La guerre secrète américano-chinoise au Soudan constitue un des théâtres sur lesquels l’affrontement de ces deux grandes puissances autour du contrôle et de l’exploitation des matières premières africaine est exacerbée. Pour comprendre les raisons de cet affrontement, il est nécessaire d’interroger les enjeux géopolitiques et géoéconomiques de la nouvelle politique africaine des Etats-Unis et de la Chine. Ce conflit d’intérêt américano-chinois participe de la quête de puissance décisive sur la scène internationale, des nouvelles guerres économiques que se livrent les grandes puissances sur le sol africain depuis la fin de la guerre froide. Le soutien indéfectible de la Chine au régime de Khartoum et la scission du pays survenue en juillet 2011 sont autant d’indices qui permettent d’observer la « guerre secrète » que se livrent ces puissances au Soudan.
L’OPPOSITION STRATEGIQUE entre les Etats-Unis et la Chine en Afrique autour du contrôle et de l’exploitation des matières premières est matérialisée par un certain nombre de conflits localisés. Cette opposition est-elle une lente renaissance de certains aspects de la guerre froide ? En effet, l’âpreté de cette confrontation est l’expression de l’importance des matières premières africaines pour leur survie économique et l’expression de leur puissance sur la scène internationale. L’Afrique devient un enjeu énergétique majeur pour ces deux grandes puissances économiques. En 2008, la Chine importait 32% du pétrole africain contre 80% pour les Etats-Unis (Julien Bokilo ; 2012 : 46). Cette « guerre secrète », sino-américaine en Afrique est observable sur plusieurs théâtres, notamment au Soudan, où la scission du pays et la naissance du Sud-Soudan en juillet 2011 constitue un des indices les plus révélateurs de l’ « affrontement larvé » (Fweley Diangitukwa ; 2009 : 123) auquel se livrent ces deux puissances dans le pays. Rendre compte de cette opposition stratégique sino-américaine au Soudan revient à analyser les enjeux de cette rivalité (I) et à présenter les indices de cet affrontement (II).
Carte extraite d’un article d’Alain Nonjon, Afrique : Sud-Soudan, un miroir
L’Afrique est un théâtre de l’affrontement économique et diplomatique entre Pékin et Washington autour du contrôle et de l’exploitation des matières premières. En effet, « les matières premières africaines détériorent les relations entre les deux grandes puissances USA et Chine » (Julien Bokilo ; 2012 : 32). Ces deux puissances se livrent une « compétition larvée » pour acquérir le pétrole africain. Dans la course aux matières premières qui l’oppose principalement à la Chine en Afrique, les Etats-Unis utilisent divers stratagèmes pour affaiblir les régimes africains amis de Pékin, parmi lesquels figure le Soudan [1]. La détermination du gouvernement américain à fragiliser, voire à disloquer le Soudan participe de cette logique. Le contrôle des côtes maritimes soudanaises est un enjeu stratégique majeur [2] dans cette opposition stratégique (Raphael Rossignol ; 2011 : 291-299). Washington est déterminé à faire de Port-Soudan une « pompe à essence » pour son armée et son économie, mais également à faire passer le Soudan dans sa sphère d’influence, face aux velléités chinoises. Aussi, cerner les enjeux de la « guerre secrète » que se livrent les Etats-Unis et la Chine dans ce pays revient-il à analyser les raisons de la défiance américaine (A) et du soutien de la Chine vis-à-vis du régime de Khartoum (B).
Depuis les attentats du 11 septembre 2001, l’Afrique constitue « une priorité stratégique majeure » pour les Etats-Unis (Fogue Tedom ; 2010 : 258-263). Pourtant, en matière d’insécurité, ce continent n’est pas en odeur de sainteté. Il subit l’influence des idéologies radicales du Moyen-Orient, lorsque ce ne sont pas ses fils –notamment ceux de l’Est, du Sahel et du Maghreb- qui se déplacent pour soutenir la résistance des activistes dans cette région. Plus exactement, la combinaison des facteurs tels que le partage d’un certain nombre de réalités sociopolitiques [3] avec le Moyen-Orient, leur proximité géographique, et la capacité relative du continent à faire face au flux de menaces transnationales qui passent ou se développent sur son territoire, le rend pour le moins préoccupant (Nzeugang Alexis ; 2010 : 298). L’Afrique de l’Est, notamment le Soudan et la Somalie, constitue de « véritables sanctuaires » pour le terrorisme international. En effet, depuis le coup d’état perpétré en 1989 par le général al-Bachir et son éminence grise, Hassan al-Tourabi [4], Khartoum fut transformée en « capitale africaine de la révolution islamique » (Pierre Péan ; 2011 : 256).
