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Les nouveaux risques infectieux. Grippe aviaire, SRAS, et après ? par Didier Raoult, Professeur de médecine à la Faculté de Marseille
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Dans le cadre de ses synergies géopolitiques, le site www.diploweb.com vous présente en exclusivité sur Internet un extrait d’un livre de Didier Raoult : "Les nouveaux risques infectieux. Grippe aviaire, SRAS, et après ?" publié aux éditions LIGNES DE REPERES en novembre 2005. Pour en savoir plus, consultez le dossier de cet ouvrage et suivez son actualisation sur : www.lignes-de-reperes.com |
Vous trouverez en bas de page: 2. Présentation de l’ouvrage. 3. Présentation de l'auteur. Mots clés - Key words: didier raoult, professeur de médecine, les nouveaux risques infectieux, grippe aviaire, sras, éditions lignes de repères, légionellose, listéria, fièvre hémorragique, sida, hépatites, tuberculose, bioterrorisme, mortalité, peurs, risques, nouvelles maladies, évolution des modes de vies, principe de vigilance, bactéries, parasites, stratégie évolutive des virus, histoire de la mondialisation et des maladies infectieuses, réponses de la société aux infections, antibiotiques, diagnostic, vaccinations, prions et maladies de la vache folle, sida et infections à rétrovirus, maladie des légionnaires et nouvelles technologies, tatouage, piercing, injection de drogue, infections d'origine alimentaire, risques de grippe, hépatites virales, hépatites A E B C, méningites, maladies des griffes du chat, cancers infectieux, ulcères de l'estomac, infections nosocomiales, 11 septembre 2001, agents du bioterrorisme, charbon, variole, botulisme, vigilance. |
1. L’extrait Actualité des maladies infectieuses
Cet équilibre entre micro-organismes, animaux et humains va connaître une évolution permanente du fait du déplacement des hommes et des animaux. (…) L’organisation sociale humaine actuelleL’homme a davantage modifié son organisation sociale dans le courant du xxe siècle qu’au cours de tous les siècles précédents. La population a explosé pour atteindre 6 milliards d’individus. La répartition des hommes sur la terre a profondément changé. Il existe aujourd’hui plus de 25 mégapoles de plus de 10 millions d’habitants, en particulier en Asie, ce qui se traduit par une urbanisation et une hyper-urbanisation très nouvelle. New York et Londres, les premières mégapoles, sont nées au début du xxe siècle dans les pays les plus riches. Dans la seconde partie du xxe siècle, les mégapoles se sont formées dans les pays pauvres ou de développement intermédiaire. Cela signifie, compte tenu du niveau d’hygiène relativement bas de ces mégapoles pauvres, que le risque d’y voir exploser des épidémies est de plus en plus probable. La mutualisation des germes dans le cadre de la mondialisation se fait de plus en plus rapidement. Les mêmes constatations qui sont faites pour l’économie, les textiles ou les voitures valent aussi pour les microbes. Les hommes se déplacent de plus en plus fréquemment et de plus en plus vite. On estime que plus de 500 millions de personnes prennent l’avion chaque année. Toutes les conditions sont ainsi réunies pour qu’apparaissent de nouvelles épidémies, car les hommes atteignent un très haut niveau de densité et donc une bonne réceptivité, et pour que celles-ci se diffusent rapidement, car les humains se déplacent de façon incessante.
