. René Schwok, La construction européenne contribue-t-elle à la paix ? Coll. le Savoir suisse, Presses polytechniques et universitaires romandes, Lausanne, Suisse, 2016.
Les partisans de la construction européenne ont toujours avancé que celle-ci avait amené la paix. Pourtant, aucune étude scientifique n’a jamais développé une approche critique d’une telle prétention. Pour remédier à cette surprenante lacune, l’auteur établit une typologie qui permet de reconstituer les deux conceptions principales qui s’opposent autour de cette question : celle des européistes et celle des eurosceptiques. La confrontation dialectique entre ces deux approches constitue le fil rouge de l’ouvrage. Reprise dans chacun des chapitres, elle permet, de dégager un point de vue synthétique visant à dépasser cette opposition. L’auteur montre que la contribution de la construction européenne à la paix se situe dans les nuances, se démarquant ainsi des slogans irénistes des européistes tout en démontant les arguments des eurosceptiques. Il conclut que l’UE ne pourra jamais empêcher des dérives extrémistes et belligènes. Elle peut cependant en limiter les dommages par les règles et les institutions que les Etats membres se sont eux-mêmes imposés.
. Lucy Fiske, Human Rights, Refugee Protest and Immigration Detention, Sydney, Palgrave Macmillan, 2016.
This book builds a compelling picture of injustices inside immigration detention centers, within the context of the rise of the use of immigration detention in the Global North. The author presents the rarely heard voices of refugees, bringing their perspectives to light and personalising and humanising a global political issue.
Based on in-depth interviews with formerly detained refugees who were involved in a wide range of protests, such as sit-ins and non-compliance, hunger strikes, lip sewing, escapes and riots, Human Rights, Refugee Protest and Immigration Detention presents a comprehensive insight into immigration detention and protest.
Drawing on the work of Michel Foucault and Hannah Arendt, the book challenges contemporary human rights discourses which institutionalise power and will be a must-read for scholars, advocates and policymakers engaged in debates about immigration detention and forced migration.
. Christian Lequesne (dir.), Maurain Picard, Les métamorphoses des Etats-Unis depuis 1965. 10 grands témoins racontent, Paris, Atelier Henry Dougier, 2016.
Les auteurs de cette série, dirigée par Christian Lequesne (CERI-Sciences Po), interrogent 10 « grands témoins » qui ont vécu en direct les basculements sociaux, politiques, économiques de leur pays depuis les années 1950-1960. Focalisés sur 10 moments-clés de l’histoire contemporaine, leurs récits et leurs analyses éclairent l’état aujourd’hui de sociétés en mutation.
Les dix grands témoins : Jared Bernstein, Sarah Weddington, Leonard Kleinrock, John Lewis, Leon Panetta, John Rizzo, David Petraeus, John Raines, Dan Rather, Patrick Egan.
. Nadine Massard, Corinne Autant-Bernard, Geography of Innovation. Public policy renewal and empirical progress, Oxon, Routledge, 2016.
Within the European context of innovation for growth, public and corporate actors are faced with pressing questions concerning innovation policy and the return on public and private investment in innovation at the regional level. To help them answer these questions, researchers in the field of Geography of Innovation propose interesting developments and new perspectives for the analysis of localized innovation processes, interactions between science, technology and industry, and their impact on regional growth and competitiveness, offering new foundations for designing and evaluating public policies.
The aim of this book is firstly to highlight major recent methodological advances in the Geography of Innovation, particularly concerning the measurement of spatial knowledge externalities and their impact on agglomeration effects. Strategic approaches using microeconomic data have also contributed to showing how firms’ strategies may interact with the local environment and impact upon agglomeration dynamics.
Interesting new results emerge from the application of these new methodologies to the analysis of innovation dynamics in European regions and this book shows how they can help revisit some of the main tenets of received wisdom concerning the rationale and impact of public policies on the Geography of Innovation. This book was previously published as a special issue of Regional Studies.
. Sylvain Zini, Exporter le New Deal. Les normes du travail dans la politique commerciale des Etats-Unis, Montréal, PUQ, 2016.
Le présent livre vise à expliquer les raisons de l’implication des gouvernements et des acteurs non-gouvernementaux américains dans la campagne visant à mettre en œuvre des clauses sociales dans les accords commerciaux. La clause sociale telle que défendue par les États-Unis est le fruit d’une tradition intellectuelle, politique et militante fortement ancrée chez eux : le libéralisme réformiste. Un réseau d’acteurs progressistes, la coalition travailleurs-¬libéraux, a défendu ce projet politique.
Durant les années qui ont suivi le New Deal, puis dans les années 1980, cette coalition a usé de son influence pour pousser à inclure des clauses sociales dans l’agenda commercial américain. Ce projet de clause sociale est intimement lié à deux principes à la base de la politique commerciale des États-Unis et du système commercial multilatéral (SCM) : la réciprocité et l’équité.
Malgré cet effort, les Américains ne sont jamais parvenus à ¬intégrer la clause sociale dans l’agenda du General Agreement on Tariffs and Trade (GATT), puis de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Les États-Unis ont de ce fait été dirigés dans deux voies : le changement de forums et le bilatéralisme, et ce, avec des succès mitigés. Cette campagne a permis de faire progresser les droits des travailleurs dans la hiérarchie des priorités internationales. Toutefois, l’agenda de la clause sociale confronte encore la méfiance des pays en développement. Si la clause sociale a fait des progrès depuis 30 ans, l’agenda des entreprises continue lui aussi à avancer, ce qui fait que l’écart entre les droits de celles-ci et ceux des travailleurs est loin d’avoir été comblé.
. Fabien Raynaud, Michel Davy de Virille (dir.), La mondialisation : espérance pour les nations, avenir pour l’Europe, Paris, Hermann, 2016.
La mondialisation représente une opportunité sans précédent de développement et de prospérité, mais elle constitue surtout un carrefour où viennent se confronter les peuples qui composent l’humanité. En cela, elle peut également représenter un risque : risque de perte de la diversité des cultures, mais aussi d’accroissement des inégalités et d’apparition de nouvelles formes de conflictualités.
Pour saisir ces nouvelles opportunités et faire face à ces nouveaux risques, les hommes et les nations doivent se mobiliser. Cette mobilisation passe par l’espérance d’un progrès perçu comme possible. Notre histoire européenne, pavée de violences, nous donne une pratique sans équivalent d’alliances supranationales respectant les identités nationales. Au-delà des totalitarismes, nous avons commencé à conjuguer la laïcité, les ressources de l’humanisme et des religions. Grâce aux alliances de consensus, nous pouvons contribuer à l’émergence d’espérances mondiales qui ne soient pas la répétition par un orchestre élargi d’une partition occidentale.
Sur quoi nous appuyer ? Sur l’image que nous avons de nous-mêmes ? Sur celle que les « printemps » de l’Est ou de l’Orient nous prêtent ? D’autres que nous apprécient à leur juste valeur ces réalités que nous avons reçues : la paix, la liberté, la connaissance et la culture.
. Didier Bigo, Terrorisme, guerre, sécurité intérieure, sécurité extérieure, Sarrebruck (Allemagne), Editions universitaires européennes, 2016.
Depuis le début des années 1990, un débat a lieu que l’on pourrait qualifier de querelle des Anciens et des Modernes sur le thème de la sécurité. Initié avec la fin de la bipolarité et la disparition de la menace soviétique, il a pris une autre ampleur avec les attentats du 11 septembre 2001 et les suivants. Ce débat touche à la question de la définition de la sécurité, à sa relation à l’Etat et à la place que doivent occuper les militaires quand il s’agit de s’occuper de missions et d’opérations autres que la guerre. Un nombre croissant d’observateurs venant du monde journalistique ou universitaire, de praticiens de terrain, d’institutions locales, nationales, régionales ou internationales, affirment tous que les préoccupations de sécurité intérieure et extérieure, traditionnellement distinctes, sont maintenant en train de converger, voire de fusionner. Ce livre critique l’idée d’une fusion entre guerre et crime via le terrorisme et insiste sur l’apparition d’un champ transnational des guildes professionnelles de l’(in)sécurité mettant en compétition militaires, policiers, gardes frontières et acteurs privés.
. Charlie Mballa et Nelson Michand (dir.), La politique étrangère contemporaine en bons termes : guide lexical, Québec, Presses de l’Université du Québec, 2016.
Le présent ouvrage a pour but de réconcilier théoriciens et praticiens spécialistes et profanes, en invitant les lecteurs à « se rapprocher » d’un sujet souvent considéré à tort comme relevant des seuls « initiés ». Au service de Nouvelle politique étrangère, son devancier, il vise à en faciliter la compréhension, en prenant en considération la complexité d’un domaine instable et en mutations constantes. Cette instabilité justifie le caractère évolutif du langage utilisé. Tout en essayant de gérer les incertitudes liées à cette évolution, les auteurs de ce guide lexical ont voulu rendre intelligibles et situer dans des situations diplomatiques concrètes les concepts et termes traités dans Nouvelle politique étrangère et ailleurs.
. Frédéric Bozo, A History of the Iraq Crisis : France, the United States, and Iraq, 1991-2003, New York, Columbia University Press, 2016.
In March 2003, the United States and Great Britain invaded Iraq to put an end to the regime of Saddam Hussein. The war was launched without a United Nations mandate and was based on the erroneous claim that Iraq had retained weapons of mass destruction. France, under President Jacques Chirac and Foreign Minister Dominique de Villepin, spectacularly opposed the United States and British invasion, leading a global coalition against the war that also included Germany and Russia. The diplomatic crisis leading up to the war shook both French and American perceptions of each other and revealed cracks in the transatlantic relationship that had been building since the end of the Cold War. Based on exclusive French archival sources and numerous interviews with former officials in both France and the United States, A History of the Iraq Crisis retraces the international exchange that culminated in the 2003 Iraq conflict. It shows how and why the Iraq crisis led to a confrontation between two longtime allies unprecedented since the time of Charles de Gaulle, and it exposes the deep and ongoing divisions within Europe, the Atlantic alliance, and the international community as a whole. The Franco-American narrative offers a unique prism through which the American road to war can be better understood.
. Bruno Tertrais, Les guerres du climat, contre-enquête sur un mythe moderne, Paris, CNRS Editions, 2016.
Le changement climatique actuel est porteur d’incertitudes pour l’avenir. Ce n’est pas une raison pour le dramatiser inutilement. Et avancer qu’il est la cause essentielle de certains conflits, c’est dédouaner les gouvernements de leurs responsabilités dans le déclenchement des guerres.
. Nicolas Bernard, La Guerre du Pacifique 1941-1945, Paris, Tallandier, 2016.
7 décembre 1941 : la flotte impériale japonaise bombarde la base américaine de Pearl Harbor, dans les îles Hawaii. La guerre devient mondiale. Le Pacifique et l’Asie s’embrasent. Le Japon lie définitivement son sort à l’Allemagne nazie et à l’Italie fasciste. Ses armées s’étendent bientôt sur un vaste empire qui court de la Chine à l’Asie du Sud-Est, des portes de l’Inde aux îles du Pacifique. Mais les Alliés parviendront à briser cette expansion, avant d’entamer une vaste contre-offensive qui s’achèvera par l’horreur nucléaire d’Hiroshima et de Nagasaki en 1945.
Pour la première fois en France, le présent ouvrage explore la guerre du Pacifique dans tous ses aspects, de ses origines à son legs mémoriel qui divise toujours l’Asie. Grandes opérations, intrigues diplomatiques, mobilisation des civils rythment un récit retraçant la course folle de l’empire japonais vers sa chute.
. Marion Aballéa et Jérôme Clerget (dir.), Discours diplomatique et pratique des relations intenrationales, XIXe-XXIe siècles, Fare Cahiers n°11, Paris, L’Harmattan, 2016.
Les réflexions échangées durant les journées d’étude des jeunes historiens de l’Unité mixte de recherche DynamE (Université de Strasbourg / CNRS), tenues les 11 juin 2014 et 2 juin 2015, ont mis au jour la place centrale occupée par le discours diplomatique dans la pratique des relations internationales depuis la fin du XIXe siècle. Explorant des enjeux, des époques et des terrains divers, ces contributions mettent en lumière des situations diplomatiques contrastées, où le dire est au cœur des relations internationales.
. Frank Tétart (dir.), Grand atlas 2017. Comprendre le monde en 200 cartes, Paris, Autrement, 2016.
Un outil indispensable pour comprendre le monde. Un panorama géopolitique complet, 200 cartes entièrement mises à jour. Les événements vus par la presse du monde entier.
. Pierre Martin, La France : une exception ? - 10 thèmes pour réussir vos examens et concours, éd. Ellipses.
L’objectif du livre ? (Re)découvrir la France à travers 10 thèmes pour fournir des éléments concrets aux étudiants préparant les concours (écoles de commerce, administratifs, enseignement…).
C’est donc un panorama sur l’identité et la place de la France dans le monde : la campagne (ou la ville ?), la mer (ou la terre ?), les hommes (Bodin ou Malthus ?), les Dieux (fille de l’église ou mère de la laïcité ?), l’état (ou le marché ?), l’entreprise (enterrée ou encensée ?), la Révolution (ou la réforme ?), la culture (la légèreté ou la rigueur ?), l’Europe (l’Empire ou l’emprise ?), le Monde (le syndrome gaulois ou l’ouverture ?)…
Universitaires et professeurs de classes préparatoires essayent ainsi de comprendre ce qui fait l’exception française.
. Collectif, Méditera. Zéro gaspillage en Méditerranée. Ressources naturelles, alimentation et connaissances, Presses de Sciences Po, 2016.
L’agriculture et la sécurité alimentaire constituent des enjeux majeurs pour la planète. Situées au coeur des nouveaux objectifs de développement durable (ODD), elles posent de nombreuses questions stratégiques pour les pays et la coopération internationale. Produire plus et mieux, telle est l’équation à résoudre face aux défis de la croissance démographique, de l’évolution des modes de consommation et de la rareté des ressources de production naturelles et financières. Dans ce contexte, la réduction des pertes agricoles et du gaspillage alimentaire est devenue prioritaire.
L’espace méditerranéen est particulièrement concerné par ces dynamiques qui conditionnent la sécurité humaine, le développement économique et social inclusif et l’adaptation aux changements climatiques. La problématique du gaspillage doit y être appréhendée sous l’angle de la gestion responsable des ressources naturelles, de la production et de la consommation des aliments mais aussi de la valorisation des connaissances et des savoirs.
Mediterra 2016 propose une approche intégrée, innovante et prospective sur les enjeux de la réduction de ce triple gaspillage (des ressources naturelles, de l’alimentation et des connaissances). Recueil d’expertises mutualisées et d’expériences locales dans la région méditerranéenne, cette nouvelle édition fournit des clés de lecture et des solutions pour l’action aux décideurs politiques, aux opérateurs du développement, aux professionnels et aux chercheurs.
Cet ouvrage est placé sous la codirection du Centre international de hautes études agronomiques méditerranéennes (CIHEAM) et de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), deux organisations internationales engagées dans un partenariat stratégique pour un développement durable en Méditerranée.
. François Reynaert, La grande histoire du monde, Paris, Fayard, 2016.
Des grands empires de l’Antiquité à la chute de l’URSS, de l’Europe de Charlemagne au Japon du XIXe siècle, de l’Asie des Mongols à l’Afrique de la décolonisation, cet ouvrage nous convie à un voyage extraordinaire au fil des siècles. Procédant par étapes chronologiques, il suit l’évolution des grandes civilisations les unes par rapport aux autres. Il réussit en même temps à nous faire comprendre la façon dont chaque peuple considère son passé.
Nous avons tous en tête aujourd’hui l’importance nouvelle de la Chine, de l’Iran, de l’Inde. Nous percevons le rôle essentiel que vont jouer l’Afrique et l’Amérique latine. Nous voyons à quelle vitesse la montée de nouvelles puissances reconfigure le monde. C’est pourquoi il paraît urgent de mieux connaître son histoire.
. Liliane Hilaire-Péres, Larissa Zakharova, Les techniques de globalisation au XXe siècle, Rennes, PUR, 2016.
Qu’est-ce que les techniques font à la globalisation ? Qu’est-ce que la globalisation fait aux techniques ? Cet ouvrage propose des réponses à ces questions dans une vingtaine d’études originales qui portent sur le Brésil, le Cameroun, la Chine, les Etats-Unis, la France, le Japon et l’Union soviétique.
Il s’intéresse au long XXe siècle où l’ordre colonial, les antagonismes politiques et la division du monde en deux blocs ont joué un rôle capital dans les interconnexions et les interdépendances régionales. Dans leurs analyses des circulations des techniques, les auteurs de cet ouvrage s’emploient à suivre au plus près les déplacements pour en montrer la complexité et le travail permanent de requalification qui s’opère, tant les techniques et leurs porteurs se transforment au fil des disséminations et de leurs arborescences.
De fait, la globalisation ne signifie pas une homogénéisation des mondes sociotechniques. Les circulations techniques changent les territoires de l’économie et les rapports entre les pays, les inégalités et les clivages entre les pays riches et les pays pauvres.
. Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), Les territoires français en 50 cartes, Paris, La Documentation française, 2016.
Cet ouvrage propose, à travers une sélection d’indicateurs cartographiés, une approche synthétique et pratique de la diversité des territoires français. L’appréhension de la diversité des territoires est étroitement liée au choix des échelles géographiques : plus le découpage de l’espace retenu est fin, plus les disparités semblent importantes. Le choix du mode de représentation cartographique est également crucial. Cet ouvrage se veut aussi un outil pédagogique en termes de représentation cartographique.
. Michel Niqueux, L’Occident vu de Russie. Anthologie de la pensée russe, de Karamzine à Poutine, Paris, Institut d’Études Slaves, 2016.
À cheval sur l’Europe et l’Asie, qui l’envahirent à plusieurs reprises, sans héritage gréco-romain ou catholique, occidentalisée de force (dans ses couches supérieures) par Pierre le Grand qui, au début du XVIIIe siècle, « perça » une « fenêtre sur l’Europe », la Russie a fait de son rapport à l’Occident non seulement une question géopolitique, mais aussi existentielle et philosophique : il en va de son identité nationale, de son organisation sociale et politique, de son « âme » ou de sa « civilisation », et du lien de celle-ci avec les « valeurs universelles » des Lumières. Dès le début du XIXe siècle, écrivains et penseurs russes débattent, et se divisent, sur les voies du développement de la Russie : faut-il protéger la Russie du poison européen de l’athéisme et de la dépravation (M. Magnitski, 1820), sauver l’Europe de la décadence (A. Kraïevski, 1837), ou devenir des Russes d’esprit européen (V. Biélinski, 1841), et suivre le même chemin que l’Europe occidentale, en nous gardant de ses erreurs (N. Dobrolioubov, 1859), pour ensuite la rattraper et la dépasser comme le voulaient les bolcheviks ? La « révolution conservatrice » actuelle, qui se développe en réaction à la perestroïka, avec son anti-occidentalisme, la dénonciation de la décadence de l’Occident « pourri », le rejet du modèle libéral-démocratique pour une voie russe originale, ou eurasienne (A. Douguine, 2011), ne peut être comprise sans remonter aux débats de la première moitié du XIXe siècle, qui restent d’une étonnante actualité.
Sans équivalent dans quelque langue que ce soit, cette anthologie, avec ses nombreux textes traduits pour la première fois en français, ses notices de présentation qui la rendent accessible au grand public, son absence de parti pris, permettra d’avoir du rapport intellectuel ou idéologique de la Russie à l’Occident une vue étendue et approfondie (140 auteurs, qui reflètent beaucoup mieux une réalité complexe et variée que les quelques dizaines de noms auxquels on se réfère d’habitude). Sur plus de deux siècles, on pourra suivre l’évolution d’idées antagonistes issues d’une part des Lumières françaises (droits de l’homme, État de droit, démocratie, principe individuel, cosmopolitisme), d’autre part du romantisme allemand (génie national, individualité nationale, idéalisme), et la permanence de mythes historiosophiques qui fondent l’altérité de la Russie et sa mission salvifique ou régénératrice. Cet ouvrage est nécessaire à tous ceux qui s’intéressent à la Russie présente ou passée ou qui veulent suivre le destin des idées européennes sur le sol russe.
. Alain Renaud, La France, un destin, Paris, L’Harmattan, 2016.
Pour certains, la France n’a commencé qu’avec la Révolution française et l’instauration de la République. Elle est une idée, une abstraction. Elle naît avec les Droits de l’Homme. Pour d’autres, elle n’existe que depuis le baptême de Clovis, roi des Germains francs, en 496 à Reims, et a cessé d’être en 1789. Elle est tradition, chrétienté, chevalerie. Ces deux approches, qui caricaturalement opposent ce qu’on appelle la gauche à la droite, paraissent inconciliables et donnent lieu à des confrontations politiques stériles. Et si aucune de ces interprétations n’était la bonne ? Pourquoi donne-t-on presque toujours une vision fausse de ce qu’est la France ? Pourquoi son histoire et son identité ne sont-elles pas reconnues pour ce qu’elles sont ? La France n’a commencé à être ce qu’elle est ni en 496, ni en 1789, et l’histoire des Français a débuté bien avant l’histoire de la France. Un cas unique en Europe. Comprendre ce qu’est la France aujourd’hui, en ce début du XXIe siècle, et ce qu’elle sera à l’avenir ne peut se faire qu’en remontant son passé et, tout particulièrement, sa petite enfance, sachant que, comme chez un adulte, c’est elle qui pèse presque toujours le plus sur le destin des hommes. C’est l’ambition profonde de cet ouvrage : saisir et dire ce qu’est la France et ce qu’est son destin.
. Jenny Raflik, Terrorisme et mondialisation. Approches historiques, Paris, Gallimard, 2016.
Cette étude éclairante ne se veut pas une histoire du terrorisme en tant que telle, mais une approche critique des liens intrinsèques entre terrorisme et mondialisation depuis le milieu du XIXe siècle jusqu’à nos jours.
Le recours au temps long et à l’analyse comparée montre qu’au-delà de leurs différences formelles les terrorismes ressortissent à trois grandes familles : le terrorisme d’inspiration révolutionnaire (anarchistes, extrême gauche des années 1970-1980) ; le terrorisme ethno-nationaliste (Balkans puis monde entier avec la décolonisation) ; le terrorisme identitaire, souvent issu du précédent (Ku Klux Klan, Black Panthers, terrorisme islamiste).
Apparus dans la seconde moitié du XIXe siècle, ces terrorismes se signalent dès l’origine par leurs dimensions à la fois internationales, transnationales et globales. Il est donc illusoire d’imaginer que le terrorisme international serait passé peu à peu de l’une à l’autre de ces dimensions. Ce qui le caractérise d’emblée, c’est sa faculté de jouer sur des échelles différentes.
Depuis la première Conférence internationale contre le terrorisme anarchiste, en 1898, les États ont tenté sans succès de s’unir pour endiguer la menace terroriste. Jusqu’à aujourd’hui, ils paraissent incapables de dépasser leurs intérêts individuels pour parvenir ne serait-ce qu’à donner une définition commune du terrorisme. Quant à le combattre…
. Gérard-François Dumont, Pierre Verluise, Géopolitique de l’Europe. De l’Atlantique à l’Oural, coll. Major, Presses Universitaires de France (PUF), 2e édition entièrement actualisée (2016). Ce livre a été distingué en 2017 par le prix stratégique du Cercle K2.
L’Europe, cette région du monde allant de l’océan Atlantique à la Russie, voit s’exercer au XXIe siècle de nouvelles rivalités de pouvoir. Leur étude suppose d’abord une exacte connaissance des caractéristiques géographiques et de l’histoire récente de l’Europe, faite de divisions, de réunifications et de dissensions. La compréhension des paramètres géopolitiques de l’Europe passe également par le décryptage de l’Union européenne, de ses atouts, de ses contradictions, de ses faiblesses, de ses difficultés comme la sortie du Royaume-Uni. Elle suppose également l’analyse des autres Europe, soit les pays candidats à l’Union européenne, et ceux qui s’y refusent, sans oublier les batailles pour des « dépouilles » de l’ex-URSS, comme l’Ukraine. Batailles qui appellent à comprendre la stratégie d’une Russie paradoxale mais en quête de puissance. Enfin, l’analyse permet d’illustrer les défis de l’Europe par neuf scénarios de prospective géopolitique.
. Une analyse des enjeux de l’Union européenne pensés en lien avec l’histoire et les fonctionnements politiques et administratifs de cette institution. La prise en compte du « Brexit ».
. Une interrogation sur l’avenir géopolitique de l’Europe dans un monde où émergent de nouvelles puissances grâce à neuf scénarios prospectifs.
. De nombreuses cartes et figures illustrant les élargissements de l’Union européenne et permettant de mieux comprendre leurs atouts et leurs limites culturelles, géopolitiques ou économiques.
. Emmanuelle Armandon, Géopolitique de l’Ukraine, Coll. QSJ, PUF, 2016.
Pierre Verluise, Directeur des publications du Diploweb.com : "Voici un livre remarquablement intelligent, clair, accessible, précis. Il permet au lecteur de comprendre les grandes lignes de l’Ukraine depuis son indépendance en 1991. Un outil utile pour mettre en perspective l’actualité. Une belle maîtrise. "
4e de couverture
Depuis novembre 2013, l’Ukraine est au cœur de l’une des plus graves crises que le monde a connues depuis la fin de la guerre froide. À l’origine de ces événements ? Son rapport à l’Europe d’un côté, à la Russie de l’autre.
Dans cet essai, Emmanuelle Armandon se donne pour objectif d’interroger l’évolution des relations que Kiev entretient avec ses deux principaux partenaires depuis 1991. Décrivant les grandes étapes qui ont marqué la politique étrangère du pays, elle met en lumière la complexité et la pluralité des jugements que les citoyens portent sur les grandes orientations qu’ont impulsées les gouvernements successifs. Preuve que la construction de ce jeune État, né après soixante-dix ans de soviétisme, est loin d’être achevée…
Ce livre sur le site des éditions PUF
. Tamatoa Bambridge, Jean-Paul Latouche, Les atolls du Pacifique face au changement climatique. Une comparaison Tuamotu-Kiribati, Paris, Karthala, 2016.
Cet ouvrage pluridisciplinaire réunissant géographie, anthropologie, histoire et archéologie, est le premier à aborder d’une manière comparative l’avenir des atolls du Pacifique considéré du point de vue des sociétés qui y vivent et du ressenti de leurs habitants confrontés au changement climatique.
Il présente les résultats d’enquêtes de terrain effectuées simultanément en 2015 dans l’archipel des Tuamotu en Polynésie française et dans celui des îles Gilbert en République de Kiribati. Des synthèses historiques sur les axes traditionnels de la résilience d’îles basses, très exposées aux risques cycloniques et aux submersions marines, complètent ces observations contemporaines pour souligner les dangers d’un développement économique oublieux de l’équilibre socio-environnemental et des effets potentiels du changement climatique.
Ces analyses lancées à l’initiative de l’AFD (Agence française de développement) s’adressent autant à un public sensibilisé aux enjeux climatiques mondiaux qu’à des responsables et acteurs des politiques publiques. Au-delà des différences ponctuelles, elles témoignent du rejet d’ensemble des consignes internationales par des sociétés insulaires voulant demeurer libres de leur destin et s’appuyant sur l’expérience des savoirs traditionnels.
Elles dégagent une orientation centrale pour le développement durable d’atolls situés en première ligne du risque climatique : éviter, dans un contexte de crise, que deux conceptions de la résilience, celle de la vision locale et celle des États, ne s’affrontent pour devenir antagonistes.
. Guillaume Farde, Externaliser la sécurité et la défense en France. Le cas des partenariats public-privé, Paris, Hermann, 2016.
En France, le souvenir de la bataille de Valmy, couplé à l’instauration d’une conscription maintenue jusqu’en 1996, fonde l’attachement indéfectible du citoyen au caractère essentiellement public des forces de sécurité de la Nation. Il y a là l’origine d’une césure entre les activités mercantiles d’une part, et la sécurité publique d’autre part. Cette conception étatiste des services publics régaliens a conduit à privilégier, de façon systématique, le mode de gestion en régie. Depuis le début des années 1990 cependant, ce paradigme classique où l’armée et les forces de polices évoluent de façon autonome pour assurer l’ensemble de leurs missions, est battu en brèche. L’externalisation au profit d’opérateurs privés s’impose comme le modèle managérial privilégié des services publics régaliens en France. Ce nouveau modèle n’est pas exempt de risques que l’auteur analyse dans le présent ouvrage.
. Tancrède Josseran, Florian Louis, Frédéric Pichon, Géopolitique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Du Maroc à l’Iran, Paris, PUF, 2016.
Du Maroc à l’Iran en passant par l’Égypte, on disait le « grand Moyen-Orient » (Middle East and North Africa pour les Anglo-Saxons) immobile. Le voilà en ébullition. L’ambition de cet ouvrage est d’offrir les outils pour comprendre cette région au cœur de l’actualité, dont l’intelligence est souvent obstruée par le flot d’idées reçues et de contre-vérités qu’elle charrie.
A contrario d’une vision simpliste qui réduirait le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à un univers soudé autour du dénominateur commun islamique, l’ouvrage explique en quoi la diversité, voire la fragmentation, en constitue la caractéristique fondamentale. Une pluralité qui est une inestimable richesse en termes de civilisations, mais provoque en contrepartie une très forte instabilité.
Cependant, loin de réduire le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à un terrain d’affrontement entre des impérialismes venus d’ailleurs, l’ouvrage montre surtout comment certains des pays qui le composent s’affirment progressivement comme des acteurs à part entière de la mondialisation.
Le premier manuel consacré à la région à la suite des « Printemps arabes » ; Les changements les plus récents expliqués par les héritages d’une région à la longue mémoire ; Une analyse du Moyen-Orient dans son ensemble (population, religions et ethnies, économie, vie politique…) ; Les ambitions et les rivalités de ses principales puissances, les convoitises des acteurs étrangers car il est peu de zones où la géopolitique externe interfère plus avec la géopolitique interne.
. Stéphane Paul, Élise Crovella, Hélène Millet, L’évaluation des politiques publiques. Comprendre et pratiquer, Paris, Eyrolles, 2016.
L’évaluation des politiques publiques est un outil majeur de pilotage de l’action publique. Pourtant cette pratique demeure inégalement développée et reste encore, pour les acteurs publics, en cours d’appropriation et en voie d’institutionnalisation. En suivant les étapes chronologiques d’une évaluation de politique publique (avec des exemples issus de tous les domaines de l’intervention publique), cet ouvrage analytique et pédagogique donne à voir de l’intérieur des administrations les mécanismes d’une démarche évaluative.
En confrontant théories et cas pratiques puisés dans les trois fonctions publiques, cet ouvrage d’expertise, soutenu par la Société française de l’évaluation, répondra aux besoins des acteurs de l’évaluation et permettra aux professionnels (évaluateurs, administrations, collectivités), aux enseignants et aux étudiants de s’appuyer sur un ouvrage de référence.
. Éric Simon, Christian Lequesne (dir.), Métamorphoses du Royaume-Uni depuis 1945 au Brexit, Paris, Henry Dougier, 2016.
Les auteurs de cette série, dirigée par Christian Lequesne (CERI-Sciences Po), interrogent 10 « grands témoins » qui ont vécu en direct les basculements sociaux, politiques, économiques de leur pays depuis les années 1950-1960. Focalisés sur 10 moments-clés de l’histoire contemporaine, leurs récits et leurs analyses éclairent l’état aujourd’hui de sociétés en mutation.
Les dix grands témoins :
Sir Edward Leigh, John Redwood, Stephen Frears, John Lebor, Maurice Fraser, Francis Campbell, Tom Robin Boyde, Paul Ryan, Richard Hope, Angus MacNeil.
. Gabriel Wackermann (dir.), La France des marges, Paris, Ellipses, 2016.
Les marges, ce sont ces territoires moins visibles et moins connus, « angles morts » et interstices du reste de la France intégrée économiquement.
Ces territoires sont souvent considérés comme secondaires, mais ils sont en réalité au coeur de dynamiques, parfois complexes, mais révélatrices des fonctionnements globaux des territoires.
Définitions, approches diversifiées grâce à de nombreux exemples thématiques et aux cadres spatiaux variés… Les auteurs de l’ouvrage abordent, grâce à la richesse de leurs parcours et leurs spécialités, les nombreux aspects et les différentes échelles des marges.
Des dissertations corrigées complètent les chapitres pour faire de cet ouvrage un outil de travail efficace à la préparation des concours.
. Josette Pontet, Marie-Bernadette Dufourcet, Guerre et Paix. Les enjeux de la frontière franco-espagnole (XVIe-début XIXe siècles), Bordeaux, PUB, 2016.
Le Quadricentenaire des mariages royaux célébrés à Bordeaux à l’automne 1615 unissant le roi Louis XIII et l’infante Anne d’Autriche d’un côté et la princesse Élisabeth de France et le futur roi d’Espagne Philippe IV a été l’occasion de porter nos regards sur la frontière pyrénéenne à l’époque moderne. Ce double mariage a donné lieu à un échange inédit de princesses sur la Bidassoa qui fut un beau moment de paix vécu sur la frontière. Une frontière qui reste encore cependant une notion assez floue, faisant alterner les rencontres festives et politiques comme en 1565 avec la rencontre des cours de France et d’Espagne, et les moments de tensions et de conflits. Guerre et paix, fermeture ou passage, barrière étanche ou lieu d’échanges ? Quelle définition, quelle représentation les contemporains en donnaient-ils ?
Une vingtaine de communications dues à des historiens, historiens de l’art, musicologues et autres spécialistes français et espagnols, apportent un éclairage nouveau et tout à fait intéressant sur ces questions réparties autour de trois grands thèmes. Ils nous mènent successivement à la recherche de définitions et de représentations de la frontière, de son rôle dans les rencontres royales et les échanges commerciaux licites ou non, avant de prendre la mesure des influences artistiques réciproques de part et d’autre de la frontière.
C’est dire la richesse de cet ouvrage issu d’un colloque qui s’impose comme un très bel exemple d’échanges transfrontaliers, autour d’une frontière qui est aujourd’hui fort heureusement lieu de paix.
. S. N. Nyeck, Public Procurement Reform and Governance in Africa, New-York, Palgrave, 2016.
This book presents an interdisciplinary exploration of the governance of public procurement reform in Africa. Through a bottom-up approach to case studies and comparative analyses, scholars, practitioners, and social activists write about the organizational mechanisms and implementation gaps in public procurement governance in light of the general premises of national reform. Reforming the ways in which government purchases works, goods, and services from the private sector is one of the most sweeping policy reform undertaken in Africa in the past decade. Despite the transnational scope of policy change, very little is known about the mechanisms of public procurement governance at the subnational level. The argument in this volume is that policy reforms that mitigate contractual hazards along the three-dimensional “law-politics-business matrix” are more likely to bring about meaningful institutional transformation and broader social accountability. Key to substantive transformation of public procurement is the revitalization and professionalization of the public sector to meet the opportunities and challenges of development by contract.
. André Filler, L’impossible nation lettone. Étude des lieux d’une natio-genèse post-soviétique, Strasbourg, PUS, à paraître (décembre 2016).
Vingt-cinq ans après la chute de l’URSS, la transition de ses anciennes républiques vers l’État-nation et la démocratie parlementaire reste souvent une entreprise périlleuse, pouvant mener jusqu’à la guerre civile, comme le montre la crise ukrainienne actuelle.
Dans ce contexte, la réussite balte semble un contre-exemple, susceptible de servir de modèle à d’autres ex-républiques socialistes. Or, derrière les paisibles façades hanséatiques, les tensions couvent. Vaste comme cinq fois l’Île-de-France, la Lettonie n’abrite que deux millions d’habitants, mais ceux-ci se divisent en deux communautés : les autochtones, légèrement majoritaires, et une importante minorité russophone. Soit deux langues, deux cultures, deux histoires, deux mondes, mais une seule terre à partager. Comment, dans une telle configuration, construire une nation ? Utilisant largement les sources lettones, russes et occidentales, le présent ouvrage s’attache à identifier les points névralgiques qui entravent le projet national letton, tout en interrogeant plus largement les mécanismes complexes de la natio-genèse post-soviétique.
. Philippe Pons, Corée du Nord, un État-guérilla en mutation, Paris, Gallimard, 2016.
La Corée du Nord est le pays le plus haï, mais aussi le plus mal connu de la planète.
Comprendre les ressorts d’un système totalitaire sans équivalent par son monolithisme idéologique, l’inscrire dans son espace et dans son temps pour en saisir l’ancrage et décrypter le fonctionnement d’une économie émergente, de facto de marché : tel est l’objet de ce livre.
La Corée du Nord est le fruit d’une histoire disputée : colonisée par le Japon (1910-1945) puis divisée par les États-Unis et l’URSS en 1945, partition entérinée trois ans plus tard et contestée par une guerre fratricide (1950-1953), et restée depuis sans traité de paix.
Kim Il Sung au pouvoir a élevé la lutte de libération au rang de récit fondateur et organisé le pays sur le modèle d’une unité de guérilla, entretenant la population dans une mentalité d’assiégé permanent. La résilience de cet « État-guérilla » est sans doute à chercher moins dans son caractère stalinien que dans un nationalisme invétéré.
La Corée du Nord évolue néanmoins vers une économie hybride, où la frontière entre secteur public et initiative privée est de plus en plus floue et qui génère de profondes mutations sociales.
Cette évolution interne a pour toile de fond des enjeux géostratégiques : les risques entraînés par les ambitions nucléaires de Pyongyang, les visées hégémoniques du puissant voisin chinois et le retour de la Russie dans le Grand Jeu diplomatique.