Afin d’endiguer cette menace terroriste, les Etats-Unis mettent sur pieds une « sainte alliance contre Khartoum ». Dans cette lutte anti-islamiste, le gouvernement américain instrumentalise ses relais africains, à savoir le président Yoweri Museveni, Aferwerki [5] et Meles Zenawi. En effet, depuis la prise de fonction de l’administration Clinton, un front anti-islamiste s’est formé aux Etats-Unis. Le 18 aout 1993, le département d’Etat inscrit le Soudan sur la liste des Etats soutenant le terrorisme, ce qui fait de lui un « Etat voyou ». Madeleine Albright, nouvelle représentante des Etats-Unis auprès des Nations-Unies, s’est intéressée à l’importance du Soudan dans la perspective du conflit moyen-oriental. Cette dernière s’est interrogée sur l’opportunité de renverser le régime Bachir/Tourabi au profit d’un gouvernement Garang. Un tel changement à la tête du Soudan sécuriserait la politique de pression exercée sur les palestiniens. C’est dans cette optique que « le soutien de basse intensité à Paul Kagamé va se transformer avec Clinton en engagement ferme pour l’aider à prendre le pouvoir et, de la sorte, faire plaisir à Museveni, plus que jamais l’homme-clé du système qui se met en place, et rendre par là plus cohérente l’association des guerriers africains chrétiens autour de John Garang » (Pierre Péan, 2011 : 292-293).
L’attentat contre le World Trade Center de New York de février 1993 [6] renforça la détermination de Washington à mettre en place des voies et moyens pour continuer à exercer une forte pression sur Khartoum. Ce séjour de Ben Laden au Soudan de 1991 à 1996 renforce la détermination de Washington à neutraliser [7] le régime de Khartoum. Susan Rice affirme a cet effet : « le Soudan est le seul Etat africain sub-saharien à constituer une menace pour les intérêts et la sécurité des Etats-Unis » (Pierre Péan ; 2011 : 444). Le président Clinton, s’inscrivant lui aussi dans cette logique prend en novembre 1997, l’Executive Order 13067 aggravant les sanctions contre Khartoum. Le dernier paragraphe de cette mesure explique que : « la situation au Soudan représente une exceptionnelle et inhabituelle menace pour la sécurité nationale et la politique étrangère des Etats-Unis (…). Le gouvernement de Washington s’oppose à l’action et à la politique de Khartoum, particulièrement pour son soutien au terrorisme international (…) » (Pierre Péan ; 2011 : 444).
Cependant, on dénote une certaine ambiguïté de la part des États-Unis, critique par rapport au Darfour, mais soutenant le gouvernement soudanais dans sa lutte contre le terrorisme. Le gouvernement soudanais, a fourni secrètement ses espions (Mukhabarat) aux États-Unis pour recueillir des informations sur l’insurrection en Irak (Tanguy Struye ; 2010 : 81). Khartoum aurait également assisté les États-Unis lors du renversement des Tribunaux islamiques en Somalie, en maintenant un contact avec les membres modérés de ces Tribunaux et avec certains chefs de guerre.
