Géopolitique des crises. Désastres naturels, catastrophes technologiques, crises systémiques de très grande amplitude… X. Guilhou nous interroge : sommes-nous bien préparés à assumer la multiplication de ces chocs majeurs qui semblent en augmentation ? Sommes-nous face à un chaos indescriptible comme certains le prédisent ou seulement face à de simples franchissements de seuils finalement normaux ? Qu’est ce que cela suppose en termes de postures et de réponses ? Ne serait-il pas temps d’ouvrir le questionnement et d’accepter de réfléchir différemment notre philosophie des risques ?
PLUS PERSONNE ne peut prétendre être épargné par une crise majeure. Qu’il s’agisse de grands groupes à priori invulnérables, d’Etats réputés pour la sophistication de leurs systèmes de sécurité, ou de grands systèmes vitaux pour nos sociétés, tous ont subis ces dernières années des crises sans précédents avec un crescendo de coûts qui ne peut laisser indifférent. Sony, suite à la cyber attaque menée sur ses services en ligne [1] depuis le début de l’année 2011, va devoir assumer plusieurs centaines de millions de $ de pertes et avoue avoir subi 14 attaques hors normes. Nous pourrions ainsi continuer à énumérer des exemples [2] jusqu’au record détenu pour l’instant par BP après l’explosion le 20 avril 2010 de la plate forme Deepwater dans le golfe du Mexique [3]. Sans parler des banques avec la couverture à venir des risques souverains que les Etats ne veulent ou ne peuvent plus assumer…
Ce constat ne touche pas uniquement les grands opérateurs d’infrastructures critiques ou de réseaux vitaux qui peuvent perdre chaque fois une à plusieurs années de marge nette. Il en est de même au niveau des Etats. Le moindre désastre naturel se chiffre instantanément en centaine de milliards de $ avec des niveaux de destruction massive qui sont équivalents aux effets d’une guerre, nécessitant pour les collectivités touchées entre 10 et 20 ans de reconstruction. A ce titre Haïti [4] coûterait 14 milliards de $ [5], Katrina 150 milliards de $ [6], et les dernières estimations du gouvernement japonais sur les conséquences du séisme sur le nord-est du Japon [7] seraient de l’ordre de 350 milliards soit 5 fois le coût du désastre de Kobe [8]. Nous pourrions ajouter à ce tableau les grands risques systémiques pour lesquels les chiffres seraient selon les évaluations de l’ordre du PIB d’un grand pays : 1000 milliards de $ pour les subprimes [9] (équivalent du PIB espagnol), 15000 milliards de $ pour les seuls produits toxiques bancaires [10] (équivalent du déficit américain ou du PIB de toute l’Europe…). Que pourrions nous projeter des conséquences d’une véritable pandémie mondiale qu’elle soit sanitaire ou cybernétique ? Nous pourrions continuer à nous faire peur en listant ainsi toutes les occurrences de risques possibles jusqu’à la désagrégation fatale d’un astéroïde sur notre planète [11]….
Pour autant les opérateurs en question ne disparaissent pas, les sociétés impactées ne se désagrègent pas, et le système financier et bancaire, pourtant à l’origine d’une crise considérable, arrive à survivre à ses turpitudes. La plupart des experts qui ont annoncé que ces évènements seraient insoutenables, voire apocalyptiques, se sont à priori trompés. Il semblerait en effet que nos logiques de vie soit tout simplement bien assurée et réassurée. Nous pouvons aussi imaginer, comme il faut bien que quelqu’un paye à un moment donné la facture, que le client, l’usager, le citoyen soient finalement, et sans trop le savoir ou en être conscients, les principaux contributeurs, et de fait les véritables amortisseurs, de la couverture de ces nouvelles formes de risques collectifs [12] via une mutualisation administrée et masquée. Une chose est certaine : non seulement les entreprises, les villes, les pays touchés ont tenu le coup mais ils se sont quasiment tous redressés en rectifiant leur niveau de vulnérabilité avec une force de réactivité étonnante. Pour les plus fragiles, ils ont été au mieux rachetés ou placés sous contrôle [13], ce qui aurait été de toute façon le cas sans un coup du sort. Finalement l’ensemble de nos organisations résistent plutôt bien et mieux que ce que les apôtres des théories du chaos en matière de gestion de crise peuvent nous prédire quotidiennement.
