Cette émission, Quelle politique méditerranéenne de la France ? Avec K. Amellal, sur RND

Cette émission Quelle politique méditerranéenne de la France ? Avec K. Amellal, sur RCF

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Synthèse de cette émission, Quelle politique méditerranéenne de la France ? Avec K. Amellal, rédigée par Emilie Bourgoin pour Diploweb.com . Revue et validée par K. Amellal

La Méditerranée, carrefour stratégique entre l’Europe, l’Afrique et l’Asie, est une région aux enjeux multiples. Marquée par une histoire millénaire et des fractures contemporaines, elle est le théâtre de défis géopolitiques, économiques et climatiques majeurs. La politique méditerranéenne de la France, souvent réduite à tort à une gestion migratoire, vise en réalité à répondre à ces défis dans une perspective de stabilité et de coopération. À travers son rôle clé au sein de l’Union européenne et ses initiatives bilatérales et multilatérales, la France s’efforce de porter une politique ambitieuse et cohérente dans cette région sous tension.

Un contexte de crises multiples

La Méditerranée reste un espace de tensions profondes et de crises complexes qui reflètent sa position stratégique entre trois continents. À l’est, le conflit israélo-palestinien, aggravé par l’escalade récente entre Israël et le Hamas, illustre une fracture historique dont les répercussions dépassent largement la région immédiate. Les tensions touchent d’autres pays voisins, comme la Syrie avec la chute du régime de Bachar el-Assad (8 décembre 2024) qui redessine le paysage géopolitique du Proche-Orient.

Plus à l’ouest, des conflits anciens restent irrésolus. La division de Chypre depuis 1974 en deux entités symbolise l’incapacité de l’Union européenne à résoudre cette question.

Au sud, le différend entre l’Algérie et le Maroc, en partie lié au statut du Sahara occidental, constitue un autre foyer de crispation. Cette question alimente une rivalité entre deux des principales puissances du Maghreb, pourtant culturellement et historiquement liées. L’absence de relations diplomatiques entre les deux pays – illustrée par la fermeture de la frontière depuis les années 1990 - empêche toute intégration régionale, un handicap majeur pour le développement économique et politique de cette sous-région.

La Méditerranée fait aussi face à une urgence climatique majeure. Elle se réchauffe plus rapidement que la moyenne mondiale (20%), avec des impacts économiques et sociaux qui accentuent les pressions migratoires. Ces facteurs aggravent une situation déjà fragmentée sur le plan politique et socio-économique, rendant les initiatives de coopération essentielles mais difficiles à mettre en œuvre.

Les instruments de dialogue et de coopération

Malgré ces défis, la Méditerranée dispose de nombreux mécanismes de coopération. Le processus de Barcelone, lancé en 1995, a établi un cadre euro-méditerranéen visant à renforcer le dialogue et à financer des projets dans la région. L’Union pour la Méditerranée, organisation créée en 2008 à l’initiative de la France et regroupant 42 pays, y compris Israël et la Palestine, est aujourd’hui la seule permettant de mener des discussions de manière constructive. Bien que son budget soit limité, cette structure a le mérite de réunir tous les acteurs autour d’une table.

Le format informel dit « Dialogue 5+5 », regroupant cinq pays des rives nord et sud de la Méditerranée occidentale, est un autre espace de coopération efficace, notamment pour les questions de sécurité et d’économie.

Par ailleurs, le format MED9, qui rassemble les États méditerranéens de l’Union européenne, est un levier important pour défendre les intérêts communs de la région au sein de l’UE.

Le rôle de la France et les influences adverses

La France joue un rôle moteur au sein du bassin méditerranéen, mais son action s’inscrit dans un contexte européen complexe. La guerre en Ukraine a recentré l’attention des pays de l’Union vers l’Est, compliquant la mobilisation autour des enjeux méditerranéens. Toutefois, les crises migratoires, sécuritaires et énergétiques rappellent que la stabilité de cette région concerne l’ensemble des États membres.

En parallèle, la Méditerranée est le terrain d’action de puissances extérieures comme la Russie, la Turquie et la Chine, qui cherchent à accroître leur influence dans la région. Face à ces rivalités, la France plaide pour une stratégie euro-méditerranéenne renforcée, appuyée par des initiatives récentes comme la création d’un poste de Commissaire Méditerranée au sein de la Commission européenne.

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Ressources recommandées

La politique méditerranéenne de la France s’efforce de répondre à des défis multiples en combinant stabilisation, coopération et protection de ses intérêts stratégiques. Pour approfondir cette thématique, il est utile de consulter le site du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, qui propose des ressources détaillées sur les actions et priorités françaises dans la région, à l’adresse suivante : https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/strategies-regionales/politique-mediterraneenne-de-la-france/

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