. Déborah Cohen, Antone Destemberg, Aurélia Dusserre, Arnaud-Dominique Houte, Fabrice Le Goff, Nouvel Atlas de l’histoire de France, Paris, 2016, Autrement.
Comprendre l’Histoire de France en 150 cartes, graphiques et images.
Cet atlas est un outil indispensable : il offre des repères clairs et documentés et une vision d’ensemble de notre histoire sur plus de dix-sept siècles. Il est structuré en quatre séquences rédigées chacune par un historien spécialisé : périodes médiévale, moderne, contemporaine et histoire du temps présent.
Les épisodes des croisades, des guerres de Religion, de la Révolution et des décolonisations sont abordés de manière chronologique, mais aussi thématique : la peste noire, la vie à la cour de Versailles, la condition ouvrière à la Belle Époque, l’évolution de la condition féminine au XXe siècle. ; Plus de 100 cartes originales et pédagogiques. ; Des repères chronologiques pour chaque période ; Une Histoire vivante et claire.
Complet, accessible et synthétique : un ouvrage de référence indispensable pour décrypter le passé et éclairer le présent.
. Conseil d’État, Où va l’État ? Un cycle de conférences du Conseil d’État – Vol. 2, Paris, La Documentation Française, 2016.
Un document précieux pour tous ceux qui s’intéressent à la « fabrique » de l’Etat, à son organisation institutionnelle et administrative et à son évolution. L’Etat reste le « principe actif » du pacte républicain qui unit, parfois non sans difficultés, les éléments composites de la société française. Le Conseil d’Etat a organisé d’octobre 2013 à juillet 2015 un cycle de treize conférences intitulé : « Où va l’Etat ? » au cours desquels les conférenciers - élus, magistrats, administrateurs, universitaires et entrepreneurs - ont analysé les évolutions en cours.
Après les sources de la philosophie politique et les problématiques fondamentales sur la constitution de l’État (Tome I), ce sont les thèmes de l’action, du fonctionnement et de la réforme de l’État qui sont traités dans ce second tome. De quels moyens et de quelles marges d’action l’Etat dispose-t-il aujourd’hui pour relever les défis majeurs du XXIe siècle ? Tels sont les enjeux que les conférences du cycle « Où va l’État » auront mis au débat en présence de 52 conférenciers et de près de 2000 auditeurs.
. Collective, Asian views on Americas’s role in Asia. The future of the Rebalance. Strategic recommandations for the incoming U.S. President on foreign policy towards Asia, San Francisco, The Asian Foundation, 2016.
The 2016 election campaign has revealed mounting concern and skepticism about American foreign policy commitments towards Asia, including signals towards anti-globalization and isolationism. Concerns have been raised about free trade and investment, the rise of China, territorial disputes, nuclear proliferation, and America’s presence in Afghanistan. The United States must not shrink from its leadership role in the international order and skillfully navigate a complex set of issues in Asia, according to a forthcoming policy report, Asian Views on America’s Role in Asia. This report presents policy recommendations for the incoming administration on issues most important to three sub-regions of Northeast Asia, South Asia, and Southeast Asia. The recommendations culminate a series of closed-door, high-level working group meetings held in Seoul, Bangkok, Colombo, and New York from April to June of 2016.
. Charlie Mballa, Nelson Michaud (dir.), Nouvelle politique étrangère, Montréal, PUQ, 2016.
Depuis la fin de la guerre froide, la gestion des affaires extérieures des pays et gouvernements ainsi que le travail diplomatique sont en mutation permanente afin de s’adapter aux nouvelles réalités mondiales. La décentralisation de l’ordre mondial, la montée des régionalismes, l’émergence de nouvelles puissances économiques, la précarisation de la sécurité internationale de même que les changements climatiques et technologiques ne sont que quelques-uns des nombreux bouleversements qui sont survenus sur la scène internationale.
Dans un contexte de mondialisation et de continentalisation, chaque État et chaque gouvernement doit repenser sa politique étrangère et revoir ses stratégies diplomatiques. Parallèlement, les paradigmes scientifiques qui tentent d’expliquer ces phénomènes doivent être reconsidérés. Le présent ouvrage constitue une remarquable réflexion sur la nécessité de repenser le cadre et les niveaux d’analyse de la politique étrangère en réaction à cette mouvance et à cette gouvernance mondiales. Réunissant les textes de chercheurs québécois, canadiens, européens et africains, il aborde les grands défis de la fin du XXe siècle et présente clairement les répercussions de certains phénomènes mondiaux et de certaines tendances globales sur l’évolution de la gouvernance des affaires du monde. Il propose, aussi bien aux diplomates de carrière qu’aux nouvelles générations de décideurs et de diplomates, des réponses aux questions théoriques et pratiques contemporaines en matière de politique étrangère.
. Jean-Christophe Victor, Le Dessous des cartes – Asie, Paris, Tallandier, 2016.
Le monde a basculé. Au XXIe siècle, l’Asie est désormais le nouveau centre du monde.
Depuis presque vingt ans, on mesure comment le centre du monde s’est progressivement déplacé, délaissant peu à peu l’espace transatlantique. À travers la lecture de cartes originales et inédites, ce nouveau Dessous des Cartes explore tous les visages de l’Asie – démographiques, politiques, économiques, sociaux et environnementaux.
Il étudie les conflits latents, les violences envers les minorités, les nouveaux jeux d’alliances, et décrypte les dynamismes et les inerties dans une région qui donne aujourd’hui le pas à la marche du monde.
. Frédéric Charillon, Célia Belin (dir.), Les États-Unis dans le monde, Paris, CNRS Éditions, 2016.
En dépit des nombreux tournants stratégiques qui ont marqué les relations internationales depuis la fin de la guerre froide, les États-Unis demeurent la puissance de référence, sans laquelle l’ordre mondial ne saurait être envisagé.
Après les guerres néoconservatrices des années 2000 (Afghanistan, Irak), les inflexions opérées par Barack Obama ont eu pour objectif aussi bien de sortir l’Amérique de plusieurs enlisements militaires que de restaurer son image dans le monde. Dans le même temps, la contrainte budgétaire, la montée en puissance de l’Asie, les défis chinois, russes ou issus d’autres puissances encore ont dû être pris en compte.
L’une des questions essentielles qui se pose désormais pour l’avenir du système international est de savoir si les orientations politiques des années Obama survivront à leur initiateur. L’Amérique a-t-elle définitivement changé, à la fois dans la sociologie de son débat interne, et dans son approche du monde ? Ou allons-nous assister à la fin, qui pourrait être brutale, d’une parenthèse Obama ?
Cet ouvrage revient sur les facteurs tant internes qu’externes qui déterminent les rapports de l’Amérique au reste du monde, et propose une réflexion stimulante sur les changements et continuités de la politique étrangère américaine.
. Olivier Chopin, Benjamin Oudet, Renseignement et sécurité, Paris, Armand Colin, 2016.
L’actualité récente, tragique, a mis en évidence le rôle essentiel du renseignement en démocratie, dans la politique étrangère et la sécurité intérieure. Quelles sont les fonctions du renseignement et ses limites ? Quels sont les processus de décision ? Qui sont les agents et comment s’élabore l’analyse ? Comment les opérations spéciales sont elles mises en œuvre ? Quels sont les enjeux éthiques du renseignement ?
Ce manuel propose une introduction à ce domaine essentiel des études de sécurité.
. Nicolas Roche, Pourquoi la dissuasion ?, Paris, PUF, à paraître (janvier 2017).
Quelle place donner à l’arme nucléaire aujourd’hui ?
Daesh et le terrorisme de masse n’épuisent pas le champ des menaces et des risques qui pèsent sur l’Europe et la France. Après la prochaine élection présidentielle en France, une nouvelle revue de notre politique de défense s’enclenchera, qui aboutira à une nouvelle loi de programmation militaire. Il est certain que la place et le rôle de la dissuasion nucléaire feront l’objet de débats passionnés, entre ceux qui estiment cette arme trop chère, dépassée et inutile pour faire face aux défis du moment, et ceux qui veulent préserver un équilibre politique et capacitaire global. Se préparer à ce débat, c’est d’abord en maîtriser les aspects techniques, historiques et stratégiques.
Pour accompagner ce débat, un manuel sur la dissuasion, simple et aussi complet que possible, était nécessaire.
. Virginie Raisson, 2038, les futurs du monde, Paris, Robert Laffont, 2016.
La terre est-elle surpeuplée ? L’Afrique peut-elle décoller ? Les robots travailleront ils à notre place ? Faut-il avoir peur des Chinois ? La mondialisation est-elle irréversible ?
À chaque nouvel événement international, à chaque découverte scientifique ou plus simplement, à chaque jour qui passe, l’avenir inspire de nouvelles questions… Où auront lieu les prochaines guerres ? Pourra-t-on nourrir 12 milliards d’êtres humains ? À quoi servira l’école en 2050 ? Est-ce que l’intelligence artificielle pourrait permettre aux robots de prendre le pouvoir sur les hommes ?
Si des réponses existent, personne ne peut encore les formuler. Car l’avenir n’est pas écrit et il nous revient d’explorer les futurs possibles pour non pas prédire, mais pour décider l’avenir. C’est donc ce que propose 2038, Les Futurs du Monde, le nouvel ouvrage de prospective de Virginie Raisson.
Pour y parvenir, ni boule de cristal ni marc de café. À la place, un livre qui scanne nos habitudes, nos besoins et nos aspirations ; qui les projette dans le futur sur la base des connaissances actuelles ; puis qui les repense grâce à l’analyse et l’expérience. En s’appuyant sur des illustrations totalement inédites et sur les recherches menées par l’équipe du Lépac – là où l’on prépare aussi « Le Dessous des Cartes » —, ce nouvel atlas propose donc de repérer tout ce qui structure le devenir de nos sociétés et qui engage le mode de vie futur des jeunes générations : vieillissement, classes moyennes, croissance, mobilités, ressources, réseaux, énergie, éducation, technologies, progrès, religion…
. Louis Monteil, Quel dessein stratégique pour la France ?, Paris, Ed. Du Panthéon, 2016.
La réflexion de Louis Monteil entend créer des pistes envisageables pour tisser un dessein stratégique français adapté à la réalité, constitué de deux objectifs : se protéger et croître. Il s’agit ainsi, d’une part, de sécuriser nos acquis et, d’autre part, de nous positionner avantageusement pour l’avenir sur les nouveaux terrains de la compétition mondiale.
. Pierre Bouillon, Le prix de la détente ? La politique française en Hongrie et en Roumanie (1968-1977), Rennes, PUR, 2016.
La France, durant la détente, mena une politique étrangère qui s’appuya sur la particularité, dans le bloc de l’Est, de la Hongrie et de la Roumanie. Celles-ci étaient en effet caractérisées respectivement par une déviation interne et internationale par rapport à la norme soviétique. De la crise tchécoslovaque en 1968 au regain de tensions dans la seconde moitié des années 1970, la politique française dans l’ancienne Europe centrale poursuivit ainsi des objectifs à la fois bilatéraux et multilatéraux.
. Collectif, Turquie. Une République sous tension(s), Paris, Henry Dougier, 2016.
Considérée comme un modèle de « démocratie musulmane » par les pays arabes, la Turquie est un pont entre Orient et Occident, entre une Union européenne stable et surprotégée et un Moyen-Orient soumis aux violences de la Syrie et de l’Irak. De chaque côté, Istanbul est le symbole de cette réussite. La Turquie, c’est aussi une diversité de réalités malgré le discours d’une unité nationale transmis depuis la chute de l’empire ottoman et la naissance de la République en 1923, en particulier la question kurde. Sans oublier le contexte géopolitique actuel qui provoque l’afflux des réfugiés syriens…
. Dorian Malovic, Juliette Morillot, La Corée du Nord en 100 questions, Paris, Tallandier, 2016.
Faut-il avoir peur de la Corée du Nord ? Les dirigeants nord-coréens sont-ils fous ? Comment la Corée du Nord est-elle devenue la première dynastie communiste du monde ? Combien la famine a-t-elle tué de Nord-Coréens en 1995 ? Comment vit-on aujourd’hui en Corée du Nord ? Une économie de marché y est-elle née ? Comment les réfugiés nord-coréens sont-ils manipulés ? Derrière les menaces nucléaires, que veut vraiment Pyongyang ?
La Corée du Nord défie le monde. L’intensification des essais nucléaires et des tirs de missiles balistiques menés par le jeune leader Kim Jong-un ravive plus que jamais les tensions en Asie du Nord. Systématiquement diabolisée, la République populaire démocratique de Corée reste pourtant une énigme pour les Occidentaux.
Pour dépasser fantasmes et clichés, Juliette Morillot et Dorian Malovic lèvent le voile sur la réalité de cette puissance nucléaire qui inquiète chaque jour davantage la planète.
En 100 questions, ils racontent l’Histoire ancienne pour éclairer le présent, décryptent l’impuissance de la communauté internationale face aux provocations de Pyongyang et nous révèlent une société traversant une mutation sans précédent.
. Paul Vidal-Lablache, Atlas général Vidal-Lablache 1894, Paris, Armand Colin, 2016.
L’Atlas général historique et géographique de Paul Vidal de la Blache, fantastique somme des connaissances de la fin du XIXe siècle, témoigne de la passion française pour la géographie.
Plus de 300 cartes d’une précision et d’une finesse admirables nous font découvrir le monde d’alors à travers ses paysages et ses frontières, façonnés par la main de l’homme.
Après plus d’un siècle, cet ouvrage pionnier publié en 1894 invite à flâner dans un univers dont certains traits se sont estompés, mais dont d’autres sont toujours bien vivants.
. Géraud Magrin, Alain Dubresson, Olivier Ninot, Aurélie Boissière, Atlas de l’Afrique, un continent émergent ?, Paris, Autrement, 2016.
« Sur le continent des crises, des signes d’émergence semblent annoncer un tournant pour l’Afrique. »
Loin des idées reçues, cet atlas inédit dresse le portrait de l’Afrique au début du XXIe siècle. Les profondes mutations du continent sont abordées à travers : la croissance démographique rapide mais contrastée ; Les fragilités environnementales, les politiques de protection des espaces menacés ; Le développement économique incertain, entre permanence des économies primaires, esquisse de renouveau industriel et essor des services ; Les tensions et recompositions entre les États et leurs sociétés ; L’Afrique dans la mondialisation.
Les 120 cartes et infographies de cet ouvrage permettent de mieux comprendre les dynamiques de ce territoire méconnu et d’appréhender les enjeux auxquels il est confronté, à l’heure de la mondialisation.
. Tancrède Josseran, Florian Louis, Frédéric Pichon, Géopolitique du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, Paris, PUF, à paraître (fin-novembre 2016).
Du Maroc à l’Iran en passant par l’Égypte, on disait le « grand Moyen-Orient » (Middle East and North Africa pour les Anglo-Saxons) immobile. Le voilà en ébullition. L’ambition de cet ouvrage est d’offrir les outils pour comprendre cette région au cœur de l’actualité, dont l’intelligence est souvent obstruée par le flot d’idées reçues et de contre-vérités qu’elle charrie.
A contrario d’une vision simpliste qui réduirait le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à un univers soudé autour du dénominateur commun islamique, l’ouvrage explique en quoi la diversité, voire la fragmentation, en constitue la caractéristique fondamentale. Une pluralité qui est une inestimable richesse en termes de civilisations, mais provoque en contrepartie une très forte instabilité.
Cependant, loin de réduire le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à un terrain d’affrontement entre des impérialismes venus d’ailleurs, l’ouvrage montre surtout comment certains pays qui les composent s’affirment progressivement comme des acteurs à part entière de la mondialisation.
. Michel Bussi, Christophe Le Digol, Christophe Voilliot (dir.), Le Tableau politique de la France de l’Ouest d’André Siegfried, Rennes, PUR, 2016.
Publié en 1913, le Tableau politique de la France de l’Ouest d’André Siegfried s’est imposé comme un ouvrage fondateur de la sociologie électorale et de l’étude de l’« opinion politique ». La célébration du centenaire du Tableau est l’occasion d’un bilan, à la fois de l’évolution politique de l’ouest français depuis 1913 mais également de la postérité d’André Siegfried face aux débats idéologiques et méthodologiques traversant les sciences électorales.
. Cristina D’Alesssandro, Frannie Léautier, Cities and Spaces of Leadership. A Geographical Perspective, London, Palgrave Macmillan, 2016.
Cities and Spaces of Leadership investigates the interaction between leadership, leaders and spaces at various levels. It analyzes how spaces and places influence leaders and leadership, as well as how the presence, distribution, action, and concentration of leaders in spaces contribute to their transformation.
. Yves Luchaire, Réforme territoriale. Des métropoles aux grandes régions, Paris, Economica, 2016.
La réforme territoriale engagée depuis plusieurs années présente deux aspects majeurs : une réforme des structures avec la création de nouvelles collectivités publiques (métropoles, grandes régions), mais aussi une réorganisation des compétences de nature à changer profondément notre administration territoriale : recherche de rationalisation de l’action publique pour éviter l’exercice d’une même compétence, sur un même territoire par des collectivités différentes, identification d’un décideur unique pour faciliter la venue d’activités, notamment économiques, recherche des économies de fonctionnement. L’organisation territoriale, largement entre les mains des élus, s’en trouve modifiée : il ne s’agit plus de gérer individuellement des territoires distincts, mais plutôt de gérer ensemble des territoires communs.
Cet ouvrage s’adresse non seulement aux citoyens qui souhaitent comprendre le fonctionnement de leur administration territoriale mais également aux élus et aux candidats désireux de connaître les rouages de leur (future) mission.
. Claude Acket, Jacques Vaillant, Les énergies renouvelables, Paris, Technip, 2016.
Le monde doit faire face à des besoins en énergie sans cesse croissants. Pour y répondre, pouvons-nous continuer de nous reposer à plus de 80 % sur les combustibles fossiles, alors que des menaces de pénurie se profilent pour le pétrole, le plus utilisé d’entre eux ? Devrons-nous compter davantage sur le gaz et surtout sur le charbon, malgré leur impact négatif sur notre écosystème ? Sortir du « tout fossile » implique un effort important pour promouvoir à la fois les économies d’énergie et des sources énergétiques non émettrices de gaz carbonique telles que, entre autres, les énergies renouvelables. Les auteurs, regroupant toutes ces informations, évaluent la part globale que pourraient prendre les énergies renouvelables dans le panier énergétique en France et dans le monde. Et ils se posent la question : cette part encore faible au niveau mondial, puisqu’elle ne représente qu’environ 10 % des énergies consommées, est-elle appelée à rester marginale ou à devenir importante, voire prépondérante ?
Venant d’horizons différents, l’un est ingénieur et l’autre enseignant en physique appliquée, les auteurs recensent dans cet ouvrage les conditions pour que ces sources d’énergie puissent se développer en France et dans le monde.
. Daniel Lagot, Le droit international et les guerres de notre temps, Paris, L’Harmattan, 2016.
Ce livre présente les aspects essentiels du « droit de la guerre », avec ses grands principes, mais aussi ses ambiguïtés et ses problèmes, et discute la manière dont il est interprété et appliqué dans les guerres de notre temps. Parmi les questions évoquées se trouvent la résolution Unis pour la paix de l’Assemblée générale des Nations Unies, ainsi que la « responsabilité de protéger ». Une partie importante est consacrée au droit international humanitaire de la guerre. Cet ouvrage présente également des bilans des actions de l’ONU et de la justice internationale.
. Jordi Canal, Vincent Duclert, La guerre d’Espagne. Un conflit qui a façonné l’Europe, Paris, Armand Colin, 2016.
La guerre civile espagnole qui s’est déroulée de 1936 à 1939, au-delà de la dimension qu’elle a prise en Espagne même, a eu de très fortes répercussions sur l’Europe et particulièrement sur la France. C’est en cela que réside l’originalité de cet ouvrage au moment où l’on commémore le 80e anniversaire de cet événement qui a bouleversé la politique, la culture et même la société française et européenne.
En effet, au moment où la guerre civile espagnole prend fin, nous sommes en 1939 qui voit le conflit s’internationaliser, l’Espagne de Franco se rapprochant de l’Axe formé par l’Italie de Mussolini et l’Allemagne d’Hitler. De nombreux réfugiés espagnols rejoignent la France libre et le maquis tandis que les intellectuels européens témoignent. Toute une culture naît autour de la guerre civile espagnole avec des artistes tels que Picasso (Guernica), Malraux (L’espoir)ou Capa (Mort d’un soldat républicain).
Que reste-t-il aujourd’hui du souvenir de cette guerre civile en Espagne et en Europe ? Cet essai revient sur un événement encore présent dans la mémoire collective et sur son héritage.
. Nadia Benlaouache, Kévin Duruisseau (dir.), La transition énergétique en Méditerranée. Contributions à un objet de recherche en construction, Aix-en-Provence, Presses universitaires AMU, 2016.
En termes politiques, la transition énergétique est intrinsèquement liée à la construction d’un système énergétique durable. Les sciences humaines et sociales, quant à elles, appréhendent ce processus comme un véritable anthropo-système, multidimensionnel et multiforme, et confèrent ainsi à son étude une dimension supplémentaire. L’ouvrage propose un aperçu de cette nouvelle démarche épistémologique par un choix de contributions, émanant de jeunes chercheurs, centrées sur les enjeux que revêt plus particulièrement cette transition au sein de l’espace méditerranéen. À partir de cadres spatio-temporels divers, la complexité du processus est analysée au prisme de la mise en œuvre des politiques publiques, des stratégies d’acteurs et des logique(s) de gouvernance qu’elle sous-tend, dans un contexte traversé d’enjeux environnementaux spécifiques.
. Xavier Daumalin, Daniel Faget & Olivier Raveux (dir.), La mer en partage. Sociétés littorales et économies maritimes, Aix-en-Provence, Presses universitaires AMU, 2016.
L’histoire maritime – entendue comme l’histoire du fait maritime – a su rénover ses objets, ses interrogations et ses méthodes au cours des trois dernières décennies. Les études portant sur les sociétés littorales et les économies maritimes entre le XVIe et le XXe siècle sont aujourd’hui devenues un champ de recherches profondément novateur, capable de questionner et d’éclairer le fonctionnement des sociétés passées et présentes. À partir de différents observatoires et d’approches variées, depuis la micro-histoire jusqu’à l’histoire globale, les contributions rassemblées dans cet ouvrage autour de quelques thématiques structurantes entendent montrer le chemin parcouru par la « discipline » et dévoilent les chantiers les plus prometteurs pour le futur. Des rives de l’Empire ottoman aux Caraïbes, des côtes provençales au littoral breton, la mer y est appréhendée et analysée, successivement ou simultanément, comme gisement de ressources, lieu de travail, vecteur d’échanges et de mobilités, territoire de cultures et de pouvoirs, observatoire de relations sociales, autant d’éléments qui, mis en relation, brossent un tableau global des sociétés littorales et des économies maritimes, en évoquant leurs évolutions et leur diversité.
. Anne-Laure Dupont, Catherine Mayeur-Jaouen, Chantal Verdeil, Histoire du Moyen-Orient. Du XIXe siècle à nos jours, Paris, Armand Colin, 2016.
Forgée au début du XXe siècle et initialement liée aux intérêts britanniques dans le golfe Persique et au voisinage de l’Inde, l’expression « Moyen-Orient » a des définitions fluctuantes. Ce livre traite d’un espace allant de l’Égypte à l’Iran et de la mer Noire à l’océan Indien, et inclut occasionnellement le Maghreb. Il souligne l’unité de la région, qui tient à l’héritage des Empires ottoman et qâjâr et à l’ancienneté de la présence de l’islam. Son ambition est double : sortir des études sectorielles par aire linguistique ou État pour étudier le Moyen-Orient comme un ensemble ; dans un cadre chronologique dicté par la politique et les relations internationales, faire vivre les populations sur les plans culturel, religieux, social et économique.
. Craig Morris, Arne Jungjohann, Energy Democracy, Germany’s Energiewende to Renewables, London, Palgrave Macmillan, 2016.
This book outlines how Germans convinced their politicians to pass laws allowing citizens to make their own energy, even when it hurt utility companies to do so. It traces the origins of the Energiewende movement in Germany from the Power Rebels of Schönau to German Chancellor Angela Merkel’s shutdown of eight nuclear power plants following the 2011 Fukushima nuclear accident. The authors explore how, by taking ownership of energy efficiency at a local level, community groups are key actors in the bottom-up fight against climate change. Individually, citizens might install solar panels on their roofs, but citizen groups can do much more : community wind farms, local heat supply, walkable cities and more. This book offers evidence that the transition to renewables is a one-time opportunity to strengthen communities and democratize the energy sector – in Germany and around the world.
. Isabelle de Saint-Mézard (cartes : Hugues Piolet), Atlas de l’Inde,. Une nouvelle puissance mondiale, Paris, Autrement, 2016.
Plus de 100 cartes pour comprendre la place nouvelle de l’Inde dans le monde d’aujourd’hui.
Une civilisation au rayonnement trois fois millénaire ; La très stable démocratie indienne confrontée au nationalisme hindou ; Les grands atouts économiques d’un pays émergent. ; Tensions entre très riches et très pauvres : une société fortement inégalitaire. ; Rivalités géopolitiques avec les voisins pakistanais et chinois, rapprochement stratégique avec les États-Unis. ; Après deux décennies de croissance accélérée, les défis de l’Inde contemporaine sont immenses. ; Comment cette grande démocratie consolidera-t-elle sa montée en puissance, entre ses propres tensions intérieures et un environnement régional troublé ?
. Soula Said-Souffou, Pétrole et différends territoriaux dans l’océan indien. Un défi pour la France, Paris, L’Harmattan, 2016.
L’océan indien a toujours attiré la convoitise et les ambitions des puissances mondiales et régionales : des Arabes jusqu’aux Américains, en passant par les Européens. Dans ce "grand jeu" militaire et économique, la France occupe une place particulière. Cet essai analyse un aspect essentiel de ses intérêts : l’énergie. L’auteur dresse un bilan historique des ressources régionales, puis en décrypte les enjeux diplomatiques. Une étude salutaire, alors que les nations riveraines renforcent leurs capacités militaires.
. Elisabeth Mavroudi, Caroline Nagel, Global migration. Patterns, processes and politics, Oxford, Routledge, 2016.
Global Migration provides a clear, concise, and well-organized discussion of historical patterns and contemporary trends of migration, while guiding the readers through an often difficult and politicised topic. Aimed primarily at undergraduate and Master’s students, the text encourages the readers to reflect on economic processes, politics, immigrant lives and raises debates about inclusion, exclusion, and citizenship. The text critically highlights the global character of contemporary migration and the importance of historical context to current processes and emphasises the role of gender, race and national ideologies in shaping migration experiences.
Using over a decade of their own insight into teaching undergraduate migration courses in the US and the UK, and the knowledge and understanding of the subject they have acquired as migration researchers, the authors offer an accessible and student-friendly manner for readers to understand and explore the complex issue of migration. The book features numerous international case studies, a chapter dedicated to the perspective of the immigrants themselves, as well as key terms and further readings at the end of each chapter.
Both theoretically and empirically informed Global Migration examines the subject in a holistic and expansive way. It will equip students with an understanding of the complex issues of migration and serve as a guide for instructors in structuring their courses and in identifying important bodies of scholarly research on migration issues.
. Yassine Temlali, La genèse de la Kabylie. Aux origines de l’affirmation berbère en Algérie (1830-1962), Paris, La Découverte, 2016.
Comment l’affirmation berbère s’est-elle construite en Algérie, et plus particulièrement dans le cas de la Kabylie ? À rebours des clichés sur les problématiques régionalistes, Yassine Temlali entreprend dans ce livre de définir un cadre d’analyse rigoureux à partir de questionnements essentiels : quelle était la situation réelle des communautés berbères à la veille de la conquête coloniale ? L’occupation française a-t-elle pu être un agent d’intégration des régions berbérophones à une nouvelle entité, l’Algérie ? Y a-t-il eu une « politique kabyle » de la France ? Pourquoi les berbéro-nationalistes du PPA-MTLD, critiques envers sa doctrine arabo-islamique, sont-ils restés minoritaires ? Y a-t-il eu au sein du FLN, entre 1954 et 1962, une guerre entre « Arabes » et « Kabyles » ? Pourquoi dans les régions berbérophones de l’Est, l’affirmation berbère n’est-elle pas aussi ancienne qu’en Kabylie ? Et comment expliquer qu’à l’indépendance, en 1962, ces régions se soient positionnées de façon différente vis-à-vis du régime d’Ahmed Ben Bella ?
S’écartant des sentiers battus de l’essentialisation des identités culturelles, par définition flottantes et éphémères, l’auteur restitue le cadre historique dans lequel, entre 1830 et 1962, est née en Algérie une conscience culturelle et politique berbère, de façon concomitante avec la naissance de ces entités modernes que sont la nation algérienne, la Kabylie… Un livre original et salutaire qui entend dépasser la guerre des « récits identitaires » en Algérie et qui, en France, intéressera notamment nombre de lecteurs dont les racines plongent dans ce pays.
. Marie-Hélène Bacqué, La gestion du logement social. L’impératif participatif, Rennes, PUR, 2016.
En interrogeant les effets de l’intégration de l’impératif participatif dans la gestion du logement social, Jeanne Demoulin étudie les transformations produites par l’intégration de la participation dans les structures sociales. Après une mise en perspective historique, l’auteure analyse les pratiques actuelles des organismes à partir d’une enquête en immersion de trois ans au sein d’un organisme HLM et se penche en particulier sur les mécanismes de la concertation locative et du développement social, deux dispositifs phares de l’époque contemporaine.
. Samuel Robert & Hélène Melin (dir.), Habiter le littoral. Enjeux contemporains, Aix-en-Provence, Presses universitaires Aix-Marseille, 2016.
Cet ouvrage rend compte de l’habitabilité des littoraux en ce début de xxie siècle, en revisitant le rapport instauré par les sociétés humaines avec le milieu côtier à travers l’acte « d’habiter ». Par des approches disciplinaires et des terrains variés, il propose un dialogue sur un sujet stratégique, dans un contexte où les relations entre humanité et environnement n’ont jamais été aussi tendues.
. Sébastien Abis, Mohammed Sadiki, Agriculture et climat. Du blé par tous les temps, Paris, IRIS éditions, Max Milo, 2016.
Activité vitale de par sa fonction nutritive, l’agriculture remplit aussi des rôles économiques, sociaux et environnementaux. Elle continue également d’être un déterminant de la stabilité et de la paix. Or, la croissance démographique et l’amplification des changements climatiques la placent devant un double impératif. Très exposée aux chocs météorologiques et aux catastrophes naturelles, l’agriculture doit cependant accroître sa productivité tout en réduisant son empreinte sur l’environnement. Parallèlement, elle offre des réponses face aux menaces qui pèsent sur l’évolution du climat.
Cette interaction permanente entre climat, alimentation et géopolitique trouve un écho majeur dans le bassin méditerranéen, véritable baromètre des tensions agricoles mondiales. La gestion de l’eau et de la terre, l’amélioration des conditions de vie en milieu rural et la nécessité de recourir aux marchés internationaux pour couvrir les besoins alimentaires sont des défis majeurs à relever dans cette région.
Le blé se situe au coeur de ces problématiques. Denrée de base pour des milliards d’individus, il s’avère essentiel dans l’équilibre des systèmes nutritionnels. Plante climato-active, il constitue, à l’instar des forêts, une véritable « pompe à carbone ». À travers les cas de la France et du Maroc, pays dans lesquels le blé occupe une place centrale dans les politiques agricoles et les dynamiques territoriales, il est intéressant d’observer l’évolution des pratiques des céréaliculteurs pour conjuguer sécurité alimentaire et adaptation aux changements climatiques. Produire plus, produire mieux et assurer une régularité de la production de blé, telles sont les tendances à renforcer au regard des enjeux stratégiques qui rapprochent le futur de l’Europe, de la Méditerranée et de l’Afrique.
. François de Teyssier, Gilles Baudier, La construction de l’Europe, Paris, PUF, 2016.
Cet ouvrage part d’une idée simple : pour comprendre la construction de l’Europe, il faut réfléchir à son histoire ; pour saisir les raisons de certaines évolutions, il faut évoquer des principes économiques ; pour envisager l’avenir, il faut comprendre les enjeux politiques. Ainsi les auteurs présentent-ils l’Europe selon trois dimensions : culture, espace, puissance.
La première partie, « Culture et histoire », analyse les événements ayant marqué depuis l’Antiquité la construction de l’Europe ; la deuxième, « Espaces et organisations », explique le fonctionnement de l’Union européenne ; enfin, « L’Europe puissance » ouvre des perspectives sur l’avenir de la construction européenne en ce début de troisième millénaire.
. Leila Minano, Le sacrifice de Palmyre. Une enquête inédite au coeur de l’horreur syrienne, Paris, Grasset, 2016.
La conquête de Palmyre par l’Etat Islamique, en mai 2015, a bouleversé le monde entier. Aucune des exactions du régime, ni les 250 000 morts, ni les armes chimiques, n’avait provoqué une indignation aussi unanime. Pour Bachar-Al-Assad, pour Daech et pour la coalition, les blanches colonnades de Palmyre ont constitué un formidable outil de propagande.
Mais que s’est-il vraiment passé à Palmyre ? A partir des témoignages d’habitants réfugiés à la frontière turque, de trafiquants d’antiquités, de soldats et d’officiers, recoupés par des centaines de documents et d’interviews d’experts, cette enquête révèle les dessous de la plus belle prise médiatique de l’Etat Islamique. Elle montre comment les troupes du régime se sont retirées brutalement tandis que la coalition, et d’abord le Département d’Etat américain, dont les satellites sont braqués sur la ville, se gardait d’intervenir. Elle prouve que le gouvernement syrien avait organisé l’évacuation des officiers, des pièces archéologiques, des prisonniers politiques et même de la banque avant l’arrivée des jihadistes, tout en déclarant la situation « sous contrôle ». On y voit les représentants du régime empêcher des milliers de civils de quitter la ville alors que les drapeaux noirs sont à sa porte. On y découvre le vrai drame de la décapitation de l’archéologue Khaled Al-As’sad, âme de Palmyre unanimement respecté, puis le quotidien des habitants sous le Califat et les parcours des rescapés de Palmyre.
Un an après les faits, ce document exceptionnel montre l’autre visage de la ville mythique, fleuron de l’Antiquité mais aussi carrefour économique, géostratégique et enjeu névralgique du conflit en Syrie et alentour. Gaz, antiquités, hommes : après les tractations initiales, certains réseaux de communication entre la ville et l’extérieur demeurent actifs, reflétant tragiquement une guerre dans laquelle les ennemis apparents, sur le terrain ou hors des frontières, cohabitent autant qu’ils se combattent.
. Anne Androuais (dir.), Pôle de compétitivité, métropolisation, villes et environnement, Paris, L’Harmattan, 2016.
Prenant en compte les nouvelles théories de l’économie géographique, cet ouvrage insiste sur l’organisation des pôles de compétitivité, sur la métropolisation et sur leurs interactions spatiales à différents niveaux de développement. Il s’intéresse également aux politiques environnementales et à la transition écologique des villes, afin d’éclairer ce qui lie phénomènes économiques et écologiques.
. Geneviève Pierre, Agro-énergies dans les territoires. Coopérer pour l’autonomie locale, Rennes, PUR, 2016.
Les projets agro-énergétiques dans l’Ouest français sont multidimensionnels, à la fois production de biens marchands et de services non transférables à d’autres territoires, tels que le stockage du carbone, l’entretien de la haie, le paysage. Grâce à leur profil multiactoriel, les acteurs territorialisés ont une certaine capacité à interconnecter les réseaux institutionels, professionnels et les réseaux socio-territoriaux. Les ressources territoriales, la singularisation des territoires par les projets, l’évolution des identités professionnelles agricoles, les innovations techniques et sociales, constituent des questionnements centraux.
. Henry Olsen, Dante Scala, The Four Faces of the Republican Party and the Fight for the Presidential Nomination, London, Palgrave Macmillan UK, 2016.
The Four Faces of the Republican Party clearly describes how Republican Presidential nominating contests unfold.
. Nelson Michaud (dir.), 50 ans de construction des administrations publiques. Regards croisés entre la France et le Québec, Montréal, PUQ, 2016.
L’État, construit social par excellence, a dû changer et doit continuer de s’adapter dans un monde qui est en pleine redéfinition, d’où l’intérêt d’étudier son évolution et celle de son administration. C’est ce type de réflexions qu’a mis en valeur le colloque organisé pour commémorer le cinquantenaire des échanges que le Québec a entretenus avec l’École nationale d’administration (ENA) en France. Réunissant praticiens et universitaires des deux côtés de l’Atlantique, il a permis de sonder l’évolution de l’action étatique au fil de ce demi-siècle, dans quatre secteurs névralgiques portés par les administrations publiques : l’éducation, la santé, la décentralisation territoriale et l’économie. Pour chaque thème, des praticiens, anciens de l’ENA, Français et Québécois, ont exposé leur lecture de cette évolution. Leur contribution a été alimentée, à la base, par des analyses comparatives France-Québec préparées par des professeurs de l’École nationale d’administration publique (ENAP).
Ces analyses sont rassemblées dans le présent ouvrage afin d’élargir la discussion. C’est une invitation qui est lancée aux personnes qui les consulteront de poursuivre le travail d’adaptation et de réflexion que ces experts ont commencé. Certaines le feront par rapport à un domaine particulier ou à quelques-uns d’entre eux. D’autres joueront la carte de la vision d’ensemble. Quelle que soit l’approche qui sera réservée à ces analyses, elles demeureront une source riche pour qui veut mettre en perspective là où en sont nos administrations publiques dans des domaines qui occupent une bonne part des efforts gouvernementaux.