Il est évident qu’une humanité qui va vers 9 milliards d’individus à l’horizon 2050 [14] et qui mute à très grande vitesse au niveau mondial avec des taux d’urbanisation qui passent de 40% à 60% (ce qui suppose d’énormes ruptures de paradigmes) s’expose à des prises de risque qui n’ont rien à voir avec le vécu des siècles précédents. Pour nos experts, souvent très pessimistes dans leurs modes de représentation des risques, il est toujours tentant de voir dans le passé des avantages dont le confort de nos sociétés fait oublier la rusticité et la rugosité du quotidien. Maintenant nous ne sommes pas à une contradiction près en termes de raisonnement : le côté écolo sympathique, voire de plus en plus malthusien, de la plupart de nos prédicateurs de chaos n’est bien entendu pas envisageable sans un mac, un E-phone, une maison équipée des matériaux les plus révolutionnaires pour lutter contre le « réchauffement climatique » et un réseau de TGV qui consomme l’énergie de plusieurs centrales nucléaires... Pour autant le monde tourne avec d’autres contingences pour 5 milliards d’individus et nous sommes en présence de nouvelles réalités qu’il faut bien admettre et prendre en compte avec des masses critiques d’un autre ordre. Nous sommes confrontés au paradoxe d’une histoire qui est marquée par un progrès technique puis technologique sans précédent et qui a permis à une partie de l’humanité de réduire les occurrences de risques individuels en augmentant les risques collectifs [15]. Cette évolution est la résultante inévitable de l’interdépendance de nos modèles de société très urbanisée et surtout de l’exceptionnelle croissance démographique qui a marqué les deux derniers siècles. Par ailleurs 70% de la population mondiale vient chercher sur les littoraux, les deltas et leurs hinterlands nourriture, travail et prospérité. Or la majeure partie de ces rivages sources de vie sont exposés à des risques majeurs : séismes, typhons, cyclones, tsunamis, moussons… et ne peuvent que produire régulièrement des évènements de la gravité de Fukushima, de Katrina ou de Port au Prince. Ce qui est presque étonnant c’est que nous n’en n’ayons pas plus souvent quand on superpose la seule cartographie des risques sismiques et climatiques sur celle de l’implantation humaine. Risques vis-à-vis desquels l’homme est, il faudra bien l’admettre un jour avec un peu plus d’humilité, totalement impuissant. Il peut à la rigueur les prévenir mais difficilement les maitriser.
Aujourd’hui nos opinions, sous l’effet d’une saturation médiatique souvent malsaine et mortifère, sont de plus en plus interpellées par la multiplicité des cas de désastres naturels ou de dysfonctionnements collectifs et par leur gravité sous-jacente. Dans les faits il y a moins de morts par guerres ou désastres qu’au XXème siècle, mais le mode de représentation véhiculé par la puissance instantanée des médias donne l’impression de l’inverse. Le tsunami de mars 2011 sur Sendai avec ses 30 000 victimes et disparus, détruisant 15% du PIB japonais, n’aurait jamais eu le même impact sans Fukushima et l’explosion de ses réacteurs nucléaires à 200 kilomètres de la plus grande mégalopole du monde qu’est Tokyo [16]. Idem pour celui qui a frappé les côtes de l’Asie du sud-est le 25 décembre 2004 et qui a fait 230 000 victimes, il serait passé inaperçu s’il n’y avait pas eu une partie de la jet-set occidentale en séjour sur les plages de Phuket en Thaïlande. Le cyclone Katrina, s’il n’avait pas neutralisé les ports stratégiques de la Nouvelle Orléans [17] n’aurait pas eu les conséquences politiques qu’il a connu aux Etats-Unis [18]. Si le séisme haïtien avait eu lieu comme d’habitude à deux heures de Port au Prince, il n’aurait pas mobilisé le monde entier comme ce fut le cas avec ces images d’un Etat déjà défaillant et désormais anéanti. Quant au volcan islandais, tout le monde l’aurait ignoré comme bien d’autres éruptions dans le monde s’il n’avait pas cloué au sol 8 millions d’hommes d’affaires et de touristes occidentaux….
