets de ces synergies sur une Union européenne tardive à la découverte des enjeux de puissance ? Comment réduire les risques ? Christian Vicenty développe une réflexion originale par sa forme mais appuyée sur des références nombreuses et une solide culture géopolitique. Une lecture féconde.
EN CES TEMPS de fragmentation et de découplage, le dépit amoureux du « je t’aime, moi non plus » [1] semble s’appliquer aussi en géopolitique. Les relations complexes entre Chine et Russie s’y prêtent bien, de même que celles de ces deux pays avec d’autres Etats-continents (Etats-Unis, Inde, Union européenne, Canada, Australie …). Ce qui aboutit à faire penser que l’ « équation » Chine = Russie / URSS fréquemment présente dans les éditoriaux est au moins partiellement erronée (I), en dépit des apparences [2] et ce jusqu’à nouvel ordre. Au contraire, une tendance se dégage vers une vassalisation rampante de la Russie par la Chine (II). Cette hypothèse mériterait d’être prise davantage en considération. Voici pourquoi.
1. Un raisonnement [3] ondulatoire (et non pas linéaire, selon les habitudes occidentales) permet de comprendre que les relations actuelles « d’amitié sans limites » entre la Chine et la Russie ne sont vraisemblablement qu’un moment éphémère, comme fut celui de la période relationnelle entre Staline, Mao Dzedong, voire en partie Khrouchtchev, entre 1949 et 1960.
2. Ce raisonnement pourrait être partiellement mais gravement démenti dans l’immédiat :
* s’il devait s’avérer que la Chine transfère massivement des armes létales et produits duaux de haute technologie à la Russie dans le cadre du conflit en cours en Ukraine [4],
* et si, « en retour », la Russie en venait à aider militairement la Chine en cas de conflit généralisé en Indo-Pacifique [5], concernant Taïwan et autres détroits où passent plus de 50% du commerce mondial ;
* s’il s’avérait également que les services spéciaux chinois devaient réellement et définitivement se « rus-soviétiser », sachant cependant que les pratiques spéciales vécues au quotidien ne sont pas aussi similaires qu’il n’y paraît [6] … ;
* s’il s’était réellement avéré que le pouvoir central chinois assume, voire revendique, encore davantage que d’habitude (même au prix de contradictions idéologiques et diplomatiques) [7], les propos outranciers et récurrents de ses loups guerriers en service commandé à l’étranger [8],
* voire si, dans un hypothétique « après-poutinisme » « maîtrisé » par les forces idéologiques de sécurité (FSB, GRU, « alliés » de circonstance …), le régime russe devait régresser en communisme soviétique nostalgique, faussement inspiré de celui actuel de la Chine (sans en avoir pour autant les moyens et les technologies). Ce qui ne serait pas forcément consensuel pour cette dernière qui, en dépit des propos diplomatiques outrancièrement récurrents (cf. supra), n’a pas forcément besoin de faire école … ; considérant, en effet, qu’elle est désormais seule dépositaire du communisme le plus pur [9], conceptuellement avancé et moderne en pratique, la matrice soviétique initiale ayant été officiellement dissoute, un 25 décembre 1991, malencontreusement, d’un point de vue idéologique officiel chinois [10] …
3. Or, en dépit des doutes idéologiques occidentaux [11] et sauf orientation géostratégique contraire non confirmée à ce stade, la Chine n’a normalement pas intérêt à risquer (ouvertement ou non) une dégradation préjudiciable de son commerce international et de ses projets mondiaux [12] pour venir aider une Russie militairement et géopolitiquement perdante en Ukraine, quoi qu’il arrive, dont les régime, armée et société sont à bout de souffle et discrédités par une corruption généralisée et une décadence accélérée, n’excluant pas à terme un risque d’implosion politique et/ou territoriale [13].
4. D’aucuns pensent que la Chine n’aurait pas idéologiquement besoin d’une Russie défaite en tant que « partenaire amical sans limites » [14], surtout en ayant pour cible commune les Etats-Unis et le monde occidental, jusqu’au niveau des tentatives en cours de recomposition de la structuration internationale en vigueur depuis 1945 et de dé-dollarisation des échanges commerciaux et financiers [15] …
* Cependant, une perte de face est confusément ressentie par le fait que la Russie militairement (et géopolitiquement) perdante en Ukraine a surpris et déçu fortement les élites et états-majors chinois [16], au point de les faire réfléchir et contre-agir …, selon des extraits issus du lien La Chine tire les leçons des pertes de la Russie en Ukraine et de ses gains, Japan Times (2 avril 2023) :
« (…) Les forces russes ont été confrontées à des pénuries d’armes et de munitions et à des défaillances en matière de renseignement, ce qui a entraîné des blocages d’avancées et de lourdes pertes humaines. Certains analystes chinois ont été francs dans leur point de vue sur la façon dont la Russie a sombré. « Les lacunes qui ont été exposées dans les logistiques et fournitures de l’armée russe devraient être une priorité pour nous », a déclaré un article dans un magazine publié par l’Agence chinoise pour le développement de la technologie militaire. Cet article a mentionné que la Chine devait se préparer à des défis similaires « lorsque nous envisageons les futures traversées maritimes, la saisie d’îles » et d’autres opérations dangereuses - une référence implicite à la prise de Taiwan. (…)
« Certains experts chinois ont déclaré que les difficultés russes à rassembler suffisamment de troupes d’infanterie suggèrent que la Chine doit maintenir ses forces terrestres fortes et importantes, même si elle élargit les forces maritimes et aériennes. « L’expérience russe montre qu’« une grande puissance doit maintenir des forces terrestres à échelle raisonnable, sinon elle perdra son avantage sur le champ de bataille », selon Wu Dahui, ancien chercheur militaire à présent à l’Université Tsinghua de Pékin. (…)
« Les échecs russes à fournir à ses forces des renseignements rapides et fiables sur les mouvements ukrainiens ont également incité les analystes chinois à exhorter les forces militaires chinoises à apprendre à mieux utiliser les drones, les communications et les satellites au combat. (…)
« La Russie n’a pas été en mesure d’intensifier différentes opérations, en partie à cause du manque de coordination et de partage du renseignement », selon Bonny Lin, Directeur du China Power Project au Center for Strategic and International Studies (CSIS à Washington). « La Chine peut maintenant essayer de s’engager dans des exercices d’une complexité beaucoup plus grande. » (…)
Les analystes militaires chinois ont aussi blâmé l’incapacité des forces russes à couper Starlink pour atténuer ses problèmes sur le champ de bataille. Les satellites Starlink sont moins chers à lancer et à exploiter que les satellites traditionnels. Inspiré par l’Ukraine, Taïwan a également commencé à étudier la technologie. « Face à la menace de Starlink », selon une étude de chercheurs chinois sur les fusées et l’armée, « nous devons développer et construire nos propres satellites en orbite basse » (…).