En 2010, la Chine est devenue le premier consommateur mondial d’énergie, devançant les Etats-Unis (Paillard Christophe Alexandre ; 2011 : 417). Aussi, pour les autorités politiques chinoises, le pétrole est-il devenu une véritable « obsession nationale ». Ne disposant que de 1,7% de réserves mondiales d’hydrocarbures, ses besoins croissent de façon vertigineuse. Vers 2020, la Chine devra importer chaque jour entre 10 et 15 millions de barils, plus du double de la production actuelle de l’Arabie Saoudite, l’équivalent de toute la production africaine (Serge Michel et Michel Beuret ; 2008 : 272). Pour pallier cet important déficit énergétique, la Chine déploie sur l’ensemble des zones stratégiques de la planète, une véritable « diplomatie des ressources ». Elle opère un important réexamen de sa politique d’importation de pétrole et met en œuvre une nouvelle politique énergétique. Dans cette perspective, l’intérêt géostratégique pour l’Afrique croît de façon exponentielle dans la politique énergétique chinoise. Pour la Chine, les pays africains constituent une sorte de « terre promise » (Fogue Tedom ; 2010 : 265). Au rang de ces derniers figure le Soudan.
Le Soudan dispose d’un sous-sol riche en hydrocarbures, le brut soudanais assouvit à lui seul 10% des besoins pétroliers chinois. En 2008, exportait quotidiennement en moyenne 800 000 barils de pétrole du Soudan (Serge Michel et Michel Beuret ; 2008 : 268). Le Soudan est le seul pays du continent africain où la Chine s’adonne à la production pétrolière avec ses propres installations. Cela sera d’ailleurs considéré comme un tel succès à Pékin que tous les dirigeants de la CNPC seront récompensés d’un avancement hiérarchique au sein du parti communiste. La Chine y exploite le pétrole dans le bassin de Muglad, par le biais de la China National Petroleum Corporation (CNPC), elle est devenue le premier acheteur de pétrole et possède plus de 40% du consortium soudanais Greater Nile Petroleum Operating Compagny (GNPOC) (Fweley Diangitukwa ; 2009 : 139).
La guerre secrète américano-chinoise au Soudan se matérialise par le soutien de la Chine au régime de Khartoum (A), d’une part, et par la scission du pays et la création du Sud Soudan, orchestrée par la Etats-Unis, d’autre part (B).
L’intensification de la coopération bilatérale entre la Chine et le Soudan dans les domaines de la construction, de l’agriculture, de l’éducation et de la santé, couplée à une importante aide financière, fait de la Chine le plus important partenaire économique du Soudan. Les échanges entre les deux pays ont dépassé le seuil de trois milliards de dollars en 2009. Aussi la Chine est-elle déterminée à protéger le régime soudanais contre les pressions des puissances occidentales. En effet, la Chine « apporte son soutien au Soudan au Conseil de sécurité de l’ONU sur la question du Darfour. Quand le président Omar al-Bachir s’est opposé au déploiement des troupes onusiennes en remplacement des soldats de l’Union africaine dans la région de l’Ouest, la Chine, qui n’avait pas voté la résolution en ce sens, s’est aussi opposée à l’adoption de toute sanction visant le régime soudanais, avant de refuser, fin 2006, une action internationale commune dans le cadre du règlement du conflit. Privilégiant ses intérêts avec Khartoum (…) » (Pierre Péan ; 2011 : 481).
En effet, en 2004, Pékin menace de faire usage de son droit de véto contre la résolution 1564 du Conseil de sécurité, au sujet d’un embargo décrété sur les armes à destination du Soudan, proposé par les Américains. Bien plus, en août 2006, grâce au soutien chinois le régime de Khartoum résiste aux pressions internationales, notamment celles du Conseil de sécurité des Nations-Unies qui, par l’entremise de la résolution 1706 prévoyait envoyer 17 300 casques bleus, relever les 7 000 casques blancs de l’Union africaine. Qui plus est, le 23 octobre, Jan Pronk, le représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, est expulsé du Soudan. Ainsi, « à mesure que les sanctions américaines et internationales s’intensifient, l’emprise de la Chine sur le Soudan se renforce » (Serge Michel et Michel Beuret ; 2008 : 242-243).
La communauté internationale se trouve obligée de négocier avec la Chine pour l’envoi des casques bleus. Pékin, en position de force, soumet à conditions sa participation à cette mission. La Chine se présente comme une « planche de salut », qui investit lourdement au Soudan, lui livre des armes et lui offre au conseil de sécurité des Nations-Unies une protection sans faille.