. Jordi Canal, Vincent Duclert, La guerre d’Espagne. Un conflit qui a façonné l’Europe, Paris, Armand Colin, à paraître (novembre 2016).
La guerre civile espagnole qui s’est déroulée de 1936 à 1939, au-delà de la dimension qu’elle a prise en Espagne même, a eu de très fortes répercussions sur l’Europe et particulièrement sur la France. C’est en cela que réside l’originalité de cet ouvrage au moment où l’on commémore le 80e anniversaire de cet événement qui a bouleversé la politique, la culture et même la société française et européenne.
En effet, au moment où la guerre civile espagnole prend fin, nous sommes en 1939 qui voit le conflit s’internationaliser, l’Espagne de Franco se rapprochant de l’Axe formé par l’Italie de Mussolini et l’Allemagne d’Hitler. De nombreux réfugiés espagnols rejoignent la France libre et le maquis tandis que les intellectuels européens témoignent. Toute une culture naît autour de la guerre civile espagnole avec des artistes tels que Picasso (Guernica), Malraux (L’espoir) ou Capa (Mort d’un soldat républicain).
Que reste-t-il aujourd’hui du souvenir de cette guerre civile en Espagne et en Europe ? Cet essai revient sur un événement encore présent dans la mémoire collective et sur son héritage.
. Claire Arènes, La prévention du terrorisme en Grande-Bretagne. Le programme PREVENT et la communauté musulmane, Paris, PUF, 2016.
Cet ouvrage explore les paradoxes du programme britannique de prévention de la radicalisation (Prevent) monté après les attentats de Londres en 2005. Supposé remédier au « manque d’intégration » des musulmans britanniques, il contribue pourtant à rigidifier cette identité de groupe. Destiné à construire des relations de confiance entre musulmans et institutions, il place ces relations sous le prisme du contre-terrorisme. Ce travail lie ce décalage à la prégnance du multiculturalisme politique. Fondement des politiques de gestion de la diversité britanniques, ce dernier a été réinvesti par les politiques anti-terroristes pour « gagner les cœurs et les esprits » des populations dont se réclament les terroristes et a été remobilisé par les acteurs de la mise en œuvre de Prevent à l’échelon local. Ce sont les apories de Prevent qui sont ici sondées, en inscrivant cette stratégie dans la filiation des politiques de sécurité et de gestion de la diversité, et en la confrontant à sa mise en œuvre sur le terrain.
. Jean-Luc Sauron, Emmanuel Barbe, Philippe Huberdeau, Emmanuel Puisais-Jauvin, Comprendre l’Union européenne, Paris, La Documentation française, 2016.
L’Union européenne intervient dans nombre de politiques des États membres : concurrence, politique commerciale, environnement, énergie, politique de cohésion, PAC, lutte contre la criminalité, asile et immigration... Cet ouvrage, rédigé par quatre des meilleurs spécialistes des domaines couverts, permet de bien connaître la réalité européenne et de comprendre les politiques et les mécanismes décrits. Destiné aux candidats à des concours comportant une épreuve de "questions européennes", il reste accessible à un plus large public.
. Isabelle Feuerstoss, La Syrie et la France. Enjeux géopolitiques et diplomatiques, Paris, L’Harmattan, 2016.
La nature de la crise syrienne évolue constamment et en profondeur. La répression massive des forces armées de Bashar al-Assad, ainsi que l’internationalisation du dossier, ont progressivement transformé le soulèvement populaire en guerre civile. Comment comprendre la politique française fondée dès l’été 2011 sur la chute inexorable du régime à court terme ? Désormais le sort du régime syrien est devenu un enjeu géopolitique d’importance pour les puissances régionales et internationales.
. François Burgat, Comprendre l’islam politique. Une trajectoire de recherche sur l’altérité islamiste, 1973-2016, Paris, La Découverte, 2016.
La tradition « orientaliste » des savants arabisants français, qui avaient accompagné l’entreprise coloniale au XIXe siècle, a progressivement laissé la place au XXe siècle à une génération de chercheurs résolument anticolonialistes, à l’image de Maxime Rodinson, Charles-André Julien, Jacques Berque ou Charles-Robert Ageron. Il revient aujourd’hui à leurs héritiers d’éclairer l’apparition, dans la période postcoloniale, d’un « islam politique » qui cristallise une très profonde défiance. C’est ce à quoi s’emploie François Burgat dans cet ouvrage, en replaçant ses analyses dans le parcours personnel qui les a nourries et l’environnement scientifique qui les a accueillies.
Depuis les années 1980, la répression des acteurs politiques musulmans par les régimes autoritaires et leur mise au ban par les États occidentaux ont contribué à alimenter frustrations, polarisations, violences, radicalisations, terrorisme... À rebours des explications simplistes ignorant trop souvent les racines historiques de ces évolutions, ce livre apporte une note dissonante. Son auteur raconte comment, pour décoder l’incomprise altérité islamiste, sa trajectoire de recherche l’a conduit à forger ses propres outils. De l’Algérie à la Syrie, en passant par la Tunisie, le Yémen, la Libye, l’Égypte, la Palestine et la France, il restitue ses rencontres avec nombre d’islamistes. Il montre que leurs motivations sont plus banalement profanes et politiques que religieuses. Et donc très loin des explications essentialistes qui s’obstinent à chercher dans le Coran du VIIe siècle les clés de l’islam politique contemporain.
L’auteur poursuit ici une démarche de recherche entamée depuis quatre décennies en confrontant ses premières hypothèses aux turbulences des « printemps arabes » et à l’affirmation djihadiste. En contextualisant ses observations sur le temps long, il offre un précieux éclairage sur les conditions du dépassement de ce « défi islamiste ».
. Alain Touraine, Le nouveau siècle politique, Paris, Seuil, 2016.
La globalisation est la plus importante transformation survenue dans le monde depuis la chute du communisme. Et, dans ce contexte nouveau, nous sentons bien que le vieux clivage gauche/droite n’opère plus. Non pas qu’il n’y aurait plus de gauche ni de droite, mais parce que la vie dans chaque pays est aujourd’hui commandée par l’état général du monde et que, du coup, la contradiction principale oppose désormais ceux qui acceptent de se projeter dans le monde globalisé et ceux qui résistent de toutes leurs forces à cette perspective.
Mais comment s’y retrouver et assumer son devoir civique quand les repères sont brouillés à ce point ?
Pour nous aider à entrer de plain-pied dans le « nouveau siècle politique », Alain Touraine, à la veille d’échéances cruciales en France et dans le monde, revisite, à l’intention des électeurs de demain, les grandes questions sur lesquelles ils devront se prononcer à partir de ce point de vue neuf : la question nationale, la question religieuse (et la laïcité), la lutte anti-terroriste, la question écologique.
L’enjeu est d’importance : si nous acceptons de nous confronter à la politique dans la pleine conscience que nous sommes entrés dans un monde nouveau, nous donnerons aux citoyens actifs que nous serons redevenus une chance de se faire entendre en résistant aux forces de la technologie, du profit et de la propagande de masse.
. Jago Dodson, Neil Sipe and Anitra Nelson, Planning after petroleum. Preparing cities for the age beyond oil, London, Routledge, 2016.
The past decade has been of the most volatile periods in global petroleum markets in living memory, and future oil supply security and price levels remain highly uncertain. This poses many questions for the professional activities of planners and urbanists because contemporary cities are highly dependent on petroleum as a transport fuel. How will oil dependent cities respond, and adapt to, the changing pattern of petroleum supplies ? What key strategies should planners and policy makers implement in petroleum vulnerable cities to address the challenges of moving beyond oil ? How might a shift away from petroleum, provide opportunities to improve or remake cities for the economic, social and environmental imperatives of twenty-first century sustainability ?
Such questions are the focus of contributors to this book with perspectives ranging across the planning challenge : overarching petroleum futures, governance, transition and climate change questions, the role of various urban transport nodes and household responses, ways of measuring oil vulnerability and the effects on telecommunications, ports and other urban infrastructure. This comprehensive volume — with contributions from, and focusing on cities in Australia, UK, US, France, Germany, Netherlands and South Korea — provides key insights to enable cities to plan for the age beyond petroleum.
. J.L. Klein, B. Pecquer, L’innovation locale à l’épreuve du global, Montréal, Presses universitaires du Québec, 2016.
Dans un contexte de mondialisation, alors que les modes de régulation se structurent de plus en plus à l’échelle internationale, la prise de décision sur les enjeux sociétaux fondamentaux tend de plus en plus à échapper aux acteurs locaux et régionaux. En même temps, en raison du désengagement des États, un nombre croissant de responsabilités sont transférées aux acteurs locaux, aussi bien en ce qui a trait au développement économique qu’à l’offre de service aux citoyens, souvent avec des ressources inférieures à celles des États. Les collectivités locales sont ainsi confrontées à deux défis ? : réagir de façon active et réflexive aux restructurations de l’économie mondiale et expérimenter des formules innovatrices de développement pour répondre aux aspirations et aux besoins des citoyens. À partir de cas issus du Québec, du Canada, de la France et du Brésil, cet ouvrage présente un survol des enjeux qui touchent les acteurs locaux qui doivent innover afin de faire converger le développement économique et le développement social, et favoriser l’émergence de milieux socialement innovateurs. Il montre que c’est à travers des tensions et des compromis entre les citoyens porteurs d’innovations sociales et les instances publiques à toutes les échelles que peuvent se construire des processus de transformation institutionnelle, que ce soit en matière de syndicalisme, d’immigration, de genre ou de développement territorial. C’est grâce aux démarches participatives, partenariales et collaboratives mises en place par les acteurs sociaux à partir d’expérimentations sociales que la société pourra se transformer.
Libin Liu Le Grix , Claude Chancel, Le grand livre de la Chine. Panorama chrono-thématique, des origines à nos jours, éd. Eyrolles 2016.
L’avis de la rédaction du Diploweb : "Voici un livre bien nommé car Le Grand livre de la Chine, panorama chrono-thématique des origines à nos jours, qui vient d’être publié chez Eyrolles fera date. Il mène une approche pluridisciplinaire et multiscalaire. Ce livre sait ne pas oublier la géographie et donner une indispensable profondeur historique à cette synthèse de qualité et bien actualisée. Les rappels sur l’importance des fleuves dans la culture chinoise et les siècles d’humiliation sont très éclairants sur la Chine d’aujourd’hui. Le chapitre concernant la femme chinoise – l’autre moitié du ciel - témoigne de l’ambition d’ouverture de cet ouvrage. Les interrogations concernant la place de la démocratie et des classes moyennes dans la Chine populaire sont particulièrement intéressantes. Ce grand livre de la Chine donne une place de choix à des analyses économiques et géopolitiques qui ne pourront que satisfaire les étudiants qui préparent des concours, en particulier ceux des écoles de management. Ce livre est enrichi d’une dizaine de documents, et, il est surtout bien écrit, chose devenue rare. Une vraie synthèse sur ce grand dragon qui bouleverse le monde du XXIème siècle."
4e de couverture
Puissance mondiale incontournable, la Chine fait l’objet de nombreux fantasmes : fascination, peur, rejet... Entièrement mis à jour, ce livre de référence dresse un panorama inédit pour rendre compte de la réalité chinoise. Il aborde successivement histoire, géographie, civilisation, pensée, vie quotidienne et économie.
Conçu conjointement par un historien et un chef d’entreprise, validé et cautionné par une équipe de sinologues, il constitue un outil unique de découverte et d’étude, agrémenté d’une dizaine de cartes.
. Michèle Rioux , Christian Deblock , Laurent Viau (dir.), L’ ALENA conjugué au passé, au présent et au futur. L’intégration régionale 3.0 et les défis de l’interconnexion, Presses de l’Université du Québec, 2016.
L’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) a fêté ses 20 ans. Visant à stimuler la croissance économique du Canada, des États-Unis et du Mexique, il a modifié en profondeur l’espace économique nord-américain et a créé des précédents pour de nombreux accords. Mais aujourd’hui, alors que les Amériques sont plus divisées que jamais et que le système commercial multilatéral semble au bord de l’implosion, peut-être l’ALENA ne cadre-t-il plus avec les inter-connexions de plus en plus fortes d’un monde en transformation ? Ne serions-nous pas, surtout, à l’aube d’interactions nouvelles entre les grandes régions du monde ?
Cet ouvrage rassemble les contributions de membres du Centre d’études sur l’intégration et la mondialisation portant sur le modèle de régionalisme développé en Amérique du Nord. Il propose tout autant un bilan des recherches effectuées à ce jour qu’un tremplin vers les réflexions qui s’imposent à l’avenir. La première partie traite de la dimension théorique du régionalisme en lien avec les principaux débats entourant l’émergence du régionalisme nord-américain. La deuxième partie expose la montée et le déclin relatif du modèle d’intégration de l’ALENA dans le monde, particulièrement dans les Amériques. La troisième partie présente les débats sociaux et culturels soulevés par le commerce et l’intégration régionale. Enfin, la dernière partie propose des études sectorielles.
Se procurer l’ouvrage sur le site des Presses de l’Université du Québec.
. Mathieu Arès et Eric Boulanger (dir.), Christophe Colomb découvre enfin l’Asie, éd. Athéna, (Canada).
Après plus de deux siècles à l’ombre de l’Occident, l’Asie fascine à nouveau par son dynamisme, ses produits, ses firmes et ses chaînes de valeur concurrentielles.
En dix ans, la Chine est devenue le premier ou le second partenaire économique de la plupart des États de l’hémisphère occidental ; sans compter le Japon, la Corée et les pays de l’ASEAN.
Cet ouvrage s’intéresse aux défis et occasions que représente l’« usine Asie » pour les quatre grandes économies des Amériques : le Brésil, le Canada, les États-Unis et le Mexique. Le Brésil se niche-t-il dans une nouvelle relation de dépendance et de reprimarisation ? Le Mexique peut-il concurrencer la Chine sur le plan manufacturier ? Le Canada saura-t-il profiter des nouvelles occasions d’affaires et développer une stratégie cohérente qui lui sera profitable à long terme ? Les États-Unis peuvent-ils rester en tête de cette reconfiguration transpacifique des rapports économiques et géostratégiques ?
Voilà quelques questions auxquelles 16 spécialistes apportent des éléments de réponses.
Les directeurs : Mathieu Arès est professeur au département de science politique de l’Université de Sherbrooke. Éric Boulanger est chargé de cours au département de science politique de l’Université du Québec à Montréal.
Ont participé à cet ouvrage : Edison Rodrigues Barreto Jr, Joseph H. Chung, David Dagenais, Christian Deblock, Nicolas Foucras, Any Freitas, Florian Gauthier, Ping Huang, Bruno Jetin, Patrick Leblond, Ting-sheng Lin, Éric Mottet, Françoise Nicolas, Michèle Rioux.
Voir l’ouvrage sur le site des éditions Athéna
. Valérie Cabanes, Un nouveau droit pour la Terre. Pour en finir avec l’écocide, Paris, Seuil, 2016.
Peuples et sociétés sont dépossédés de leurs moyens d’existence à travers le monde par la destruction de leur environnement. Face à cet écocide, comment repenser les droits de l’homme ?
L’écocide (fait de détruire la « maison Terre ») n’est pas un crime de plus, s’ajoutant à toutes les autres atteintes aux droits humains. Il est désormais le crime premier, celui qui ruine les conditions mêmes d’habitabilité de la Terre. D’ores et déjà, les dérèglements en cours attisent injustices et tensions géopolitiques tandis que les saccageurs de la planète restent impunis.
Aussi est-il urgent de revendiquer de nouvelles formes de responsabilité et de solidarité. Urgent de redéfinir un nouveau sens et de nouveaux cadres à l’action humaine au sein des limites planétaires. Le droit international doit se métamorphoser et s’universaliser autour d’une nouvelle valeur pivot, l’écosystème Terre, en reconnaissant un cinquième crime international, le « crime d’écocide ».
. Ghyslaine Pierrat, Qui sont les acteurs et "influenceurs" de la vie politique française ? 44 portraits intimes et médiatiques. Présidentielle 2017, Paris, L’Harmattan, 2016.
En mai 2017, les Françaises et les Français vont élire, pour la dixième fois, le Président de la République, au suffrage universel direct. Comment mieux connaître les prétendants ? Qui seront les principaux ministres, leurs éminences grises ? Cette galerie de 44 portraits offre l’avantage d’être « actualisée » et représentative. Toutes ces aquarelles politiques oscillent de l’intime au portrait médiatique, du décryptage approfondi de leur image à la recommandation.
. Christophe Deroubaix, L’Amérique qui vient, Paris, Éditions de l’Atelier, 2016.
Et si l’improbable irruption de Bernie Sanders dans les primaires démocrates n’était pas un phénomène fortuit et passager ? Et si Donald Trump était le témoin en colère d’un changement majeur que l’Amérique conservatrice ne peut plus arrêter ?
Ce livre offre une vision inattendue des États-Unis. Cartes et données à l’appui, il montre que la vieille Amérique est en train de mourir pendant qu’une autre naît, portée par la montée en puissance des minorités et l’ouverture culturelle de la nouvelle génération, les millennials. Jeune, métissée, progressiste, c’est elle qui a élu Obama, qui a obtenu le doublement du salaire minimum dans plusieurs États, qui réclame l’instauration d’un système public de santé et la réduction des inégalités… Et si l’Amérique qui vient surprenait le monde ?
. Frédéric Sudre, Droit européen et international des droits de l’Homme, Paris, PUF, 2016.
Ce n’est qu’après la Seconde Guerre mondiale que les droits de l’homme deviennent, en droit international, une catégorie juridique à laquelle les textes adoptés ultérieurement attacheront un régime protecteur, bien que cette reconnaissance internationale n’implique pas toujours la garantie du respect de ces droits et libertés. Il n’empêche que ceux-ci existent et que la jurisprudence est abondante, surtout en droit européen, ce qui traduit une véritable pratique. Ce manuel, régulièrement remis à jour, propose l’ensemble des règles juridiques internationales reconnaissant, sans discrimination, aux individus des droits et facultés assurant la liberté et la dignité de la personne humaine et bénéficiant de garanties institutionnelles.
. Layla Baamara, Camille Floderer, Marine Poirier, Faire campagne, ici et ailleurs. Mobilisations électorales et pratiques politiques ordinaires, Paris, Karthala, 2016.
À partir d’observations menées sur des terrains géographiquement, politiquement et sociologiquement diversifiés, ce livre entend rendre compte à la fois du temps long et des logiques de situation dans lesquels s’inscrivent les processus politiques et sociaux de mobilisation électorale.
. Elisa Lewis, Romain Slitine, Le coup d’État citoyen. Ces initiatives qui réinventent la démocratie, Paris, La Découverte, 2016.
Abstention galopante, désertion des partis politiques, impuissance des élus face aux maux de notre société… : longue est la liste des symptômes de notre démocratie malade. Face à ces constats moroses sans cesse répétés, il est urgent d’agir.
Quelles sont les alternatives crédibles pour sortir de l’impasse ?
Pour répondre à cette question, les auteurs ont sillonné la planète pendant près de deux ans et sont allés à la rencontre de quatre-vingts défricheurs qui expérimentent de nouveaux remèdes en dehors des sentiers battus. Les initiatives qui ont fait la preuve de leur efficacité existent : en Islande, des citoyens tirés au sort rédigent eux-mêmes leur Constitution ; en Espagne, des partis politiques « nouvelles générations » redonnent le goût de s’engager ; en Argentine ou en France, des électeurs coécrivent les lois avec les parlementaires sur des plates-formes collaboratives ; un peu partout, des élus inventent de nouvelles manières de gouverner…
À partir de ces expériences inédites, ce livre décrypte la transition démocratique à l’œuvre. Il ouvre des pistes de réflexion pour renouveler notre démocratie et propose des solutions concrètes dont chacun peut se saisir. Et il apporte des raisons d’espérer.
. Thomas Lacroix, Migrants. L’impasse européenne, Paris, Armand Colin, 2016.
En 2015, plus d’un million de personnes fuyant la misère et les conflits sont arrivées en Europe, déclenchant ce que l’on a communément appelé la « crise des migrants ». Face à cet afflux, d’une ampleur inégalée depuis la Seconde Guerre mondiale, et ce drame humanitaire, les pays européens, tout d’abord en état de sidération, se révèlent ensuite incapables de mener une politique commune d’accueil et de répartition, et sont tentés par le repli identitaire.
Fermeture des frontières pour le groupe de Višegrad, victoires électorales des partis d’extrême droite brandissant la menace de l’invasion, vote en faveur du Brexit… la crise migratoire vient révéler une crise d’une autre nature, politique celle-ci : celle du régime migratoire européen. Alors que des milliers de migrants continuent d’arriver chaque semaine sur les côtes grecques, le principe de solidarité, au fondement même du pacte européen, semble voler en éclat.
Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi l’Europe achoppe-t-elle sur la question migratoire ? Quelles sont les voies de sortie possibles à la crise ? Faut-il repenser le principe de libre circulation ? Telles sont les questions auxquelles cet essai éclairant et engagé propose des éléments de réponse.
. Jean Pisany-Ferry, Fabrice Lenglart, 2017-2027. Enjeux pour une décennie, Paris, La Documentation française, 2016.
Dans le cadre de ses missions d’anticipation et de concertation, France Stratégie lance le projet : 2017/2027, dans le but d’éclairer les enjeux de la prochaine élection présidentielle. En adoptant une perspective décennale, une approche thématique et une démarche transparente, il s’agit d’éclairer le choix collectif en posant un diagnostic étayé et en proposant les options possibles.
Les 13 enjeux présentés : 1. La croissance mondiale d’une décennie à l’autre ; 2. Nouvelles formes du travail et de la protection des actifs ; 3. Compétitivité : que reste-t-il à faire ? ; 4. Tirer parti de la révolution numérique ; 5. Jeunesse, vieillissement : quelles politiques ? ; 6. Climat : comment agir maintenant ? ; 7. Quelles priorités éducatives ? ; 8. Europe : sortir de l’ambiguïté constructive ? ; 9. Quels leviers pour l’emploi ? ; 10. Modèle de développement et répartition du revenu ; 11. Dette, déficit, dépense : perspectives pour les finances publiques ; 12. Dynamiques et inégalités territoriales ; 13. Quels principes pour une fiscalité simplifiée ?
. Lassina Diarra, La CEDEAO face au terrorisme transnational. Mécanismes et stratégies de lutte, Paris, L’Harmattan, 2016.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’efforce de trouver les moyens de lutte contre le terrorisme. Lassina Diarra, en se basant sur des entretiens effectués avec des responsables de l’administration sécuritaire du Mali et de la Côte d’Ivoire, ainsi qu’avec des djihadistes, inventorie les mouvements terroristes actifs dans cette sous-région (motivations, sources de financement, mode opératoire et cibles prioritaires). Après avoir défini les stratégies de lutte effectives, l’auteur expose les faiblesses de la CEDEAO et avance des propositions, en vue d’améliorer l’efficacité de cette structure.
. Jérôme Fourquet, Accueil ou submersion ? Regards européens sur la crise des migrants, Paris, Les Nouvelles de l’Aube, 2016.
Sept ans après le déclenchement de la crise économique et financière, le continent européen se trouve confronté à un nouveau défi majeur : celui de l’arrivée de ¬centaines de ¬milliers de migrants.
Si cette crise appelle une réponse européenne concertée, elle a d’abord eu pour effet de mettre à rude épreuve la solidarité entre les États membres.
Dans cet ouvrage, Jérôme Fourquet analyse comment les opinions publiques européennes réagissent à l’arrivée de migrants sur les côtes méditerranéennes.
Comment comprendre les différences d’attitudes concernant l’accueil des migrants et le fait que certains pays, dont la France, se montrent particulièrement réticents alors même que le nombre des migrants arrivant sur son territoire est faible ? Quelles ont été les conséquences ¬électorales ? Comment cette problématique s’imbrique-t-elle avec celle de la menace terroriste et du rapport à l’islam ? Un livre documenté et éclairant.
. Pascal Bourdeaux, Jérémy Jammes (dir.), Chrétiens évangéliques d’Asie du Sud-Est. Expériences locales d’une ferveur conquérante, Rennes, PUR, 2016.
L’Asie est devenue le premier continent protestant évangélique au monde en nombre de fidèles. La conversion, vécue et surtout racontée, symbolise ce renouveau en cours auprès de chaque couche de la société, bousculant des pratiques et des héritages religieux, sociaux, politiques et économiques. Le protestantisme évangélique contraint les États de la région à s’adapter à ce nouveau « marché du croire et du salut ».
. Bugra Poyraz, The history of the church diplomacy in Turkey, Montpellier, Libra, 2016.
As a result of the hostility of the Third French Republic which endured from 1870 to 1940, many religious orders were disbanded in France and few orders could survive because of the governmental pressure. A diplomatic crisis broke out between the Holy See and France. The French ambassador to Rome was recalled and the Papal Nuncio to France was expelled. This crisis affected also the strength of France in Orient, who was the Protector of the Latin Catholics and in a wide coverage, all the Catholic subjects.
During the sultanate of Abdülhamid II, the role of the Apostolic Delegate (representative of the Pope before the diplomatic relations started) was enhanced in front of the Sublime Porte.
Because of this diplomatic crisis between the Holy See and France, there have been serious diplomatic conflicts between the Apostolic Delegate in Istanbul and French ambassadors. It is possible to read these conflicts through the diplomatic archives and correspondences, especially through the recently published documents, which are part of the Vatican Secret Archives. During the pontificate of Pope John XXIII in 1960, the diplomatic relations between the Holy See and Turkey started by the appointment of a Turkish Ambassador to the Holy See and an Apostolic Nuncio to Ankara.
This project is aiming to focus on the challenge of power between France and the Holy See in front of the Sublime Porte for keeping the right of representing and protecting the Catholic Subjects in the 19th and 20th centuries, including the establishment and development of the French Protectorate in the Ottoman lands, its abolishment and the diplomatic attempts of Apostolic Delegates for being recognized by the Turkish authorities as the representative of the Pope for Catholic subjects, until the reciprocal appointment of ambassadors in 1960.
. Dominique Plihon, Le nouveau capitalisme, Paris, La découverte, 2016.
Le capitalisme se transforme en profondeur depuis le dernier quart du XXe siècle sous l’effet de la globalisation financière et des nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC). Émerge ainsi un nouveau capitalisme qui consacre le rôle dominant de la logique boursière. En France, ce passage au « capitalisme actionnarial » s’est effectué à un rythme accéléré à la suite de la privatisation du système industriel et financier. L’emprise croissante de la finance internationale et le développement des NTIC transforment le fonctionnement des entreprises, fragilisent le salariat traditionnel et engendrent de nouvelles tensions, dont les crises économiques et financières du début du XXIe siècle sont l’une des manifestations.
L’auteur analyse les mutations économiques et sociales à l’œuvre en montrant qu’elles sont de nature systémique. Il s’interroge également sur les modes de régulation et les réformes radicales susceptibles d’encadrer et de transformer le « nouveau capitalisme ». La crise commencée en 2007-2008 sera-t-elle l’amorce d’une nouvelle mutation du capitalisme à l’échelle mondiale ?
. Emmanuelle Tourme-Jouannet, Le droit international, Paris, PUF, 2016.
Le droit international n’est pas un droit comme les autres : ses règles connaissent un développement exponentiel, désordonné, et proviennent de multiples lieux. Ce droit est un processus fondamental de régulation et de canalisation des violences internationales, un langage commun indispensable, une technique instrumentale au service des États et de tous les acteurs de la société internationale, une promesse de pacification. Mais il est aussi inscrit depuis son émergence moderne dans un monde profondément inégalitaire où il nourrit autant de violences qu’il permet d’en apaiser. Au-delà d’une technique juridique, il est, et a toujours été, la projection à l’international des valeurs et des intérêts des acteurs dominants de la société internationale tout en étant utilisé par les mouvements de résistance à cet ordre dominant.
En présentant toutes les facettes du droit international, cet ouvrage montre qu’il n’est pas exempt d’ambivalence et éclaire ses évolutions les plus actuelles à l’aune de son histoire.
. Thomas Deltombe, Manuel Domergue, Jacob Tatsita, La guerre du Cameroun. L’invention de la Françafrique, Paris, L’Harmattan, 2016.
La légende veut que la France, « patrie des droits de l’homme », ait généreusement offert l’indépendance à ses anciennes colonies d’Afrique noire en 1960. Ce livre raconte une tout autre histoire : celle d’une guerre brutale, violente, meurtrière, qui a permis à Paris d’inventer un nouveau système de domination : la Françafrique.
Cette guerre secrète a pour théâtre le Cameroun des années 1950 et 1960. Confrontées à un vaste mouvement social et politique, porté par un parti indépendantiste, l’Union des populations du Cameroun (UPC), les autorités françaises décident de passer en force. En utilisant les mêmes méthodes qu’en Algérie (torture, bombardements, internements de masse, action psychologique, etc.), elles parviennent en quelques années à éradiquer militairement les contestataires et à installer à Yaoundé une dictature profrançaise.
En pleine guerre froide, et alors que l’opinion française a les yeux tournés vers l’Algérie, la guerre du Cameroun, qui a fait des dizaines de milliers de morts, est à l’époque passée inaperçue. Elle a ensuite été effacée des mémoires par ceux qui l’ont remportée : les Français et leurs alliés camerounais. Le crime fut donc presque parfait : les nouvelles autorités camerounaises ont repris les mots d’ordre de l’UPC pour vider l’« indépendance » de son contenu et la mettre au service… de la France ! Mais la mémoire revient depuis quelques années. Et les fantômes du Cameroun viennent hanter l’ancienne métropole. Laquelle, de plus en plus contestée sur le continent africain, devra tôt ou tard regarder son passé en face.
. Bruno Tertrais, Delphine Papin, L’Atlas des frontières. Murs, conflits, migrations. Design des cartes Xemartin Laborde. Paris, éd. Les Arènes, 2016.
Pierre Verluise, Directeur scientifique du Diploweb.com : "Voici un beau livre. Beau par l’effort d’intelligence maîtrisée d’un monde complexe. Beau par l’effort de design des cartes. Beau par l’objet présenté. Les auteurs nous font le cadeau de nous rendre le monde plus intelligible, avec des données localisées et chiffrées, mais aussi avec des textes rédigés avec maîtrise. Un très beau cadeau de fin d’année. "
« Toute frontière, comme le médicament, est remède et poison. Et donc affaire de dosage. » Régis Debray.
Crise des migrants, Brexit, conflits en chaîne au Moyen-Orient, tensions asiatiques, mur entre le Mexique et les États-Unis : la question des frontières est plus que jamais d’actualité.
Mais savons-nous vraiment ce qu’est une frontière ? Il y a des frontières que l’on traverse aisément et d’autres infranchissables, il y a des frontières visibles et d’autres invisibles, il y a des frontières politiques, économiques, culturelles… Ce premier atlas consacrés aux frontières aide à mieux comprendre les enjeux qui se cachent derrière ces lignes qui séparent ou relient les peuples.
Avec plus de quarante cartes et infographies inédites, Bruno Tertrais et Delphine Papin nous racontent le monde d’aujourd’hui à travers le prisme des frontières.
« En ces temps de transition et de grandes migrations, il faut lire et sans cesse relire cet atlas des frontières. » Alain Frachon, Le Monde.
« Magnifique démonstration que les frontières sont plus que jamais parmi nous, pour le meilleur comme pour le pire. » François Heisbourg, président de l’International Institute for Strategic Studies.
« Quoi de mieux qu’une carte pour comprendre le monde ? Cet ouvrage est un magnifique et nécessaire exercice de réflexion et d’analyse. » Guillaume Fourmont, rédacteur en chef de Carto.
. Frédéric Encel, Yves Lacoste, Géopolitique de la nation France, PUF, 2016.
La patrie est en danger.
Non pas comme en 1793 à cause d’une guerre aux frontières ou d’une région en rébellion, mais sous les assauts conjugués d’une idéologie mortifère – l’islamisme radical – et de la complaisance d’intellectuels vis-à-vis de ce fléau antilaïc et antirépublicain. De quel poids pèse la question postcoloniale, algérienne en particulier ? Comment comprendre la relation des Français à leur nation ? Pourquoi sommes-nous haïs et frappés par l’islamisme radical ?? Qu’est-ce que l’islamo-gauchisme ? Qu’en est-il de notre grand récit national ? Quelles solutions pour l’emporter ?
Plus que jamais notre nation – forte de la République démocratique qui l’encadre et la conduit ?– demeure un précieux legs et un puissant rempart face aux menaces d’une guerre civile.
. Pierre Dallenne, Frédéric Buchy, Axelle Degans, Les 50 cartes à connaître. Atlas et fiches de géopolitique, Ellipses, 2016.
Destiné aux candidats préparant les concours d’entrée des Écoles de Management, Atout Concours offre une synthèse par discipline. Véritables outils de révisions et de repères, les ouvrages sont construits autour de fiches thématiques mettant en perspective enjeux, concepts et fondamentaux du programme.
Autant d’atouts décisifs pour une réussite optimale.
50 cartes et 50 fiches pour comprendre la géopolitique
L’intégralité du programme de 1re et de 2e année :
Une citation : pour se mettre en condition.
L’enjeu de la carte : pour cerner la problématique.
Les incontournables de la carte : pour expliquer les thématiques au coeur du croquis.
La portée : pour comprendre de façon synthétique un monde complexe mais passionnant.
Le focus : pour se distinguer dans une copie.
. Philippe Lemarchand (dir.), La mondialisation de A à Z. 1000 articles pour comprendre, Paris, Atlande, à paraître (décembre 2016).
Philippe Lemarchand a été consultant auprès d’organisations internationales, correspondant de la BBC et enseignant à l’université de Londres ainsi qu’à Sciences-Po ; il a réuni une équipe de 25 experts d’horizons complémentaires : économistes, financiers, historiens, géographes, sociologues, juristes, philosophes, spécialistes de relations internationales, d’action humanitaire, d’environnement, de nutrition, de transport, de musique, BD, littérature ou cinéma.
. Marianne Morange, Camille Schmoll, Etienne Toureille, Les outils qualitatifs en géographie. Méthodes et applications, Paris, Armand Colin, 2016.
Cet ouvrage décrit l’ensemble des méthodes et outils nécessaires pour mener à bien une enquête qualitative en géographie : quelle posture adopter sur le terrain ? Quelles techniques retenir ? Quel type d’observation choisir ? Comment mener une enquête et conduire un entretien ? Comment interpréter les données collectées et rédiger un compte-rendu ?
Assorti de très nombreux exemples, issus de travaux récents, d’illustrations concrètes et d’exercices d’application en fin de chapitre, ce manuel constitue un véritable guide pratique à l’attention de tout apprenti chercheur, chargé d’étude ou enquêteur qui s’intéresse à la compréhension des faits sociaux-spatiaux.
Les corrigés et des exercices complémentaires sont disponibles sur la rubrique ressources numériques.
. Fabien Nkot (dir.), L’année politique au Cameroun (2015), Paris, L’Harmattan, 2016.
La profusion médiatique née du nouvel ordre mondial de l’information et de la communication est porteuse d’un paradoxe : de sa bourgade de Mbalmayo ou de Koza, en effet, le citoyen camerounais a désormais accès à une kyrielle de chaînes de télévision étrangères. Cette avalanche médiatique s’abat ainsi sur un citoyen plus ou moins désorienté, puisqu’elle lui fait davantage courir le risque de l’ivresse qu’elle ne lui assure une amélioration de ses connaissances. Cet ouvrage veut être le repère où le chercheur trouvera rassemblés, sous une forme chronologique, les faits majeurs ayant marqué la vie politique du Cameroun.
. Fondation pour l’innovation politique, Ce que change le Traité de Lisbonne, pour le citoyen, le salarié, le consommateur, Paris, PUF, 2016.
L’Union européenne est aujourd’hui confrontée à de nombreux bouleversements dans les secteurs économiques et environnementaux. Les avancées qu’apporte le Traité de Lisbonne visent à favoriser la coordination et organiser les décisions entre les États européens.
. Pierre Jacquemot, L’Afrique des possibles. Les défis de l’émergence, Paris, Karthala, 2016.
Avec le XXIe siècle, l’Afrique des 49 pays au sud du Sahara est sortie de sa léthargie apparente pour viser à son tour le seuil de l’« émergence » économique. La pauvreté et les inégalités persistent, mais des mutations sociales profondes sont à l’œuvre. La pression démographique est puissante avec la perspective d’en tirer un « dividende ». L’urbanisation rapide corrige l’image d’une Afrique agreste. Les « acteurs du bas » innovent, créent des biens et des services qui répondent aux besoins essentiels. Les femmes déplacent le jeu des contraintes pour évoluer dans un espace plus autonome qu’elles ont conquis résolument. Les technologies numériques, domestiquées, bouleversent les relations et connectent l’Afrique au monde.
Les transformations structurelles qui se sont faites sur une période de deux siècles dans les autres régions du monde, l’Afrique doit les faire à marche forcée en quelques décennies, dans un contexte mondial mouvant, en relevant simultanément le défi inégalé des diverses transitions (démocratique, démographique, épidémiologique, alimentaire, urbaine, écologique). Plutôt que de se situer dans le vain débat entre pessimistes et optimistes, ce livre tente de montrer que l’Afrique possède en réalité le génie de l’hybridation et du mélange des genres. Et avec cet atout, elle pourrait bien inventer le développement durable et inclusif de demain.
. Bertrand Badie, Dominique Vidal, Nouvelles guerres. Comprendre les conflits du XXIe siècle, Paris, La Découverte, 2016.