* D’autres chercheurs universitaires chinois, manifestent également et ouvertement un scepticisme, au moins en partie, sur la nature des relations de leur pays avec la Russie (et les Etats-Unis) [17] :
"(…) Selon des universitaires en Chine, la guerre en Ukraine viole les intérêts géopolitiques, diplomatiques et économiques de la Chine. Il a provoqué l’inflation et l’insécurité alimentaire, endommagé la « Belt and Road Initiative » (par exemple, les liaisons ferroviaires transcontinentales vers l’Europe) et sapé la mondialisation. Alors que la Chine voit des opportunités d’investissement en Russie (cf. infra en point II), les experts craignent que les intérêts d’investissement de la Chine en Europe ne soient sérieusement lésés. Le commerce sino-russe est en croissance, mais il est respectivement 3,5 et 4,5 fois moins important que le commerce sino-américain et sino-européen, avec lesquels la Chine bénéficie d’énorme excédents commerciaux [18].
Plus important encore, les universitaires chinois considèrent l’ ONU comme déjà affaiblie, tandis que la Russie va à l’encontre de l’approche de la Chine consistant à ajuster le système international de l’intérieur et à façonner une opinion publique mondiale favorable. Au lieu de cela, de plus en plus de pays cherchent à adhérer à des blocs militaires (alors que l’OTAN s’élargit à nouveau), l’unité transatlantique se développe, y compris par rapport à la Chine, l’Europe se réarme et gagne en indépendance énergétique vis-à-vis de la Russie. Pendant ce temps, les relations de la Chine avec l’Europe souffrent, alors que c’est « la dernière chose que veut la Chine », compte tenu de l’affrontement féroce avec les États-Unis. (...)"
"Dans le même temps, les analystes chinois soulignent que Pékin a déjà beaucoup fait pour Moscou et devrait se concentrer sur ses propres intérêts. La Russie ne devrait pas s’attendre à plus que de maintenir la tendance à l’élargissement progressif des liens, compte tenu également de la pression internationale et des risques pour la Chine. (...)"
"Les universitaires chinois soulignent le soutien de la Chine à l’intégrité territoriale de l’Ukraine, appellent leur gouvernement à s’opposer clairement à l’ utilisation russe des armes nucléaires et espèrent que la Russie pourra démontrer « la responsabilité d’un grand pays » pour trouver un chemin vers la paix. Sur la médiation, les experts chinois affirment que la Chine ne peut pas changer la position dure de la Russie, que le moment des pourparlers ne pourrait venir qu’après de nouvelles victoires ukrainiennes ou même un changement de la situation intérieure en Russie, et que la Chine devrait idéalement coopérer avec l’UE sur de tels efforts (ou plutôt soutenir un dialogue bilatéral entre l’UE et la Russie )." (...)
Il convient donc de noter que si Xi Jinping augmentait considérablement son soutien à l’invasion russe et autorisait des livraisons substantielles de systèmes d’armes ou de munitions, il rejetterait complètement la sagesse de ses savants traditionnels ." (...)
"En conséquence, il semble peu probable que le gouvernement chinois et les entreprises de défense chinoises augmentent considérablement la qualité et la quantité de leurs approvisionnements pour satisfaire les besoins de guerre de la Russie en 2023 . De telles livraisons prolongeraient probablement la guerre et l’intensifieraient, en motivant l’Occident à fournir des ressources plus destructrices. et des armes à longue portée à l’Ukraine en réponse. Ce type de soutien de la Chine n’est pas non plus nécessaire pour aider Poutine à conserver le pouvoir en Russie et à maintenir le partenariat stratégique entre la Chine et la Russie. " (...)
"Au lieu de cela, la partie chinoise poursuivra probablement sa politique de 2022 consistant à remplir les contrats préexistants sur la technologie de défense et les composants d’armement, et à utiliser l’opportunité du marché pour exporter davantage de biens à double usage. Quelques nouveaux accords dans ces domaines pourraient suivre, mais les entités chinoises essaieront toujours de gérer les risques économiques en raison de la menace de sanctions secondaires occidentales. Doubler le soutien à une invasion russe avec des inconvénients économiques et géopolitiques n’est pas conforme aux recommandations politiques des experts traditionnels chinois, et ne serait en effet guère dans l’intérêt national de la Chine . Cette dernière pourrait être plus disposée à accepter un partenaire affaibli avec la Russie, un partenaire qui en dépend fortement, et qui peut être utilisé comme un outil contre les Etats-Unis."