Les attentats du 11 Septembre 2001 aux Etats-Unis, la diminution des réserves nationales de pétrole et la dépendance qu’elle génère vis-à-vis des fournisseurs étrangers, combinés à la nationalisation du pétrole par Hugo Chavez, défunt-président de la République bolivarienne du Venezuela, ont poussé l’ensemble de la classe politique américaine à redéfinir de nouvelles zones d’intérêt stratégique pour ses approvisionnements en énergie [8]. C’est dire que pareillement aux autres puissances industrielles, les ressources africaines, soudanaises notamment, intéressent grandement les Etats-Unis (Fogue Tedom : 2010). En effet, le soutien des États-Unis au gouvernement du Sud-Soudan vise, depuis la proclamation de l’indépendance du Sud le 9 juillet 2011, à priver la Chine d’accès aux champs pétroliers appartenant désormais au 193e État de la planète : quelque 80 % des réserves de l’ex-Soudan (Raphael Rossignol : 2011). Pour s’octroyer ces importantes ressources pétrolières, endiguer la pénétration chinoise dans le pays et neutraliser le régime islamiste de Khartoum, les Etats-Unis mettent à contribution l’ensemble de leur dispositif de puissance. L’intérêt porté au Soudan par les Américains s’est confirmé sous la présidence Obama par la nomination d’un envoyé spécial, Scott Gration, général à la retraite. Sa tâche fut de promouvoir une politique d’ouverture envers le gouvernement soudanais en jouant la politique de la carotte et du bâton (pression et incitations), tout en veillant à garantir les intérêts américains au Sud.
Le gouvernement américain apporte, tout d’abord, un soutien multiforme au SPLA de John Garang. A cet effet, le colonel américain Richard Orth joua un rôle clé dans l’approvisionnement en armes du SPLA. Dans cette bataille stratégique, Washington associe, dans une logique néoréaliste, sa société civile. C’est dans ce cadre que des actions des personnages tels que Roger Winter [9] ont grandement contribué à l’affaiblissement, voire à la dislocation du Soudan. En effet, pour ce dernier, la meilleure solution pour arrêter la guerre entre le Nord et le Sud du Soudan est que : « le Sud auquel s’adjoindraient peut-être quelques petites zones de conflit, soit dissocié du Nord-Soudan et constitue, en fait, un pays indépendant et souverain » (Pierre Péan ; 2011 : 436). Il a assisté à toutes les réunions du bureau politique du SPLA. Lors d’une conférence de presse donnée à l’Institut de la paix (US Institute for Peace) à Washington le 17 septembre 1997, Roger Winter demande « le soutien total du gouvernement américain à une guerre destinée à abattre le gouvernement de Khartoum, même si (il sait) qu’elle entrainera une catastrophe humanitaire (…). Ce serait une guerre par proxies interposés, utilisant les troupes ougandaises et érythréennes, avec les armes, la logistique et l’entrainement américains » (Pierre Péan ; 2011 : 443). En 2004, il est nommé représentant spécial du département d’état dans les négociations entre Khartoum et les rebelles du Sud-Soudan. Négociations qui ont abouti au comprehensive peace agreement (Accord global de Paix), qui a mis fin à la guerre entre le Nord et le Sud et ont permis au Sud d’être indépendant en 2011. Les liaisons entre John Garang et les mouvements rebelles du Darfour sont assurées par Roger Winter, ce dernier joue un rôle déterminant dans leur approvisionnement en armes, munitions, et en avions, via la liaison Nairobi (Wilson Airport)- Rumbek, ville du Sud-Soudan où les appareils font le plein de kerosène et de munitions avant de s’envoler vers un aérodrome du Nord-Darfour. Il est depuis l’indépendance du Sud-Soudan, conseiller du gouvernement de Juba.