Aujourd’hui il est temps de dépasser les analyses classiques de nos matrices de risques [19] et de travailler des scénarios de ruptures majeures en y intégrant des effets de surprise toujours inconcevables mais pas forcément impensables [20]. Bien au-delà les désastres naturels que nous ne pouvons que subir, ou les crashs industriels qui sont désormais au cœur de nos villes, il y a plein de nouveaux sujets à intégrer dans nos raisonnements : les « révoltes arabes » et les dettes souveraines qui s’installent autour de la Méditerranée, ce qui se joue autour de la péninsule arabique entre perses et sunnites, l’inconnue pakistanaise , le brouillard spéculatif de l’économie chinoise, le stress de l’après Fukushima sur la transition énergétique, ce qui émerge sur les réseaux numériques, dans l’espace, ou autour de la maîtrise de l’eau au niveau mondial, les questions de bioéthique sont autant d’interrogations qu’il faut accepter de mettre aujourd’hui à l’agenda. Toutes ces évolutions ou mutations de nos environnements vont impacter durablement et massivement à un moment ou un autre nos systèmes et logiques de vie avec des conséquences géostratégiques que personne n’imagine. Faut-il attendre l’addition de milliers de sinistres, se chiffrant en centaines de milliards de $ supplémentaires, et pouvant aussi déboucher sur de nouvelles tragédies historiques, pour devenir un peu plus intelligents. Ne serait-il pas temps d’essayer d’anticiper les franchissements de seuils qui se présentent à nous et d’arrêter de faire dans le déni de réalité permanent ou dans un relativisme suicidaire ?
Cela pose un certain nombre de questions qui méritent une sérieuse mobilisation et à tous les niveaux.
1°) Comment réfléchir une meilleure résistance [21] de nos organisations critiques (infrastructures, transports…) et vitales (opérateurs énergie, télécom, santé, banque…) en terme de chocs majeurs ? Quelles sont nos capacités de réingénierie à très grande vitesse face à des évènements brutaux qui sortent des cadres établis ? Comment mieux organiser nos logiques transverses en termes de réponses publiques, civiles, économiques, médiatiques [22] ?
2°) Quel est le véritable niveau de résilience de nos sociétés ? Nos populations fortement urbanisées et socialisées ont quasiment tout délégué à des modes de gestion assistée et d’une très grande complexité. L’Etat providentiel, qui en est l’illustration la plus caricaturale en Occident, doit les protéger des « coups du sort » et leur garantir un « risque zéro » [23], voire leur garantir une forme d’immortalité. Il en résulte aujourd’hui une aversion au risque qui est devenue pathologique, dangereuse et coûteuse. Le cas français est dans ce domaine affligeant avec des politiques inconscients qui ont sacralisé le principe de précaution comme fondement constitutionnel de notre coexistence. Comment pouvons-nous permettre à nos sociétés, finalement très vulnérables, de mieux assumer les « coups du sort », de mieux faire leur deuil face à des rendez-vous similaires à celui que les japonais assument actuellement avec le tsunami et Fukushima. Comment nos sociétés peuvent-elles repenser et reconstruire leur modèle de vie ? L’exemple des américains face aux désastres de Katrina et même de leur économie suite aux conséquences des subprimes est très intéressant en termes de capacité « d’empowerment » de la société civile et de renaissance collective.
3°) Ne serait-il pas urgent de réfléchir à la gouvernance des nouveaux risques collectifs ? Face aux dégâts des dérégulations en tous genres, en grande partie motivées par une logique de prédation financière sans limite et hors contrôle (qui n’a rien à voir avec les théories du capitalisme ou du libéralisme) ne serait-il pas opportun de réinventer de bonnes règles et de remettre un peu de bon sens à la place de modes de management fondés sur la cupidité, le mensonge et parfois la maffiosité par défaut de véritable pensée et courage politique sur ces questions ? Comment recadrer ces fonctions de régulation et d’animation du collectif et jusqu’où faut il aller sans compromettre les fondements des libertés individuelles ?
4°) Comment ré-enchanter le « vivre ensemble » et sortir de ces logiques de défiance et de ruptures profondes que nous enregistrons partout entre des élites décalées et des populations désemparées ? On note aujourd’hui une confusion et une surenchère des bureaucraties avec en parallèle une multiplication de collectifs plus ou moins anarchiques qui se développent pour exprimer leur « indignation ». Ces dérives ne portent t’elle pas en germe les fondements de crises majeures de décomposition sociétale pour nos sociétés, de fractalisation de nos territoires ? Comment resituer et relégitimer le politique dans cette dynamique perverse de pertes de valeurs qui déstructurent notamment nos sociétés occidentales ?