5. Tout cela signifie que la Chine peut continuer à obtenir ce qu’elle souhaite et espère des espaces russes, de façon plus aisée et à moindre risque qu’un soutien militaire sanctionnable, par simple usure territoriale et organique (cf. point II).
En conséquence, rien ne prouve qu’en cas de changement politique majeur au sommet du pouvoir suprême à Moscou suite à une défaite militaire russe en Ukraine, la qualité de ces relations bilatérale pourrait être longtemps maintenue, tout comme elle s’est détériorée de 1960 jusqu’au milieu des années 1990, au point que Chine et URSS étaient entrées en conflit territorial ouvert en 1969 le long du fleuve Amour [19], puis que la Chine, elle aussi, comme les Etats-Unis et d’autres pays occidentaux, avaient armé les Moujahidines contre l’URSS, durant la guerre d’Afghanistan (1979-1989) [20].
6. Par ailleurs, ces relations partenariales actuelles relèvent du monde des apparences [21] dans la mesure où les pratiques idéologiques en vigueur ne se situent pas sur un même niveau d’élan dynamique :
* tandis que le communisme aux caractéristiques chinoises, ainsi revendiqué « pur, ascétique, altruiste » (cf. supra) symbolise en fait un vecteur impitoyable de discipline collective unitaire [22] (et non pas forcément un but en soi, en dépit de la nuisance des loups guerriers et divers orthodoxes idéologiques chinois …) [23] en vue de ramener la Chine au statut de (nouvelle) puissance mondiale (moderne [24], voire d’avant-garde technologique) qui était le sien (avec l’Inde) jusque vers 1820 [25] ;
* l’ultra-conservatisme poutinien, d’essence nationale-soviétique et néo-impérialiste, arrête le temps, voire provoque son recul (tendance flagrante depuis 2012, au début du troisième mandat de Vladimir Poutine) comme les dictatures les plus réactionnaires (Espagne franquiste [1939 à 1950], Portugal salazariste [1932 à 1975] …) [26] et pratique les séparatisme-irrédentisme-terrorisme territoriaux, donc aux antipodes des éléments doctrinaires officiels chinois. [27]
* Soit un ultra-conservatisme russe qui a pour effet d’engendrer un retard socio-économique et technologique croissant [28], menaçant les finances publiques du pays [29] dont l’état est aggravé par les sanctions occidentales en vigueur depuis 2014 (encore amplifiées depuis 2022, même si elles sont contournées) [30]. L’ensemble cumulé produit géopolitiquement l’inverse de l’effet initialement recherché : l’affaiblissement généralisé de la Russie, voire l’implosion non exclue de son système [31] et, quoi qu’il puisse arriver, la vassalisation rampante de ses territoires par rapport aux ambitions géopolitiques et géo-économiques d’autres Etats-continents (en forme de romance toxique …), dont la Chine en particulier [32].
1. Une possible excroissance d’orbite chinoise inédite au sein du continent eurasiatique
En apparence encore, cette vassalisation rampante pourrait constituer un moindre mal au regard d’une implosion du régime russe et/ou de ses territoires (comme de l’URSS en 1991).
Cependant, un tel processus géopolitique et géo-économique, déjà en cours (cf. ci-après) créerait une excroissance d’orbite chinoise inédite au sein du continent eurasiatique, faisant de la Chine un proche et direct voisin territorial de l’UE ...
A terme, le « monde russe » (« Eurasia ») tel que décrit dans le roman « 1984 » de George Orwell (publié en 1949) se trouverait alors « remplacé » de fait par une discrète mais réelle supervision empirique territoriale chinoise, pas nécessairement institutionnalisée [33], mais dépassant ainsi largement la revanche historique sur les traités inégaux (1841 et les suivants), toujours présente dans les esprits chinois … [34] :
Cela donne sans doute une signification subliminale au « long chemin devant être nécessairement parcouru ensemble » [35] et au « partenariat amical sans limites mentionné par la Chine à la Russie …
2. Sans limite d’usure territoriale et organique également , que l’on peut entendre à travers un jeu de mots reflétant à la fois [36] :
* la ponction des ressources naturelles et humaines russes par tous les moyens possibles (oléoducs, gazoducs, concessions d’extractions, captation et débauchage des cerveaux et technologies …) [37]
* et à des conditions de coûts et de tarifs préférentiels pour les intérêts géo-économiques chinois.
* Le phénomène a d’ailleurs été pensé par les Russes eux-mêmes à horizon … 2020, à travers un film d’anticipation technologique, « La cible », conçu dès 2005 et sorti sur les écrans russes en 2011 [38].
3.La dépendance énergétique russe à l’égard de la Chine
Au niveau énergétique, cette usure territoriale et organique se traduit par un contrat de 30 ans entre l’entreprise publique russe GAZPROM et l’entreprise publique chinoise CNPC, la Russie s’étant engagée en 2014 (après l’annexion russe de la Crimée) à fournir à la hâte 38 milliards de mètres cubes de gaz par an. Le gazoduc atteint progressivement sa capacité prévue de livraisons : près de 10,4 milliards de mètres cubes en 2021, 15,5 milliards en 2022, 22 milliards prévisibles en 2023. Les termes du contrat sont tenus secrets par les autorités russes ; cependant, le prix du gaz pour la Chine est plusieurs fois inférieur aux cotations du marché et aux prix contractuels pour l’Europe. En octobre 2022, GAZPROM vendait du gaz vers la Chine à environ 290 dollars par millier de mètres cubes, selon une estimation à partir des données des douanes chinoises, soit trois fois moins que ce que payaient les clients européens aux termes des contrats (environ 1 000 dollars par millier de mètres cubes à la fin décembre 2022). Ainsi, la remise pour la Chine par rapport à l’Europe est d’environ 70 %. Au premier trimestre 2021, le prix du gaz pour la Chine était tombé en dessous de 120 dollars par millier de mètres cubes. Même en Biélorussie, le gaz russe a été vendu à un prix plus élevé : 128,5 dollars. Durant cette même période, le Tadjikistan a vendu du gaz à la Chine pour 187 dollars, au Kazakhstan pour 162 dollars et à l’Ouzbékistan pour 151 dollars [39].