Congo, Somalie, Nigéria, Mali, Centrafrique, Syrie, Irak, Israël-Palestine, Ukraine… La fin de la guerre froide n’a pas laissé la place à un monde de paix. Deux décennies plus tard, plusieurs dizaines de conflits armés ensanglantent la planète. Si elles ressurgissent dans certaines parties de l’Europe, la plupart des guerres se déroulent aujourd’hui dans les pays du Sud. Et leur nature a profondément changé. Seule une minorité d’entre elles peuvent être décrites comme des conflits interétatiques. Les autres mettent aux prises un État, souvent déliquescent, et une ou plusieurs rébellions, avec pour enjeu le contrôle du pouvoir, du territoire ou des ressources naturelles.
Les divisions ethniques et religieuses alimentent ces nouveaux conflits. Mais ils s’enracinent surtout dans les conséquences de la mondialisation, qui enrichit les plus riches et appauvrit les plus pauvres. Dans la plupart des cas, les guerres du XXIe siècle procèdent de la décomposition institutionnelle et sociale, tout en s’inscrivant dans le cadre des rivalités entre les grandes puissances, anciennes ou nouvelles.
Véritable « roman de l’actualité internationale », L’état du monde révèle, au-delà de l’immédiateté de l’événement, les grandes tendances des changements à l’œuvre sur la planète.
. Georges Courade, L’Afrique des idées reçues, Paris, Belin, 2016.
« Ce sont les Africains les plus pauvres qui migrent vers l’Europe. Les guerres de religion déstabilisent l’Afrique. Les agriculteurs familiaux subsahariens sont dans l’incapacité de nourrir les villes. Le chaos urbain est alimenté par une urbanisation galopante. Les Africaines sont soumises et peu investies dans le développement. » Qui n’a pas entendu ou lu ce florilège d’idées reçues sur l’Afrique subsaharienne ?
En 2015, l’optimisme économique a braqué le regard sur « l’État fort » et la « bonne gouvernance », la nécessaire « accumulation » et l’irruption des « classes moyennes ». L’afro-pessimisme se nourrit toujours de la montée en puissance de l’islamisme radical, d’une croissance démographique mal maîtrisée et s’appuie sur une analyse des comportements. L’Afrique est ainsi terroriste ou victime, gagnante ou dynamique.
Pourquoi les Africains restent-ils encore pauvres dans une Afrique très convoitée ? Le passé permet-il de construire le présent ? Mentalités rétrogrades et comportements irrationnels seraient-ils à l’origine du mal-développement ? Urbanisation prédatrice et campagnes archaïques permettront-elles le développement ? De quels changements l’Afrique est-elle porteuse ?
À partir de 50 idées reçues retenues, cet ouvrage répond à ces questions en utilisant le savoir acquis pour identifier la part de vérité et d’erreur qu’elles peuvent receler. Sans complaisance, mais avec lucidité.
. Frédéric Leriche, Les États-Unis. Géographie d’une grande puissance, Paris, Armand Colin, 2016.
Échec de la guerre en Afghanistan et de l’intervention en Irak, épicentre de la crise économique, balance commerciale déficitaire, croissance des inégalités et de la violence sociale... les statuts d’« hyperpuissance » ou de « superpuissance » que les États-Unis avaient acquis semblent bien révolus. Néanmoins, nombre des mécanismes économiques, sociétaux, culturels ou politiques qui leur ont permis de devenir la puissance mondiale du xxe siècle, sont aujourd’hui toujours à l’œuvre.
Par une approche résolument géographique des États-Unis, cet ouvrage permet à la fois de comprendre les leviers à l’origine de la puissance américaine (immensité du territoire, richesse du milieu naturel, population nombreuse et qualifiée, économie diversifiée...) et ses dysfonctionnements et contradictions intrinsèques. Il tente également d’interroger, voire de déconstruire, un certain nombre de préjugés dont les États-Unis sont la cible, et qu’ils véhiculent parfois eux-mêmes.
. Arnaud Dubien (dir.), Russie 2016 : regards de l’Observatoire franco-russe, éd. de L’inventaire, 2016.
Rapport annuel de l’Observatoire, créé en 2012 à l’initiative de la Chambre de commerce et d’industrie franco-russe à Moscou, sur la Russie contemporaine : économie, politique et société, régions, défense, relations franco-russes.
. Anne Clerval, Paris sans le peuple. La gentrification de la capitale, Paris, La Découverte, 2016.
Où est passé le peuple parisien ? Depuis plusieurs décennies, la capitale connaît un processus de gentrification, un embourgeoisement spécifique des quartiers populaires qui passe par la transformation matérielle de la ville (réhabilitation de l’habitat, renouvellement des commerces, embellissement de l’espace public). Que se passe-t-il vraiment et qu’y a-t-il en jeu dans ces transformations à la fois urbaines et sociales ? Voilà qui est le plus souvent laissé dans le flou et présenté comme une évolution « naturelle » des villes.
Ce livre vient éclairer ce processus et permet d’approfondir la connaissance de Paris et de son évolution récente. Il montre que cette transformation est autre chose qu’une simple amélioration du bâti, de l’espace public ou des commerces, et révèle à qui elle profite et qui elle dépossède.
Un livre essentiel pour permettre aux lecteurs, Parisiens ou non, de s’approprier les enjeux sociaux et politiques de l’évolution de la ville.
. Benjamin Michelon, Douala & Kigali. Villes modernes et citadins précaires en Afrique, Paris, Karthala, 2016.
En se basant sur des études de cas à Douala et à Kigali, deux grandes villes d’Afrique centrale, l’auteur cherche à montrer les interactions possibles entre le concept, la plupart du temps importé, de « modernité » urbaine, constamment utilisé par les planificateurs, et celui de « précarité » caractérisant les quartiers façonnés par les habitants.
. Jacques Colom (dir.), L’Inde et le codéveloppement dans l’océan Indien, Aix-en-Provence, Presses universitaires AMU, 2016.
Le colloque « l’Inde et le codéveloppement dans l’Océan indien », organisé par l’Observatoire des sociétés de l’océan Indien (université de la Réunion) en octobre 2014, s’inscrit dans la tradition des recherches menées sur cette région, par sa pluridisciplinarité et son intérêt pour ses sociétés.
Ce colloque a montré notamment que les échanges économiques et juridiques restent faibles entre l’Inde et la Réunion ou déséquilibrés entre l’Inde et Maurice.
L’émergence du géant indien sur la scène économique mondiale au début du siècle et sa situation géographique font de cette grande démocratie un partenaire privilégié pour les pays de son environnement régional, à condition de développer des échanges équilibrés incluant nouvelles technologies et activités stratégiques. L’Inde propose d’établir avec les États africains un partenariat de développement fondé sur le respect mutuel afin de compenser des échanges insuffisants. De plus, ils partagent tous, outre la préoccupation énergétique, un certain nombre de difficultés pour relever l’incontournable défi du développement durable. La présence historique d’une diaspora indienne dans les pays visés constitue un atout indéniable.
L’étude de la corrélation entre la dynamique de développement de ces pays et l’évolution des flux d’échanges régionaux pour évaluer l’impact de la coopération régionale avec l’Inde a un intérêt théorique (connaissance des mécanismes économiques et politiques enclenchés), pratique (orientation des politiques publiques et aide à la décision aux niveaux local et international), social et culturel (observation du rôle des diasporas indiennes en présence sur les territoires étudiés).
Les articles réunis dans cet ouvrage montrent comment la coopération entre l’Inde et les pays
bordiers de l’océan Indien est appelée à se développer avec la mondialisation croissante des
échanges internationaux et l’urgence des problèmes à résoudre, et analysent la dynamique des pays de la zone qui ont fait (ou feront) le choix de la coopération avec l’Inde.
. Frank Tétart (dir.), Grand Atlas 2017, comprendre le monde en 200 cartes, Paris, Autrement, 2016.
Des cartes et des infographies sur la géopolitique, l’économie mondiale, les ressources, les enjeux mondiaux, les conflits, le développement durable, etc. Avec un dossier sur la situation des droits de l’homme et des libertés dans le monde.
. Alexandre Agripa Faria, L’écologie politique au Brésil. Rio de Janeiro, 2016, Paris, L’Harmattan, 2016.
Le mouvement écologique brésilien, méconnu bien que très puissant, a connu plusieurs phases évolutives. Schématiquement, des années 1980 aux années 2000, un agrégat de mouvements socio-environnementaux émerge, pour aboutir à la formation du Parti Vert. Celui-ci intègre de nombreuses problématiques identitaires et socio-économiques, qu’a su rendre plus légitime la victoire du Parti des Travailleurs. Enfin, depuis 2004, le cyberactivisme et les nouvelles formes de mobilisation collective obligent l’écologie politique à se repenser.
. François-Charles Mougel, Séverine Pacteau, Histoire des relations internationales de 1815 à nos jours, Paris, PUF, 2016.
En 1815, le Congrès de Vienne inaugure, après la longue césure des guerres révolutionnaires et napoléoniennes, une nouvelle ère dans les relations internationales, avec pour théâtre principal et acteur essentiel l’Europe. Le directoire des grandes puissances assure un siècle de paix globale, affirmant sur toute la planète la suprématie du Vieux Monde. Cependant, à partir du XXe siècle, le système se dérègle et le leadership européen cède la place à un monde déchiré par les crises, les guerres et le choc d’idéologies anta-gonistes avant d’hésiter, depuis l’an 2000, entre ordre et désordre.
Cet ouvrage retrace l’histoire des relations internationales du XIXe siècle à aujourd’hui, apportant ainsi les connaissances indispensables pour comprendre quel nouvel équilibre mondial se dessine au début du IIIe millénaire.
. Alain Dieckhoff, Nationalism and the Multination State, Londres, Hurst, 2016.
Published in English for the first time, this book defends the idea that nationhood remains a central aspect of modernity. After the breakup of the Soviet Union and Yugoslavia in the 1990s, the following decade confirmed this hypothesis with the rise of independence movements in Europe (in Scotland and Flanders) and the persistence of claims to nationhood the world over (for example, in Kurdistan and Tibet).
A dual perspective informs Dieckhoff’s analysis : to understand the hidden social and cultural underpinnings of post-Cold War identity dynamics, from Kosovo to Catalonia and from Flanders to Corsica, and to examine how societies can meet the challenge of national pluralism. Finding liberalism, republicanism and multiculturalism unequal to this task, he argues that only by building ‘multi-nation’ democratic states can the issues be properly addressed and secessions prevented.
Contemporary liberal discourse often treats nationalism as an archaic aberration — as a primitive form of tribalism astray in the modern world. Dieckhoff’s sensitive and clear-headed analysis shows why nationalism is in fact a fundamental facet of modernity, which must be dealt with as such by states vulnerable to breakup.
. Antoine Charlot (dir.), Vers un nouveau modèle urbain. Du quartier à a ville durable, Paris, Victoires, 2016.
Aujourd’hui, 75% de la population européenne vit en ville. Cette hégémonie urbaine n’est pas sans conséquences, elle pose de nombreux défis aux États, aux collectivités et aux habitants. On peut citer par exemple l’augmentation des émissions de gaz à effet de serre liée au transport et au bâtiment, l’étalement urbain et son lot quotidien d’embouteillages, le développement de maladies respiratoires, l’augmentation croissante des déchets ou encore la progression des inégalités. Pour réduire ces impacts négatifs, les experts sont unanimes : il faut repenser la ville dans son ensemble sans se focaliser sur une seule activité. Cette exigence ne doit pas être perçue comme une contrainte, mais comme une valeur ajoutée pour le territoire. Elle suppose de fixer aux politiques urbaines des objectifs qualitatifs et quantitatifs, d’inscrire les démarches dans une logique de long terme et de valider régulièrement l’efficacité des mesures réalisées. Les écoquartiers et les quartiers durables, construits depuis les années 1990, tentent d’apporter des réponses à quelques uns de ces enjeux, mais ne constituent que des initiatives partielles et généralement isolées. Comment passer du quartier à la ville durable ? Quelles sont les priorités ? Comment concevoir des projets qui allient à la fois prospective, transversalité et vision globale ? Quels sont les outils à disposition des aménageurs ? Sur la base d’exemples innovants, cet ouvrage propose des réponses concrètes qui se veulent au plus près des attentes des acteurs du territoire.
. Alexandre Andorra, Thomas Snegaroff, Géopolitique des Etats-Unis, coll. Major, Presses Universitaires de France, 2016.
Richesse et pauvreté, prédation et sanctuarisation, sécheresse et blizzard, interventionnisme et isolationnisme : l’Amérique est le pays des contraires, le pays du « tout ou rien », qu’on a souvent tendance à peindre à grands traits, ou même à dédaigner pour sa jeunesse et son absence supposée d’histoire. Dans un style accessible et engageant, les deux auteurs nous entraînent dans l’histoire des États-Unis sous toutes leurs facettes : géographie, sociologie, culture, politique, économie, diplomatie, sécurité, armée… À l’encontre des idées reçues, ils expliquent de manière pédagogique la diversité et la complexité de la première puissance mondiale. Les élections présidentielles de 2016 et la fin de la présidence de Barack Obama, dont la politique étrangère fut l’une des plus fines et des plus complexes de l’histoire américaine, incitent à dresser un bilan de la position américaine dans le monde. Un monde à la fois plus pacifique et plus conflictuel, avec moins de pauvreté extrême et plus d’inégalités, oscillant entre internationalisme et populismes. Cet ouvrage permet de s’extraire du bruit médiatique et des slogans, et de réfléchir aux enjeux de long terme qui occupent et préoccupent les États-Unis.
. Thierry de Montbrial, Dominique David, Ramses 2017. Un monde de ruptures, Paris, Dunod, 2016.
Pierre Verluise, Directeur du Diploweb.com : "En une écriture à la fois précise et synthétique, voici le tour de force annuel de l’IFRI, le Ramses. Ses concepteurs et auteurs réussissent à démêler l’essentiel de l’accessoire, distinguer les signaux importants, proposer des grilles de lecture. Avec en bonus des cartes et statistiques. "
4e de couverture
Sous le triple signe de l’extension du terrorisme djihadiste, des dynamiques de décomposition du Moyen-Orient et du doute qui s’approfondit sur le projet européen, les mois qui s’annoncent seront décisifs pour un monde où se redessinent les rapports entre puissances et les logiques économiques. Un monde dont la diversité et la complexité nouvelle surprennent, et qui appelle à repenser analyses et moyens d’action.
. Pascal Boniface, Hubert Védrine, Atlas des crises et des conflits, Paris, Armand Colin, à paraître (octobre 2016).
Guerre civile en Syrie, offensives de Daech, démembrement de l’Irak, annexion russe en Crimée, revendications territoriales en mer de Chine, mouvements séparatistes au Mali, guerre d’indépendance au Soudan... la liste des crises et conflits mondiaux s’allonge en même temps qu’elle se diversifie.
Si les espoirs d’un monde pacifié au sortir de la guerre froide étaient illusoires, les causes, natures et scénarios de sortie des conflits actuels sont rarement analysés, à la fois de manière claire et dans leur complexité. C’est ce que fait cet atlas où se côtoient textes précis et cartographies éclairantes.
Cet atlas est l’outil indispensable pour tous ceux qui souhaitent comprendre les ressorts et mécanismes des crises et conflits qui ébranlent le monde dans lequel ils vivent.
. Olivier Zajec, Introduction à l’analyse géopolitique. Histoire, outils, méthodes, Paris, Le Rocher, à paraître (fin-septembre 2016).
La géopolitique, au sens propre, est une des méthodes d’approche des relations internationales. Elle ne doit donc pas être confondue avec la discipline proprement dite des RI (Relations Internationales), qui englobe elle-même des théories, approches et grilles de lecture extrêmement nombreuses, du réalisme au constructivisme en passant par la théorie des jeux, les études stratégiques ou l’économie politique internationale. Classée par certains spécialistes parmi les « théories environnementales » des RI, la géopolitique étudie plus particulièrement la spatialisation des phénomènes politiques.
Traditionnellement rattachée à la sensibilité réaliste des relations internationales, elle demeure paradoxalement assez méconnue. De ses origines et de la Seconde Guerre mondiale, elle a hérité d’une réputation en demi-teinte. Elle ne se laisse pas circonscrire aisément, d’autant plus qu’à ses côtés existent d’autres « discours » voisins dans leurs objectifs et leurs méthodes, avec lesquels elle partage le même préfixe : géo-économie, géo stratégie, géo-histoire, géo-culture.
Il faut donc partir d’éléments simples. C’est l’objet de ce petit manuel qui se veut avant tout pratique. Illustrée de cas d’étude se référant à l’histoire ou à l’actualité la plus brûlante des relations internationales, agrémentée de focus et d’encadrés pédagogiques, cette Introduction, ainsi que son titre l’indique, est loin d’épuiser son sujet.
Ce livre destiné aux étudiants comme au grand public offre une synthèse pédagogique de la méthode d’approche géopolitique et clarifie « les enjeux de pouvoir sur les territoires », dans toute leur diversité. Il s’agit de mettre l’essentiel à disposition d’un lecteur soucieux de mieux comprendre, et de disposer des bases fondamentales du raisonnement géopolitique.
. Cynthia Ghorra-Gobin, Magali Reghezza-Zitt, Entre local et global : les territoires de la mondialisation, Paris, Le Manuscrit, 2016.
La mondialisation, alliée à la métamorphose du capitalisme à sa financiarisation, a largement contribué à l’émergence du « local ». Qu’il s’agisse d’aménagement, d’action publique, de logiques économiques, on est passé du territoire aux territoires.
Ce glissement du singulier au pluriel n’est pas neutre. Les territoires désignent aujourd’hui un local qui présente la particularité de s’inscrire dans le global : dans un espace mondialisé, les lieux sont fortement interconnectés. Des systèmes d’interdépendances de plus en plus complexes donnent naissance au « glocal ». Dès lors le local subit désormais des contraintes ou des influences venues d’autres territoires.
Tiré d’un séminaire de recherche à l’École normale supérieure, cet ouvrage montre, à partir de différents cas d’étude, comment la mondialisation redéfinit la nature même des territoires.
. Hubert Peres, Christophe Roux (dir.), La démocratie espagnole. Institutions et vie politique, Rennes, PUR, 2016.
L’Espagne a été célébrée pour sa transition réussie de la dictature à la démocratie après la mort de Francisco Franco en 1975. Mais comment fonctionne la démocratie espagnole mise en place à l’issue de cette transition ? C’est afin de répondre de façon accessible à cette question que cet ouvrage présente la nature des institutions nationales et infranationales, la dynamique des acteurs politiques, les attitudes et comportements des citoyens et les principales politiques publiques menées en Espagne.
. François-Xavier Priollaud, David Siritzky, Traités européens après le traité de Lisbonne. Textes comparés - 4e édition, Paris, La Documentation française, 2016.
L’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, le 1er décembre 2009, marque l’aboutissement d’un indispensable processus de révision des traités européens, engagé dès le milieu des années 1990 pour adapter le fonctionnement de l’Union au défi de son élargissement. Cette 4e édition, outre un « tableau comparatif » des versions consolidées des traités européens, s’enrichit des deux traités adoptés par certains États membres à la suite de la crise des dettes souveraines de la zone euro, ainsi que du protocole relatif aux préoccupations du peuple irlandais, signé le 13 juin 2012. Elle tient compte également de la modification de l’article 136 TFUE entrée en vigueur le 1er mai 2013 et de celles résultant du traité d’adhésion de la Croatie, entré en vigueur le 1er juillet 2013 et du règlement 2015/2422 du 16 décembre 2015 modifiant le protocole n°3 sur le statut de la Cour de justice de l’Union européenne entré en vigueur le 25 décembre 2015.
Le traité de Lisbonne ne fait pas disparaître les traités jusqu’alors en vigueur, mais se limite à les amender. L’Union européenne demeure régie par deux traités distincts qui se complètent : le traité sur l’Union européenne (TUE) et le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE), nouvelle appellation du traité instituant la Communauté européenne (1957), auxquels il faut ajouter 37 protocoles, 2 annexes et 65 déclarations.
Il a donc paru utile de réaliser un « tableau comparatif » des versions consolidées des traités européens. L’identification des sources de chacune des dispositions des nouveaux traités est, par ailleurs, indispensable aux praticiens du droit de l’Union, puisque la jurisprudence de la Cour de justice de l’Union européenne relative aux anciens traités reste applicable, mutatis mutandis, aux nouveaux.
Cette quatrième édition, révisée et augmentée, comporte également les deux traités adoptés par certains États membres à la suite de la crise des dettes souveraines de la zone euro, à savoir le traité établissant le mécanisme européen de stabilité (MES) et le traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance au sein de l’Union européenne et monétaire (TSCG), ainsi que le protocole relatif aux préoccupations du peuple irlandais, signé le 13 juin 2012. Elle tient compte de la modification de l’article 136 TFUE entrée en vigueur le 1er mai 2013 et de celles résultant du traité d’adhésion de la Croatie, entré en vigueur le 1er juillet 2013 et du règlement 2015/2422 du 16 décembre 2015 modifiant le protocole n°3 sur le statut de la Cour de justice de l’Union européenne entré en vigueur le 25 décembre 2015.
. Patrick Fournier, Geneviève Massard-Guilbaud (dir.), Aménagement et environnement. Perspectives historiques, Rennes, PUR, 2016.
Ce livre propose une vision nouvelle des aménagements territoriaux. Pensant les territoires comme des champs de négociation entre des forces variées, il inclut dans l’étude de leur aménagement la façon dont l’environnement réagit à son tour à la transformation imposée. Considérant des travaux effectués à toutes les périodes de l’histoire, il cherche à identifier leur impact économique, social, environnemental ou même culturel, y compris sur le long terme.
. Pascal Blanchard, Hadrien Dubucs, Yvan Gastaut, Atlas des immigrations en France. Un pays, un peuple, des origines variées, Paris, Autrement, 2016.
Depuis les premières invasions barbares, la France s’est construite par vagues successives qui ont, génération après générations, composé une société plurielle. L’ouvrage explique les enjeux qu’elle soulève : éducation, logement, vote, travail, religion, intégration, etc.
. Abdoulaye Tamboura, Le conflit touareg et ses enjeux géopolitiques au Mali. Géopolitique d’une rébellion armée, Paris, L’Harmattan, 2016.
Depuis 2012, le Mali est confronté à une rébellion armée et séparatiste regroupée au sein de la Coordination des Mouvements de l’Azawad (CMA). Cependant, si depuis janvier 2012, les interventions françaises (opération Serval) et les forces de l’ONU ont freiné l’offensive des terroristes, elles n’ont pas mis fin à l’insécurité dans la région. Depuis la signature de 2015 d’un accord de paix, le MNLA occupe toujours Kidal dans l’optique d’une reconnaissance juridique et politique de l’Azawad.
. Philippe Hugon, Afriques. Entre puissances et vulnérabilité, Paris, Armand Colin, 2016.
L’Afrique contemporaine échappe aux représentations dominantes qui tentent de la saisir. Tel un volcan, elle déploie à la fois ses énergies, sa violence et sa fertilité. Côté pile, elle est perçue comme le continent des conflits, des épidémies et des famines. Côté face, c’est une économie émergente, nouvelle frontière de l’économie mondiale.
Pour retranscrire toutes les nuances de cette Afrique contrastée et plurielle, il faut décentrer le regard et aller voir au-delà des théâtres d’ombres politiques ou médiatiques. Le poids de l’histoire et de la colonisation, la diversité des cultures et des structures sociales sont essentiels à sa compréhension.
De même, sa présence sur la scène internationale et sa place dans la mondialisation ne peuvent être négligées. Enfin, c’est un continent de défis qui se révèle : explosion démographique, réchauffement climatique, terrorisme, etc. Ils sont autant de risques et d’opportunités pour l’avenir.
. Olivier Compagnon, Marie Laure Geoffroy (dir.), Amérique latine, 2016-2017, coll. Mondes émergents, La documentation française, 2016.
Après une période d’embellie, l’optimisme a fait place à la déconvenue. À des degrés divers, toute l’Amérique latine est de nouveau confrontée au creusement des déficits budgétaires et au déclin des mesures redistributives. De plus, les droits humains sont toujours bafoués, du moins dans certains États (Amérique centrale, Colombie, Mexique, etc.). Si les relations diplomatiques ont été rétablies entre les États-Unis et Cuba, les autres processus d’intégration ont tendance à marquer le pas. Les États continuent de se concurrencer les uns les autres plutôt que de travailler à la complémentarité de leurs économies respectives. Reste que les capitales de la région, désormais largement indépendantes de Washington, disposent d’une assise de plus en plus solide dans les enceintes internationales.
. Pierre Conesa, Dr. Saoud et Mr. Djihad. La diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite, préface d’Hubert Védrine, éd. Robert Laffont, 2016.
Une étude exceptionnelle sur les dessous du royaume le plus puissant et le plus secret au monde.
La diplomatie religieuse de l’Arabie saoudite constitue un étrange trou noir dans l’analyse du radicalisme qui affecte l’islam aujourd’hui. Pourquoi le salafisme, mouvance la plus intolérante et sectaire de l’islam, est-il devenu si conquérant ? Parce que parmi tous les radicalismes religieux qui pourrissent la planète, il est le seul à bénéficier d’un appui constant de la part d’un pays doté d’immenses moyens : le royaume saoudien.
Cette étude, dont les collaborateurs ont souhaité conserver l’anonymat, révèle comment ce royaume aux deux visages, celui conciliant de la dynastie Saoud et celui plus agressif du salafisme, propagandiste du djihad, a depuis des décennies développé une stratégie religieuse pour conquérir la communauté musulmane, mais aussi l’Occident, sans apparaître comme un ennemi grâce à un soft power original, hybride des systèmes américain et soviétique.
Aujourd’hui, ce pays longtemps protégé se retrouve menacé sur son propre territoire par le salafisme djihadiste qu’il a propagé ailleurs.
. Mustapha El Khayat (dir.), Le droit maritime dans tous ses états, Aix-en-Provence, Presses universitaires AMU, 2016.
Les échanges internationaux sont à dominante maritime. Ces échanges maritimes sont régis par des droits, en particulier le droit maritime et de la mer. Les relations entre chargeurs et transporteurs, fréteur-affréteurs et entre États ont donné lieu avec le temps à des conventions internationales pour harmoniser les droits maritimes et de la mer entre les nations. Des doctrines ont été forgées avec le temps par d’éminents juristes qui ont essayé de contribuer au développement d’un droit maritime et de la mer moderne et évolutif.
En France, Pierre Bonassiès, Christian Scapel et Philippe Delebecque en sont parmi les précurseurs. Cet ouvrage est rédigé en leur honneur et permet au lecteur, qu’il soit chercheur, praticien ou étudiant de plonger dans les débats majeurs du droit maritime dans ses états.
. Étienne Grésillon, Frédéric Alexandre, Bertrand Sajaloli, La France des marges, Paris, Armand Colin, 2016.
Être en marge, avoir de la marge, prendre une marge… la sémantique des marges reflète d’emblée l’ambivalence du terme : liberté, bénéfice, possibilité d’un côté, éloignement des forces vives, voire relégation de l’autre. Appliqué à l’espace français, le terme conduit à décentrer le regard porté sur le territoire national et à penser une France des angles morts et des interstices, une France des minorités, moins intégrée et moins accessible, moins visible et peu connue. Une France insaisissable aussi, la notion de marge étant toujours relative tant sur le plan spatial que socioculturel et posant donc vivement des questions d’échelle, de regard, de méthode et de définition.
La première partie de cette France des marges est ainsi consacrée aux processus de marginalisation en distinguant ce qui est lié à l’espace (éloignement, enclavement…) et ce qui s’apparente à l’exclusion culturelle et sociale (populations démunies, migrants, communautés alternatives…).
La deuxième partie réfléchit aux formes que les marges revêtent aujourd’hui, en différenciant la marginalité et ses degrés dans les territoires ruraux, urbains ou péri-urbains. Les marges présentent en effet des réalités contrastées : isolement, pauvreté, exclusion et dénuement jouxtant innovation sociale ou revendication de vivre autrement.
Enfin, la trajectoire des marges, leur instabilité, voire leur réversibilité, interrogent les politiques publiques et mobilisent plusieurs champs de la connaissance géographique : politique, sociale, économique, culturelle, environnementale, rurale et urbaine. Sélection histoire-géographie/CAPES-Agrégation.
. Farid Ameur, Les Français dans la guerre de Sécession (1861-1865), Rennes, PUR, 2016.
Cet ouvrage ouvre un chapitre insolite et totalement méconnu de l’histoire des relations franco-américaines. Au début de la guerre de Sécession, plus de cent mille Français vivent aux États-Unis. Géographiquement dispersés, idéologiquement divisés et jusque-là réfractaires à l’alliage américain, les Français rompent peu à peu les amarres qui les liaient à la mère patrie pour s’attacher définitivement à leur pays d’adoption. L’expérience de la guerre civile constitue pour eux un terreau propice à l’assimilation.
. Béatrice Hibou, Irène Bono (dir.), Le gouvernement du social au Maroc, Paris, Karthala, 2016.
La question sociale a effectué un retour en force au Maroc, dans les années 2000. Les acteurs ont eu tendance à l’exprimer en termes de revendications, que justifiaient les défaillances de l’État, et les chercheurs à la problématiser dans les canons de la sociologie de la mobilisation ou des politiques publiques. Mais la prise en compte de la pluralité des acteurs et de la diversité des dispositifs offre la possibilité d’une autre lecture qui remodèle les formes mêmes du social. Administrer des espaces, des catégories, des temporalités, des imaginaires ou des conflits revient à définir les liens sociaux, à façonner les appartenances, à faire jouer des médiations, à qualifier l’ordre établi.
Du port de Casablanca aux maisons de jeunes de quartiers populaires, des transports urbains au système de subvention de la farine et du pain, du courtage de l’emploi domestique à la patrimonialisation d’une région marginalisée, de la gestion des terres collectives à l’aide aux mères célibataires, cet ouvrage démontre l’importance du gouvernement indirect du social, dont l’équivoque facilite compromis et bricolages et renforce la capacité d’adaptation du politique aux transformations de l’époque.
S’inscrivant dans la continuité de deux titres précédents de la collection « Recherches internationales », consacrés à la privatisation des États à l’âge néolibéral et à l’État d’injustice au Maghreb, ces recherches inédites ouvrent de nouvelles perspectives à la sociologie historique du politique, bien au-delà du seul cas du Maroc.
. Kheladi Mokhtar, L’Algérie, pays immergeant. D’un géant sur papier à un géant en papier, Paris, L’Harmattan, 2016.
Au sortir de la guerre d’indépendance, dès 1962, les autorités algériennes ont annoncé leur ambition de rattraper les pays développés. Dans un pays peuplé de 12 millions d’habitants, dont 80 % d’analphabètes, et un PIB de 2 milliards de dollars, la tâche était énorme. Un pharaonique programme d’industrialisation est mis en oeuvre en 1966, qui a imposé des sacrifices énormes, sans donner à l’économie l’élan nécessaire. Aujourd’hui, l’agriculture est moribonde, l’industrie n’existe que sous forme de traces, l’école est sinistrée, la ville est un dortoir, le pétrole une drogue... Cet ouvrage souhaite contribuer à faire sortir l’Algérie de l’impasse dans laquelle elle se trouve.
. Florian Louis, Les grands théoriciens de la géopolitique, Paris, PUF, 2016.
La géopolitique a une histoire. Faite d’audaces théoriques et de vives controverses, celle-ci n’avait jamais été retracée dans son intégralité. C’est désormais chose faite grâce à cet ouvrage qui en dresse la généalogie intellectuelle en s’attachant à l’œuvre de ceux qui, depuis les fondateurs (Ratzel, Mahan, Mackinder, Spykman) jusqu’aux auteurs les plus contemporains (Huntington, Nye, Lacoste, Luttwak), ont contribué à en infléchir le cours. C’est également l’occasion de mettre en lumière l’apport déterminant quoique largement ignoré d’auteurs comme Jean Gottmann ou Carl Schmitt, et d’introduire le lecteur francophone aux dernières tendances de la discipline (critical geopolitics anglo-saxonne).
Plus qu’une simple galerie de portraits, c’est donc un véritable panorama critique de l’histoire des idées géopolitiques qui est ici proposé. Grâce à de nombreux extraits traduits pour la première fois en français, ce sont tous les concepts cruciaux de la discipline qui se trouvent explicités et mis en perspective : Heartland, Rimland, Lebensraum, Grossraum, etc. Il en ressort le visage inédit d’une discipline dont le foisonnement n’a d’égal que la diversité.
. Michel Lussault, Olivier Mongin (dir.), Cultures et créations dans les métropoles-mondes, Paris, Hermann, 2016.
En 2050 le mouvement d’urbanisation généralisé sera achevé, à l’échelle terrestre. Un nouveau monde urbain s’installe, polarisé par des métro- et mégapoles qui en constituent des attracteurs. Parmi leurs attributs, figure sans conteste celui d’être des organisations fondées sur la créativité, l’innovation sociale et la culture.
Ce livre, issu d’un colloque organisé en 2014 au Centre culturel international de Cerisy, mêle articles de fond et entretiens avec des acteurs métropolitains. Il aborde la question des relations entre métropolisation, création et culture, à la fois de façon globale et théorique, de façon thématique (en examinant des sous-champs particuliers) et de façon spécifique en proposant une focale sur le cas de Plaine commune. Il s’agit de consacrer une attention particulière à cette communauté d’agglomération labellisée, dans le cadre du « Grand Paris », territoire de « culture et création ». On peut ainsi analyser les choix qui y sont réalisés et les comparer à ceux effectués dans d’autres métropoles-monde (Barcelone, Berlin, Bogota, Detroit, Shanghai…).
. Kautilya, Traité du politique. Artha-Sastra, Traité politique de l’Inde ancienne. Présentation de Gérard Chaliand. Edition revue et corrigée, enrichie d’une préface inédite, éd. Pocket, 2016.
. Gabriel Wackermann, Manuel de géopolitique, Paris, Ellipses, à paraître (décembre 2016).
Un manuel de référence sur l’histoire, les tenants et les aboutissants de la géopolitique, une science complexe et pluridisciplinaire.
. Emmanuelle Armandon, Géopolitique de l’Ukraine, Paris PUF, à paraître (novembre 2016).
Depuis novembre 2013, l’Ukraine est au cœur de l’une des plus graves crises internationales que le monde a connu depuis la fin de la guerre froide. Au cœur de ces événements ? Son rapport à l’Europe d’une part, et à la Russie d’autre part. Cet ouvrage se donne pour objectif d’interroger l’évolution des relations que Kiev entretient avec ses deux principaux partenaires internationaux depuis 1991. Il analysera les grandes étapes et les caractéristiques qui ont marqué la politique extérieure du pays à l’égard de Bruxelles et de Moscou et mettra également en lumière la complexité et la pluralité des regards que portent les citoyens ukrainiens sur les orientations internationales de leur pays. Encore fragile et contrastée, la construction de ce jeune État, né après soixante-dix ans de soviétisme, est, comme Emmanuelle Armandon s’attachera à le démontrer, loin d’être achevée.
. Igor Delanoë, Russie. Les enjeux du retour au Moyen-Orient, Paris, L’inventaire, à paraître (novembre 2016).
Deuxième « Carnet de l’Observatoire » après « Russie-Europe : des malentendus paneuropéens », le livre d’Igor Delanoë répond aux multiples questions posées par le « retour » de la Russie au Moyen-Orient : que fait la Russie dans cette région du monde ? Quels y sont ses intérêts, et comment entend-elle les défendre ? Qui sont les partenaires et les concurrents de Moscou sur l’échiquier moyen-oriental ?... Fruit d’une longue histoire qui remonte à l’époque des tsars, l’intérêt russe pour le Moyen-Orient ne s’est jamais démenti, tout juste s’est-il mis en sommeil au lendemain de la disparition de l’URSS, avant de ressurgir à l’aube des années 2000, et de donner lieu au « retour » constaté par tous aujourd’hui.
. Didier Ortolland, Jean-Pierre Pirat, Geopolitical Atlas of the Oceans. Borders, Energy, Shipping, Piracy, Fisheries and Environment, Paris, Technip, à paraître (octobre 2016).
Richly illustrated with outstanding maps, this book is the first of its kind to address all major issues related to the oceans as well as questions dealing with delimitation of maritime boundaries in territorial seas and areas under juridiction (exclusive economic zones, protected fishing zones, protected ecological zones and continental shelves). It analyzes maritime conflicts or disputes such as those in the Western Pacific, in the South China Sea, in the Mediterranean Sea, in the Gulf of Guinea, in the Bay of Bengal, in the Arabian Gulf, etc.
Threats to the environment and mitigation measures are thoroughly discussed in chapters focusing on the regime of the Area, deep-sea hydrothermalism, underwater cultural heritage, governance of the Antarctic and of the Arctic.
This edition includes updates on settlement of maritime disputes and new chapters on piracy, shipping and underwater cultural heritage. This edition analysis the process of extension of continental shelves which resulted in an increase of maritime conflicts since 2009.
This second edition includes more than 100 maps. Written by a team of experts, the original work presented in this Atlas provides an unprecedented analysis of geopolitical issues related to the oceans.
. Cyril Mare, L’immigration, entre choix et nécessité, Paris, Studyrama, à paraître (octobre 2016).
Cet ouvrage propose un nouveau regard documenté et sans concession sur cette question, tant dans les déclarations abstraites que dans les pratiques concrètes. Il étudie son impact sur les relations entre les peuples et les Etats ainsi que les conséquences économiques et sociales de l’immigration, à la fois à l’échelle régionale et internationale.
. Alexandra Céalis, Malaise agricole et politiques territoriales. Quelles réalités, quelle adéquation ?, Paris, L’Harmattan, 2016.
Une tension particulière se joue aujourd’hui dans le Perche, entre une promotion touristique basée essentiellement sur ses paysages, ses élevages, ses produits et une réalité toute autre de la vie des agriculteurs qui traversent une crise majeure propre à l’ensemble du territoire français. À partir d’enquêtes de terrain, cet ouvrage se propose d’analyser les politiques territoriales en matière agricole ces dix dernières années et de les confronter à la réalité du malaise agricole pour questionner leur adéquation.