Bien plus, allié de Washington dans la lutte contre le terrorisme international, Israël considère le Soudan comme très dangereux, parce que potentiellement capable de soutenir ses ennemis. Aussi, lors d’une conférence à l’Institut de la sécurité, le ministre israélien de la sécurité intérieure, Avi Dichter, déclarait début septembre 2008, « Nous devons faire de sorte que le Soudan soit constamment préoccupé par ses problèmes intérieurs » (Pierre Péan ; 2011 : 281). Il poursuit, « il est important que le Soudan n’arrive pas à se stabiliser durablement. Important qu’Israël ait maintenu le conflit au Sud-Soudan, pendant trois décennies, et qu’il le maintienne maintenant à l’Ouest du Soudan. Il faut éviter que le Soudan devienne une puissance régionale exerçant une influence en Afrique et dans le monde arabe (…).Dichter poursuit, « il y a aux USA des forces importantes qui, pour obtenir l’indépendance du Sud-Soudan, seraient favorables à une ingérence appuyée au Soudan et au Darfour, sur le modèle du Kosovo (…) » (Pierre Péan ; 2011 :28).
Cette posture a permis à Washington d’affaiblir le Soudan, un des plus importants partenaires africains de la Chine, en suscitant sa dislocation. Cette scission est d’autant plus préjudiciable pour Pékin que les 3/4 [10] des ressources pétrolières se trouvent dans le sud, dans la sphère d’influence américaine. Mais, à l’issue de la visite de Madame H. Clinton, le 3 août 2012, à Juba au Soudan du Sud, un accord a été signé entre les deux parties. L’accord prévoit le payement par Juba à Khartoum de 9.48 dollars par baril exporté pendant trois ans et demi [11]. Le Sud a par ailleurs accepté de verser près de 3 milliards de dollars à son voisin pour compenser les pertes de revenus depuis la partition en juillet 2011.
La guerre secrète américano-chinoise au Soudan constitue un des théâtres sur lesquels l’affrontement de ces deux grandes puissances autour du contrôle et de l’exploitation des matières premières africaine est exacerbée (Tchokonte Severin : 2011). Pour comprendre les raisons de cet affrontement, il est nécessaire d’interroger les enjeux géopolitiques et géoéconomiques de la nouvelle politique africaine des Etats-Unis et de la Chine (Fogue Tedom ; 2010 : 255-293). Ce conflit d’intérêt américano-chinois participe de la quête de puissance décisive sur la scène internationale, des nouvelles guerres économiques que se livrent les grandes puissances sur le sol africain depuis la fin de la guerre froide. Le soutien indéfectible de la Chine au régime de Khartoum et la scission du pays survenue en juillet 2011 sont autant d’indices qui permettent d’observer la « guerre secrète » que se livrent ces puissances au Soudan.
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Bibliographie
Bokilo Julien, 2012, La Chine en Afrique : la Chine en concurrence avec les anciens partenaires de l’Afrique et les pays Brics, Paris, L’Harmattan, 92 p.
Fweley Diangitukwa, 2009, Les grandes puissances et le pétrole africain : Etats-Unis et Chine : une compétition larvée pour l’hégémonie planétaire, Paris, L’Harmattan, 197 p.
Paillard Christophe Alexandre, 2011, Les nouvelles guerres économiques, Paris, Ophrys, 633 p.
Serge Michel & Michel Beuret, (2008), La Chinafrique. Pékin à la conquête du continent noir, Paris, Grasset et Fasquelle, 348 p.
Tanguy Struye, 2010, La Chine et les grandes puissances en Afrique : une approche géostratégique et géoéconomique, presses universitaires de Louvain, 192 p.
Fogue Tedom Alain, « Le mythe de la marginalisation stratégique de l’Afrique : analyse de la dynamique américano-chinoise autour du pétrole africain », in Maurice Kamto et al, 2010, L’Afrique dans un monde en mutation : dynamiques internes ; marginalisation internationale ?, Paris, Afredit, pp. 255-293.
Raphaël Rossignol « Le Soudan, des conflits régionalement enchâssés sur fond de rivalité sino-américaine », Outre-Terre 4/2011 (n° 30), p. 291-299.
Pierre Péan, Carnages : les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2011, 570 p.
Tchokonte Severin, « Le projet géostratégique de la Chine en Afrique », Géostratégiques N°33, 4e trimestre 2011, pp. 121-143.
Nzeugang, Alexis, 2010, « Les Etats-Unis en Afrique après le 11 septembre : dynamiques locales d’une puissance globale », thèse de doctorat en science politique, Université de Yaoundé-Soa.