4. La dépendance financière russe à l’égard de la Chine
* Durant la période 2012 à 2021, au niveau des projets chinois « Belt and Road Initiative » , l’Indonésie est devenue la première destination BRI / OBOR en termes de nombre de projets, accueillant 108 projets. La Russie vient en deuxième position avec 86 projets, tandis que le Pakistan et le Vietnam partagent la troisième place avec 79 projets chacun. Cependant, en valeur, la Russie est en tête du classement avec des projets d’une valeur de 221,07 milliards de dollars.
* Les prêts chinois cumulés à la Russie depuis 2000 dépassent 125 milliards de dollars (dont 67 milliards de dollars pour la seule période 2007-2015) et ont principalement financé des entreprises d’Etat russes dans le secteur de l’énergie [40]. Le total des engagements de prêts chinois à l’Ukraine est estimé à 7 milliards de dollars et a largement soutenu des projets dans les domaines de l’agriculture et des infrastructures. En outre, les banques chinoises ont également une exposition considérable à la Biélorussie, avec environ 8 milliards de dollars de prêts cumulés depuis 2000. Ensemble, les trois pays représentent près de 20% des prêts à l’étranger de la Chine au cours des deux dernières décennies (hors ou internes aux projets « Belt and Road Initiative ») [41].
* En mars 2022, la Banque centrale russe (BCR) et le Fonds souverain russe de la Prospérité [42] détiennent environ 140 milliards de dollars d’obligations chinoises, dont 80 milliards de dollars de dette en yuans par la Banque centrale de Russie et 60 milliards de dollars par le Fonds souverain russe. Les 140 milliards de dollars d’obligations chinoises de la Russie représentent près d’un quart de toutes les participations étrangères sur le marché obligataire intérieur chinois.
* La Russie a acheté pour 41,9 milliards de roubles de monnaie chinoise en mars 2023, soit plus du triple des 11,6 milliards de roubles achetés en février 2023. Sur les marchés des changes russes, les échanges rouble-yuan représentaient 39% des volumes totaux, soit plus que la part du volume rouble-dollar à 34% des mêmes volumes totaux, sachant que le volume des échanges du yuan en Russie avait dépassé le dollar pour la première fois en février 2023 (la Chine ayant accepté de payer en roubles et en yuans ses importations énergétiques de Russie depuis septembre 2022). Au-delà de la baisse de la présence du dollar américain dans l’économie russe, le signal définitif d’un régime dé-dollarisé n’est pas encore patent, car le yuan chinois reste sous contrôle strict. Malgré tout, un des principaux canaux de vassalisation de la Russie par la Chine est le yuan chinois, maintenant perçu par les Russes comme une monnaie de réserve beaucoup plus sûre à conserver que d’autres devises … [43]
* Les investissements chinois en Russie entre 2005 et 2021 révèle que les entreprises d’Etat chinoises ont investi 95 milliards de dollars dans les infrastructures énergétiques russes tout en investissant également 48 milliards de dollars dans l’acquisition de participations dans des sociétés pétrolières et gazières d’Etat russes.
Alors que les grandes banques chinoises ou ayant la Chine comme partenaire se conforment aux sanctions occidentales [44], la Russie a raté des investissements étrangers potentiels d’une valeur de 471 milliards de dollars. Pour contourner les sanctions occidentales, certaines banques chinoises ont facilité l’aide à la Russie par le biais de la CHINA DEVELOPMENT BANK (CDB), du Silk Road Fund (SRF) et d’entreprises publiques chinoises, toutes a priori moins connectées à l’économie mondiale, donc aptes à entreprendre des investissements plus risqués. L’aide financière de SRF au groupe public gazier russe NOVATEK en décembre 2015 et l’achat ultérieur de 10 % des parts du projet Yamal LNG en sont un bon exemple. En avril 2016, la CDB a accordé un prêt de 10 milliards de dollars pour le même projet. Le groupe public chinois pétrolier SINOPEC a acquitté 15 milliards de dollars US en prépaiement pour les importations de gaz afin de stabiliser la situation financière du groupe public pétrolier russe ROSNEFT. SINOPEC et CHEMCHINA ont également acheté des participations majoritaires dans ROSNEFT après la privatisation partielle de cette dernière en 2014 [45].