. Patrice Sabater, La terre en Palestine/Israël. Une vérité à deux visages, Toulouse, Domuni Press, Presses Universitaires de Toulouse, 2015.
La diversité et la complexité des situations au Proche-Orient, et tout particulièrement en « Terre Sainte », ramènent sans cesse à la question de « la terre », lieu, somme et produit d’un conflit des imaginaires entre les trois religions dites monothéistes. L’auteur explore sans peur et sans préjugé cet espace sacré et analyse tour à tour, ses représentations culturelles, théologiques et sociopolitiques. Il fait part égale au peuple d’Israël et au peuple de Palestine, interroge, confronte, analyse, sans jamais blesser. Ouvrage aussi troublant que passionnant, le livre de Patrice Sabater plonge dans le passé, plus encore dans l’humain, pour rendre compte du présent et penser l’avenir. Un véritable plaidoyer à l’altérité, à mettre entre toutes les mains.
(Préface Antoine SFEIR et Postface – P. Samir Khalil Samir, sj)
. Alain Chardonnens, Barack Obama à Cuba. Le rétablissement des relations diplomatiques entre Washington et La Havane, Paris, L’Harmattan, 2016.
"Todos somos americanos". « Nous sommes tous des Américains. » Le 17 décembre 2014, le président Obama prononce l’un des discours les plus marquants de son deuxième mandat en matière de politique étrangère. À la surprise générale, il annonce un rapprochement historique avec Cuba après 53 ans de tensions avivées par la guerre froide. Alors que les deux nations se diabolisaient mutuellement depuis un demi-siècle comment expliquer leur volonté de renouer des liens diplomatiques ? Cette étude s’intéresse aux enjeux liés à la visite de Barack Obama à Cuba en mars 2016.
. Philippe Ryfman, Une histoire de l’humanitaire, Paris, La Découverte, 2016.
Trop de visions segmentées occultent la réalité complexe de l’humanitaire – facteur déterminant pourtant de la survie et du rétablissement de la dignité de millions de personnes et lieu de l’engagement de centaines de milliers d’autres. Pour la saisir, de même que ses enjeux et frontières, il faut revisiter d’abord sa généalogie. Puis en montrer les émergences successives, les transformations et mutations progressives et les dynamiques à travers ses acteurs non gouvernementaux ou publics, avec le recul de bientôt un siècle et demi d’existence.
Plutôt que de s’inscrire dans une simple linéarité chronologique, la démarche se veut à la fois panoramique et de prospective, afin de penser le présent à partir d’éléments historiques. Dans un contexte international marqué par la globalisation et l’anomie, les conflictualités et les risques climatiques ou de catastrophes naturelles survenant sur une planète de plus en plus urbanisée et peuplée, les besoins humanitaires ne devraient en effet pas décroître.
. Alain Nonjon Alain et Hugo Billard (coordinateurs), Géopolitique des continents - Europe, Afrique, Proche-Orient, Moyen-Orient, Amériques, Asie. L’essentiel du cours et les clés pour réussir. Prépas ECS 2e année - nouvelle édition mise à jour, 2016.
Pour donner de l’épaisseur à ce nouveau programme ambitieux mais exaltant, les auteurs de cet ouvrage ont décidé de donner aux étudiants des moyens proportionnés à ces ambitions :
. Un unique volume qui couvre tout le programme, de façon synthétique… mais offrant cours complet.
. Une équipe d’enseignants rodés au terrain de la préparation et à la mise en avant des problématiques (trois ou quatre par chapitre).
. Une maquette simple, axée sur ce qu’il faut retenir, ce dont il faut débattre, ce qu’il faut hiérarchiser dans le temps (des chronologies épurées), ce qui doit être évalué (chiffres clés), ce qui doit bien s’énoncer (lexique en fin d’ouvrage).
. Un souci constant de déboucher sur une réflexion originale éloignée des clichés, avec un rappel en fin de chapitre des idées reçues débattues.
. Des bibliographies commentées et ciblées : un ouvrage indispensable décrypté, des livres, des sites, des films…
. Une préparation explicite aux quatre types d’exercices demandés aux candidats : des cartes croquis de synthèse conformes aux exigences des concours, des cartes commentées, des dissertations et des questions d’oral… rédigées et structurées.
. Alain Nonjon Alain et Hugo Billard (coordinateurs), Histoire, Géographie, Géopolitique du monde contemporain. L’essentiel du cours et les clés pour réussir. Prépas ECS 1re année - nouvelle édition mise à jour, 2016.
Pour donner de l’épaisseur à ce nouveau programme ambitieux mais exaltant, les auteurs de cet ouvrage ont décidé de donner aux étudiants des moyens proportionnés à ces ambitions :
. Un unique volume qui couvre tout le programme, de façon synthétique… mais offrant cours complet.
. Une équipe d’enseignants rodés au terrain de la préparation et à la mise en avant des problématiques (trois ou quatre par chapitre).
. Une maquette simple, axée sur ce qu’il faut retenir, ce dont il faut débattre, ce qu’il faut hiérarchiser dans le temps (des chronologies épurées), ce qui doit être évalué (chiffres clés), ce qui doit bien s’énoncer (lexique en fin d’ouvrage).
. Un souci constant de déboucher sur une réflexion originale éloignée des clichés, avec un rappel en fin de chapitre des idées reçues débattues.
. Des bibliographies commentées et ciblées : un ouvrage indispensable décrypté, des livres, des sites, des films…
. Une préparation explicite aux quatre types d’exercices demandés aux candidats : des cartes croquis de synthèse conformes aux exigences des concours, des cartes commentées, des dissertations et des questions d’oral… rédigées et structurées.
. Samuel Arlaud, Yves Jean, Introduction à la géographie rurale, Paris, Armand Colin, à paraître (janvier 2017).
Cette introduction a pour objectif d’analyser de la façon la plus complète possible les systèmes agraires français, leurs mutations récentes et les enjeux de développement. La première partie décrit la manière dont les sociétés rurales françaises se sont constituées et le fonctionnement des systèmes territoriaux. La deuxième partie aborde les mutations récentes des fonctions du rural dans le cadre d’une démarche pédagogique. Enfin la dernière partie vient faire le point sur les politiques territoriales actuelles, les acteurs et les enjeux de développement.
Chaque chapitre renvoie à un débat d’actualité (politiques d’aménagement du territoire, OGM, agriculture-environnement, nouvelles mobilités et le multirésidentialisme, représentations liées aux paysages, nouvelles relations villes-campagnes) et est assorti d’une étude de cas.
. Paul Claval, L’aventure occidentale : modernité et globalisation, Paris, Sciences humaines éditions, à paraître (septembre 2016).
Dans cet essai, l’auteur combine les concepts de modernité et de globalisation pour aborder l’histoire et la géographie occidentales depuis le XVIIe siècle. Il explore les conséquences de cette combinaison et pointe les craintes qu’elle suscite, avant de donner des clés pour le futur.
. Ilya Yashine, Le rapport Nemtsov. Poutine et la guerre, Paris, Actes Sud, 2016.
Boris Nemtsov, dirigeant du parti Parnas, l’un des principaux opposants russes, préparait un rapport sur « Poutine et la guerre » dans lequel il entendait montrer comment le maître du Kremlin avait préparé la guerre contre l’Ukraine.
Au début de cette année, Boris Nemtsov avait commencé à rassembler des informations dans ce but, convaincu qu’en Russie, à part Vladimir Poutine et son entourage, personne n’avait besoin de cette guerre.
Boris Nemtsov n’a pas eu le temps d’achever ce réquisitoire. Il a été abattu par des tueurs, le 27 février 2015, sous les murs du Kremlin.
Ce rapport est donc basé sur les informations qu’il avait réunies et sélectionnées. Ses notes manuscrites, les documents rassemblés par lui, ont tous été utilisés pour la rédaction finale de ce rapport qui restera comme une réponse prémonitoire à l’impudente propagande du pouvoir.
Mais on le sait bien depuis Anna Politkovskaya assassinée et tant d’autres — en Russie, le courage politique se paie au prix fort.
. Bonnie Campbell, Jean-Jacques Gabas, Denis Pesche, Vincent Ribier (dir.), Les transformations politiques de coopération. Secteurs agricoles et miniers au Canada et en France, Paris, Karthala, 2016.
Au cours des décennies écoulées, les politiques de coopération au développement des États dits du Nord ont connu de profondes transformations. Celles-ci s’expliquent par la place croissante de nouveaux acteurs étatiques (Chine, Brésil, Inde…) et privés (fondations, entreprises…). Parallèlement, le régime international de l’aide et de la coopération a évolué dans un sens libéral. Ces différentes grandes lignes d’évolution entraînent une forte diversité des politiques selon les secteurs et les pays. Il est nécessaire pour identifier ces transformations de procéder à des analyses plus fines.
Les contributions de cet ouvrage ont été conduites selon une approche pluridisciplinaire (des sciences politiques à la sociologie, en passant par l’économie), seule susceptible de traiter les processus complexes régissant les politiques de coopération. En effet, ces dernières supposent la prise en compte de multiples niveaux (multilatéral, bilatéral, local) et de jeux d’acteurs aux comportements et intérêts divergents.
Pour mener à bien ces recherches dans les cas du Canada et de la France, des pays a priori très différents quant à leurs traditions administratives et à leur histoire, cet ouvrage se concentre sur l’étude de deux secteurs clés pour un grand nombre de pays les moins avancés (PMA) : l’agriculture et les mines. Il ressort de cet examen que la longue histoire de coopération menée par ces deux pays pèse fortement sur leurs politiques actuelles. Malgré un contexte international où les règles et les normes tendent à s’homogénéiser, les politiques de coopération du Canada et de la France apparaissent toujours marquées par leurs traditions économiques et sociales.
. Juan-Luis Klein, Frédéric Lasserre, Le Monde dans tous ses États. Une approche géographique, Montréal, PUQ, 2016.
Science du territoire, la géographie aborde le rapport de la société à l’espace. Mondialisation aidant, l’ancrage territorial des collectivités humaines est en constante mouvance, et de nouveaux équilibres (ou déséquilibres) se créent à l’échelle tant régionale que mondiale. Le monde est ainsi tout sauf homogène, d’où l’importance de l’approche géographique pour comprendre les changements qui l’affectent.
Cet ouvrage passe en revue les principaux bouleversements qui traversent l’ « espace-monde » contemporain. La première partie expose les enjeux écologiques, politiques, économiques et sociaux d’un monde en mutation. La seconde partie présente les grands espaces où se met en scène la mondialisation : l’Amérique du Nord, l’Amérique latine, l’Europe, l’ex-URSS, l’Asie du Nord-Est, l’Asie du Sud-Est, l’Asie du Sud, l’Océanie, le Moyen-Orient et l’Afrique. Cette troisième édition du Monde dans tous ses États, augmentée, entièrement mise à jour et repensée dans une perspective pédagogique, est enrichie de plusieurs capsules d’approfondissement, de nombreuses cartes originales ainsi que de tableaux de données sur la superficie, la démographie et la situation socioéconomique des pays.
. Marie Redon, Géraud Magrin, Emmanuel Chauvin, Laetitia Perrier Bruslé, Émilie Lavie (dir.), Ressources mondialisées. Essais de géographie politique, Paris, Publications de la Sorbonne, 2015.
La société 2.0 qui fait l’air du temps mondialisé ne se réduit pas à l’information numérique et aux flux immatériels. Elle se fonde sur la mobilisation d’énergies et de matières éminemment tangibles : hydrocarbures et minerais, eau, terres, biodiversité. Enrôlées dans la grande circulation mondiale du marché ou, au contraire, préservées au nom de leurs valeurs patrimoniales et environnementales, ou encore au nom de la protection des équilibres environnementaux planétaires, les ressources de la nature sont au cœur des enjeux sociaux et politiques du monde contemporain. Cet ouvrage vise à rendre plus intelligibles ces ressources et les rapports de pouvoir qu’elles induisent, en les appréhendant comme des constructions sociales. La géographie politique et la géographie critique de l’environnement, ici croisées, montrent comment les sociétés mettent en valeur ces matières physiques, mais aussi comment des éléments plus immatériels – discours sur la nature, les paysages, le patrimoine, ou encore l’aide humanitaire – contribuent à la production de ressources. Les ressources ici étudiées éclairent la rencontre de logiques locales et d’enjeux relevant d’autres niveaux – qu’ils soient nationaux, régionaux et, très souvent, mondiaux. Un chapitre introductif balise cet itinéraire en douze essais, nourris de données de terrain variées, portant tous sur des sujets d’actualité. Trois axes de réflexion, autour des formes spatiales, de la disponibilité (pénurie ou abondance) et des régulations environnementales des ressources rendent possibles des comparaisons entre les cas d’étude, situés en Europe, en Russie, en Amérique latine et en Afrique.
. Éric Glon, Bernard Pecqueur (dir.), Au coeur des territoires créatifs. Proximités et ressources territoriales, Rennes, PUR, 2016.
Les proximités organisées et territorialisées émergent dans les maillages, les collaborations formelles et informelles, dans la vivacité des pratiques démocratiques locales et dans le sens que les acteurs donnent collectivement au devenir du territoire. Par la diversité des exemples et des réflexions, ce livre montre que les proximités et les ressources territoriales peuvent être au cœur de territoires créatifs et font apparaître des ressources inattendues et inédites.
. Angela Demian, La nation impossible ? Construction nationale en République de Moldova et au delà. Préface de Dominique Schnapper, Paris, éd. L’Harmattan.
« Cet ouvrage est exceptionnel par son ampleur et sa qualité. Consacré à la construction problématique d’une nation démocratique en République de Moldova depuis la fin de l’Union Soviétique, il dépasse par ses qualités un objet qui pourrait paraître limité. Or Angela Demian le transforme en une étude exemplaire et une réflexion profonde et argumentée sur la constitution de toutes les nations (...). Le lecteur sera heureux de lire un ouvrage accessible à tous, même à ceux qui ignorent l’histoire de la Moldavie et de son destin divisé et déchiré, mais qui entendent comprendre la logique de la construction nationale, ses difficultés et ses limites. » (Extrait de la préface de Dominique Schnapper)
. Jean-François Lionnet, L’Afrique au kaléiodoscope, coll. Les Géonautes, éd. Artisans-voyageurs éditeurs, 2016.
Au fond du kaléidoscope que Jean-François Lionnet dresse vers le bleu du ciel pour regarder « son » Afrique se composent et se décomposent une vingtaine d’instantanés totalement hétérogènes. Ils ont été engrangés du Niger à l’Afrique du Sud et de la Côte d’Ivoire à la Tanzanie par un africaniste de cœur. D’abord en responsable de missions, puis en tant que chargé d’affaires dans deux pays, plus tard encore comme ambassadeur dans trois Etats du sous-continent … mais toujours en fureteur attentif et généralement bienveillant, il a sillonné cette partie du monde avec passion pendant quelque vingt-cinq ans.
Bref, des « Mémoires d’ambassadeur » qui n’osent pas dire leur nom ?
L’auteur ne l’a pas voulu : dans les chapitres qui composent ce petit livre, en dehors évidemment d’une préface et d’une postface volontairement très personnelles, pas un seul « je » n’apparaît. Ne se découvrent que des tableautins crayonnés sur le vif : Jean-François Lionnet y fait la part belle, tour à tour, au récit de voyageur, à la réflexion géopolitique, à l’anatomie d’un conflit, au portrait de personnalité, au déroulé d’un coup d’Etat, à l’explication sociologique, à l’esquisse dérangeante...
Croquées sur un quart de siècle, entre 1980 et 2005 environ, ces vignettes ont volontairement été laissées telles qu’écrites alors, de façon que la vérité du moment serve de référence à qui s’interroge aujourd’hui sur les permanences et les mutations d’un monde dont il connait absolument tout ou, au contraire, dont il ne sait strictement rien.
. Dominique Kerouedan, Joseph Brunet-Jailli (dir.), Santé mondiale. Enjeux stratégique. Jeux diplomatiques. Paris, Presses de Sciences Po.
La santé est devenue, au fil de la mondialisation, un sujet de politique étrangère, de sécurité internationale, de gouvernance mondiale. Elle n’est qu’un terrain parmi ceux que les puissances utilisent pour gagner en influence, en prestige, en pouvoir. Cet ouvrage révèle le contenu, masqué par un discours s’adressant à l’émotion, d’interventions en matière de santé de plus en plus déterminées par les intérêts des États occidentaux et de leurs groupes de pression ainsi que par les logiques des industries multinationales. Ainsi se dessine, par exemple, une géopolitique du médicament qui prend en otage non seulement les populations et les malades, mais aussi les décideurs nationaux et les dirigeants des institutions internationales.
Réunissant des chercheurs d’Afrique, d’Amérique latine, du Proche-Orient et d’Europe ainsi que des diplomates et acteurs de terrain, cet ouvrage examine des situations nationales variées, sous l’angle de la santé publique, des relations internationales, de la sociologie, de la science politique, du droit et de l’éthique. Il montre notamment en quoi l’intervention discriminante des bailleurs dans le domaine de la santé se révèle un véritable obstacle au développement des pays bénéficiaires et accroît, en dépit des discours, l’iniquité.
Dominique Kerouedan, Joseph Brunet-Jailly (dir.), avec Francis Akindès, Hubert Balique, Achille Bassilekin, Eric Chevallier, Laurent Fabius, Pierre Gentile, Gustavo Gonzalez-Canali, Kappoori Madhavan Gopakumar, Mukesh Kapila, Bassma Kodmani, Bernard Kouchner, Claire Magone, Aya Thérèse N’Dri-Yoman , Michel Pletschette, Irene Raciti, Philippe Ryfman, Pierre Salignon, Deisy Ventura.
. Samuel B. H. Faure, Défense européenne. Emergence d’une culture stratégique commune, édition Athéna
Dans le débat public, le politique, le citoyen ou le scientifique perçoivent généralement la défense européenne comme un idéal à atteindre, une absurdité à combattre ou un instrument politique. Cet ouvrage propose une lecture différente en considérant plutôt la politique de défense comme un fait social.
S’appuyant sur une enquête par entretiens et questionnaires auprès d’agents militaires, politiques et administratifs européens, Samuel B. H. Faure montre l’émergence d’une culture stratégique commune et propre aux agents de la défense européenne.
. Alia Gana, Gilles Van Hamme (dir.), Élections et territoires en Tunisie. Enseignements des scrutins post-révolution (2011-2014), Paris, Karthala, à paraître (juillet 2016).
Pionnière des « soulèvements arabes », la Tunisie est aujourd’hui le seul pays à poursuivre l’« expérience de démocratisation politique » entamée suite à la « révolution » de l’hiver 2010-2011. Les élections libres et concurrentielles de 2011 et de 2014 constituent un fait marquant de ce processus de changement.
. Guillaume Lagagne, Théorie des relations internationales. Des idées aux États, Paris, Ellipses, 2016.
Le conflit en Syrie est-il avant tout un affrontement entre un dictateur et son peuple ? Ou plutôt une guerre de religion opposant sunnites et alaouites ? Tout simplement une compétition entre milices pour la possession des richesses du pays ? Ou encore un effet collatéral de la rivalité de l’Iran et de l’Arabie saoudite ?
C’est à de telles questions que souhaite répondre cette Théorie des relations internationales. Après avoir présenté les principales idées qui permettent d’éclairer les rapports internationaux, elle applique cette grille d’analyse aux États et aux grandes questions géopolitiques.
. Fernanda Moscarelli, Développement durable en France. Enseignements à partir des Schémas de Cohérence Territoriale (SCoT) Grenoblois et Montpelliérain, Paris, L’Harmattan, 2016.
Le Schéma de Cohérence Territoriale (SCoT) est l’instrument central de l’aménagement des agglomérations urbaines françaises, qui associe le rôle d’assemblage de plusieurs politiques sectorielles et de coordination multi-scalaire aux objectifs de conception de villes durables. Cette étude met en évidence la constitution d’une vision planificatrice à une échelle plus large que celle traitée par la planification antérieurement, une meilleure prise en compte des enjeux environnementaux et une meilleure maîtrise de l’étalement urbain par les deux SCoTs (celle de Montpellier et celle de Grenoble), agissant pour la construction de villes plus durables.
. Frédérick Madore, La construction d’une sphère publique musulmane en Afrique de l’Ouest, Paris, Hermann, 2016.
L’islam a connu une progression fulgurante au Burkina Faso depuis les dernières décennies. Ce pays, autrefois qualifié de « fille aimée de l’Église », compte aujourd’hui plus de 60 % de musulmans. Outre leur importance numérique, ceux-ci se sont montrés dynamiques depuis le tournant des années 1990, notamment avec un foisonnement associatif particulièrement important, comme en témoignent les 240 associations islamiques officielles à l’échelle nationale. Ouagadougou, la capitale, compte à elle seule plus de 600 mosquées.
Afin de saisir les profondes mutations qu’a subies l’islam burkinabé, les relations internes souvent tendues entre ses tendances et les rapports complexes qu’a entretenus cette religion avec l’État depuis l’indépendance, l’auteur a fait deux séjours au Burkina Faso, allant à la rencontre de trois générations d’imams et de prêcheurs.
. Pascal Menoret, Royaume d’asphalte. Jeunesse en révolte à Riyad, Paris, Armand Colin, 2016.
Comment les villes se font et se défont-elles ? Quelles violences implique le règne, partout dans le monde, de la ville-voiture ? Comment la délinquance juvénile révèle-t-elle des lignes de fracture politiques et géopolitiques ? Comment un chercheur européen entre-t-il en empathie avec les sociétés arabes contemporaines ? Fruit de quatre années d’enquête ethnographique à Riyad, ce livre apporte des réponses à ces questions. Il montre comment, dans une ville répressive et livrée aux promoteurs, les jeunes Saoudiens créent des espaces de liberté et de révolte. Et comment, quand la politique est traitée comme un crime, seuls les délinquants font vraiment de la politique. Élu livre de l’année 2014 par The Economist.
. La 27e région, Les villages du futur, Paris, La Documentation française, 2016.
Vers une coproduction des politiques publiques. Ou comment penser à la fois la transformation des villages et celle de l’action publique.
Dévitalisées les régions rurales en France ? Cet ouvrage qui rend compte des projets en cours et des démarches abouties nous montre tout le contraire ! Il présente les travaux menés deux ans durant par une équipe de designers et de professionnels des sciences humaines et sociales en région Bourgogne. A partir des pratiques, des usages et des témoignages des habitants - et ceux de collectivités - ils ont imaginé d’autres formes de politiques publiques rurales. Pourquoi aborder la ruralité par le village ? Parce que le terme "villages" introduit d’emblée la notion de diversité (forme, taille, équipements, positionnement géographique,...) et fait écho à des identités multiples (villages du Morvan, des plateaux du Châtillonnais, des pays désindustrialisés de Saône-et-Loire ou villages viticoles du Chalonnais). Le village permet aussi de questionner les relations entre les différentes institutions territoriales (collectivités locales, services de l’État et assimilés). Le village enfin, c’est un écosystème complet qui permet d’aborder la ruralité dans une approche systémique en s’affranchissant des politiques sectorielles (agriculture, artisanat, économie sociale et solidaire, culture,...). Parcourir ces pages, c’est découvrir un foisonnement d’initiatives locales. Un ouvrage vivant et généreusement illustré.
. Eric Dacheux, Sans les citoyens, l’Europe n’est rien, Paris, L’Harmattan, 2016.
D’après les responsables européens la défiance de l’Union européenne tient à un déficit d’information entre les institutions et les citoyens. La thèse défendue dans ce livre est que les citoyens se défient de l’Union car elle a sacrifié la volonté des peuples sur l’autel de la gouvernance. Vouloir persuader les citoyens que l’Union qui s’est faite sans eux est la démocratie qu’ils attendaient est voué à l’échec. Le but de ce livre est de comprendre cet échec pour proposer une nouvelle conception de la communication publique capable de redynamiser une démocratie mal-en-point.
. Frédéric Lassere, Emmanuel Gonon, Eric Mottet, Manuel de géopolitique. Enjeux de pouvoirs sur des territoires, coll. U, Paris, Armand Colin, 2e édition, 2016.
La géopolitique est un terme à la mode, mais il est souvent utilisé de manière simplificatrice dès qu’il s’agit de désigner des questions politiques, sociales ou militaires complexes. Car la géopolitique est bien plus que l’étude des relations internationales : elle repose sur une méthodologie précise, qui étudie les rivalités et enjeux de pouvoir sur des territoires entre acteurs aux intérêts divergents. Sa base est donc principalement géographique, tout en convoquant également d’autres domaines.
La nouvelle édition de cet ouvrage dresse le bilan des concepts, méthodes et outils propres à l’analyse géopolitique, et met en perspective les théories des différentes écoles fondatrices de la discipline. À travers de nombreuses études de cas (Afrique des Grands Lacs, mer de Chine du Sud, géopolitique des ressources…), il vient illustrer la pertinence et la fécondité de l’approche géopolitique pour appréhender la grande diversité des problématiques actuelles.
Table des matières : De la méthode en géopolitique. Les objets de la géopolitique - Concepts fondamentaux de l’analyse géopolitique - L’analyse multiscalaire et multidimensionnelle. Un domaine scientifique en mouvement. De la géopolitique matérialiste - L’école étatiste ou géoréaliste - L’école géographique. Champs d’application. Frontières : ruptures et interfaces - La géopolitique des ressources - Géopolitique et géoéconomie.
. Michel Boivin, Le Pakistan, anthropologie d’une République islamique, Paris, Teraedre, 2016.
Le Pakistan et l’Islam prend le contre-pied de l’image du Pakistan véhiculée par les médias et par nombre de spécialistes en sciences politiques. Il ne s’agit pas pour autant de nier ou de banaliser les nombreux défis auxquels le Pakistan est confronté, mais plutôt de les situer dans une approche anthropologique. C’est par exemple le cas des actions violentes comme les attentats terroristes qui ne cessent de croître. La violence a été une problématique située au cœur de l’anthropologie depuis les origines de cette discipline des sciences sociales. Ce déplacement met en lumière le caractère fortement patriarcal de cette société fragmentée où l’islam reste encore largement instrumentalisé et manipulé par les groupes sociaux dominants. Elle permet de surcroît de mettre à jour des processus qui témoignent de la flexibilité de l’islam vis-à-vis des cultures locales. Ici encore, la référence au thème anthropologique de la religion comme culture permettra d’expliquer pourquoi une culture comme la culture soufie est encore si prégnante dans la société pakistanaise.
. Jean-Pierre Le Goff, La barbarie douce. La mondialisation aveugle des entreprises et de l’école, Paris, La Découverte, 2016.
Depuis les années 1980, la « modernisation » est partout à l’ordre du jour. Mais au nom de la nécessaire adaptation aux « mutations du monde contemporain », c’est bien souvent une véritable « barbarie douce » que cette modernisation aveugle installe au cœur des rapports sociaux. C’est ce que montre Jean-Pierre Le Goff dans ce livre, dans deux champs particulièrement concernés par le phénomène : l’entreprise et l’école. La barbarie douce s’y développe avec les meilleures intentions du monde, l’« autonomie » et la « transparence » sont ses thèmes de prédilection. Elle déstabilise individus et collectifs, provoque stress et angoisse, tandis que les thérapies en tout genre lui servent d’infirmerie sociale. L’auteur met à nu la stupéfiante rhétorique issue des milieux de la formation, du management et de la communication. Et explique comment elle dissout les réalités dans une « pensée chewing-gum » qui dit tout et son contraire, tandis que les individus sont sommés d’être autonomes et de se mobiliser en permanence. L’auteur montre que cette barbarie douce a partie liée avec le déploiement du libéralisme économique et avec la décomposition culturelle qui l’a rendue possible. Et il explore les pistes d’une reconstruction possible pour que la modernisation tant invoquée puisse enfin trouver un sens.
. Émilie Aunis, Joachim Benet, Arnaud Mège, Isabelle Prat (dir.), Les territoires de l’autochtonie. Penser la transformation des rapports sociaux au prisme du « local », Rennes, PUR, 2016.
« Être du coin », « venir d’ici », « être du cru », « être un enfant du pays », autant d’expressions qui traduisent le poids de l’appartenance locale pour les individus et les collectifs. La valorisation du « local » est aujourd’hui un argument qui tend à devenir de plus en plus récurrent et prégnant dans les discours, qu’ils soient politiques, commerciaux ou ordinaires. Face à la production de ces discours, cet ouvrage propose un éclairage scientifique à partir d’enquêtes empiriques variées.
. Cédric Gaydu, La démocratie participative locale. L’institution du budget participatif de la ville de Paris, Paris, L’Harmattan, 2016.
Le budget participatif est un procédé de gouvernance démocratique qui ne cesse d’essaimer dans le monde. Il consiste à associer le citoyen à la planification de l’utilisation des finances publiques locales. Cet ouvrage se propose d’analyser, dans un premier temps, les fondements du budget participatif avant d’en présenter le fonctionnement dans le cadre parisien. Censé remobiliser les citoyens en leur permettant de décider directement de l’affectation d’une partie des deniers publics, ce mécanisme doit œuvrer à retisser un lien de confiance vis-à-vis des gouvernants et réhabiliter le sens de l’intérêt général indispensable dans une démocratie moderne.
. François Dubet, Inégalités et justice sociale, Paris, La Découverte, 2016.
La seule dénonciation globale des inégalités sociales ne suffit pas, car toutes les inégalités ne se « valent » pas : certaines sont visibles, d’autres moins, certaines sont perçues comme injustes, d’autres non. Il faut donc pouvoir décrire et mesurer les inégalités sociales, mais aussi savoir ce que nous en faisons et comment elles affectent plus ou moins profondément la vie et l’action des individus.
En effet, si la conscience des inégalités semble s’accentuer, elle ne débouche pas pour autant sur des formes d’action collective véritablement intégrées et organisées. Pour comprendre ce paradoxe, il faut savoir comment ceux qui les subissent vivent avec les inégalités sociales, comment ils s’en accommodent plus ou moins, comment l’expérience des injustices est construite… Il faut aussi connaître les principes de justice mobilisés par les individus pour comprendre quelles peuvent être leurs réactions face aux injustices.
Les sciences sociales, leurs analyses et les critiques qu’elles développent sont susceptibles de nous aider à y voir plus clair et à peser sur la vie politique et sociale. C’est là tout l’objectif de ce livre original, qui contient les contributions des meilleurs spécialistes de la question.
. Guillaume Devin, Méthodes de recherche en relations internationales, Paris, Presses de Sciences Po, 2016.
Étudier les faits sociaux que sont les relations internationales, tenter de les décrire, de les interpréter, de les comparer, demande immanquablement au chercheur d’effectuer un choix de méthodes et d’outils. Or, paradoxalement, alors que les ouvrages théoriques traitant des relations internationales sont relativement nombreux, la présentation des divers moyens de l’enquête empirique demeure peu développée.
Cet ouvrage réunit une vingtaine de chercheurs et d’enseignants et offre un panorama de données, de ressources et de méthodes utiles pour mener une recherche sur les relations internationales et la fonder de la manière la plus rigoureuse possible.
On y trouvera une réflexion critique sur la construction et l’usage des banques de données, sur la pratique des entretiens, sur le recours à la cartographie, sur l’analyse des discours et des images ou sur l’emploi de diverses méthodes quantitatives.
Guide pratique pour le chercheur, ce livre s’adresse aussi à un public plus général, intéressé par les études sur les relations internationales et qui se demande légitimement comment sont produites les conclusions des « experts ».
. Yves Ternon, Génocide. Anatomie d’un crime, Paris, Armand Colin, 2016.
Génocide. Ce néologisme, créé par Rafael Lemkin en 1943 pour signifier la destruction des Juifs d’Europe, assassinés pour ce qu’ils étaient, n’appartient hélas pas au passé. Avant la Shoah, le monde avait été témoin du génocide des Arméniens en 1915 ; plus près de nous, en 1994, les Tutsi furent également les victimes de ces destructions de masse.
Yves Ternon s’est consacré depuis les années 1960 à l’étude de la médecine allemande sous le national-socialisme. Il est depuis devenu un historien de premier plan sur la question du crime de génocide.
Cet ouvrage, qui constitue la synthèse de ses recherches sur la question, est consacré dans un premier temps à « décortiquer » les sources idéologiques, juridiques et historiques ; dans un second temps, aux paramètres ayant conduit à leur application visant à la destruction du peuple arménien de l’Empire ottoman, des Juifs d’Europe et des Tutsi du Rwanda.
La préface de l’historienne Annette Becker revient sur le parcours d’Yves Ternon, parcours ayant abouti à cette réflexion autour de la genèse du racisme biologique et du crime de génocide.
Une réflexion nécessaire à l’heure où le monde est de nouveau plongé dans d’autres formes de violences.
. Michel Foucher, Le retour des frontières, Paris, CNRS éditions, 2016. 5 euros
Le retour des frontières, dans les faits et les consciences, est une bonne nouvelle.À condition de l’interpréter et d’en user avec discernement. Celles-ci n’avaient jamais disparu, sauf sur nos cartes mentales de voyageur européen. Une frontière n’est pas un tracé abstrait mais une institution, et la franchir aisément ne l’annule pas. Abolir les frontières, c’est faire disparaître les États. Un monde sans frontières est un monde barbare, ce que l’horreur daechite nous a rappelé.
Michel Foucher, géographe et diplomate, dirige la chaire de géopolitique appliquée au Collège d’études mondiales.
Assister à la conférence de présentation de Michel Foucher, le 5 octobre à 18 h à Paris
Plus d’informations sur le site de CNRS éditions
. Jacques Brasseul, Cécile Lavard-Meyer, Économie du développement. Les enjeux d’un développement à visage humain, Paris, Armand Colin, 2016.
L’économie du développement est-elle toujours légitime et nécessaire après l’émergence et le décollage de nombreux pays du tiers monde ? Les indépendances en Asie et en Afrique, les succès et les échecs des politiques de développement proposées aux trois quarts de la population mondiale ont, en leur temps, renforcé l’importance de cette discipline. Le passage au XXIe siècle, marqué par la mondialisation des économies, les changements politiques et la croissance rapide de pays du Sud, n’a pas rendu obsolète l’économie du développement. Malgré la réduction sans précédent de la pauvreté dans le monde depuis 1990 et le phénomène de rattrapage du Nord par le Sud, les inégalités tendent à s’accroître au sein des nations et près de la moitié des Africains restent pauvres.
Il est donc indispensable, pour que l’économie serve au mieux les aspirations des êtres humains, de continuer à s’interroger sur les causes et les caractéristiques du sous-développement, ainsi que sur les différents modèles et théories du développement.
C’est ce que propose ce livre, à jour des données les plus récentes et illustré de nombreux graphiques.
. Dominique Pestre (dir.), Le gouvernement des technosciences. Gouverner le progrès et ses dégâts depuis 1945, La Découverte, 2016.
Ce livre décrit comment le progrès technique et ses effets sociaux et environnementaux ont été gérés depuis l’après-guerre dans le monde. Il analyse, de 1945 à 2014, la mutation des technosciences, de l’ordre économique et financier, des écosystèmes. Historiens, ses auteurs partent des noeuds de pouvoir et observent comment se sont reconfigurés les rapports entre États, société civile et marchés dans toutes sortes d’espaces de gouvernement, légaux comme scientifiques, politiques comme économiques, locaux comme globaux.
S’appuyant sur des études documentées – transformations du gouvernement des substances chimiques, des thérapies et de la santé publique, du changement climatique, de l’environnement et de la biosphère, de la « faim dans le monde », de l’eau, etc. –, cet ouvrage soulève aussi des questions plus théoriques : la complexité de ce qu’il faut entendre sous le vocable « néolibéral », ce qu’implique penser en termes de gouvernement, le rôle central du calcul coût/bénéfice dans le gouvernement du progrès. Il revient enfin sur ces manières de gérer les hommes et les choses qui se donnent souvent aujourd’hui comme inéluctables et transparentes, reposant sur l’expertise et l’« efficience », et faisant appel – ironie suprême – à la « participation » des populations, à leur engagement et leur devoir de s’adapter.
Un livre essentiel pour comprendre les enjeux d’une évolution, celle du gouvernement des technosciences, qui ont durablement façonné les sociétés contemporaines.
. Nicolas Bernard, Géographie du nautisme, Rennes, PUR, 2016.
Cet ouvrage étudie les différents aspects du nautisme sous des angles géographiques, économiques et sociaux. Il identifie la structuration et les dynamiques des spatialités nautiques : pôles, réseaux, diffusion, requalification des espaces… Le nautisme ne peut en effet se résumer à un ensemble confus de pratiques, d’acteurs, d’équipements, d’institutions, de filières industrielles et commerciales. Il constitue un système complexe et organisé, au même titre que le tourisme ou le sport.
. Michel Taly, Les coulisses de la politique fiscale, Paris, PUF, à paraître (septembre 2016).
Ce livre n’a pas pour objet de proposer une réforme fiscale, mais de dégager les conditions d’une réforme réussie. La première partie est consacrée à la méthode de la réforme. Comment créer un débat sur les finalités d’une réforme avant de discuter de ses modalités ? Comment trouver le bon compromis entre les impératifs politiques et les contraintes techniques ? Quel rôle pour le Parlement ? Comment procéder à l’évaluation des mesures a priori et a posteriori ? Comment organiser la concertation ? Quel est le prix de la simplicité ?
La seconde partie passe en revue, impôt par impôt, ses enjeux. Il ne s’agit pas de dire ce qu’il faudrait faire, mais de montrer comment notre vision collective de ces enjeux est polluée par des dogmes qui empêchent toute évolution, car le réseau de contraintes est tel que s’y conformer conduit fatalement à un dispositif complexe qui perd toute cohérence. Desserrer ce réseau de contraintes est un préalable absolu à une réforme fiscale efficace.