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[1] En 1978, la compagnie américaine Chevron découvre une importante quantité de pétrole dans le sud soudan. Conscient de l’importance du gisement, le dictateur Numeiri tenta de modifier les frontières avec les provinces du Sud pour garantir au Nord un accès à l’or noir. Cette manœuvre pousse le Sud à se révolter en 1983 sous la bannière du SPLA. Au fil des années, les Etats-Unis accentuent leur pression sur Khartoum, accusé de nombreux crimes, mais surtout d’abriter depuis 1993 Oussama Ben Laden. En 1997, Bill Clinton décrète un embargo contre le Soudan, provoquant l’expulsion de Chevron, de General Motors et de toutes les compagnies américaines, laissant vacant une place que la Chine ne tardera pas à occuper. Voir, Serge Michel et Michel Beuret, La Chinafrique : Pékin à la conquête du continent noir, Paris, Grasset, 2008, p.242.
[2] Le Nord-Soudan borde la mer Rouge et constitue un lieu de passage entre le canal de Suez et le détroit de Bab el-Mandeb sur les routes commerciales vers l’Asie. Voir, Raphaël Rossignol « Le Soudan, des conflits régionalement enchâssés sur fond de rivalité sino-américaine », Outre-Terre 4/2011 (n° 30), p. 291-299.
[3] Une forte communauté musulmane, développement de l’islamisme radical, des griefs à faire valoir à l’encontre de l’occident, instabilité politique, multiplicité des régimes autoritaires, abondance des richesses naturelles, mal gouvernance, pauvreté, faiblesses de l’Etat etc.
[4] Ancien leader des frères musulmans soudanais, Hassan al-Tourabi prêche un panarabisme islamique en symbiose militante avec tous les mouvements islamistes du monde arabe. Il renforce la charia en 1991. Voir, Pierre Péan, Carnages : les guerres secrètes des grandes puissances en Afrique, Paris, Fayard, 2011, p. 256.
[5] Isaias Aferwerki, leader du Front de Libération du peuple érythréen, qui a remporté la guerre contre l’Ethiopie et a déclaré de fait l’indépendance de l’Erythrée en 1991, est élu par référendum président de la République en 1993. Voir Pierre Péan, Op.cit., p.279.
[6] Cet attentat qui avait pour objectif de faire basculer la tour nord sur la tour sud et de tuer de milliers de civils, tua 6 personnes et en blessa 1042. La National Security Agency (NSA) réussit à décrypter les écoutes téléphoniques entre la mission soudanaise à l’ONU et le ministère des affaires étrangères à Khartoum. Le 24 Juin 1993, le FBI arrête huit personnes, dont cinq possédant un passeport soudanais. Les interceptions indiquent clairement que Khartoum est derrière l’attentat. Voir Pierre Péan, Ibid. p.293.
[7] En 1995, alors qu’il abritait encore Oussama Ben Laden - et peu de temps après avoir accepté de laisser la France s’emparer à Khartoum du terroriste Carlos – le Soudan est au ban des nations, classé « état voyou » par l’administration Clinton qui n’allait pas tarder à bombarder une usine pharmaceutique au nord de la capitale en prétendant qu’elle mettait au point des armes bactériologiques. Voir, Serge Michel et Michel Beuret, La Chinafrique : Pékin à la conquête du continent noir, Op.cit, p. 271.
[8] NDLR : La mise en valeur des hydrocarbures non conventionnels change la donne par la suite
[9] Parlant de Roger Winter, néoconservateur américain, Mr. Ghazi Salahdin, conseiller du président Omar Hassan El Bachir affirme : « il est à l’origine de beaucoup de nos difficultés. C’est une des personnes les plus dangereuses pour le Soudan ». Voir, Pierre Péan, Op.cit., p.281.
[10] Voir, « Le Sud-Soudan vers l’indépendance », Le monde : Bilan Géostratégie 2011. p.108.
[11] 10 Voir, « L’accord signé entre les deux Soudans porte sur le partage des dividendes issus du pétrole », rfi.fr, consulté le 06/08/2012.
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