5.Le risque chinois au niveau idéologique
En dépit des nombreux doutes occidentaux, la possibilité qu’une dictature, de surcroît communiste, puisse parvenir à un haut degré d’efficacité moderniste, voire futuriste, et devenir une voisine directement proche de l’UE, en particulier à travers la Russie … :
* constituerait une singularité idéologique et économico-sociale en soit, là où toutes les autres dictatures de toutes couleurs ont échoué jusqu’à présent, à part quelques cas particuliers de despotismes plus ou moins éclairés, comme le Chili post-Pinochet, la Corée du Sud post-militaire [46], l’Afrique du Sud post-apartheid [47]…,
* tout en renvoyant aux origines théoriques et « cosmistes » de l’idéal communiste, pouvant s’apparenter non seulement à une société sans classe mais aller jusqu’à une société « à loi universelle unique » [48] …
* Le point crucial à terme d’une telle réussite possible serait de parvenir à inverser et faire démonter le postulat libéral selon lequel il ne saurait y avoir de développement socio-économique assuré sans libertés publiques et privées préalablement établies …
Dans le cas particulier de la Chine :
* dotée d’une grande civilisation multimillénaire, conceptuellement originale et quasi-constante à travers l’Histoire (avec l’Inde),
* peuplée d’1,4 milliard d’habitants qu’il faut nourrir et faire vivre honorablement tous les jours (jusqu’à vouloir constituer une classe moyenne, donc un embourgeoisement progressif, soit une hérésie en idéologie doctrinaire communiste …), au même type qu’une devise nationale (le yuan / renminbi) visant à devenir une puissance monétaire et financière sur les marchés internationaux (ce que l’URSS n’a jamais tenté de faire avec le rouble) ou que des entreprises chinoises cotées sur les places boursières mondiales …
* dont environ 500 millions d’habitants connaissent encore une misère relative,
* cette pesanteur sociologique inconnue depuis longtemps en Occident explique que la Chine puisse encore et toujours revendiquer le statut de pays en voie de développement,
* ce qui « surprend » souvent ce même Occident, en termes de défi philosophique et éthique, à plus forte raison si ce développement est progressivement assuré en faisant passer les libertés publiques et privées en but ultime de l’effort collectif et non pas en préalable incontournable …
6.Tentative de “rééquilibrage” géopolitique entre Etats-continents par une convergence accélérée entre UE et OTAN
Il apparaît clairement et logiquement que les Etats-nations, en particulier européens ne sont pas et plus, ni ne seront plus de taille pour se mesurer à divers Etats-continents développés ou émergents, à plus forte raison au regard de leurs ambitions géopolitiques et géostratégiques (Chine, Russie, Etats-Unis, Inde …, Etats-continents qui dominent, contestent, réarment, divergent) [49].
L’avenir de ces Etats-nations européens n’a dès lors de sens qu’à travers un ensemble inter-continental plus large : une amorce de configuration « UE OTAN » (36 Etats-membres non redondants) :
. UE : 27 Etats-membres ;
. OTAN : 31 Etats-membres en avril 2023 (plus possiblement la Suède à venir) ;
. „ OTAN + UE harmonisées" (sans doublons ) = 36 Etats, dont 27 (UE) + 9 Etats-membres de l’OTAN : Albanie, Canada, Etats-Unis, Islande, Macédoine du Nord, Monténégro, Norvège, Royaume-Uni, Turquie [50].
. Pour arriver à „48“, la liste russe des pays „inamicaux“rajoute : Australie, Andorre, Liechtenstein, Monaco, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud, San Marino, Singapour, Taïwan, Micronésie, Ukraine, Suisse, Japon.
48 Etats occidentaux inamicaux sur 193 Etats reconnus par l’ONU à travers le monde ... "Le reste" du monde (145 Etats) ? Quasiment tous concernés par les nouvelles Routes de la Soie (dont à travers les projets chinois BRI /OBOR) ...
Ainsi, nous serions bien inspirés de nous préoccuper davantage des jeux chinois et de leurs combinaisons avec les jeux russes.
Copyright Mai 2023-Vicenty/Diploweb.com
[1] Cf. liens Le Dépit Amoureux (extrait de pièce de théâtre) - YouTube, Jane Birkin & Serge Gainsbourg - Je T’Aime - Moi Non Plus (Longer Ultra Traxx Oldie Mix) - YouTube, Je t’aime moi non plus (1976) MV 4K UHD - YouTube.
[2] Cf. lien En ce qui concerne la guerre en Ukraine, Moscou et Pékin sont incontestablement liés | Article | Fondation Hinrich (hinrichfoundation.com), See who’s winning the Ukraine war | White paper | Hinrich Foundation.
[3] LU Shaye, présentement Ambassadeur de la République populaire de Chine en France et à Monaco, a affirmé lui-même que « La Chine n’est pas l’URSS » (sur LCI, le 21 avril 2023, lors d’une interview accordée à Darius ROCHEBIN) ...
[4] Cf. liens China Has Options to Arm Russia Indirectly. But Does It Need To ? – The Diplomat, As China weighs supplying Russia with arms, Taiwan is on its mind - CSMonitor.com, China’s Military Support for Russia is Cryptic on Purpose | Time, In about a hundred words on China considering delivering arms to Russia | GLOBSEC - A Global Think Tank : Ideas Shaping the World, Treasury Targets Iran’s International UAV Procurement Network | U.S. Department of the Treasury (9 mars 2023 - UAV : unmanned aerial vehicle [drones] exported to Iran by 5 Chinese companies).
[5] Cf. lien Ukraine’s Ripple Effect on Russia’s Indo-Pacific Horizon | CNA.
[6] Pas similaires concernant le niveau de l’« approche-accroche de cible humaine » et des objectifs de « mission » recherchés, en dépit des développement proposés par les liens LES OPÉRATIONS D’INFLUENCE CHINOISES (irsem.fr), IRSEM 2021 - Les Opérations d’influence chinoises 144dpi.pdf - Google Drive (octobre 2021).
[7] Par exemple considérer que Taïwan relève d’une (« indiscutable ») historique intégrité territoriale chinoise tout en « discutant » sur l’intégrité territoriale ukrainienne et son statut international (au même type que celle des autres Républiques de l’ex-URSS – cf. lien VIDÉO - "C’est le peuple chinois qui décide du destin de Taïwan", affirme l’ambassadeur de Chine en France | TF1 INFO (interview complet : 49’) …
[8] Ce qui ne semble finalement pas le cas, à ce stade du moins … - cf. communiqués et liens http://fr.china-embassy.gov.cn/fra/zfzj/202304/t20230424_11064824.htm, https://www.fmprc.gov.cn/mfa_eng/xwfw_665399/s2510_665401/202304/t20230424_11064804.html, Ukraine : 5 minutes pour comprendre l’incident diplomatique déclenché par l’ambassadeur chinois en France (msn.com), VIDÉO - "C’est le peuple chinois qui décide du destin de Taïwan", affirme l’ambassadeur de Chine en France | TF1 INFO (interview complet : 49’).