. Sarah Lamort, Europe, terre d’asile ? Défis de la protection des réfugiés au sein de l’Union européenne, Paris, PUF, 2016.
Durant la décennie 1990, de nouveaux défis se sont imposés aux États européens dans le domaine de l’asile. La transformation des flux de migration forcée et la construction d’un espace de libre circulation conduisent à porter la question des réfugiés au sein de l’arène européenne. La politique d’asile de l’Union européenne est élaborée afin de répondre à l’échelle européenne aux défis de la protection et des flux spontanés dans un contexte de fermeture des frontières à l’immigration économique. Plus de quinze ans après son coup d’envoi, le bilan est négatif. L’espace européen de l’asile reste un espace hétérogène au sein duquel la répartition des charges est particulièrement inéquitable. Les politiques de contrôle des frontières extérieures de l’Union conduisent à faire émerger un nouveau défi dans le domaine de la protection : celui de l’accès à l’espace européen. Aussi, l’UE porte désormais de manière systématique ses intérêts migratoires au sein de sa coopération avec les États non membres. La coopération qu’elle mène actuellement avec la Turquie dans le domaine de l’asile illustre la portée et les limites de telles politiques.
. Philippe Subra, Zones à défendre. De Sivens à Notre-Dame-des-Landes, Paris, Nouvelles de l’Aube, 2016.
En 2012, l’opinion publique découvrait une nouvelle forme de contestation des projets d’aménagement, les ZAD – ou « Zones À Défendre ». Que nous dit-il de l’évolution de la contestation des projets et des politiques d’aménagement ? S’agit-il d’un épiphénomène, né des conditions très spécifiques de quelques conflits particuliers, d’une poussée de fièvre qui retombera dès que l’on aura trouvé les bons remèdes, ou de quelque chose de nouveau, signe d’une radicalisation durable de la contestation environnementale ?
Un livre qui tombe à point nommé pour comprendre les enjeux du débat.
. Javiera Medina, Maira Mora et François Soulages (dir.), Frontières & dictatures. Images, regards – Chili, Argentine, Paris, L’Harmattan, 2016.
Septembre 2013 : commémoration des 40 ans du coup d’Etat au Chili. Mars 2016 : commémoration des 40 ans du coup d’Etat en Argentine. Deux dates "anniversaire" qui donnent lieu à un ensemble d’images et de récits... mais aussi à une sorte d’officialisation de la mémoire. Cette recherche, qui s’inscrit dans le projet Frontières Géopolitiques & Géoartistiques, étudie également la notion de "frontières", utilisée idéologiquement par les dictatures pour circonscrire un territoire national et figer les identités de chacune et de chacun.
. Geneviève Barré, Quand les entreprises chinoises se mondialisent : Haier, Huawei et TCL, Paris, CNRS, 2016.
Les entreprises chinoises figurent aujourd’hui parmi les leaders de l’économie mondialisée. C’est l’une des réussites les plus marquantes de la transformation de la Chine au cours des trente dernières années. Mais quels en sont les secrets et les ressorts profonds ? L’auteur mène l’enquête au sein de trois géants mondiaux d’origine chinoise : Haier dans l’électroménager, Huawei dans les télécommunications, et TCL dans la télévision et le multimédia. Ces entreprises ont réussi à prendre l’avantage sur leurs rivaux européens, américains ou asiatiques, en développant des compétences avancées à la fois technologiques et managériales.
Geneviève Barré analyse les stratégies de ces entreprises : leur réussite repose à la fois sur un soutien marqué de l’État, la volonté et l’engagement personnel des chefs d’entreprise, des efforts importants en R&D et innovation, mais aussi un regard, une organisation, une politique de gestion des ressources humaines résolument tournés vers les meilleures pratiques internationales. Elles sont les pionnières d’une nouvelle voie chinoise de mondialisation : un soutien massif de l’État à l’innovation et à l’internationalisation – c’est la politique du go-global lancée par Deng Xiaoping – avec l’accueil des investissements étrangers sur le sol chinois et le soutien aux investissements chinois à l’étranger. Leurs stratégies sont ambitieuses, flexibles et offensives, elles misent sur le potentiel humain, le management des connaissances et les technologies de pointe.
. Virginie Chaillou-Atrous, Jean-François Klein, Antoine Resche (dir.), Les négociants européens et le monde, Rennes, PUR, 2016.
L’histoire des négociants est, par essence, une histoire transnationale et connectée. En dépit de cela, les patrons de maisons de commerce ont été longtemps des laissés-pour-compte de l’historiographie. Cet ouvrage évalue la place et le rôle joué par les négociants européens dans la mise en connexion des hommes et des territoires du XVIe au XXe siècle, participant aux bases d’une pré-mondialisation que l’on semble découvrir aujourd’hui comme un fait accompli.
. Éric Agrikoliansky, Les Partis politiques en France, Paris, Armand Colin, 2016.
Cet ouvrage présente l’histoire et la sociologie des partis politiques français depuis la fin du xixe siècle jusqu’à aujourd’hui. Il propose de nombreux outils pédagogiques indispensables à une connaissance précise des grands courants qui ont composé et composent le paysage politique français : chronologies, tableaux des résultats électoraux, portraits des principaux leaders.
Cette nouvelle édition mise à jour offre une synthèse claire et accessible des outils théoriques nécessaires à l’analyse sociologique de l’activité des partis et des évolutions qui affectent le système politique français dans son ensemble.
. Pierre-Yves Beaurepaire, Silvia Marzagalli, Atlas de la Révolution Française, Paris, Autrement, 2016.
Une histoire, illustrée de cartes, de la circulation, à la fin du XVIIIe siècle, des idées qui ont conduit à la Révolution française, de ses dynamiques politiques, économiques, sociales et culturelles, en France et en Europe.
. Philippe Moreau-Defarges, La mondialisation, Paris, PUF, 2016.
La mondialisation, ce terme aujourd’hui à la mode, n’est pas un phénomène récent. Elle résulte de l’européanisation du monde, c’est-à-dire de l’expansion des nations européennes dans leur mouvement de conquête.
L’auteur se propose à la fois de démystifier ce phénomène fondateur de la modernité occidentale, en montrant qu’il n’est porteur d’aucun sens de l’histoire, et d’en étudier les enjeux les plus actuels. En effet, la mondialisation implique l’explosion de nouveaux conflits entre ses différents acteurs (individus, États), et la quête de normes universelles qui instaurent un équilibre inédit entre le monde et ses régions. Elle est aussi toujours plus inclusive : la crise des années 2000 et l’ampleur de ses conséquences en sont une expression. Et une brûlante invitation à repenser la gouvernance mondiale.
. Matthieu Petithomme, Un mur et des hommes. Nationalisme et politique à Chypre du Nord, Paris, L’Harmattan, 2016.
Qu’est-ce que vivre dans un "Etat de facto" veut dire ? Ce livre plonge le lecteur dans les représentations sociales des Chypriotes turcs, peuple méconnu vivant dans un territoire en marge du droit international. Divisée depuis 1974, l’île a vu se consolider la "République turque de Chypre du Nord", indépendante depuis 1983. A partir d’une enquête ethnographique, l’auteur dresse un portrait exhaustif de Chypre du Nord : rapport ambivalent des citoyens à leur "Etat", dépendance à l’égard de la Turquie, militarisation du territoire, omniprésence du nationalisme.
. Christophe Lafaye, L’armée française en Afghanistan. Le génie au combat (2001-2012), Paris, CNRS Éditions, 2016.
L’Afghanistan marque pour l’armée française le retour des combats de haute intensité. Entre 2001 et 2014, 70 000 militaires s’y rendent, faisant de ce théâtre d’opérations un véritable creuset pour une nouvelle génération du feu après celle de la guerre d’Algérie.
La compréhension de ce conflit se révèle indispensable pour appréhender les nouveaux défis qui attendent une armée de Terre en pleine mutation. Pour le Génie, cette opération signe le retour au premier plan des savoir-faire liés aux opérations de contre-guérilla. Dès 2003, les talibans utilisent des engins explosifs improvisés pour faire peser une menace lourde sur les troupes déployées au sol. Le Génie se dote d’une chaîne complète de moyens pour lutter contre ces bombes artisanales, responsables de plus de la moitié des pertes de la coalition occidentale. Un ouvrage décisif pour comprendre l’engagement français en Afghanistan, au plus près du terrain.
. Hervé Théry, Le Brésil. Pays émergé, Paris, Armand Colin, 2016.
Si le Brésil a attiré tous les regards depuis qu’il a obtenu l’organisation de la Coupe du Monde de football en 2014 et celle des Jeux olympiques en 2016, l’intérêt s’est récemment transformé en forte inquiétude : entré en récession économique en 2015, victime à répétition d’attaques de virus exotiques, son système politique vit une crise sans précédent et les Brésiliens doutent de leur avenir.
Mais au-delà des hauts et bas de la conjoncture, le Brésil a pourtant tout d’un grand : géant latino (8,5 millions de km2 pour plus de 200 millions d’habitants), doté de ressources naturelles et agricoles exceptionnelles et d’une population jeune et qualifiée, il a affirmé sa montée en puissance géopolitique aussi bien à l’échelle du continent sud-américain que sur la scène internationale. Pays dit « émergent », le Brésil semble bien aujourd’hui « émergé ».
Cet ouvrage vient dresser le portrait original d’un pays dont le potentiel de survie ne cesse de surprendre et de fasciner.
. Christophe Jaffrelot (dir.), Pakistan at the crossroads : domestic dynamics and external pressures (religion, cluture and public life), New-York, Columbia University Press, 2016.
In Pakistan at the Crossroads, top international scholars assess Pakistan’s politics and economics and the challenges faced by its civil and military leaders domestically and diplomatically. Contributors examine the state’s handling of internal threats, tensions between civilians and the military, strategies of political parties, police and law enforcement reform, trends in judicial activism, the rise of border conflicts, economic challenges, financial entanglements with foreign powers, and diplomatic relations with India, China, Iran, Saudi Arabia, Afghanistan, and the United States.
In addition to ethnic strife in Baluchistan and Karachi, terrorist violence in Pakistan in response to the American-led military intervention in Afghanistan and in the Federally Administered Tribal Areas by means of drones, as well as to Pakistani army operations in the Pashtun area, has reached an unprecedented level. There is a growing consensus among state leaders that the nation’s main security threats may come not from India but from its spiraling internal conflicts, though this realization may not sufficiently dissuade the Pakistani army from targeting the country’s largest neighbor. This volume is therefore critical to grasping the sophisticated interplay of internal and external forces complicating the country’s recent trajectory.
. Elizabeth Picard, Liban-Syrie, intimes étrangers. Un siècle d’intéractions sociopolitiques, Paris, Actes Sud, 2016.
Quelle perspective adopter pour comprendre l’histoire du Liban et de la Syrie depuis leur fondation comme États il y a près d’un siècle ? Comment analyser l’évolution des relations syro-libanaises ? À travers ses recherches sur les relations entre la Syrie et le Liban, sur les plans politique, économique, social et culturel, Elizabeth Picard nous donne les clés pour mieux comprendre les enjeux actuels, notamment depuis le déclenchement du soulèvement syrien.
. Pierre-Alexandre Beylier, Canada/Etats-Unis. Les enjeux d’une frontière, Rennes, PUR, 2016.
Cet ouvrage donne à voir comment la frontière américano-canadienne s’est construite et est devenue, à l’aube du 11 septembre 2001, « la plus longue frontière non-défendue au monde ». Il analyse ensuite le concept de frontière intelligente et le faisceau de forces qui ont sous-tendu sa mise en place afin de réfléchir, enfin, sur ce que cette frontière nous apprend sur la relation soi-disant spéciale que partagent les États-Unis et le Canada.
. Christophe Stener et Les Clionautes, Le conflit en Irak et en Syrie, expliqué aux lycéens, BOD, 2016.
L’ambition de cet ouvrage est de présenter aux lycéens l’ensemble des dimensions du conflit irako-syrien pour leur permettre d’en comprendre les origines, les enjeux et les perspectives. Cet ouvrage collectif donne, dans un langage simple, aux lycéens une compréhension de l’histoire longue, des enjeux économiques, démographiques, religieux et géostratégiques, et des circonstances de l’établissement d’un Etat islamique, qui font de ce conflit le plus dramatique depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Le rôle d’internet dans la propagande et le recrutement djihadiste y est analysé. L’engagement militaire de la France, les actions intérieures de lutte et de prévention contre le terrorisme sont présentés de manière détaillée.
. Nacima Baron-Yelles, Stéphane Boissellier, François Clément, Flocel Sabaté, Reconnaître et délimiter l’espace localement au Moyen-âge. Limites et frontières, Lille, Septentrion, 2016.
Les limites et les frontières ne sont pas une anecdote érudite ou formelle. Tout d’abord, la vie des êtres humains a été délimitée et précisée par les limites juridictionnelles locales (communautés d’habitants, seigneuries et paroisses) et par les aires d’influence des communautés urbaines. Treize cas, concentrés en France et s’étendant jusqu’au Bas-Rhin et la côte atlantique portugaise en passant par la Catalogne, sont ici analysés par de prestigieux historiens, afin de saisir les axes qui permettent de reconnaître et de délimiter l’espace local depuis la fin de l’Empire romain jusqu’à la fin du Moyen Âge. Il s’agit d’une période de formation pour l’identité européenne, où le profil territorial joua un rôle essentiel qu’il faut connaître afin de saisir de façon appropriée les racines du présent.
. Dominique Vidal, Le Brésil. Terre de possibles, Rennes, PUR, 2016.
Le Brésil s’est imposé comme une des puissances émergentes d’un monde globalisé. Si les faits à l’origine de ce nouveau statut international sont incontestables, le simple constat de l’émergence occulte pourtant les nombreuses dynamiques qui font l’originalité profonde du pays. Sa trajectoire au cours du vingtième siècle enseigne en effet qu’il a surtout été une terre de possibles, non seulement pour ses habitants, mais aussi en ce qui concerne les formes d’existence collective.
. Jean-Jacques Fontaine, 2016, Rio de Janeiro et les Jeux Olympiques. Une cité réinventée, Paris, L’Harmattan, 2016.
Rio de Janeiro s’est mis la tête à l’envers pour recevoir les Jeux olympiques de l’été 2016. Pour l’occasion, la Cidade maravilhosa a entrepris une des plus grandes refontes urbaines de son histoire. Mais voilà, si tout avait bien commencé, en 2012 une crise politique et économique sans précédent à ébranlé les certitudes d’un avenir que tout le monde peignait en rose. Dans ce contexte, quel héritage laisseront les J.O. à la ville et à ses habitants ?
. Adam Baczko, Gilles Doronsoro, Arthur Quesnay, Syrie : Anatomie d’une guerre civile, CNRS édition, 2016.
Voici la première étude de terrain consacrée à la guerre civile en Syrie, des premières manifestations pacifiques jusqu’aux affrontements actuels. Nourri d’entretiens menés avec les syriens eux-mêmes lors de trois séjours prolongés, cet ouvrage est une véritable plongée dans l’enfer syrien. En 2011, le mouvement de protestation, dont est issue l’insurrection, tendait à l’origine à inclure des groupes minoritaires divers. Mais la formation de groupes politico-militaires à partir de 2012-2013 rompt cette logique inclusive. L’insurrection se différencie politiquement avec une polarisation croissante entre les groupes les plus radicaux et les groupes issus de l’Armée Syrienne Libre. Alimentée de l’extérieur, cette politisation opère selon deux registres, l’islam politique sous ses différentes formes, et notamment celle du califat, et le communautaire, dans le cas des enclaves kurdes du PKK. Quels sont les effets de la guerre sur la société syrienne ? Quelles nouvelles hiérarchies communautaires et sociales résultent de la violence généralisée ? Comment les trajectoires sociales des Syriens pris dans la guerre sont-elles affectées ? Comment se structure l’économie de guerre alors que le pays est divisé entre le régime, l’insurrection, le PKK et l’Etat islamique ? Un livre unique qui combine une recherche de terrain - rare sur le conflit syrien - et une réflexion pionnière sur l’émergence de l’Etat islamique.
. Maxime Lefebvre, La politique étrangère européenne, coll. QSJ, 2e édition, 2016.
Si l’Union européenne est dotée par le traité de Maastricht d’une « politique étrangère et de sécurité commune », la pratique et les négociations menées depuis 1992 pour la renforcer révèlent surtout le chemin qu’il reste à parcourir pour la rendre efficiente. L’Union est aujourd’hui représentée par une présidence bicéphale et un « haut représentant » – qu’on n’a pas voulu nommer « ministre des Affaires étrangères » –, elle n’a pas de service diplomatique mais un service « pour l’action extérieure », pas d’ambassades mais des « délégations », pas d’armée mais une « politique de sécurité et de défense commune ».
Les enjeux ne sont pourtant pas minces : peser dans le partenariat transatlantique, coopérer avec les puissances en défendant mieux ses valeurs et ses intérêts, penser sa sécurité, muscler ses capacités économiques, diplomatiques et militaires, dépasser ses propres divergences, constituer en somme une « puissance européenne ».
. Philippe Subra, La géopolitique locale. Territoires, acteurs, conflits, Paris, Armand Colin, à paraître (juin 2016).
Aéroport de Notre-Dame-des-Landes, barrage de Sivens, dossier du Grand Paris, redécoupage des régions, rivalités électorales… jamais les questions d’aménagement et de gouvernance du territoire n’ont suscité autant de débats, de controverses, de mobilisations. Sous leur aspect technique, ces conflits sont d’ordre politique, ou plus exactement géopolitique, car ce qui s’y joue à chaque fois, c’est l’usage et le contrôle d’un territoire que se disputent des acteurs aux intérêts contradictoires.
Cet ouvrage montre comment l’approche géopolitique permet de mieux comprendre ces réalités. Après un rappel des concepts et des raisonnements de la démarche géopolitique, il analyse les grands conflits autour des projets et politiques d’aménagement du territoire, tire le bilan des pratiques de concertation, analyse les questions de gouvernance et d’organisation territoriale ainsi que les stratégies de conquête électorale.
Assorti de plus de 50 cartes et schémas explicatifs et de 8 études de cas, il constitue un outil sans équivalent de compréhension et d’analyse d’un certain nombre d’évolutions auxquelles est confrontée la société française.
. Tristan Mattelart (dir.), Géopolitique des télévisions trasnationales d’information, Paris, Mare & Martin, à paraître (juillet 2016).
Informations à venir.
. Claude Raffestin, Géographie buissonière, Genève, Héros-Limite, 2016.
Un voyage à travers une géographie refondée, repoussant les limites de la discipline en s’appuyant sur le politique, la sociologie, l’anthropologie ou la géopolitique.
. René-Paul Desse, Sophe Lestrade (dir.), Mutations de l’espace marchand, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2016.
Etude des transformations spatiales du commerce sous l’effet conjugué des nouvelles technologies et de l’ouverture internationale croissante des modèles. Ces questions sont abordées à différentes échelles (nationale, régionale, urbaine) à partir d’études de cas dans les pays développés (France, Belgique, Etats-Unis) mais aussi émergents (Philippines, Turquie, Algérie, Togo).
. Sophie Dubuisson-Quellier (dir)., Gouverner les conduites, Paris, Presses de Sciences Po, 2016.
« Manger, bouger », « J’éco-rénove, j’économise », « Les médicaments génériques, c’est génial », « Fumer tue »…
Que fait l’État lorsqu’il s’immisce ainsi dans nos vies privées et cherche à orienter nos pratiques ? A-t-il une légitimité pour le faire ? Quels sont les acteurs et les instruments de ce gouvernement des conduites ? Comment les intéressés réagissent-ils ?
Dans sa lutte contre l’obésité, le réchauffement climatique, le surendettement ou encore le déficit de la Sécurité sociale pour ne citer que quelques exemples, l’État cherche moins à exercer un contrôle direct sur les individus ou à transférer sa responsabilité qu’à intervenir dans la régulation économique. À agir par plutôt que sur la demande. Finement articulés à des instruments plus classiques comme la contractualisation ou la réglementation, taxes, labels, prix, nudges ou autres étiquettes lui permettent de s’appuyer sur les mécanismes du marché que sont l’intérêt et la concurrence, d’orienter les pratiques des entreprises, et in fine les comportements des citoyens…
. Denis Alland, Manuel de droit international public, Paris, PUF, 2016.
Le droit international public est une discipline qui a aujourd’hui envahi la plupart des secteurs de l’activité humaine. Si les États en sont les sujet originaires, ils ont perdu le monopole des relations internationales qui fut longtemps le leur, concurrencés qu’ils sont désormais par les organisations internationales et la promotion de sujets internes dans le domaine des Droits de l’homme, des investissements internationaux ou de la responsabilité pénale internationale. Le consentement des États – exprimé par diverses sources (traités, coutumes) et procédés (actes unilatéraux, etc.) – conduit à former les obligations et droits internationaux qui constituent la trame essentielle du droit international public. Ce dernier est appelé de façon de plus en plus pressante à s’appliquer dans la vie quotidienne des sujets internes, c’est pourquoi l’accent est mis sur la question de son application dans le droit interne, devenue capitale. Par ailleurs, cet ouvrage expose l’essentiel des régimes de responsabilité internationale, des sanctions internationales et du règlement pacifique des différends.
. Leila Seurat, Le Hamas et le monde, Paris, CNRS éditions, 2015.
Comment comprendre l’identité profonde du Hamas, mouvement surmédiatisé et pourtant méconnu, obsédé par la culture du secret, pièce maîtresse de la géopolitique au Moyen-Orient et brandon de discorde entre musulmans ? Par une fine analyse de sa politique étrangère, Leila Seurat propose des clés inattendues pour pénétrer la « boîte noire » de l’organisation islamiste. Né dans le creuset des Frères musulmans, le Hamas revendique une souveraineté que lui dénient la plupart des acteurs de la communauté internationale. Mélange d’exceptionnalité et de banalité, sa diplomatie revêt un caractère hybride, à la croisée de la force et du droit. Grâce à une excellente connaissance du terrain palestinien et de ses acteurs, Leila Seurat jette un éclairage stimulant sur cette configuration inédite, qui écorne l’image répandue d’un mouvement unifié et vertical.
Une étude à rebours des idées reçues sur la politique du Hamas, entrepreneur d’idéologie et stratège pragmatique, intransigeant et négociateur, parti de gouvernement et force en exil, organisation sunnite paradoxalement alliée à la plus chiite des puissances régionales, l’Iran.
. Alexandra Novosseloff (dir.), Le Conseil de sécurité des Nations Unies. Entre impuissance et toute puissance, Paris, CNRS, 2016.
À quoi sert le Conseil de sécurité de l’ONU ? Quel est son bilan ? Quels sont ses pouvoirs, ses méthodes ? Quel rôle pour la France en son sein ? Peut-on, faut-il le réformer, et comment ? Le droit de veto est-il légitime ?
Cet organe majeur de la société internationale, juridiquement maître de la guerre et de la paix, politiquement tributaire des grandes puissances, est souvent méconnu, critiqué, décrié. À tort ou à raison ? Le présent ouvrage réunit les contributions de diplomates et universitaires spécialistes de ces questions.
. Immanuel Wallerstein, Randall Collins, Michael Mann, Georgi Derluguian, Craig Calhoun, Le Capitalisme a-t-il un avenir ?, Paris, La Découverte, 2016.
On a souvent dit qu’il était plus facile de penser la fin du monde que celle du capitalisme. Pourtant, ce système présente aujourd’hui des signes de rupture qui permettent d’en anticiper le déclin imminent, et ce en recourant non pas au prophétisme, mais beaucoup plus simplement aux sciences sociales. C’est ce que démontrent ici cinq des plus éminents chercheurs internationaux.
Dans une langue qu’ils ont voulue accessible à tous, s’appuyant sur des idées fortes de Marx, Braudel ou Weber, ils explorent une série de tendances « lourdes » des sociétés contemporaines, telles que l’approfondissement des crises économiques et écologiques, le déclin probable des classes moyennes, les contradictions et désarticulations du système politique international ou encore les problèmes d’externalisation des coûts sociaux et environnementaux liés au fonctionnement du capitalisme mondial. Ils tirent également les enseignements historiques et sociologiques de la chute du bloc soviétique et des mutations actuelles de la Chine.
Pour cette pléiade d’universitaires prestigieux, les limites internes et externes de l’expansion du « système monde » capitaliste sont sur le point d’être atteintes. Face à son déclin accéléré et multidimensionnel, il est urgent de penser sérieusement à ce qui peut et devrait lui succéder. L’ouvrage rappelle ainsi que les sciences sociales, lorsqu’elles explorent rigoureusement la réalité, peuvent également aider à imaginer un autre avenir.
. Laurent Martin (dir.), Les censures dans le monde, XIXe-XXIe siècle, Rennes, PUR, 2016.
Cet ouvrage offre des synthèses sur la censure du XIXe siècle à nos jours, dans de nombreux pays. Pourquoi censure-t-on ?, qui censure et comment ?, que fait-on avec ou contre la censure ? Cet ouvrage adopte une vision très large des phénomènes censoriaux tout en s’interrogeant sur les distinctions nécessaires qu’il convient d’opérer entre eux.
. Joseph Laroche (dir.), Passage au crible de la scène mondiale. L’actualité internationale 2015, Paris, L’Harmattan, 2016.
Cette publication réunit des textes portant sur l’actualité internationale de l’année 2015. Elle éclaire le lecteur sur les lignes de force parcourant la scène mondiale. Parmi elles, sont abordées les stratégies entrepreneuriales de l’Etat chinois et le manque de gouvernances sectorielles, qu’il s’agisse de la question migratoire, de la santé publique ou bien encore l’internet. Le livre montre également combien l’environnement est désormais instrumentalisé par différents types d’acteurs. Enfin, il consacre une dernière partie à la déterritorialisation d’un défi majeur qui bouleverse actuellement la planète : la violence mondialisée de l’islamisme.
. Luigi Bobbio, Patrice Melé, Vincente Ugalde, Entre conflit et concertation. Gérer les déchets en France, en Italie et au Mexique, Paris, ENS Éditions, 2016.
Les sociétés contemporaines sont marquées par la généralisation de conflits d’aménagement. Dans le domaine de la gestion des déchets, les oppositions à l’implantation d’équipements (décharges, incinérateurs ou plateformes de compostage) se multiplient malgré le renforcement des normes environnementales et la mise en place de procédures d’information, de concertation et de participation. Cet ouvrage se propose d’étudier cet apparent paradoxe à partir de l’analyse de situations de conflit / participation dans trois contextes nationaux (en France, en Italie et au Mexique) caractérisés par le blocage des décisions publiques malgré une grande diversité de modalités d’intervention.
Quels sont les impacts des procédures et des documents de planification ? Quels sont les référents spatiaux et territoriaux mobilisés par les opposants ? Quels sont les usages du droit ? Sur la base d’une analyse des dimensions temporelles, territoriales et juridiques des situations étudiées, les travaux réunis ici interrogent les relations entre conflit et concertation.
. Jacobo Grajales, Gouverner dans la violence. Le paramilitarisme en Colombie, Paris, Karthala, 2016.
Entre le début des années 1980 et le milieu des années 2000, des groupes paramilitaires ont développé leur emprise sur de larges pans du territoire colombien. Apparus à la confluence de la criminalité et de la contre-insurrection, ils ont entretenu des liens forts avec les milieux de la politique et de l’économie, légale comme illégale.
Malgré cette domination institutionnelle et armée, leur déclin a été rapide. Après leur démobilisation partielle entre 2003 et 2006, et à la suite de la crise majeure qu’ont déclenchée les révélations relatives à leurs alliances politiques, la majorité de leurs leaders ont été extradés aux États-Unis, où ils ont dû faire face à des accusations de trafic de narcotiques. Eux qui se voulaient bandits politiques ont finalement été traités en simples trafiquants de drogue.
Alors que la violence est généralement vue comme la cause de la faillite des États dans les pays du Sud, cet ouvrage propose une approche sociologique non normative des rapports entre la violence et le politique. À partir d’études locales, il montre comment les paramilitaires ont participé en Colombie à la répression des opposants, au partage des ressources publiques, à la mise en exploitation capitaliste de zones marginales. À l’échelle nationale, il analyse la manière dont cette même violence est devenue un problème public qu’ont pris en charge les politiques de sécurité, non sans transformer les usages de la justice pénale. Il confirme ainsi que les groupes armés sont ancrés dans le processus historique de formation de l’État, en renouvelant un débat classique et en conférant au cas colombien de « gouvernement dans la violence » une portée paradigmatique.
Jacobo Grajales est maître de conférences en science politique à l’Université de Lille 2 et membre du CERAPS (Centre d’études et de recherches administratives, politiques et sociales). Ses recherches actuelles portent sur les rapports entre les situations de post-conflit et l’économie politique du foncier en milieu rural.
. Jean-Paul Charvet, Michel Sivignon, Géographie humaine. Questions et enjeux du monde contemporain, Paris, Armand Colin, 2016.
Abordant chacune des grandes thématiques de la discipline, cet ouvrage apporte des pistes de réflexion aux interrogations actuelles du monde contemporain en s’appuyant sur les résultats les plus récents des recherches scientifiques.
. Claire Rodier, Catherine Poitevin (collab.), Migrants & réfugiés. Réponse aux indécis, aux inquiets et aux réticents, Paris, La Découverte, 2016.
L’arrivée en grand nombre de réfugiés et de migrants en Europe, après un parcours épuisant, les nombreux morts en Méditerranée, dont celle, très médiatisée, du petit Aylan Kurdi en septembre 2015, ont souvent ému et « bousculé » la population européenne. Toutefois, après les premiers élans de compassion et de solidarité, les inquiétudes et les réticences s’expriment, et de multiples questions émergent : quelle différence entre réfugiés et migrants ? Combien sont-ils en proportion de la population européenne ? Pourquoi cet afflux soudain et va-t-il s’arrêter ? Ne va-t-il pas favoriser le terrorisme ? La France et l’Europe ont-elles la capacité d’accueillir cet afflux de migrants, compte tenu de la crise économique ? Les murs sont-ils utiles ? Faut-il supprimer l’espace Schengen ? Qu’est-ce qu’un hotspot ? Combien coûte la surveillance des frontières ? Ne vaudrait-il pas mieux les aider à rester chez eux ?
C’est pour répondre sans tabou à ces interrogations légitimes, et à bien d’autres, que ce petit livre a été conçu. Présenté sous forme de questions-réponses, il permet de comprendre ce qui se joue pour nos sociétés, notre vision du monde et nos choix politiques face au destin des migrants.
. Yassine Essid, La face cachée de l’islamisation. La Banque Islamique, Paris, L’Aube, 2016.
Un projet de renouveau a pris racine depuis les années 1970 dans les pays producteurs de pétrole disposant des liquidités nécessaires à l’application effective d’une économie islamique régie par les normes juridiques, organisationnelles et éthiques de l’islam.
La finance islamique (dont les modalités de fonctionnement se sont imposées dans les esprits occidentaux à la faveur de la crise financière de 2008) constituerait le premier jalon d’une islamisation non pas seulement économique, mais totale et totalitaire des sociétés arabes, surtout à la faveur de l’arrivée des islamistes en politique.
Cet ouvrage entend dénoncer la finance islamique, conçue non pas uniquement comme alternative au modèle de développement économique occidental permettant de rendre compatible l’islam avec la modernité, mais comme un élément déterminant et dangereux, constitutif du radicalisme islamiste. Une analyse fouillée et édifiante.
. James K. Galbraith, Crise grecque, tragédie européenne, Paris, Seuil, 2016.
L’enjeu de la crise grecque dépasse largement la Grèce. C’est l’avenir de l’Union européenne qui s’y dessine. Tandis que les Grecs avaient mandaté Alexis Tsipras pour rejeter les plans d’austérité et renégocier la dette, l’Europe a fait bloc pour refuser toute concession et imposer la poursuite d’une politique insoutenable. L’histoire de cette crise est une véritable tragédie européenne, que l’auteur met ici en évidence. Galbraith, ami de longue date de Yanis Varoufakis, a résidé en quasi-permanence à Athènes au cours des six mois clés de cette tragédie. Il a animé une équipe conseillant Tsipras et Varoufakis, accompagné ces derniers à Bruxelles et à Berlin. Ce livre donne à voir et à comprendre ce moment essentiel de notre histoire, en reprenant les analyses développées par l’auteur à chaque étape des négociations. On y découvrira comment la rationalité économique, soutenue par les Grecs, s’est trouvée anéantie par les calculs politiques de leurs partenaires, inconscients du fait qu’ils ruinaient ainsi le projet européen.
. Pierre Pagney, L’incertitude climatique et la guerre, Paris, L’Harmattan, 2016.
Le climat impose des incertitudes que, aussi perfectionnés qu’ils soient, les modèles ne réussiront pas à maîtriser complètement. C’est à cette incertitude climatique que la décision militaire peut être affrontée. Dans cet ouvrage l’auteur présente des événements militaires terrestres dont certains ont été des échecs largement liés au climat, d’autres, contrôlés, mais tous marqués d’une incertitude parfois due aux effets du réchauffement climatique. Deux cas de figure sont envisagés dans l’optique de l’affrontement humain : l’Arctique et les régions sèches et peuplées de l’arc de crise saharo-arabique.
. Florent Kohler, Chloé Thierry , Géographie physique et enjeux d’environnement, Rennes, PUR, 2016.
Comment expliquer que deux communes, de taille et de peuplement équivalents, exerçant les mêmes activités agricoles, se trouvent quarante ans plus tard l’une, bastion de l’altermondialisme, érigeant ses haies et ses bosquets en emblèmes, tandis que l’autre s’enorgueillit de son virage périurbain, de sa quatre-voies, du triplement de sa population ?
. Christian Montès, Pascale Nédélec, Atlas des États-Unis, un colosse au pieds d’argile, Paris, Autrement, 2016.
Un portrait des Etats-Unis depuis l’affirmation de l’Etat-nation en 1785, permettant de comprendre ce qui reste encore à accomplir : métissage des populations, dynamisme économique, rapport aux armes, engagement militaire, construction territoriale, relations avec Cuba, etc.
. Alberta Andreotti, Francisco Javier Moreno Fuentes, Patrick Le Galès, Un monde à la carte. Les villes européennes des cadres supérieurs, Paris, PUF, 2016.
Les cadres supérieurs urbains de Milan, Madrid, Paris et Lyon sont en train de devenir une classe sociale « émergente », mobile dans le cadre européen, se représentant comme l’avant garde de leur pays dans le monde. Mais ils sont en même temps profondément enracinés dans leur quartier, dans leur ville, où ils ont leurs amis, des liens familiaux très denses et sont très présents. Leur mobilité transnationale est relative : ils ne partent pas pour très longtemps, pas très loin, et ils reviennent souvent là où ils ont habité. Ils adoptent souvent des stratégies résidentielles sur le long terme qui intègrent des liens hérités et le souhait de vivre à proximité de la famille. Ils utilisent aussi les services publics, sur lesquels ils réussissent à exercer un certain contrôle afin de les adapter à leurs besoins. La transnationalisation se fait sous forme « d’exit partiel », on part un peu et on revient en valorisant les ressources accumulées à l’étranger. Cette transnationalisation est orientée à la fois par le choix et les idées des individus (plus favorables à la libéralisation et au marché), ou par les pressions des grandes entreprises pour lesquelles ils travaillent.
. Diane-Gabrielle Tremblay, Juan-Luis Klein, Jean-Marc Fontan, Initiatives locales et développement socioterritorial, Québec, TÉLUQ, 2016.
Cet ouvrage, qui en est ici à sa 2e édition, porte sur les initiatives locales et s’intéresse à la problématique du développement socioterritorial, ainsi que du développement socioéconomique des villes ou des régions. Il présente les concepts d’économie sociale, et d’autres concepts associés aux modalités du développement local et socioterritorial (grappes, clusters, milieux innovateurs, etc.). Il expose aussi un certain nombre de cas d’initiatives locales (le technopôle Angus, la Cité du multimédia, le Lab créatif, la Tohu, le cinéma Beaubien et les centres d’artistes autogérés) et invite à une réflexion générale sur ce type de développement, sur le rôle du territoire, sur le rôle de la collectivité, de l’État et des organismes communautaires.
. Antoine Glaser, Arrogant comme un français en Afrique, Paris, Fayard, 2016.
La France se réveille en Afrique avec la gueule de bois. Elle pensait que tout y était encore sous son contrôle et que sa « science africaine » était infaillible. Tout cela n’est qu’un leurre : les destinées politiques, religieuses, sociales et économiques de ce continent lui ont complètement échappé.
Par arrogance, les dirigeants français ne se sont jamais véritablement intéressés à la complexité de l’Afrique. Quant à ceux qui s’y sont installés tout au long de la guerre froide – coopérants venus pour enseigner ou militaires y vivant en famille –, ils ont plus souvent cherché à former des Africains à leur image qu’à comprendre leurs spécificités et leurs désirs. D’ailleurs, en France même, n’aime-t-on pas que les Afro-Français qui nous ressemblent ?
Aujourd’hui, la France paie cher cette arrogance. Les anciennes générations lui reprochent son ingratitude, tandis que les jeunes diplômés refoulés aux portes des consulats préfèrent poursuivre leurs études ailleurs. Les plus grands groupes industriels français perdent des contrats qu’ils pensaient leur être dus et des parts de marché face à leurs concurrents chinois. Les congrégations catholiques françaises sont vivement concurrencées par les Églises de réveil (évangéliques, pentecôtistes, charismatiques…), sans parler de l’expansion de l’islamisme radical.