5°) Quel rôle les médias doivent-ils avoir face à ces franchissements de seuils considérables en termes de prises de risques collectifs ? Aujourd’hui ils surfent sur la sur-réaction aux évènements et la fabrication de peurs et d’angoisse [24]. Sur quel niveau de maturité faut-il vraiment situer les débats d’opinion afin de ne plus infantiliser les populations, les informer et les aider ainsi à être plus responsables et plus matures sur ces questions de la maîtrise des risques ? Il est évident qu’une telle perspective pédagogique et vertueuse ne peut qu’être ennuyeuse et peu propice à de la fabrication d’audience surtout dans un monde qui est devenu de plus en futile et en même temps impitoyablement concurrentiel. Mais ne faudrait-il pas inviter finalement un peu plus les médias à davantage de sens collectif ? De nombreux exemples en Europe du nord, au Canada, en Asie démontrent qu’il est possible de lier audience et responsabilisation d’un public. A priori cela a été utile aux japonais dont tout le système de réponse aux grands désastres repose sur une éducation et une capacité de mobilisation et d’information de l’ensemble de la population. L’exemplarité de leur attitude face au tsunami sur Sendai et aux explosions des réacteurs de Fukushima devraient nous faire sérieusement réfléchir sur nos propres capacités et aptitudes [25] .
Il est clair qu’au-delà du coût direct à assumer, et dont l’unité de mesure est désormais en milliards de $, voire en centaines ou milliers selon les niveaux concernés ; au-delà du coût humain qui se chiffre plus souvent en milliers de victimes (suite à un désastre naturel) ou en millions de chômeurs (quand les impacts ne sont qu’économiques) , il y a une vraie question à traiter sur le fond et qui est celle de cette nouvelle philosophie du risque qu’il convient de faire émerger au regard des franchissements de seuils en cours. Pour des sociétés qui sont en train de passer en quelques décennies du technologique au biologique, de l’environnemental au systémique, du sociétal au géostratégique avec des ruptures considérables et inédites sur le champ des valeurs, de l’éthique et de fait de la gouvernance, il est devenu impératif et vital de repenser et recadrer les niveaux d’acceptation individuelle et collective de la vulnérabilité et surtout de la mortalité de nos systèmes de vie.
Ce qui se joue en effet actuellement autour des crises financières, de la transition énergétique, des rapports de force entre leaders d’hier et émergents de demain, de l’accès aux ressources stratégiques remet en cause toute l’architecture de nos systèmes de vie et pose cette question de la mortalité de nos sociétés et de notre capacité à réinventer de nouveaux modèles. Les crises majeures nous provoquent sur ces questions de fond. Il est urgent de revoir l’ingénierie de nos modes d’action, de nos logiques de pilotage de ces rendez-vous en réinventant de nouvelles réponses et stratégies. Aujourd’hui, elles sont souvent réduites à des initiatives « tribales » à partir d’agitations de collectifs sympathiques qui croient que les réseaux sociaux sont la panacée. Ils ne sont malheureusement qu’une réponse la plus souvent marginale, virtuelle, anarchique et dépourvue pour le moment de finalité. Les réponses sont aussi trop macro avec des G8, G20 qui ne voient le monde qu’au travers de prismes déformants ultralibéraux et apatrides. La solution se situe comme souvent entre les deux, et la plupart du temps au plus près des populations, dans le respect des identités et cultures. Les retours d’expériences sur les pilotages qui ont fonctionné pour ces grandes crises majeures sont sans concession dans ce domaine. Le cynisme macro et l’agitation « tribale » ne donnent aucun résultat. Ils génèrent au contraire une impression de chaos et une sensation de désespérance. Les dérivées de l’actuelle crise financière et bancaire sont une bonne illustration des limites de ces approches trop intellectuelles ou impulsives en termes de pilotage des crises. Le « tout est sous contrôle » de nos grands argentiers ou le « dégage » des émeutiers des rues du Caire ou d’Athènes ne débouchent sur rien d’efficient à terme pour les populations. Les meilleures postures sont celles qui ont réussi à maitriser les évènements et à reconstruire les systèmes détruits avec un sens mesuré de l’empathie et de la responsabilité à tous les niveaux en « restaurant la confiance » vis-à-vis des populations. Cette expression magique concentre à elle seule tout ce qu’une nouvelle philosophie du risque devrait finalement incarner. Nous sommes loin des impératifs de la pensée positive du XXème siècle qui marque tant la maitrise des risques par sa mathématisation et bureaucratisation des réponses possibles.