[9] Communisme « ascétique, altruiste » comme l’a affirmé l’Ambassadeur chinois en France, LU Shaye, vendredi soir 21 avril 2022 – cf. lien VIDÉO - "C’est le peuple chinois qui décide du destin de Taïwan", affirme l’ambassadeur de Chine en France | TF1 INFO, à relier avec les liens (70) China’s Socialist Millionaires (Wealth Documentary) | Real Stories - YouTube (2019), (70) CHINE - LA DISPARITION SUSPECTE DES MILIARDAIRES (reupload arte) - YouTube (2022) ...
[10] Cf. liens For China’s Xi and other strongmen, Gorbachev showed exactly what not to do | The Japan Times, The specter of the Soviet collapse still haunts China (lemonde.fr).
[11] Cf. liens https://legrandcontinent.eu/fr/2023/01/02/xi-jinping-pourra-t-il-continuer-a-diriger-la-chine/, https://legrandcontinent.eu/fr/2022/10/27/la-chine-etait-le-moteur-economique-du-monde-aujourdhui-le-pays-emprunte-une-toute-nouvelle-voie-une-conversation-avec-joerg-wuttke/, https://legrandcontinent.eu/fr/2022/10/22/la-pensee-xi-lhegemonie-absolue/.
[12] Notamment avec l’Occident et dans le cadre de la conduite de long terme en cours de « Belt and Road Initiative » (2013-2049) ou nouvelles Routes de la Soie– cf. lien (64) ROUTES DE LA SOIE 2013-2023 2 sur 2, Paris 20 avril 2020 - BELT AND ROAD INITIATIVE 2013-2023 - YouTube.
[13] Cf. lien Misfiring war in Ukraine creates potential for Russia’s disintegration | Financial Times (ft.com) (10 janvier 2023), After the Fall. Must We Prepare for the Breakup of Russia ? | Institut Montaigne (23 mars 2023), Le discours de l’Occident sur la décolonisation russe est-il sage ? (foreignpolicy.com) (17 avril 2023).
[14] « Sans limites » également au niveau des captation et exploitation de ressources naturelles et humaines russes … - cf. point 2.
[15] Cf. liens https://www.thenationalnews.com/business/2023/04/05/chinas-yuan-gains-traction-as-international-trade-settlement-currency/, The Emergence Of A Massive Chinese Global Trade & Security Zone and The Rise Of The RMB Yuan Against The US Dollar - Silk Road Briefing, https://orcasia.org/2022/12/part-1-digital-payments-system-in-china-a-catalyst-for-development-of-digital-yuan/, https://orcasia.org/2023/03/china-digital-yuan-part-2/, https://www.silkroadbriefing.com/news/2023/04/10/eurasian-economic-union-discusses-launch-of-digital-currencies-in-eaeu-financial-markets/, La Chine utilise les swaps de devises pour aider à refinancer des projets errants de la BRI - Silk Road Briefing …
[16] Cf. liens ‘They were fooled by Putin’ : Chinese historians speak out against Russian invasion | China | The Guardian (28 février 2022).
[17] Cf. lien https://chinaobservers.eu/will-china-save-russias-military-in-2023-chinese-expert-debates-on-china-russia-relations-and-the-long-war-in-ukraine/ (23 février 2023) ; liens d’accès aux articles des universitaires chinois https://www.aisixiang.com/, http://www.cfisnet.com/, http://cn.chinausfocus.com/.
[18] Commerce extérieur global chinois : 6 210 milliards de dollars en 2022 (+7,7% / 2021), constamment et largement excédentaire depuis au moins 2012 (877,6 milliards de dollars en 2022 - cf. lien https://www.statista.com/statistics/263632/trade-balance-of-china/), dont les commerces bilatéraux inter-continentaux suivants :
* commerce sino-zone BRI / OBOR : 2 070 milliards de dollars en 2022 (+8% en moyenne annuelle depuis 2013), soit 33,3% du commerce extérieur global chinois ;
* à comparer avec le commerce sino-russe : 190,27 milliards de dollars en 2022 ([+29,3% / 2021], dont 114,15 en exportations chinoises vers la Russie [+43,6% / 2021] et 76,12 milliards de dollars en importations chinoises depuis la Russie [+12,8% / 2021]) ; 200 milliards de dollars prévisibles pour 2024 ;
* à comparer avec le commerce sino-européen : 856,3 milliards de dollars en 2022 ([+20,3% / 2021], dont 626 en exportations chinoises vers l’UE [+20,8% / 2021] et 230,3 milliards de dollars en importations chinoises depuis l’UE [+9% / 2021]) ;
* à comparer avec le commerce sino-américain : 690,6 milliards de dollars en 2022 ([+4,6% / 2021], dont 536,8 en exportations chinoises vers les Etats-Unis [+6,3% / 2021] et 153,8 milliards de dollars en importations chinoises des Etats-Unis [+1,6% / 2021]) ;
* à comparer avec le commerce sino-indien : 136 milliards de dollars en 2022 (([+8,4% / 2021], dont 118,5 en exportations chinoises vers l’Inde [+21,7% / 2021] et 17,5 milliards de dollars en importations chinoises depuis l’Inde [-37,5% / 2021]) – cf. liens https://tass.com/economy/1561975, https://www.statista.com/statistics/277679/total-value-of-US-trade-in-goods-with-CHINA-since-2006/, https://www.census.gov/foreign-trade/balance/c5700.html, https://www.cmie.com/kommon/bin/sr.php?kall=warticle&dt=20230114134305&msec=310, https://ec.europa.eu/eurostat/statistics-explained/index.php?title=China-EU_-_international_trade_in_goods_statistics, https://www.china-briefing.com/news/eu-china-relations-trade-investment-and-recent-developments/, https://www.zawya.com/en/projects/bri/chinas-trade-volume-with-bri-nations-hit-over-2-trillion-in-2022-sykfnj0s..