La méconnaissance de l’Afrique et des Africains a conduit la France à des analyses anachroniques et à sous-estimer la richesse de ce continent et de sa diaspora. C’est ce mépris qu’Antoine Glaser s’emploie à dénoncer ici. Il est temps de cesser de donner des leçons et d’apprendre de l’Afrique !
. Jean-François Gayraud, L’art de la guerre financière, éd. Odile Jacob, sortie le 14 avril 2016
Pierre Verluise, Directeur du Diploweb.com : "Voici un ouvrage qui révèle les dessous de la "planète finance". De façon accessible et passionnante, J-F Gayraud explique les pratiques nocives liées à la déréglementation engagée dans les années 1980 et à l’irresponsabilité des acteurs bancaires, institutionnels et politiques. Il démontre comment les dettes privées des banques fragilisées par leurs pratiques frauduleuses voire criminelles sont devenues des dettes publiques... "justifiant" en aval des politiques sociales dévastatrices pour réduire les déficits publics, par exemple en Grèce. L’Allemagne ne sort par grandie de sa présentation des mesures imposées à Athènes. L’auteur pointe les connivences entre financiers, politiques et médias pour la fabrication et la diffusion de grilles de lecture trompeuses. Voici donc une lecture indispensable pour qui souhaite "reprendre la main" sur sa compréhension de la guerre financière."
4e de couverture
Les guerres financières existent.
Ce sont de vraies guerres qui tuent et paupérisent les peuples, comme on l’a vu en Grèce. Cette situation stratégique inédite s’explique par la nouvelle puissance des acteurs financiers : banques d’affaires, fonds d’investissements, milliardaires de Wall Street.
Depuis les années 1980, une finance dérégulée, mondialisée et en partie toxique s’est bâti de vastes principautés immatérielles, surplombant les économies et lançant des raids sur des États captifs et des populations tétanisées. Malgré sa responsabilité dans la crise de 2008, la finance-puissance continue d’étendre son emprise, dans l’ombre, usant de stratégies empruntant à l’art de la guerre.
Ce livre en décrypte les ruses et les tactiques. Au-delà, il donne au citoyen des raisons d’espérer : il existe des moyens pour libérer les États et les peuples de ce Léviathan d’un genre nouveau. Là où la Grèce a dû plier face aux banques, l’Islande a su s’extirper du joug de la haute finance par une insurrection démocratique.
Jean-François Gayraud s’est conquis un large public avec Le Monde des mafias, La Grande Fraude, Géostratégie du crime (avec François Thual) et Le Nouveau Capitalisme criminel, tous publiés aux éditions Odile Jacob.
Plus d’informations sur le site des éditions Odile Jacob
. Roberto d’Arienzo, Chris Younès, Annarita Lapenna, Mathias Rollot (dir.), Ressources urbaines latentes. Pour un renouveau écologique des territoires, Genève, Métispresses, 2016.
À l’ère de l’Anthropocène, nos villes semblent concentrer en leur sein tous
les composants de la crise écologique en cours. Elles regorgent pourtant de ressources qui permettraient de résoudre une partie des problèmes que leur développement actuel suscite.
Les matières déchues, les espaces bâtis, mais aussi les savoirs ancestraux et
les pratiques culturelles représentent autant d’opportunités qui peuvent et doivent ouvrir de nouvelles perspectives d’action pour accompagner nos sociétés vers les nombreux changements qui se profilent. Déceler ces potentialités requiert intelligence et méthode, en raison notamment de leur nature latente, imperceptible, enfouie. Complément des recherches récentes sur le thème du recyclage dans les milieux urbains (Recycler l’urbain. Pour une écologie des milieux habités, MētisPresses, 2014), Ressources urbaines latentes nous amène à faire un pas en arrière pour diriger notre regard sur les conditions qui existent en amont de ces projets et pratiques de recyclage.
. Thomas Sterner, Les instruments de la politique environnementale, Paris, Fayard, 2016.
Le développement de l’économie mondiale se heurte à de multiples limites planétaires entrelacées : réchauffement climatique, perte de la biodiversité, acidification des océans, épuisement des ressources naturelles, etc. Assumer la responsabilité de vivre dans l’Anthropocène, c’est considérer l’ensemble des ressources naturelles et des écosystèmes dans une perspective de développement durable. Comment choisir les instruments économiques adaptés aux échelles locales et internationales pour gérer l’économie globale sans atteindre les seuils écologiques critiques ?
. Samuel Delépine, Atlas des Tsiganes, Paris, Autrement, 2016.
« Améliorer notre connaissance sur les Tsiganes, c’est comprendre leur diversité, contre les idées reçues, contre le rejet. »
Atlas des Tsiganes. Les dessous de la question rom. Près de 100 cartes et infographies inédites pour analyser la question rom, déconstruire les clichés et explorer la diversité des populations tsiganes. Roms, Sintí, Gitans, Manouches... une mosaïque de populations à l’histoire complexe et tourmentée.
La réalité de leurs conditions de vie : accès au logement, à l’emploi, à l’école et aux soins.
Le statut des gens du voyage, une particularité française qui a longtemps maintenu une catégorie de citoyens à part. Sans cesse à la une de l’actualité, la « question rom », ou la construction politique d’un problème public européen. Un panorama historique, sociologique, politique, culturel et religieux indispensable pour mieux connaître les populations tsiganes, ces « éternels indésirables » si souvent victimes de discriminations et préjugés.
. Charles Le cœur, Géographie physique et enjeux d’environnement, Paris, Bréal, 2016.
Le « petit frère » d’Eléments de géographie physique, un manuel référent auprès des professeurs et des étudiants Collection Grand amphi géographie : tout en un, l’équivalent des manuels scolaires pour le premier cycle universitaire - un cours très structuré composé de repères pédagogiques (présentation des objectifs et méthodes du chapitre + bibliographie organisée en ouvrages de références et en ouvrages et articles spécialisés en français + notes et encadrés pour comprendre tous les éléments - des exercices à chaque chapitre pour vérifier l’acquisition des connaissances et faire travailler les étudiants sur les divers types de documents comme aux examens.
. Yves Lenoir, La comédie atomique. L’histoire occultée des dangers des radiations, Paris, La Découverte, 2016.
Des promesses de l’" énergie atomique " civile des années 1950 , objet d’une intense propagande au niveau mondial, bien oubliée, jusqu’à la minoration des effets des catastrophes de Tchernobyl, il y a juste 30 ans, et de Fukushima en 2011, pourquoi un tel déni des effets différés de la radioactivité ? Cette passionnante enquête historique révèle comment s’est construit, peu à peu, un système international hors normes édictant les vérités officielles, en dehors de tout contrôle démocratique.
Le bilan humain de la catastrophe de Tchernobyl d’avril 1986 a été définitivement figé avec le rapport adopté en 2006 par l’ONU et les gouvernements biélorusse, russe et ukrainien. Ce bilan minore considérablement le nombre de victimes, car il " ignore " de nombreuses séquelles constatées chez les millions de personnes exposées aux retombées radioactives et chez les 800 000 " liquidateurs " de l’accident. Et, en octobre 2011 un expert russe qui avait coordonné la rédaction de ce rapport a affirmé au Japon que la santé de la population touchée par les rejets radioactifs de la catastrophe de Fukushima, en mars 2011, ne serait pas affectée...
Comment expliquer cette scandaleuse culture du déni des effets de la radioactivité ? En se plongeant dans les archives, en remontant aux premiers usages intensifs des rayons X et du radium. C’est ce qu’a fait Yves Lenoir pour ce livre où il retrace la surprenante histoire de la construction progressive d’un système international de protection radiologique hors normes au sein de l’ONU, qui minore systématiquement les risques et les dégâts des activités nucléaires.
On apprend ainsi comment les promesses de l’" énergie atomique " civile ont fait l’objet dans les années 1950 d’une intense propagande au niveau mondial : non seulement cette énergie satisfera sans danger les besoins de l’humanité, mais l’usage généralisé de faibles doses de radioactivité permettra de décupler la production agricole ! Surtout, Yves Lenoir révèle que les normes de protection des travailleurs de l’énergie atomique ou des populations qui pourraient être exposées après un accident nucléaire ont été définies par une poignée d’experts, en dehors de tout contrôle démocratique. Il explique leurs méthodes pour construire une " vérité officielle " minimisant les conséquences de Tchernobyl. Et comment ces procédés ont été mis en œuvre, en accéléré, après Fukushima. Une remarquable enquête historique, riche de nombreuses révélations.
. Frédéric Farah, Thomas Porcher, TAFTA, l’accord du plus fort, Paris, Max Milo, 2016.
Aujourd’hui à Bruxelles et aux États-Unis, se joue la signature d’un traité qui risque de changer radicalement la vie de centaines de millions de citoyens américains et européens. Son nom, TAFTA. Son but, abaisser le plus possible les barrières du commerce – notamment les normes – entre nos deux continents pour faciliter les échanges. Les négociations ont déjà commencé et portent sur des règlementations concernant l’ensemble de notre vie (alimentation, santé, droits sociaux,…). Pourtant, elles se font sans nous, sans nos élus, mais avec des représentants des multinationales. Ce livre présente les enjeux de TAFTA et en identifie les risques potentiels, afin que les citoyens s’approprient ces questions et exigent un vrai débat démocratique.
. Fazil Zeylanov, Le conflit du Haut-Karabakh, une paix juste ou une guerre inévitable, Paris, L’Harmattan, 2016.
Le Haut-Karabakh s’est embrasé à plusieurs reprises au cours du XXe siècle. Voici une approche historique, géopolitique et juridique de ce conflit actuellement "gelé" qui peut se rallumer à tout moment. Etant donné son caractère interétatique, les intérêts des grandes puissances et des Etats voisins, tels que la Russie, les Etats-Unis, la Turquie, et l’Iran, liés à la position géostratégique du Caucase et aux ressources naturelles de la mer Caspienne, ne sont pas de nature à favoriser le règlement du conflit.
. Jean-Luc Domenach, Les fils de princes. Une génération au pouvoir en Chine, Paris, Fayard, 2016.
A partir de 1927, les leaders communistes ne sont plus en sécurité et leurs enfants, sur lesquels reposent les espoirs politiques, doivent être protégés. Mao, Zhou Enlai et les autres préfèrent garantir leur survie en les envoyant en URSS, chez des parents éloignés, ou dans de modestes fermes. Ce n’est qu’en 1949 que ces rejetons rejoignent Pékin, après des années de privations, de souffrance et d’exil.
S’ouvrent alors pour eux les portes des Murs rouges de Zhongnanhai, dépendance de la cité interdite dans laquelle les clans familiaux des plus grands révolutionnaires sont réunis. Fêtes, loisirs et abondance rythment leur quotidien au sein de cette enceinte où ils font l’objet des plus grands soins. Ce sont les princes de la nouvelle aristocratie rouge.
Les purges révolutionnaires n’auront pas raison d’eux : ils sont formés dans les meilleures universités et le réseau colossal qu’ils ont développé dans la cour de Mao leur permet de prétendre aux meilleurs postes. Économie, politique, défense, la caste prend bientôt, et dans tous les domaines, la place des anciens leaders affaiblis, jusqu’à devenir, aujourd’hui, les maîtres de la Chine.
C’est l’histoire de ces princes rouges que nous raconte Jean-Luc Domenach dans cet ouvrage passionnant, enquête historique inédite sur cette élite à la tête d’un des empires les plus puissants du monde.
. Elsa Richard, L’adaptation aux changements climatiques. Les réponses de l’action publique territoriale, Rennes, PUR, 2016.
Cet ouvrage présente les modalités de déclinaison territoriale de l’adaptation aux changements climatiques dans l’action publique locale en France. En s’appuyant sur quatre études de cas, Elsa Richard discute l’hypothèse d’une nécessaire territorialisation de l’adaptation aux changements climatiques, et les conséquences de l’intégration de cette adaptation sur les façons de faire et de penser les politiques d’aménagement à l’échelle locale.
. Pierre Laederich, Les stratagèmes (Sextus Julius Frontinus), Paris, Economica, 2016.
Synthèse sans équivalent de l’art militaire gréco-romain, les Stratagèmes sont consacrés aux ruses de guerre et divers procédés obliques permettant de vaincre dans l’économie des forces – à l’instar du Traité de Sun Zi dont les enseignements sont très proches. Machiavel s’en inspira étroitement pour son Art de la Guerre. Avec De la guerre, de Clausewitz, ce sont les quatre livres clés de la science stratégique. Paradoxalement, ce dernier paraît moins d’actualité que Frontin, Sun Zi ou Machiavel en ce XXIe siècle si troublé. Face à la multiplicité des conflits dispersés, doublés de contre-attaques indirectes au moyen, notamment, d’actes de terrorisme à l’échelle planétaire, les enseignements de Frontin reviennent au premier plan : plus que jamais, les stratégies exigent de concilier l’impératif de la sécurité et l’économie des forces dans un contexte de contraintes budgétaires, l’adaptation la plus fine au terrain, à l’adversaire et aux circonstances. Et pour ce faire, il faut souvent délaisser maints principes des théories stratégiques.
. Clélia Gasquet-Blanchard, Ebola, géographie d’une crise sanitaire, Rennes, PUR, 2016.
À travers l’analyse d’épidémies ayant sévi au Gabon et en République du Congo, ce livre développe une approche visant à « dénaturaliser » les épidémies de fièvre hémorragique à virus Ebola (FHVE). Que l’on convoque la notion de risque ou que l’on inspecte les interventions humanitaires associées à la gestion des épidémies de FHVE, celles-ci sous-tendent des enjeux de pouvoir et de représentations prégnants qui structurent la géographie sociale de cette maladie.
. Jean-Pierre Cabestan, La politique internationale de la Chine. Entre intégration et volonté de puissance, Paris, Presses de Sciences Po, 2016.
Deuxième puissance mondiale depuis 2010, la Chine est pétrie d’ambitions. Forte de son économie désormais mondialisée, elle n’entend pas seulement ravir aux États-Unis la première place mais aussi bouleverser l’ordre international établi après 1945.
A-t-elle véritablement les moyens de ses ambitions ? Peut-être, si l’on en croit le déploiement d’outils économiques, diplomatiques, militaires et idéologiques pour accroître son influence sur la scène mondiale ; si l’on observe les transformations de sa politique étrangère et de sécurité depuis le début des années 2000 – surtout depuis 2012 et l’arrivée au pouvoir de Xi Jinping – si, encore, on décrypte ses relations avec ses principaux partenaires et voisins, comme le fait cet ouvrage, pays par pays, à l’aide de sources de première main.
Mais la persistance d’un régime autoritaire, nationaliste, antioccidental et de plus en plus arrogant confère un caractère inachevé à son intégration dans la communauté internationale et perpétue les sources de conflits avec l’extérieur, en particulier avec les Etats-Unis et le Japon.
Plus forte, la Chine se sent aussi plus fragile. Dépendante de l’extérieur et perméable aux idéologies occidentales, elle connaît actuellement un ralentissement économique qui menace la stabilité sociale, voire celle de son régime politique. Autant de vulnérabilités qui risquent de peser sur sa politique internationale dont cet ouvrage dresse un panorama unique.
. Pierre Blanc, Jean-Paul Chagnollaud, Atlas de Moyen-Orient, aux racines de la violence, Paris, Autrement, 2016.
« La situation au Moyen-Orient n’est pas une crise de plus mais un basculement historique. »
Plus de 120 cartes pour comprendre les origines multiples des violences du Moyen-Orient, cet ensemble géopolitique allant de la Turquie au Yémen, et de l’Égypte à l’Iran.
Les racines historiques des conflits actuels, depuis l’effondrement de l’Empire ottoman.
Les impasses politiques des régimes autoritaires et les dérives nationalistes, islamistes et sionistes.
Pétrole, gaz, eau, terres : des ressources stratégiques très disputées.
Les intérêts et les stratégies des grandes puissances dans la région.
Dans les conflits du Moyen-Orient, en Syrie, au Yémen, en Irak, en Israël-Palestine, c’est le destin d’États, de peuples et de sociétés civiles parfois en lambeaux qui est en jeu. Pour espérer rétablir une stabilité dans la région, il est indispensable de comprendre les origines de la violence.
. Hervé Raimana Lallemant-Moe, Assistance environnementale, et changements climatiques dans le Pacifique sud, Paris, L’Harmattan, 2016.
Le changement climatique et la pollution mondiale menacent fortement les Petits États Insulaires du Pacifique Sud (PEIPS). Dotés de moyens techniques limités, ces États et collectivités extrêmement vulnérables sont pour certains menacés de disparition. L’assistance internationale constitue indubitablement une solution. Malheureusement, son effectivité actuelle pour le moins limitée appelle à la création d’un principe juridique unifié et cohérent en droit international de l’environnement.
. Collectif d’auteurs, La Chine, puissance maritime, Coll. Mappe et sa carte géante, éd. Ateliers Henry Dougier.
Avec 14 500 kilomètres de cotes, la République populaire de Chine s’impose comme une puissance maritime dans un espace au cœur de la mondialisation.
Dans ce nouveau « grand jeu » d’Asie-Pacifique, les États-Unis tentent de se rapprocher de voisins critiques envers l’unilatéralisme de Pékin, qui considère la mer de Chine méridionale comme un territoire souverain. Le géant asiatique argue qu’il y navigue depuis des siècles et, alors que les archipels Paracels et Spratly réserveraient d’importantes richesses en hydrocarbures, il fait construire des îlots artificiels pour assurer sa présence.
Car, pour la République populaire, la mer est une source de puissance diplomatique et économique : les régions côtières sont les plus riches du pays, attirant de plus en plus de populations de l’intérieur dans les grands ports, à l’instar de Shenzhen ou de Tianjin. L’accident dans cette ville industrielle du 12 août 2015 rappelle les défis environnementaux auxquels fait face le pays.
. François Heisbourg, Comment perdre la guerre contre le terrorisme, Coll. Les essais, éd. Stock, 2016.
Ce livre est écrit par un homme en colère. Colère naturellement à l’encontre des auteurs d’actes de terrorisme et envers ceux qui les soutiennent. Mais colère aussi devant les insuffisances, les défaillances, les manquements qui empêchent la lutte contre le terrorisme et ses conséquences d’avoir l’efficacité que le citoyen est en droit d’attendre. C’est de cela qu’il sera question dans ce livre que j’espérais ne jamais avoir à écrire.
Car il est possible de perdre ce que les pouvoirs publics appellent la « guerre contre le terrorisme » : en suivant les « dix commandements » analysés ici, cette contre-performance est réalisable. Est-il encore temps de changer de stratégie ?
. Collectif d’auteurs, Himalaya Peuples menacés, richesses convoitées, Coll. Mappe et sa carte géante, Ateliers Henry Dougier.
Dans les années 1970, le personnage de bande dessinée Jonathan, créé par le dessinateur suisse Cosey, voyageait dans des sociétés méconnues vivant au cœur de l’Himalaya.
C’est sur ses traces que nous découvrons la plus haute montagne du monde, ses ressources, comme l’eau ou le tourisme (l’ascension des montagnes est un sacré défi !), enfin les brassages culturels qu’elle a paradoxalement permis. Aujourd’hui, l’Himalaya est au cœur d’enjeux géopolitiques stratégiques, alimentant le “grand jeu” entre ma Chine et l’Inde, notamment autour du Cachemire. Sans oublier le Népal, le Bhoutan et le Tibet, à l’honneur dans ce tome consacré au “toit du monde”.
. Hein G. Kiessling, Les services secrets indiens et pakistanais : des frères ennemis, Paris, Nouveau Monde éditions, à paraître (août 2016).
Une mine d’informations sur la guerre secrète que se livrent les services de renseignement du sous-continent indien, sur les réseaux islamistes, la politique intérieure et extérieure des deux puissances nucléaires que sont l’Inde et le Pakistan. L’Inter-Services-Intelligence, (ISI), le service secret pakistanais a une réputation sulfureuse : prolifération nucléaire, fuite d’Oussama Ben Laden après l’intervention américaine en Afghanistan, affaire Daniel Pearl, attentats de Mumbaï en Inde en novembre 2008... Ce service civil (en fait inféodé à l’armée) a été soupçonné de manipulations électorales, de participations aux coups d’Etat militaire et d’assassinats politiques (notamment Ali Bhutto et Benazir Bhutto). Face à lui, la Research & Analysis wing (R&AW) indienne, a longtemps subi l’influence du KGB. Les deux organisations se livrent - souvent par le biais de mouvements séparatistes ou d’organisations terroristes - une guerre secrète ininterrompue sur différents fronts : Népal, Bengladesh, Afghanistan, Cachemire. La R&AW a joué un rôle important dans les guerres civiles au Sri Lanka et dans la question Sikh en Inde même.
. Nicolas Lambert, Christine Zanin, Manuel de cartographie. Principes, méthodes, applications, Paris, Armand Colin, à paraître (mai 2016).
Cet ouvrage est un manuel de cartographie complet, en phase avec les évolutions techniques et scientifiques récentes. Le fil conducteur du manuel est basé sur la nature subjective des cartes, largement admise par la communauté scientifique depuis les années 1990. Il permettra notamment de décrire les composantes de la carte et d’indiquer les règles importantes à suivre lors de la construction cartographique mais également celles qu’il faut mettre à mal afin d’en améliorer le message et sa communication. Les 4 phases de la construction cartographique (conception, sélection, représentation, mise en scène) y seront largement détaillées. Au-delà de l’aspect technique de la construction cartographique, ce manuel s’appuiera également sur des réalisations cartographiques inédites permettant de donner aux étudiants des éléments palpables et opérationnels concrets.
. Yassin Al-Haj Saleh, La question syrienne, Paris, Sindbad-Actes Sud, à paraître (mai 2016).
Ce recueil d’articles jamais réunis en un seul volume propose une analyse en profondeur de la crise syrienne dans ses dimensions locale, régionale et internationale par l’intellectuel syrien le plus en vue de nos jours. Ancien prisonnier politique (1980-1996), Yassin Al-Haj Saleh est actuellement réfugié politique en Turquie, où il dirige un centre de recherches.
. Jean-Luc Racine (dir.), Asie 2015-2016, Paris, La Documentation Française, 2015.
En 2014, l’Asie connaît un certain nombre d’inflexions : la double transition afghane, une alternance en Indonésie, une autre en Inde, avec le retour au pouvoir de la droite nationaliste. Elle demeure aussi marquée par plusieurs grandes tendances structurelles qui concernent aussi bien la conduite délicate des réformes économiques que la question de la gouvernance. Celle-ci appelle des réponses contrastées : nouveau coup d’État militaire en Thaïlande, renouvellement anticipé pour Shinzo Abe au Japon, stabilité des régimes présidentiels en Asie centrale. Avec partout, pour toile de fond, la montée en puissance de la Chine, où l’accentuation de la lutte contre la corruption se conjugue avec un renforcement de la répression. L’ombre de ce pays est certes plus ou moins intense selon les secteurs, les régions, les pays. Mais la Chine est partout présente, suscitant chez ses voisins des politiques nationales visant à préserver des marges de manœuvre, y compris en matière de défense, qu’ils soient ou non proches des États-Unis. Alors que le mandat du président Xi n’en est qu’à ses débuts, les voies que suivra Pékin pèseront de plus en plus lourd sur le destin de l’Asie.
. Sébastien Vannier, Berlin. Laboratoire d’innovations, Paris, Ateliers Henry Dougier, 2016.
Berlin, l’attrayante capitale allemande, accueille depuis des années la jeunesse du monde entier : artistes, créateurs et jeunes entrepreneurs viennent apporter un nouvel élan à une métropole qui, sans oublier les nombreuses cicatrices du passé, bouillonne d’imagination pour bâtir son avenir. Ecologie, logement, mobilité, digitalisation, culture : Berlin veut profiter de son dynamisme et de ses ressources pour se lancer dans les projets qui définiront les contours des métropoles des prochaines décennies.
. Olivier Guillard, Géopolitique de l’Inde, Paris, PUF, 2016.
Doit-on parler d’une seule Inde ou de plusieurs ? Evoque-t-on le même pays lorsqu’il est question des high-tech cities de Bangalore et Hyderabad, de la vigoureuse croissance économique de la "plus grande démocratie du monde", de la magie colorée de Bollywood ? Pense-t-on à la même Inde lorsque l’on se penche sur la permanence de l’extrême pauvreté, des tensions intercommunautaires, d’une insurrection maoïste en expansion et d’une kyrielle de mouvements séparatistes agitant le Nord-Est ? Incredible India, c’est tout cela à la fois, le brillant et l’attirant, l’ambitieux et le performant, mais aussi un immense chantier à peine entamé. Accommoder ces deux Indes si proches et si lointaines dans une seule matrice, tel est le défi lancé à ce titan débonnaire que d’aucuns rêvent à terme - un peu hâtivement sans doute - en rival stratégique de la Chine.
. Catherine Withol de Wenden, Madeleine Benoit-Guyod (dir.), Atlas des migrations. Un équilibre mondial à inventer, Paris, Autrement, 2016.
Plus de 100 cartes et infographies pour comprendre les phénomènes migratoires et interroger nombre d’idées reçues. Les migrations concernent 220 millions de personnes dans le monde et continuent d’augmenter. Pauvreté, conflits, économie, tourisme : quels sont les facteurs réels de cette mobilité ? Pays émergents, droit d’asile, main-d’œuvre, déplacés environnementaux et apatrides, développement des bidonvilles à travers le monde : impact et conséquences des flux migratoires. Dans cette nouvelle édition entièrement mise à jour, Catherine Wihtol de Wenden souligne la nécessité de regarder les migrations à l’échelle planétaire et esquisse l’idée d’un nouvel équilibre mondial à inventer.
. Maxime Lefebvre, La politique étrangère européenne, Paris, PUF, 2016.
Si l’Union européenne est dotée par le traité de Maastricht d’une « politique étrangère et de sécurité commune », la pratique et les négociations menées depuis 1992 pour la renforcer révèlent surtout le chemin qui reste à parcourir pour la rendre efficiente. L’Union est aujourd’hui représentée par une présidence bicéphale et un « haut représentant » — qu’on n’a pas voulu nommer « ministre des Affaires étrangères » —, elle n’a pas de service diplomatique mais un service « pour l’action extérieure », pas d’ambassades mais des « délégations », pas d’armée mais une « politique de sécurité et de défense commune ».
Les enjeux ne sont pourtant pas minces : peser dans le partenariat transatlantique, coopérer avec les puissances en défendant mieux ses valeurs et ses intérêts, penser sa sécurité, muscler ses capacités économiques, diplomatiques et militaires, dépasser ses propres divergences, constituer en somme une « puissance européenne.
. Olivier Zajec, Nicolas John Spykman, l’invention de la géopolitique américaine, PUPS, 2016.
Mars 1942. En plein conflit mondial, un professeur américain de relations internationales développe la théorie géopolitique du rimland censée garantir la domination de Washington sur le monde d’après-guerre. Pour les historiens, Nicholas Spykman partage ainsi avec Kennan la réputation d’avoir inspiré la stratégie du containment anticommuniste de la Guerre froide, qui triomphe à partir de 1947. Le réalisme dur de cet « élève de Machiavel », accusé d’être la voix « de la destruction et du nihilisme », lui vaudra d’intenses critiques.
Toujours cité, jamais étudié, Spykman méritait-il ces jugements ? Ancien agent secret néerlandais, théoricien cosmopolite passé de la sociologie interactionnelle à la politique internationale, partisan de la Société des Nations, fondateur du premier département de Relations internationales de Yale avec le soutien de la fondation Rockefeller, agnostique, polyglotte et dandy, qui était-il réellement ? Jusqu’ici, personne – y compris aux États-Unis – ne s’était encore penché sur son parcours intrigant. Fondée sur des documents inédits, cette biographie intellectuelle comble ce vide en reconstituant l’ensemble de son parcours et en analysant l’histoire de la fascination-répulsion qui marqua la réception des théories géopolitiques allemandes aux États-Unis, des prémisses de la Seconde Guerre mondiale à la naissance du bipolarisme. La « géopolitique » telle que la pensait Spykman a-t-elle réellement eu une influence sur la manière dont la Guerre froide a été menée ? Inattendue, la conclusion à laquelle parvient cette biographie intellectuelle inédite ouvre la voie à une réévaluation de la période cruciale de l’entre-deux-guerres, qui prépara l’accession des États-Unis au rang de première puissance mondiale.
Olivier Zajec est maître de conférences en science politique à l’université Jean Moulin Lyon III (CLESID – EA 4586). Saint-cyrien, diplômé cum laude de Sciences Po Paris, agrégé et docteur en histoire (université Paris-Sorbonne), il est directeur du Cours de géopolitique de l’École de guerre (Direction de l’enseignement militaire supérieur) où il enseigne également la théorie de la stratégie.
. Hervé Le Bras, Le Nouvel Ordre électoral. Tripartisme contre démocratie, Paris, Seuil, 2016.
Le tripartisme bouscule le jeu politique français, la gauche et la droite étant désormais talonnées par un Front national à 28 %. On prédisait un effondrement de la gauche, mais ? première surprise ?, elle a fait jeu égal avec la droite au premier tour des départementales de 2015, puis l’a doublée aux régionales. Deuxième surprise : au second tour, le tripartisme provoque des duels d’une nature inédite. Grâce à une méthode statistique et cartographique nouvelle, Hervé Le Bras passe au crible les résultats électoraux des communes, des cantons et des régions. La formation de « fronts républicains » peut-elle perdurer dans ce nouveau contexte ? Quel est l’impact de la division de la gauche sur cette recomposition ? Quelle est la porosité entre la droite et l’extrême droite ? Répondre à toutes ces questions, c’est comprendre les bouleversements politiques français depuis vingt ans. C’est aussi définir les termes de la prochaine présidentielle et des législatives qui l’accompagneront.
. Morgan Larhant, Les finances de l’ONU, ou la crise permanente, Paris, Presses de Sciences Po, 2016.
Le financement des Nations unies a toujours été un sujet houleux et un enjeu de rivalités entre États membres. Tout au long de soixante-dix ans d’une histoire émaillée de crise, l’ONU a vu ses membres s’évertuer, sciemment ou non, à l’affaiblir financièrement, n’hésitant jamais à utiliser l’arène budgétaire pour prolonger les débats.
. Romain Felli, La Grande Adaptation. Climat, capitalisme et catastrophe, Paris, Seuil, 2016.
Nous sommes entrés dans l’ère de l’adaptation.
Dès les années 1970, certains plaidaient déjà pour une « adaptation » des sociétés aux changements climatiques plutôt que pour de coûteuses réductions d’émissions de gaz à effet de serre. Aujourd’hui, derrière la façade des sommets environnementaux, la réalité est celle d’un climat et d’écosystèmes qui se dérèglent, préparant une régression des conditions d’habitation humaine de la Terre.
Sociétés, territoires, individus sont désormais sommés de « s’adapter » à ces transformations inexorables. L’auteur nous fait comprendre comment, au lieu de contribuer à la solidarité et à la sécurité sociale et de résister aux conséquences de ces changements, le capitalisme utilise le choc climatique pour étendre le pouvoir du marché au nom de l’adaptation.
La catastrophe : un nouveau business ?
. Philippe Braillard, Mohammad-Reza Djalili, Les relations internationales, Paris, PUF, 2016.
Si l’État, en tant que territoire délimité par des frontières, est ce qui fonde la dimension internationale des liens et des rapports entre les pays, l’étude de la diplomatie et des politiques étrangères ne suffit pas à rendre compte de l’ensemble des interactions qu’entretiennent les nations. Considérant l’intensification et la diversification des échanges, économiques, humains, culturels, cet ouvrage privilégie un large champ d’investigation, tel que l’exige toute étude pertinente des relations internationales contemporaines.
Paradigmes d’analyse, acteurs, interdépendance des enjeux et des zones géopolitiques, processus de décision et de règlement des conflits : autant de questions traitées ici, à la lumière de l’histoire et du présent.
. Yohan Ariffin, Pierre de Senarclens, La politique internationale. Théorie et enjeux contemporains, Paris, Armand Colin, 2015.
Cet ouvrage offre une analyse critique des principaux cadres en vigueur dans l’étude des relations internationales contemporaines pour comprendre les rapports de conflit et de coopération entre États, les clivages entre le Nord et le Sud, le rôle des institutions intergouvernementales, des ONG et des entreprises transnationales. Cette 6e édition rend compte de l’émergence de certains pays, de l’affirmation du G20 et de la recomposition des rapports entre puissances.
. Gérard Chaliand, Pourquoi perd-on la guerre ? Un nouvel art occidental. éd. Odile Jacob, 2016.
Pierre Verluise, Directeur du Diploweb.com : "Voici un livre puissamment pensé et argumenté, parfaitement écrit. A partir des leçons de l’histoire, Gérard Chaliand explique les raisons de l’enlisement occidental. Homme de terrain et de plume, Gérard Chaliand sait partager le meilleur de sa réflexion et de son expérience unique."
4e de couverture
Depuis le retrait du Vietnam, le bilan militaire de la puissance américaine et de ses alliés occidentaux est sans conteste négatif : conflits coûteux, résultats militaires médiocres, conséquences politiques désastreuses.
Conjuguant l’histoire, la géopolitique et l’observation du terrain, Gérard Chaliand rappelle quels étaient les ingrédients de la victoire – et donc les raisons actuelles de l’échec, notamment au Moyen-Orient.
Voulons-nous vraiment gagner ces guerres ? À quel prix ?
« Dans cet essai percutant, Gérard Chaliand jette un regard lucide et décapant sur les interventions militaires occidentales […]. La profondeur historique de sa vision et la force de son analyse éclairent d’un jour nouveau l’imbroglio syrien. » Hubert Védrine.
« Le livre-choc de Gérard Chaliand arrive à point nommé. Il appelle au sursaut immédiat : les peuples occidentaux ne sont pas condamnés à l’éternelle défaite ! » Général Vincent Desportes.
Stratégiste, géopoliticien, Gérard Chaliand est un observateur engagé des conflits irréguliers sur quatre continents. Témoin de longue durée en Afghanistan, où il a enquêté dans diverses provinces, ainsi qu’en Irak, où il se rend régulièrement depuis 2000, notamment chez les Kurdes, y compris ceux de Syrie.
Il a enseigné à l’ENA, à l’École de guerre ainsi qu’à Harvard, à Berkeley et à Singapour. Plus de vingt de ses livres sont traduits en anglais et dans une douzaine d’autres langues.
Plus d’informations sur le site des éditions Odile Jacob
. Jean-Sylvestre Mongrenier et Françoise Thom, Géopolitique de la Russie, Paris, PUF, 2016.
Parce qu’elle s’étend de l’Est européen à l’océan Pacifique, entre l’extrême-ouest et l’extrême-est de l’« Eurasie », la Russie est à la croisée des grandes aires géopolitiques mondiales. Au sud, le Moyen-Orient est perçu comme un arc de crise en proie à l’islamisme, dont les contrecoups se répercutent dans le Caucase, en Asie centrale et dans les républiques musulmanes de la Volga. Au nord, l’océan Arctique semble retrouver la valeur géostratégique qui était la sienne pendant la guerre froide. À cette immensité répondent les ambitions du pouvoir russe. Son projet ? Redonner à la Russie un statut de puissance mondiale, en opposition à l’Occident.
Expliquer la géopolitique vue de Moscou, montrer son enracinement dans l’histoire, éclairer les implications de ces conceptions et leurs modalités pratiques en analysant l’évolution des politiques russes, tel est l’objectif de cet ouvrage.
Le Diploweb.com est la seule revue en ligne à offrir gratuitement une veille des livres, revues et conférences géopolitiques... sans jamais toucher de commission des éditeurs, libraires et organisateurs. Faites de connaître ce service unique à vos vrais amis ! Et soutenez l’indépendance du Diploweb.com
. Thomas Snegaroff, Alexandre Andorra, Géopolitique des États-Unis d’Amérique, Paris, PUF, 2016.
Richesse et pauvreté, prédation et sanctuarisation, sécheresse et blizzard, interventionnisme et isolationnisme : l’Amérique est le pays du « tout ou rien », que l’on a souvent tendance à peindre à grands traits, ou même à dédaigner pour sa jeunesse et son absence supposée d’histoire. Dans un style accessible et alerte, les deux auteurs nous entraînent dans l’histoire des États-Unis sous toutes leurs facettes : géographie, sociologie, culture, politique, économie, diplomatie, sécurité, armée... Allant à l’encontre des idées reçues, ils expliquent de manière pédagogique la diversité et la complexité de la première puissance mondiale. Les élections présidentielles de 2016 et la fin de la présidence de Barack Obama, dont la politique étrangère fut l’une des plus fines et des plus complexes de l’histoire américaine, incitent à dresser un bilan de la position américaine dans le monde. Un monde à la fois plus pacifique et plus conflictuel, avec moins d’extrême pauvreté et plus d’inégalités, oscillant entre internationalisme et populismes.
. Franck Vallérugo (dir.), Jean-Pierre Gonguet, Jean-Michel Guénod, EuropaCity, l’aventure d’un projet, Paris, L’Aube, 2016.
Étonnant, innovant, perturbant, EuropaCity, le projet d’Auchan, fascine.
Le groupe de la grande distribution porte le seul projet privé labellisé Grand Paris. Trois milliards d’euros d’investissements.
Son constat ? Le commerce physique est en crise, totalement bousculé par le numérique. Il doit proposer une expérience nouvelle où culture, loisirs et lien social prennent le pas sur l’acte d’achat ; il doit se réenchanter, faire rêver.
Ce que veut faire Auchan avec ce mégachantier de 80 hectares à Gonesse, à côté de Roissy, où, en 2024, 12 000 employés accueilleront les 30 millions de visiteurs attendus. Un projet extrêmement déstabilisant car en perpétuel mouvement dans un monde où l’on aime les choses finies et bien cadrées. Il n’a pas été facile à faire accepter depuis 2007. Il suscitera encore beaucoup de controverses.