La construction des réponses sur ce désastre japonais, qui est désormais le plus lourd que nous connaissions en termes de sinistres (hors guerres mondiales), est à ce titre plein d’enseignements. Tout se joue et va se jouer de plus en plus sur un retour du sens collectif reposant sur la confiance. Sacré défi pour nos politiques qui sont condamnés dans l’immédiat à satisfaire cet hédonisme grégaire et précaire qui anime nos sociétés et à fabriquer de fait de la défiance. Comme l’a si bien résumé Mark Twain : « Tout ce dont nous avons besoin pour réussir dans la vie est l’ignorance et la confiance ». Les crises majeures en neutralisant instantanément nos meilleures planifications et procédures nous mettent désormais devant des pages blanches avec des scripts déstabilisants. Elles supposent beaucoup d’humilité, un autre regard sur les choses de la vie, une autre perception de nos environnements, d’autres logiques de pilotage et surtout une grande foi en l’homme.
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Le site de Xavier Guilhou, CEO de XAG Conseil (cabinet spécialisé en prévention des risques et pilotage des crises) : Voir
Xavier Guilhou, CEO de XAG Conseil (cabinet spécialisé en prévention des risques et pilotage des crises) est aussi Capitaine de vaisseau (réserve) de la Marine nationale.
[1] Sony a été en effet victime de plusieurs attaques sur ces services en ligne PlayStation Network, PSN, Qriocity. Plus de 100 millions de comptes auraient été piratés. Depuis le début du mois de juin 2011 c’est le tour de son concurrent Sega.
[2] Parmi les exemples le plus spectaculaires : L’extravagante affaire des « concombres » sur la fin du mois de mai 2011 aurait coûté la bagatelle de 450 millions d’euros en une semaine aux producteurs de produits frais européen avec en arrière plan une discréditation inédite des circuits de veille sanitaire et des gouvernements… Servier suite à l’affaire du Médiator, qui a démarré en 1998 suite à une alerte de trois médecins de la Sécurité sociale, va devoir payer entre 1 à 2 milliards de $ aux parties civiles et à l’Etat français, soit l’équivalent de sa trésorerie. L’impact du nuage de cendres du volcan islandais Eyjafjöll en avril et mai 2010 aurait pour sa part coûté 5 milliards de $ à l’économie mondiale, dont 2 aux compagnies aériennes avec 100 000 vols annulés et 8 millions de passagers cloués au sol. Tepco, l’opérateur nucléaire nippon, a annoncé le 11 mai 2011 pour 9 milliards de $ de pertes et c’est sans compter les indemnisations pour les 85 000 personnes évacuées de Fukushima et les conséquences à long terme de l’explosion des réacteurs de la centrale.
[3] La compagnie s’est constituée une réserve de l’ordre de 40 milliards de $ pour faire face aux coûts de nettoyage, aux amendes et aux requêtes en dommages.
[4] Séisme de magnitude 7 du 12 mars 2011 qui a fait 230 000 morts, 300 000 blessés et 1,2 million de sans-abris
[5] Voir l’étude de la BID : iadb.org/fr/infos/articles/2010-02-16/le-cout-de-reconstruction-dhaiti-suite-au-tremblement-de-terre-pourrait-atteindre-14-milliards-bid,6528.html
[6] L’ouragan Katrina de catégorie 5 a frappé la côte de la Louisiane le 29 août 2005.
[7] Le séisme de magnitude 9 a frappé le 11 mars 2011 la préfecture de Sandai. Selon l’OCDE, le « coût total » du séisme et du tsunami du 11 mars au Japon et des accidents qui ont suivi à la centrale nucléaire de Fukushima « n’est pas encore connu, mais les premières estimations officielles évaluent les pertes en capital physique entre 3,3 % et 5,2 % du PIB annuel. »
[8] Séisme de magnitude 7,2 qui a touché la ville de Kobé le 17 janvier 1995.