[19] Cf. lien https://www.erudit.org/fr/revues/ei/1979-v10-n1-ei2996/700914ar.pdf : « Le conflit frontalier sino-soviétique de 1969 ».
[20] Cf. liens https://www.researchgate.net/publication/233069936_China’s_Response_to_the_Soviet_Invasion_of_Afghanistan, https://www.tandfonline.com/doi/abs/10.1080/02634930120095349.
[21] Les poings levés, les étoiles, foulards et drapeaux rouges, les faucilles et marteaux …, ce qui n’a rien d’une « révélation » époustouflante quand on connaît de près, suffisamment longtemps et de façon expérimentée, le fonctionnement quotidien d’un régime communiste … cf. lien Rouge vif - Alice Ekman - | Maison de littérature générale (editions-observatoire.com), « Rouge vif » à Pékin | LeMagduCine.
[22] Le régime politique chinois est unitaire centralisé ou au moins déceoncentré (comme souvent en pays asiatiques) et non pas fédéral, à la différence de la Russie ou de l’URSS, des Etats-Unis, de l’Allemagne …
[23] Le but en soi de l‘idéologie communiste se situait davantage du côté soviétique, tout comme à présent le poutinisme « éternel », dans une volonté de « continuité nationale-soviétique » … - cf. liens La longue gouvernance de Poutine - Fondapol, L’étrange fiction prémonitoire de Vladislav Sourkov | Le Grand Continent.
[24] Cf. liens La Chine veut connecter ses supercalculateurs - ZDNet, Four Impacts of the National Digital Plan on the Acceleration of Digital Businesses in China | IDC Blog, Le Comité central du Parti communiste chinois et le Conseil des Affaires d’Etat ont publié le « Plan d’aménagement global pour la construction de la Chine numérique » _Rolling News_Chinese site Web du gouvernement (www.gov.cn), « Made in China 2025 » et évolution de la politique industrielle de la Chine - S-GE, La stratégie China Standards 2035 : analyse des développements récents (china-briefing.com), La Chine en passe de devenir une puissance normative mondiale - KAN …
[25] D’où la célèbre phrase de Napoléon Ier en 1816, en captivité finale sur l’île de Saint-Hélène (phrase avant d’être reprise en titre du non moins célèbre ouvrage d’Alain PEYREFITTE) : « Laissez dormir la Chine, car lorsqu’elle s’éveillera, le monde tremblera ! ».
[26] Tendance suicidaire et génocidaire, jusqu’au djihadisme national-soviétique - cf. outrances des médias publiques russes : « Nous irons au paradis et vous pourrirez en enfer », selon Vladimir SOLOVIOV, présentateur sur la 1ère publique russe, en juin 2022 - liens https://tvmag.lefigaro.fr/programme-tv/delations-patriotiques-exposition-anti-otan-m6-s-est-rendu-dans-la-russie-de-poutine-a-l-heure-de-la-guerre-en-ukraine_67478130-f14c-11ec-aecb-a5c44b571225,...
[27] La Chine affirme s’opposer aux pratiques des séparatisme-irrédentisme-terrorisme territoriaux au titre du respect des intégrités territoriales et de la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, ce qui explique (sans forcément les excuser dans certains cas) l’intransigeance chinoise par rapport à Taïwan, la répression chinoise en pays ouïghour, la non-reconnaissance par la Chine (comme des pays occidentaux) des territoires annexés ou occupés par la Russie (Transnistrie depuis 1992, Abkhazie et Ossétie du Nord depuis 2008, Crimée-Donbass et autres territoires occupés-annexés en Ukraine depuis 2014 et 2022) …
[28] Cf. liens The Russian Economic Conundrum : A New Global Stress Test and Reboot of Globalization – PONARS Eurasia (2022), “Development under this system is impossible” : Natalya Zubarevich on the crisis emerging in Russia’s regions (russiapost.info) et (64) Наталья Зубаревич и Лев Шлосберг / Столицы российских регионов : настоящее и будущее / Люди Мира - YouTube, en russe (2022), Yevtushenkov expecting difficult 2023 for Russian economy and growth in 2024, biggest long-term challenge is technologies (interfax.com) …
[29] Cf. liens bne IntelliNews - Russia’s budget deficit hits its full year target in the first two and half months of 2023 (24 mars 2023), Russia swings to $29 bln first-quarter budget deficit | Reuters (7 avril 2023).
[30] Cf. liens Base de données mondiale sur les sanctions - GSDB (globalsanctionsdatabase.com), Sanctions Tracker - Surveillance en direct de toutes les sanctions contre la Russie (correctiv.org), https://papers.ssrn.com/sol3/papers.cfm?abstract_id=4167193 : Business Retreats and Sanctions Are Crippling the Russian Economy (20 juillet 2022), https://yale.box.com/s/7f6agg5ezscj234kahx35lil04udqgeo (diapos) …
[31] Cf. liens Guerre en Ukraine : "Le scénario privilégié est celui d’une implosion du système russe" - L’Express (lexpress.fr), (64) Pierre Servent prédit "un effondrement du corps expéditionnaire russe" - YouTube (février 2023) …
[32] Cf. lien https://www.ouest-france.fr/reflexion/point-de-vue/point-de-vue-vers-leurope-de-la-defense-082bed1c-da17-11ed-a382-339998166479 : « (…) la Chine qui entretient des relations ambiguës avec la Russie dans le style « je t‘aime, moi non plus » (…).