Le climatLes changements climatiques influencent à leur tour l’écosystème, et par conséquent les maladies infectieuses. Ainsi le réchauffement climatique observé en Europe du Nord, modéré pour l’instant, a-t-il fait reculer vers le nord la limite de la présence des tiques vecteurs de maladies. Les tiques qui donnent la maladie de Lyme sont désormais présentes dans les forêts suédoises, de plus en plus proches du pôle, car les conditions climatiques leur permettent aujourd’hui d’y vivre, ce qui n’était pas le cas il y a une quinzaine d’années. L’événement climatique connu sous le nom d’El Niño, en associant des changements micro-climatiques et des inondations, a eu une influence particulière en Amérique du Sud. Des maladies qui avaient toujours eu une répartition très limitée ont ainsi pu s’y étendre et l’on a vu y apparaître de nouveaux foyers. On pense que l’importance de l’épidémie de choléra en Amérique du Sud est liée à ce phénomène. (…)
Les risques On constate que les humains ont du mal à intégrer le risque infectieux d’épidémie. Ainsi, les projections démographiques publiées régulièrement dans la presse supposent implicitement qu’il n’arrivera aucun accident imprévu. Le même état d’esprit s’applique quand on tente de modéliser les futures épidémies. Mais, dans l’état des connaissances et compte tenu des phénomènes multifactoriels associés aux épidémies, cela ne semble guère raisonnable. Car malgré tous les progrès qui ont été faits, les événements qui ont pu altérer l’évolution démographique au xxe siècle restent, comme par le passé, les guerres et les maladies infectieuses. Ceci est particulièrement visible en Afrique noire, dans les pays touchés de plein fouet par le SIDA, et pour lesquels le recul est suffisant pour examiner les faits et en mesurer les conséquences. L’Ouganda et le Botswana ont ainsi subi un recul spectaculaire de leur espérance de vie. On voit ici toute la vanité des projections démographiques faites pour l’Afrique avant l’épidémie. Les projections postérieures à celle-ci se sont d’ailleurs avérées tout aussi fausses, car la natalité a augmenté brutalement en réponse à la surmortalité provoquée par le virus, ce qui n’avait pas été non plus modélisé ! (…) Enfin, toute une série de maladies liées à de nouveaux virus – les virus des fièvres hémorragiques, les virus respiratoires, les virus transmis par les arthropodes – sont en augmentation spectaculaire depuis quelques années, souvent du fait des modifications de nos écosystèmes environnants. L’explosion de ces maladies virales pose plusieurs problèmes. L’un des plus importants est qu’au moment de leur apparition, nous n’avons souvent pas les médicaments permettant de les maîtriser. Enfin, les maladies bactériennes émergent à leur tour, en particulier à cause des infections transmises à l’hôpital et de l’apparition de plus en plus commune de résistances aux antimicrobiens qui nous ont été si utiles au cours des soixante dernières années.
En conclusionDes nouvelles maladies infectieuses peuvent apparaître en tout endroit du monde et à tout moment, comme le Sida et Ebola en Afrique noire, la grippe aviaire et le SARS en Chine, la maladie de la vache folle en Grande-Bretagne. Il est impossible de prévoir quelle prochaine maladie fera demain son apparition. Une seul chose est certaine, c’est que cela arrivera. Seule la vigilance nous permettra de détecter le plus tôt possible les épidémies avant qu’elles frappent une partie trop importante de la population. Il faut donc maintenir une lutte raisonnée et permanente contre les maladies infectieuses, ce qui inclue l’hygiène et son apprentissage dès le plus jeune âge, la vaccination contre les agents contagieux pour lesquels elle existe, et l’usage raisonné des anti-infectieux. Toutefois, l’inattendu doit être attendu avec beaucoup de vigilance et il est essentiel que se développent partout dans le monde des laboratoires susceptibles d’identifier les pathogènes émergents et une formation médicale permettant de reconnaître les maladies nouvelles. Il faut reconnaître que, dans le domaine des maladies contagieuses, les personnels soignants (infirmières et médecins) ont joué un rôle important et douloureux. Souvent la contagion n’est constatée que lorsqu’un soignant contracte la même maladie que le patient qu’il soignait. Ce fut le cas des fièvres hémorragiques en Afrique et du SARS en Asie. Les médecins devront donc réapprendre à être extrêmement vigilants pour se protéger et ne pas être eux-mêmes le vecteur de nouvelles épidémies. Didier Raoult, Professeur de médecine à la Faculté de Marseille. Copyright octobre 2005-Raoult / Lignes de Repères L'adresse URL de cette page est www.diploweb.com/forum/raoult05128.htm |
Date de la mise en ligne: décembre 2005 |
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2. Présentation de l'ouvrage |
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Grippe aviaire, légionellose, listéria, fièvre hémorragique, SRAS : de nouveaux risques infectieux font régulièrement l’actualité, faisant craindre des épidémies massives. Sans parler des maladies connues (Sida, hépatites, …) en renouveau (tuberculose, …) ou de celles que le terrorisme pourrait utiliser. De fait, les maladies infectieuses, la plus grande cause de mortalité dans le monde, sont en pleine expansion. Que faut-il réellement craindre ? Comment distinguer les peurs irrationnelles et les risques véritables ? Pourquoi de nouvelles maladies apparaissent-elles ? Comment lutter ? L’auteur démontre que le rôle de l’évolution des modes de vie et milite pour un principe de vigilance, intelligemment appliqué. Un ouvrage pédagogique et accessible, pour faire le point sur un sujet propice à toutes les craintes. |
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3. Biographie de Didier Raoult | ||||
Didier Raoult, professeur de médecine à la Faculté de Marseille, est un spécialiste reconnu des maladies infectieuses et des questions de bioterrorisme. Il a rédigé en 2003 : "Rapport sur le bioterrorisme et les maladies infectieuses au ministre de la Santé". |
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