Bruno Tertrais, docteur en science politique, directeur adjoint de la Fondation pour la recherche stratégique (FRS). Prix Vauban pour l’ensemble de son œuvre. Co-auteur de « L’Atlas des frontières. Murs, conflits, migrations », Paris, Les Arènes. Propos recueillis par Pierre Verluise, fondateur du Diploweb.com. Images, son, et montage : Fabien Herbert.
Avec beaucoup de pédagogie, Bruno Tertrais présente les grandes problématiques liées aux frontières. Un thème important pour une approche géopolitique et stratégique des espaces terrestres et maritimes. (12’)
QUESTIONS
. Quelles sont les idées fausses au sujet des frontières ?
. Quelles sont les notions incontournables à connaître sur les « frontières » ?
. Quelles sont les perspectives sur la situation des frontières ?
Cette vidéo peut facilement être diffusée en classe ou en amphi pour illustrer un cours ou un débat.
Résumé par la rédaction du Diploweb
Bruno Tertrais commence par interroger l’idée qu’il existerait des « frontières naturelles ». En réalité, toutes les frontières résultent d’un rapport de forces inscrit dans l’espace et sont donc « artificielles ». Par ailleurs, contrairement à une idée reçue, une frontière n’est pas nécessairement une cause de guerre, mais cela devient parfois le symptôme d’une tension entre des Etats.
Les frontières deviennent de plus en plus précises, balisées, consolidées voire matérialisées. Elles se trouvent finalement assez rarement remises en question. Au fil du temps, la violation de la frontière devient un tabou. Sa transgression génère une crise politique, par exemple à propos de la Russie quand elle viole les frontières de l’Ukraine en 2014 (Crimée, Donbass). En cas de violation des frontières, les instances juridictionnelles tranchent généralement en faveur du statu quo.
A l’exception de l’Antarctique, il n’y a plus guère d’espace terrestre à s’approprier. On achève la consolidation de la division de l’espace terrestre par des frontières. Alors que l’espace terrestre est divisé et approprié dans sa quasi-intégralité, le partage des mers et océans - qui représentent 70% de la superficie de la planète – représente le grand chantier du XXIe s.
Par ailleurs, nous assisterons de plus en plus à des tensions entre des forces qui poussent à davantage d’enfermement et d’autres qui militent pour plus d’ouverture. Ce débat va gagner en intensité. L’idéologie du « sans frontiérisme » devient moins puissante qu’au début du XXIe s. Nous sommes présentement davantage dans une phase de fermeture que d’ouverture. Il convient de suivre les réactions qui se mettront en place face aux tentations de repousser les frontières terrestres (par ex. Russie) ou maritimes (par ex. Chine, en mer de Chine méridionale [1]).
. Voir aussi sur Diploweb : Nicolas Nanni, Les frontières « intelligentes » à l’épreuve du paradigme du Panoptique de Jérémy Bentham.
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[1] A propos de la mer de Chine méridionale, voir : Eric Mottet, Frédéric Lasserre, Barthélémy Courmont, "Géopolitique de la mer de Chine méridionale. Eaux troubles en Asie du Sud-Est", Canada, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2017.
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| Dernière mise à jour le mercredi 18 décembre 2024 |