[9] Crise des crédits hypothécaires qui a éclatée aux Etats-Unis à partir de février 2007.
[10] Crise des hedge funds, des CDS qui a commencé en 2008.
[11] Le scénario Armageddon n’est pas qu’Hollywoodien, il préoccupe de nombreux laboratoires concernés par les aléas de la troisième dimension notamment pas la NASA sur le sujet au travers du programme « Spaceguard Survey » voir le site : neo.jpl.nasa.gov .
[12] Avec un risque de spoliation masqué qui ne peut être minimisé (cf. édito de Xavier Guilhou de janvier 2011 sur « Que sera 2011 ? L’année de la trahison des clercs ! » http://www.xavierguilhou.com/Clients/Guilhou/site_xavier.nsf/005546776102f9f0c1256d09002800c8/a44948df9340ad3cc125730900514c51/$FILE/EssaiDuMois_QueSera2011.pdf
[13] Cf. les exemples des banques aux Etats-Unis ou des PIIGS actuellement avec le rachat de leurs dettes par les chinois.
[14] NDLR : Gérard-François Dumont, Prospective : un Monde de 9 milliards d’humains ? Population et Avenir, n°699, septembre-octobre 2010, p. 3.
[15] Ce que l’on appelle « le progrès » n’a profité sur le XXème siècle qu’à 1 milliard d’individus sur les 6 que compte aujourd’hui la terre. N’oublions pas que 4 milliards vivent sans eau potable et que 1,4 milliards (soit l’équivalent de la population chinoise) sont dans l’extrême pauvreté. Le G8 qui ne réunit que 14% de la population mondiale concentre à lui seul 80% de la richesse mondiale. L’Afrique avec 11% de la population mondiale ne représente que 1% de la richesse mondiale…
[16] 35 millions d’habitants.
[17] 5ème port au monde en volume de marchandises et poumon d’acier de l’économie américaine en tant que débouché stratégique des produits des grands lacs et du greenbelt.
[18] Voir restitution du cas Katrina site Xavier Guilhou http://www.xavierguilhou.com/Clients/Guilhou/site_xavier.nsf/005546776102f9f0c1256d09002800c8/253cac1ee3a80085c125716a003ce053/$FILE/ATTSO69O/EDF-Katrina.pdf
[19] Voir articles réalisés par Xavier Guilhou pour les revues Accomex en 2003 et CCE international et 2002 et 2006 http://www.xavierguilhou.com/Clients/Guilhou/site_xavier.nsf/pages/publi-articles-42?OpenDocument&ticket=168af2
[20] Voir les multiples articles écrits avec Patrick Lagadec dans le Point, l’Express, Crisis management http://www.xavierguilhou.com/Clients/Guilhou/site_xavier.nsf/pages/publi-articles-33?OpenDocument&ticket=168b22
[21] Les banquiers et financiers parlent de « robustesse des places »
[22] Voir le rapport du sénat français du 14 décembre 2010 sur la mise en place d’une réserve de sécurité globale pour renforcer la capacité du pays à faire face à des crises majeures. defense.gouv.fr/.../SENAT%20-%20rapport%20d%5C’information%20N°%20174.pdf
[23] Voir livre « La fin du risque zéro » par Xavier GUILHOU - Patrick LAGADEC Collection Eyrolles - Les Echos Edition 2002
[24] Il suffit de disséquer les programmes des chaines de télévision ce n’est que catastrophes, crimes, guerres, violences domestiques ou sociétales….
[25] Voir à ce propos la synthèse produite par l’AIEA sur l’exemplarité de la gestion de la crise par les japonais. Ce rapport va à l’encontre de toutes les caricatures fabriquées par nos faiseurs d’opinion dans les médias, qui ne connaissent pas le Japon pour la plupart, mais qui sont excellents pour entretenir l’idée que face à une crise majeure tout opérateur ne peut qu’être mauvais et déficient. actu-environnement.com/.../rapport-aiea-fukushima-surete-nucleaire-12699.php4
Voir aussi intervention de Xavier Guilhou sur TV5 sur « Tsunami : les japonais sont exemplaires » : http://www.youtube.com/watch?v=SizE7xsl68Y&ticket=168B6A
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Date de publication / Date of publication : 25 septembre 2011
Titre de l'article / Article title : Crises et catastrophes : que faire ?
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