[33] Pas de « Soviet suprême » eurasiatique, a priori …, le bi-multilatéralisme pratiqué et la riche densité des réseaux commerciaux devant suffire, comme au temps des anciennes Routes de la Soie, pour créer une communauté de destin revendiquée à travers les nouvelles Routes de la Soie …
[34] Cf. liens Au XIXe siècle la Russie réussit à arracher à la Chine de vastes territoires, par Hélène Carrère d’Encausse (Le Monde diplomatique, avril 1963) (monde-diplomatique.fr), Les relations sino-russes du point de vue chinois | Cairn.info, Traités inégaux avec la Chine (Les) | EHNE, https://archive.kyivpost.com/article/opinion/op-ed/china-eyes-mineral-rich-siberia-as-long-term-grab.html (cartes) …
[35] Cf. lien Entre Xi Jinping et Vladimir Poutine, une alliance qui ne dit pas son nom (courrierinternational.com) : “Le signal du dirigeant chinois est le suivant : nous avons devant nous un long chemin, et nous le parcourrons nécessairement ensemble.”
[36] Cf. liens https://www.themoscowtimes.com/2023/03/23/second-russian-pipeline-delay-sign-that-china-holds-upper-hand-analysts-a80588 et As Xi Visits Putin, Allies Trumpet ’New Era’ But Offer Little Substance - The Moscow Times (20 mars 2023), https://www.themoscowtimes.com/2023/04/19/sanctions-hit-russia-weary-of-over-reliance-on-chinese-tech-bloomberg-a80875, Lada survit grâce à la Chine (msn.com)
[37] Cf. liens https://www.thetimes.co.uk/article/russia-brain-drain-scientists-flee-spy-mania-vladimir-putin-wbbrknzkc, https://archive.kyivpost.com/article/opinion/op-ed/china-eyes-mineral-rich-siberia-as-long-term-grab.html, https://www.geopoliticalmonitor.com/was-china-betting-on-russian-defeat-all-along/ (cartes), Russian memo said war leaves Moscow too reliant on Chinese tech | The Japan Times …
[38] Cf. liens https://fr.wikipedia.org/wiki/Target_(film,_2011), http://ruskino.ru/mov/10623, https://web.archive.org/web/20130822083757/http://www.youtube.com/watch?v=4pyTjq444JQ.
[39] Cf. liens What Russia’s First Gas Pipeline to China Reveals About a Planned Second One - Carnegie Endowment for International Peace (18 avril 2023), As Xi Visits Putin, Allies Trumpet ’New Era’ But Offer Little Substance - The Moscow Times (20 mars 2023), https://money.usnews.com/investing/news/articles/2023-02-14/analysis-gazproms-export-revenue-may-fall-by-50-in-2023.
[40] Cf. liens https://www.orfonline.org/expert-speak/oil-for-loans-chinese-energy-investments-in-russia/,.
[41] Cf. liens Les prêts de la Chine à l’étranger et la guerre en Ukraine | Le (cepr.org), Les 140 milliards de dollars d’obligations chinoises de la Russie pourraient l’aider à contourner les sanctions : analystes (businessinsider.com), https://www.atlanticcouncil.org/blogs/econographics/russian-finance-pivots-east/.
[42] Fonds national de richesse russe — Wikipédia (wikipedia.org)
[43] Cf. liens L’économie russe : 6 développements clés au milieu des sanctions et de la guerre en Ukraine (businessinsider.com), Prévisions BOFIT pour la Russie 2023-2024 : un brouillard d’incertitude sans précédent, La récession en Russie s’aggrave : données d’un autre outil de suivi de l’activité économique intérieure | Le (cepr.org), L’économie russe devient plus primitive : un économiste ciblé par Moscou (businessinsider.com) …
[44] Cf. liens https://www.themoscowtimes.com/2022/03/04/china-backed-bank-halts-lending-to-russia-belarus-a76751, https://www.france24.com/en/live-news/20220226-chinese-banks-limit-financing-for-russian-purchases-bloomberg.
[45] Cf. lien https://www.orfonline.org/expert-speak/oil-for-loans-chinese-energy-investments-in-russia/.
[46] Cf. lien Le Vieux Jardin — Wikipédia (wikipedia.org), (57) [무료영화] 오래된 정원 / The Old Garden , 2007 - YouTube.
[47] Celle de Nelson Mandela – cf. lien (57) INVICTUS : L’ÉPOPÉE DES SPRINGBOKS - LE FLASHBACK #7 - L’HISTOIRE D’UNE NATION QUI SE RETROUVE - YouTube.
[48] Film soviétique de science-fiction « Le silence du Docteur Ivens » - cf. liensLe silence du docteur Ivens de Budimir Metalnikov (1973) - SciFi-Movies, Le silence du docteur Ivens de Budimir Metalnikov (1973), les critiques - page 1 - SciFi-Movies, https://www.youtube.com/watch?v=DBlihtWIHNM.
Soit une autre vision du « Tanxia » chinois et/ ou du concept chinois de « communauté de destin partagé » – cf. lien Le nouveau Tianxia : reconstruire l’ordre interne et externe de la Chine | Le Grand Continent …
[49] Constat assez conforme avec ce que présence la Revue nationale stratégique 2022 sous lien http://www.sgdsn.gouv.fr/uploads/2022/11/revue-nationale-strategique-07112022.pdf.
[50] Cf. liens : https://www.euractiv.fr/section/economie/news/russia-adopts-list-of-enemy-countries-to-which-it-will-pay-its-debts-in-rubles/ (contenant la liste russe des 48 pays inamicaux occidentaux).
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