Un journaliste, Jean-Pierre Gonguet, un professeur de l’ESSEC, Franck Vallérugo, et un urbaniste architecte, Jean-Michel Guénod, se sont plongés dans le dossier, ont rencontré toutes les parties prenantes et les meilleurs spécia¬listes pour comprendre ce qui se joue avec ce projet.
Comment anticiper le commerce du futur ? Comment un lieu de culture, de loisirs et d’échanges peut-il devenir un élément structurant du Grand Paris ? Peut-il même « faire ville » ? Le privé peut-il, lui aussi, être un aménageur intelligent du territoire ? Quelle est la spécificité du Grand Paris dans l’affrontement des villes mondialisées ? Ce sont quelques-unes des questions essentielles posées par ce projet hors norme.
. Juan Branco, L’ordre et le monde. Critique de la Cour pénale internationale, Paris, Fayard, 2016.
25 juin 2014. Douze ans après sa création, la Cour pénale internationale rend définitive la première condamnation de son histoire. La personne concernée ? Un ancien chasseur d’okapis, nommé général à vingt-six ans pour être envoyé à La Haye et donner l’impression au monde que la République démocratique du Congo coopère avec l’institution.
Maigre résultat, pour une Cour censée s’attaquer aux plus grands criminels de son temps. Saluée unanimement à sa création, l’institution ne s’est jamais montrée à la hauteur de ses ambitions. Progressivement affaiblie, soumise aux desiderata des grandes puissances, elle est très rapidement devenue l’actrice de son propre drame, jusqu’à faire s’interroger aujourd’hui sur le bien-fondé de son existence.
À travers un récit haletant croisant droit et philosophie, Juan Branco retrace le devenir d’une organisation qui aurait dû tenir le monde entre ses mains. Il en montre la déliquescence, découverte au fur et à mesure de ses expériences auprès du premier Procureur de la Cour, au Quai d’Orsay puis comme chercheur et journaliste dans l’Afrique des Grands Lacs. Une mise à nu sans concessions d’un système dévoré par ses insuffisances et ses compromissions, et aujourd’hui sur le point de basculer.
. Julien Gargani, Crises environnementales et crises socio-économiques , Paris, L’Harmattan, 2016.
Les crises environnementales et les crises socio-économiques affectent notre quotidien. Face à ces crises "naturelles" répétitives, l’intérêt porté à notre environnement et à son évolution s’accroît. Parallèlement, les crises socio-économiques et financières se produisent et se reproduisent sans sembler vouloir s’arrêter. Comment réduire la vulnérabilité de nos sociétés vis-à-vis de ces crises ? Comment adapter nos sociétés pour les rendre moins vulnérables ? Le premier pas passe par la description du fonctionnement des interactions entre société, nature et technique.
. Flavine Bardet, Cent ans de choc des civilisations : les leçons oubliées de 1914, Bordeaux, PUB, 2016.
Cette anthologie du premier géopoliticien américain présente l’avenir du monde vu du début du XXe siècle. Y sont évoqués, pour la première fois en traduction française, la redistribution des cartes du pouvoir sur la scène internationale, la montée en puissance de la Chine, les ambitions des États-Unis pour le XXe siècle, mais aussi l’avenir du Vieux Continent pris entre ces deux grands pôles de développement. Enfin et surtout, le monde arabo-musulman et la nécessaire ingérence européenne, prémices du « choc des civilisations » de l’Islam et de la Chrétienté, sont largement évoqués sous les termes de « collision des civilisations ». Alfred Thayer Mahan (1840-1914) demeure un auteur peu connu dans le paysage universitaire français, malgré un renom certain dans le domaine de l’histoire militaire et des sciences politiques. Peu traduit, peu étudié en France, Mahan fut pourtant le père d’une école de pensée géopolitique tout à fait originale, et ses idées eurent un poids de toute première importance entre la fin du XIXe siècle et les batailles de la Première Guerre mondiale.
« Auteur à succès » de son temps, ses ouvrages sur la puissance maritime inspirèrent la plupart des dirigeants des grandes nations impérialistes au début du XXe siècle. Les textes réunis ici, outre leur portée théorique géopolitique, ouvrent une fenêtre sur la vision qu’entretenaient certains Occidentaux au début du siècle précédent de l’Asie, et plus particulièrement du monde musulman. Toute la question pour Mahan revenait à se demander comment accroître la richesse de l’Ouest sans déclencher la grande guerre de civilisations qu’il voyait poindre à l’horizon de son siècle.
. Claire Bosseboeuf, Les collectivités territoriales et leurs musées. Recherches sur le développement et les modalités de gestion et de gouvernance d’un service public, Aix-en-Provence, PUAM, 2016.
La loi du 4 janvier 2002 relative aux musées de France a consacré la vocation de service public du musée, issue d’une tradition historique qui implique que les musées sont à majorité gérés par des personnes publiques, celles-ci étant majoritairement des collectivités territoriales. Or, parmi les nombreuses études existant sur les musées, peu se sont intéressées à la situation des musées territoriaux. Il paraissait donc pertinent d’appréhender les musées en tant que services publics locaux, et le plus possible du point de vue des collectivités territoriales. Ceux-ci ne se présentent-ils pas, alors, comme une expression du principe de libre administration ? Dans ce cadre, les deux parties de l’étude ont pour objet de montrer la place importante et croissante des musées territoriaux dans les politiques de développement du territoire, mais dans un cadre déterminé par l’État ; et de mettre en avant le fait que leur gestion, qui passe majoritairement par la régie directe, peut s’inscrire dans le cadre des différents modes de gestion des services publics locaux.
. Jean-Jacques Bavoux, La géographie. Objets, méthodes, débats, Paris, Armand Colin, 2016.
On n’a jamais autant parlé de géographie. Mais, si elle a beaucoup à dire sur la mondialisation, l’aménagement des territoires, les changements climatiques, l’emprise du cyberespace, l’explosion de la mobilité ou les tensions internationales, elle reste cependant une science méconnue.
Cet ouvrage vient combler ce manque. En montrant la richesse des approches géographiques et le dynamisme de leurs tendances les plus actuelles, cette nouvelle édition entièrement remaniée et enrichie présente l’ensemble des méthodes, bouleversées par les évolutions de la cartographie (géomatique, SIG, télédétection), l’essor de l’informatique (e-géographie, webmapping, globes virtuels) et la prise en compte nouvelle des représentations et comportements spatiaux.
Elle s’interroge sur les objectifs de la géographie et son utilité dans la société, étudiant en profondeur la manière dont elle est enseignée et ses rapports avec la politique, l’écologie, l’économie ou la culture.
Un manuel à l’attention de tous les étudiants en géographie, des enseignants qui s’interrogent sur les métamorphoses de leur discipline, et de tous ceux qui, dans leur vie professionnelle, ou leur vie tout court, ont rapport avec les dimensions spatiales et territoriales.
. Jacques Delorme, Crises : économies émergentes et grands pays de l’OCDE, Paris, L’Harmattan, 2016.
Ce recueil d’articles consacré à l’économie internationale, particulièrement des pays émergents, expose des problèmes structurels non résolus à ce jour et des défis plus conjoncturels qui laissent place à des extrapolations, rarement des prévisions. Il est l’aboutissement d’un travail mené au Cycle des Hautes Etudes en Développement Economique (CHEDE).
. Sébastien-Yves Laurent, Bertran Warsfel (dir.), Transformations et réformes de la sécurité et du renseignement en Europe, Bordeaux, PUB, 2016.
La relance de réformes en matière de défense et de sécurité est intervenue après que les États européens ont consommé la fin de la guerre froide durant la décennie 1990. Mais la réduction des budgets de défense et l’adhésion des pays d’Europe centrale et orientale à l’OTAN n’ont pas suffi à créer un nouveau cadre pour l’Europe de la défense et de la sécurité. Afin de s’adapter au nouveau contexte stratégique marqué principalement par le terrorisme transnational et des conflits gelés et pour tenir compte également du nouveau cadre institutionnel et politique institué par le Traité de Lisbonne, la dernière décennie a été marquée par la nécessité d’engager une transformation profonde des dispositifs de défense et de sécurité. À la croisée du droit, de la science politique et de l’analyse géopolitique, les dix-neuf textes de ce volume abordent les trois dimensions classiques de la sécurité : préventive et prospective – il est fait une très grande place au champ du renseignement – enfin coercitive, que ce soit dans sa dimension intérieure ou extérieure, civile ou militaire. Trois caractéristiques émergent très nettement : l’enjeu politique, l’enjeu budgétaire et économique, enfin l’enjeu pratique et opérationnel. Cet ouvrage qui réunit les analyses expertes d’universitaires et de praticiens aborde le sujet entre construction institutionnelle et politique d’une Europe de la défense et de la sécurité par le haut et sa réalisation par le bas, sur un plan opérationnel.
. Thierry Paquot, Terre urbaine. Cinq défis pour le devenir urbain de la planète, Paris, La Découverte, 2016.
En ce début de siècle, un constat s’impose : l’urbanisation est planétaire. Un standard de vie, plus ou moins homogène, se répand partout, avec son cortège de normes de consommation, de comportements types, de valeurs collectives et de pratiques individuelles qui déséquilibrent les écosystèmes.
C’est cette révolution aux expressions paradoxales que Thierry Paquot explore ici sous ses multiples formes territoriales – bidonville, mégalopole, enclave résidentielle sécurisée, ville moyenne, global city, urbain diffus… L’auteur pointe les défis à relever : la « bonne » occupation des sols face à l’extension des zones urbaines et à la réduction des terres agricoles ; la « bonne » manière de se déplacer, dans un monde confronté à la pénurie probable de pétrole et à la multiplication des mobilités ordinaires (tourisme de masse, shopping, pratiques sportives…) ; la « bonne » façon d’assurer à tous un confort urbain minimal, en favorisant une décroissance raisonnée de certaines consommations ; la « bonne » gouvernance, qui exige l’invention de nouvelles pratiques démocratiques ; la « bonne » habitabilité entre soi et les autres.
Seule une écologie existentielle respectueuse de la diversité culturelle, de l’éventail des croyances et des rites, de l’incroyable différence des temporalités qui régissent et animent la vie de tout homo urbanus peut assurer à tous un devenir urbain.
. Bernard Hourcade, Yves Lacoste, Géopolitique de l’Iran. Les défis d’une renaissance, Paris, Armand Colin, 2016.
On caractérise trop souvent l’Iran par son identité forte (Grande civilisation, nationalisme , chiisme, poésie, Ispahan…) et les mythes qui lui sont liés. Mais pour comprendre l’Iran d’aujourd’hui, c’est d’autres facteurs qui doivent être pris en compte : émergence du pays en tant que république et islamique, émergence des monarchies pétrolières voisines dominées par l’Arabie saoudite, avènement d’une bourgeoisie moyenne citadine et instruite qui n’existait pas il y a quarante ans et qui est désormais au cœur des politique nationales. Cette nouvelle édition propose ainsi une analyse fine et allant à contre-courant des idées reçues en étudiant les rapports de forces entre héritages nationaux, idéologies islamiques, et mondialisation. Car la géopolitique de l’Iran n’est pas liée à seulement l’un de ces facteurs et, contrairement a ce qu l’on entend trop souvent, il n’y a pas de guerre « sunnite/chiite » ou « persan/ arabe » : ce sont les acteurs du conflit, pas la cause. La situation géopolitique iranienne est d’abord et avant tout d’origine politique : la rivalité entre deux Etats émergents.
. Katja Banik, Les relations Chine-Europe : à la croisée des chemins, Paris, L’Harmattan, 2016.
Notre monde globalisé traverse un moment décisif de son histoire. Non seulement l’internationalisation de la Chine bouleverse les enjeux géopolitiques mondiaux, mais les nombreuses crises économiques, politiques et sociales provoquent également un sentiment généralisé d’insécurité et d’impuissance face à la complexité des événements actuels. Cette publication propose d’analyser les relations entre l’UE et la Chine et de questionner la pérennité d’un pouvoir qui oppose valeurs et mercantilisme.
. Hamit Bozarslan, Histoire de la Turquie contemporaine, Paris, La Découverte, 2016.
La Turquie, candidate depuis 2004 à l’entrée dans l’Union européenne, occupe souvent la « une » de l’actualité. Dirigée par un gouvernement conservateur, elle dispose de structures formellement démocratiques, mais connaît, notamment depuis le tournant des années 2010, un virage autoritaire. Ouverte sur le monde, elle ne s’enferme pas moins dans un syndrome de « forteresse assiégée », dont la « sécurité nationale » serait menacée aussi bien par les ennemis extérieurs qu’intérieurs. Ses politiques étrangères, notamment dans le monde arabe, contrastent souvent avec les alliances qui la lient à l’Occident.
Ce livre apporte des clefs pour comprendre cette situation et ses contradictions, en suivant l’évolution du pays tout au long du XXe siècle et au début du XXIe siècle. En proposant une information fiable et une lecture synthétique de l’histoire récente de la Turquie, il permet aux lecteurs de langue française de mieux comprendre la place que ce pays occupe sur la scène mondiale.
. Thomas Snégaroff et Alexandre Andorra, Géopolitique des États-Unis, Paris, PUF, à paraître (juin 2016).
Une histoire des Etats-Unis et un bilan de sa position dans le monde et de la présidence de Barack Obama. Etudie les contrastes qui régissent le pays : richesse et pauvreté, prédation et sanctuarisation, interventionnisme et isolationnisme, etc.
. Pierre Vermeren, Le choc des décolonisations. De la guerre d’Algérie aux Printemps Arabes, Paris, Odile Jacob, 2015.
Le temps semble loin où notre pays était un empire. Les territoires autrefois colonisés ont été rendus à eux-mêmes et sont désormais maîtres de leur histoire. C’est contre cette vision simpliste et historiquement fausse que s’insurge Pierre Vermeren : les révolutions arabes de 2011 et 2012 sont la conséquence directe, le dernier chapitre de l’histoire de la décolonisation.
De guerre lasse, dans un mélange de bonne conscience et de culpabilité, l’État et les élites de France ont laissé leurs successeurs à la tête du Maroc, de l’Algérie, de la Tunisie et des pays d’Afrique agir en toute impunité. Le silence et l’aveuglement de la France, mais aussi de l’Europe tout entière, ont permis dans ces anciennes colonies l’accaparement des richesses, la confiscation des libertés et la soumission des peuples.
Pierre Vermeren apporte aux événements les plus récents, qu’il s’agisse des explosions de colère au Maghreb comme de la lutte contre le djihadisme, l’éclairage irremplaçable de l’histoire. Pierre Vermeren est professeur d’histoire contemporaine à l’université Paris-I-Panthéon- Sorbonne, spécialiste des mondes arabes et africains du Nord et de la décolonisation.
. Benoît Mafféï et Rodolphe Greggio, Après la COP21. Géopolitiques de la transition énergétique, Paris, Technip, 2016.
La transition énergétique est l’un des principaux défis auxquels l’humanité sera confrontée tout au long du XXIe siècle. Elle répond à un double impératif : trouver des sources alternatives d’énergie permettant de remédier à l’épuisement des énergies non renouvelables et limiter le recours aux énergies carbonées afin de diminuer tendanciellement les émissions de gaz à effet de serre. C’est un processus long, très complexe et à l’issue incertaine, dont l’avenir de l’humanité est tributaire.
Établissant le constat que la seconde mondialisation, comme la première un siècle plus tôt, n’a été rendue possible que par un recours accru au charbon, l’ouvrage étudie les perspectives s’offrant au pétrole et au gaz naturel, traite de l’essor des énergies renouvelables, met en évidence les limites à l’électrification des systèmes productifs et logistiques, analyse les stratégies énergétiques de l’Allemagne (pionnière de la transition énergétique) et de l’Afrique, s’intéresse enfin aux énergies du futur, tout en refusant l’amalgame entre science et fiction.
Les deux auteurs, parfaitement indépendants, présentent un diagnostic raisonné de la transition énergétique qui ne verse ni dans un pessimisme porteur de désespoir, ni dans un optimisme dénué de fondement.
Au lendemain de l’importante étape franchie en décembre 2015 à Paris, l’adoption d’un accord global non contraignant par la COP21, une grande part du chemin reste à parcourir : cet ouvrage en dresse la feuille de route.
. Benjamin Lemoine, L’ordre de la dette. Enquête sur les infortunes de l’État et la prospérité du marché, Paris, La Découverte, 2016.
Pourquoi la dette publique occupe-t-elle une telle place dans les débats économiques contemporains, en France et ailleurs ? Comment s’est-elle imposée comme la contrainte suprême qui justifie toutes les politiques d’austérité budgétaire et qui place les États sous surveillance des agences de notation ?
À rebours de ceux qui voient la dette comme une fatalité et une loi d’airain quasi naturelle, Benjamin Lemoine raconte dans ce livre comment, en France, l’« ordre de la dette » a été voulu, construit et organisé par des hommes politiques, des hauts fonctionnaires et des banquiers, de gauche comme de droite – parmi lesquels François Bloch-Lainé, Charles de Gaulle, Antoine Pinay, Valéry Giscard d’Estaing, Michel Pébereau, Laurent Fabius, Lionel Jospin, Dominique Strauss-Kahn… Autrement dit, il fut le fruit d’un choix politique.
Ce livre reconstitue la généalogie détaillée de ce choix stratégique, et prend la mesure de la grande transformation de l’État dans l’après-guerre. On réalise alors à quel point les nouveaux rapports entre finance privée et finances publiques sont au cœur des mutations du capitalisme, dans lequel l’État est devenu un acteur de marché comme les autres, qui crée et vend ses produits de dette, construisant par là sa propre prison.
. Pierre Vaudelin, Afriquéconomie : entre défis urbains et énergence économique, Paris, L’Harmattan, 2016.
L’Afrique noire veut aujourd’hui construire, par ses classes dirigeantes économiques et politiques, un nouvel avenir économique s’appuyant sur des institutions dirigeantes fortes dont l’éthique gouvernementale intransigeante permettra largement de trouver un chemin d’indépendance au niveau économique et social. L’univers de la débrouillardise est celui de l’Afrique contemporaine, et selon l’auteur, c’est dans le cadre de cet environnement que ce continent, avec ses forces vives, trouvera les outils intelligents et inhérents à la société africaine afin de devenir un continent émergent.
. Frédéric Neyrat, La part inconstructible de la Terre. Critique du géo-constructivisme, Paris, Seuil, 2016.
La conquête de l’espace est terminée ? Non, une nouvelle planète est apparue : la Terre. Ce livre nous fait entrer dans le monde inquiétant des apprentis-sorciers et des puissants businessmen qui rêvent d’une Terre post-naturelle qu’on pourrait reconstruire et piloter grâce aux prouesses d’une ingénierie absolue.
Frédéric Neyrat nous conduit au cœur de la pensée constructiviste qui domine aujourd’hui les sciences humaines et sociales, de Philippe Descola à Bruno Latour. Ce courant a abattu la césure nature-culture pour la remplacer par une nature hybride, toujours anthropisée et intégrée dans les réseaux technico-financiers. Et si, en déniant toute altérité à la nature, cette approche n’était que le prêt-à-penser du projet géo-constructiviste d’une Terre 2.0 ? Réinterrogeant le rapport nature-culture, et critiquant le mythe fusionnel de toute-puissance technologique, l’auteur propose alors une nouvelle philosophie de la nature et de la Terre : une écologie de la séparation, en prenant acte de ce qui n’est pas constructible dans la nature et en reconnaissant la Terre dans sa singularité.
. Didier Giorgini, Géopolitique des religions, Coll. Major, Paris, PUF, 2016.
Le présent ouvrage se propose de lire les grandes dynamiques mondiales et de voir comment les religions les portent ou sont portées par elles. Davantage qu’un catalogue des géopolitiques de chacune d’entre elles, on verra quels sont les liens entre religions et identités, religions et territoires, religions et économie, religions et mondialisation. Il ne s’agit pas de proposer un inventaire des conflits présentant une dimension religieuse mais de s’attacher à montrer quelles logiques sont à l’œuvre. On verra ainsi comment, en tentant de mettre en place des lois éternelles dans le monde d’aujourd’hui, les croyants contribuent à créer le monde de demain.
. Des cartes pour éclairer la part du religieux dans les grandes dynamiques du monde actuel.
. Des clefs pour comprendre l’impact du fait religieux dans la géostratégie et l’intelligence économique.
. Une lecture des grandes dynamiques religieuses, entre les religions et entre croyance et incroyance.
. Axelle Degans, Actualité internationale 2015, éd. Diploweb.com, 2016. ISBN : 979-10-92676-07-5 Téléchargement pdf gratuit.
. Eric Mottet, Frédéric Lasserre, Barthélémy Courmont, Géopolitique des ressources minières en Asie du Sud Est, Montréal, Presses Universitaires du Québec, 2015.
Le secteur minier apparaît depuis quelques années comme un élément central et fondamental dans le processus de développement de bien des pays, dont ceux de l’Asie du Sud-Est. En effet, il s’impose de plus en plus comme un atout stratégique pour les pays de la région. Sources de richesses et de rivalités, les ressources minières sont ainsi intégrées dans les politiques nationales de développement. Cet ouvrage traite du développement du secteur minier en Asie du Sud-Est, particulièrement en Indonésie, au Laos et au Viêt Nam, ainsi que des menaces et des opportunités qu’offre ce secteur aux pays de la région en tentant d’ancrer l’analyse dans leurs contextes mondiaux, régionaux, nationaux et locaux. Pourquoi les ressources minières de l’Asie du Sud-Est sont-elles de plus en plus convoitées ? Quels rôles joue l’industrie minière dans les politiques développementalistes instaurées par les gouvernements de la région ? Quelle en est la forme juridique ? Quelles sont les formes que prend le débat géopolitique sur la manière de gérer les ressources minières ? Quelles sont les retombées économiques, sanitaires et environnementales de l’extraction minière pour les communautés ? Les auteurs apportent des réponses à ces questions, afin d’expliquer la géopolitique minière qui caractérise les pays de l’Asie du Sud-Est et agit sur les populations, ainsi que les solutions (ou règles) que les gouvernements tentent d’appliquer.
. Edouard Pflimlin et Patrice Vidal, Réussir les questions internationales aux concours. Dissertations corrigées. Méthodologie. Actualité récente. Levallois-Perret, Studyrama, 2016.
L’épreuve de questions internationales, qu’elle soit sous forme de dissertation ou d’oral, est de plus en plus répandue. Cet ouvrage a pour objectif de vous permettre d’appréhender cette épreuve et de vous y préparer efficacement.
Ce livre pratique propose des dissertations corrigées traitant des grandes questions internationales (Drone et robots, les conflits du futur ? La France est-elle encore une grande puissance ? La souveraineté économique a-t-elle encore un sens à l’heure de la mondialisation des économies ? La lutte contre le terrorisme international est-elle devenue le principal enjeu sécuritaire ? …).
De plus, il permettra d’acquérir toute la méthodologie nécessaire ainsi que les connaissances essentielles sur les grands thèmes d’actualité.
Conçu initialement pour les élèves des grandes écoles (Sciences Po, ENA) ainsi que pour les concours administratifs de catégorie A, cet ouvrage peut être utile au-delà à tous les étudiants qui suivent des études de journalisme ou qui préparent l’accès aux écoles de commerce et master en sciences sociales.
. José Manuel Lamarque, Objection. Manifeste pour en finir avec la pensée unique, Jacques-Marie Laffont éditeur, 2016.
Le manifeste de José Manuel Lamarque, journaliste (France Inter, Méridien d’Europe) est un appel au réveil des citoyens, à sortir de leur servitude face à un système annihilant où seuls l’acquis, le profit et le paraître comptent. Son abécédaire égrène une somme de valeurs et de vertus qui sont en train de disparaître sur l’autel du rendement et des prébendes. Au passage, il renferme quelques intrus afin d’aiguiser les comportements soumis à la doxa du lecteur...
Pour l’auteur, ce qui semble inutile est en fait la base de notre civilisation et le ferment de l’Humanité. Aujourd’hui, l’utile n’est pas agréable, il n’est que l’expression d’une vulgaire accoutumance à un faux progrès. A force de confondre succès et prestige, à trop mélanger les genres, l’être humain perd l’essentiel de sa vie, voire même son âme, pour des victoires fugaces et une éphémère ascension crépusculaire.
. Guy Baudelle, Géographie du peuplement, Paris, Armand Colin, à paraître (avril 2016).
2e édition Ce manuel décrit et explique le peuplement de la terre : où habite la population de la planète ? Pourquoi vit-on là plutôt qu’ailleurs ? Pourquoi de telles solitudes et des concentrations si impressionnantes ? Pourquoi d’aussi grands contrastes de densité dans des milieux physiques analogues ? Des ressources limitées entravent-elles le peuplement ? Le surpeuplement menace-t-il l’environnement ? Ce thème de la répartition de la population est fréquemment abordé à l’étranger, car il est d’une très grande utilité pédagogique. Il permet en effet une analyse globale qui intègre les apports des différentes branches de la géographie et évite la coupure entre géographie physique et humaine. Cet ouvrage, sans équivalent en langue française, offre une approche renouvelée de la géographie générale du globe en reprenant aussi bien les apports de la géographie classique que ceux de la géographie théorique ou de la géographie historique. Il pose les jalons d’une théorie générale du peuplement terrestre. La grande simplicité du texte, l’abondance de l’illustration, la synthèse très claire de multiples travaux font de ce livre, le complément indispensable des manuels de démographie et de géographie de la population. Guy Baudelle est professeur de géographie à l’université de Rennes-II.
. Damien Augias, Aménagement et développement des territoires, Levallois-Perret, Studyrama, à paraître (avril 2016).
L’histoire de l’aménagement du territoire en France est à bien des égards celle d’une révolution silencieuse. Lorsqu’est créée la Délégation à l’aménagement du territoire et à l’action régionale, la DATAR, au faîte de la période gaullienne, en 1963, c’est essentiellement l’État qui est réputé incarner cette politique volontariste, de répartition équitable des richesses et des infrastructures sur le territoire national. Au contraire, aujourd’hui et depuis les années 1980, ce sont les collectivités territoriales qui, à la faveur des lois des différentes vagues de décentralisation, sont en première ligne pour le développement économique, social, culturel et l’aménagement de leurs territoires.
La création, depuis 2012, d’un ministère dédié à « l’égalité des territoires », terme inédit dans les décrets d’attributions jusqu’alors, plaide en ce sens car l’État et les collectivités territoriales ont un rôle commun à jouer pour atteindre cet objectif qui correspond non seulement à l’intérêt général mais également à l’efficience économique de territoires de plus en plus mis en concurrence dans un contexte de mondialisation et de métropolisation (les deux phénomènes étant étroitement liés).
Après un bref éclairage sur l’histoire de l’aménagement depuis les années 1960, cet ouvrage cherche à offrir des synthèses utiles à la compréhension des enjeux géographiques, politiques, économiques et juridiques des recompositions spatiales de la France à l’aune de la décentralisation et des réformes territoriales actuelles.
. Nicolas Pinet (dir.), Figures de la révolte : rébellions latino-américaines (16è-20è siècles), Paris, Syllepse, 2016.
Contre une vision du passé latino-américain ne retenant que les grands faits et dates d’une histoire présentée comme linéaire et sans aspérités – une « histoire des vainqueurs » –, Figures de la révolte propose de faire retour sur les moments d’achoppement et de vacillation des pouvoirs en place, sur les révoltes qui en ont fait trembler les fondations, de l’époque coloniale à nos jours.
Des luttes des communautés d’esclaves noirs en fuite contre la Couronne espagnole (Panamá, 16e siècle) aux pillages des demeures des principales personnalités politiques de Santiago del Estero (Argentine, 1993), jugées responsables de la crise en cours ; du soulèvement de Túpac Amaru au Pérou (1780-1781) aux Bogotazo (1948), Cordobazo (1969) et Caracazo(1989), cet ouvrage collectif offre la première approche précise et documentée d’une série de révoltes et d’émeutes de groupes subalternes se soulevant contre les injustices subies.
Figures de la révolte intéressera tout spécialement les lecteurs et lectrices curieux du passé et présent de l’Amérique latine et désirant aller au-delà des approches souvent superficielles et parfois caricaturales fréquemment proposées par les grands médias. Il intéressera aussi toutes celles et ceux que l’actualité des révoltes urbaines, en France (2005), en Angleterre (2011), dans le monde arabe (2010-) et au-delà, pousse à prendre du recul pour tenter de mieux saisir les dynamiques en jeu, en s’appuyant sur l’analyse de cas précis et documentés. Quand bien même chaque événement est à la fois extra-ordinaire et singulier, leur mise en miroir fait apparaître nombre de points communs, éléments d’une grammaire provisoire et fragmentaire de la révolte.
Si, à la différence d’Haïti (1791-1804), les révoltes présentées dans cet ouvrage n’ont pas fait basculer l’histoire, elles ouvrent, de manière temporaire, des espaces-temps autres, une brèche dans le système des pouvoirs en place où se déploient des expériences de liberté originales.
. Samuel Depraz, Ute Cornec (dir.), Acceptation sociale et développement des territoires, Paris, ENS Éditions, 2016.
La notion d’acceptation sociale, tout en restant peu formalisée par la recherche en sciences humaines, est en réalité omniprésente dans les politiques de développement des territoires. Les études d’impact, les politiques participatives, la quête d’une bonne gouvernance territoriale ou d’une durabilité sociale dans la décision publique sont des démarches qui visent toutes, implicitement, à réduire les contestations de la part de la société civile face aux projets de développement, donc à améliorer l’acceptation sociale par une association plus étroite aux processus de transformation du territoire.
Cependant, ces dispositifs ne sauraient se réduire à des mesures d’ordre technique et institutionnel qui garantiraient automatiquement une meilleure adhésion aux projets. De nombreuses composantes subjectives régissent la réception sociale des innovations ainsi que les attitudes qui en résultent.
Cet ouvrage vise donc à mettre en lumière les critères d’acceptabilité des projets de développement territorial. Dans une approche comparative franco-allemande stimulante, les auteurs développent toute une série de méthodes d’analyse qui interrogent, notamment, la dimension visuelle des projets, les rapports interpersonnels de pouvoir ou encore les représentations et pratiques du territoire, autant de leviers dont l’identification peut aider les chercheurs comme les praticiens du territoire à mieux comprendre les tensions et conflits sociaux.
. Antoine S. Bailly, Hubert Béguin, Introduction à la géographie humaine, Paris, Armand Colin, 2016.
Ce manuel constitue une introduction de base à la géographie humaine. Pour initier les étudiants à la géographie classique et à la nouvelle géographie, il traite, en termes généraux, de l’histoire de la discipline, de ses idéologies, de ses problématiques et de ses démarches scientifiques.
Par souci d’illustration, il applique concepts et théories aux sociétés rurales, industrielles, urbaines, et aux risques de nos sociétés.
Témoignage de l’évolution d’une discipline en pleine mutation au sein des sciences économiques et sociales, cette nouvelle édition intègre les apports scientifiques des nouveaux courants de la géographie humaine.
. Ludovic François, Romain Zerbib (dir.), Influentia. Êtes-vous sous influence ?, Panazol, Lavauzelle, 2016.
Influentia est le premier ouvrage entièrement dédié au décryptage des stratégies d’influence (relations publiques, lobbying, publicité, gestion de crise, communication politique, etc.)
Les organisations, qu’elles soient politiques ou économiques, évoluent au sein d’un environnement de plus en plus instable et complexe dans lequel, pour se développer, elles doivent provoquer des attitudes favorables.
Quelles armes, outils et méthodes utilisent-elles pour maintenir leur position, influer sur les marchés et façonner l’opinion ? Comment orientent-elles les comportements des élus, des citoyens et des consommateurs ? Comment imposent-elles des idées et des convictions
Au-delà des questions techniques, l’ouvrage s’intéresse également aux problématiques éthiques que soulève l’omniprésence des professionnels de l’influence dans notre société ultra médiatisée.
. Justine Brabant, « Qu’on nous laisse combattre, et la guerre finira ». Avec les combattants du Kivu, Paris, La Découverte, 2016.
Lorsque le Congo se fraie un chemin jusque dans les colonnes de nos journaux, c’est souvent pour raconter les mêmes histoires tragiques : les trafics de minerais qui alimentent les groupes armés, les milliers de femmes violées, les colonnes de réfugiés fuyant une guerre qui semble ne jamais s’arrêter.
Et pourtant, nous ne savons rien ou presque de ceux qui font cette guerre. Pourquoi se battent-ils ? Pourquoi se sont-ils engagés dans une série de conflits qui a fait des millions de morts depuis vingt ans ? D’où viennent ces combattants dont on nous dit qu’ils violent et pillent sans scrupules ? Comment sont-ils organisés, de quoi ont-ils peur, à quoi rêvent-ils lorsqu’ils ne sont pas en train de se battre ? Les réponses à ces questions, Justine Brabant est allée les chercher, pendant trois ans, sur les sentiers du Kivu, province de l’est du Congo.
Elle livre ici la chronique de ses rencontres. Bergers devenus colonels, chefs insurgés de père en fils ou civils qui transportent leur vie dans un sac à dos : elle s’est plongée dans le quotidien de ces hommes – et de ces femmes – dont certains n’ont jamais connu la paix et qui ont la guerre pour seul horizon.
Rompant avec les récits habituels sur la « violence aveugle » et les « conflits ethniques », l’auteure décrit un monde où les frontières se brouillent entre civils et combattants, entre rebelles et forces de l’ordre, entre militaires et humanitaires. Son enquête offre par là même une réflexion originale sur ces guerres qui durent depuis si longtemps qu’on a fini, nous aussi, par ne plus les voir.
. Mathieu Guidère, L’Etat islamique en 100 questions, Paris, Tallandier, 2016.
Que signifie l’acronyme Daech ? Qu’est-ce que le Califat ? Qu’est-ce qu’un État islamique ? Quelle est l’origine de cette organisation ? Qui est Al-Baghdadi ? Quels sont les groupes qui lui ont fait allégeance ? Comment l’EI finance-t-il ses activités ? Qui le soutient ? Qui sont les califettes ? Quelle est la relation de l’EI avec l’Arabie saoudite ? Pourquoi l’EI séduit-il les jeunes Français ?
Après une année noire marquée par une double série d’attentats à Paris, en janvier et en novembre 2015, il était nécessaire de demander à l’un des meilleurs spécialistes français du monde musulman et du terrorisme de répondre aux nombreuses questions qui se posent au sujet de l’organisation « État islamique » (EI), également connue sous l’acronyme « Daech ». Tous les aspects sont abordés dans ce livre en 100 questions : de l’histoire à la religion en passant par les modes de recrutement, le financement, la géopolitique et la sécurité. Mathieu Guidère expose dans un style précis et didactique les tenants et les aboutissants de la nouvelle donne mondiale, à partir de son expérience du terrain et de sa connaissance approfondie des mouvements islamistes contemporains.
. François Gemenne, Dina Ionesco, Daria Mokhnacheva, Atlas des migrations environnementales, Paris, Presses de Sciences Po, à paraître ( mi-mars 2016).
Catastrophes géophysiques ou météorologiques, hausse du niveau des mers, désertification, dégradation des écosystèmes : chaque année, des millions de personnes quittent leurs terres pour des raisons environnementales. Un phénomène que le changement climatique en cours ne va qu’amplifier.
À l’aide de plus de 100 cartes, graphiques et diagrammes et de nombreuses études de cas concrets, cet ouvrage pionnier, coordonné par trois des meilleurs experts des migrations environnementales, dresse un état des lieux inédit et propose des pistes pour répondre à ce grand défi du XXIe siècle.
Car mieux comprendre ces migrations, c’est mettre au jour la manière dont les causes environnementales se mêlent à d’autres facteurs – politiques, socio-économiques, psychologiques – qui poussent les individus à la migration temporaire ou à l’exode. C’est anticiper les mouvements de population et permettre leur accompagnement raisonné. C’est contribuer à l’indispensable adaptation aux conséquences du changement climatique.
. Clotilde Barbet, Les rébellions touarègues au Nord Mali. Entre idées reçues et réalités, Paris, L’Harmattan, 2016.
Les Touaregs du Mali n’ont de cesse de revendiquer leurs spécificités territoriales, ethniques, culturelles ou religieuses, mais cela ne suffit pas à expliquer les difficultés rencontrées par le pouvoir en place à Bamako pour maintenir la stabilité. L’auteur appréhende cette réalité avec un regard neutre, fondé sur une approche historique et méthodique. L’observation historique rejoint l’actualité et permet de saisir toutes les dimensions, au-delà de la question touarègue, des mouvements séparatistes ou rebelles, et de leur dérive "djihadiste".
. François Bafoil (dir.), L’énergie éolienne en Europe. Conflits, démocratie, acceptabilité sociale, Paris, Presses de Sciences Po, 2016.
Partout en Europe, l’installation d’éoliennes provoque des conflits qui engagent une multitude d’acteurs publics, privés ou associatifs, au sein de coalitions locales, régionales ou nationales, elles-mêmes soumises à de fortes contraintes juridiques, économiques, environnementales ou privées. Les innovations institutionnelles, financières et politiques issues de la résolution de ces conflits reflètent la vivacité de la démocratie locale et la variété de la notion d’acceptabilité sociale.
Fruit d’une coopération entre chercheurs en sciences sociales et ingénieurs, cet ouvrage analyse différents cas en Grande-Bretagne, en France, au Pays-Bas, en Allemagne et en Pologne – autant d’exemples de pays centralisés, régionalisés ou décentralisés. Il met au jour les préalables minimum à respecter avant l’installation d’éoliennes et élabore un référentiel d’aide à la décision.
. Philippe Moreau Defarges, Relations internationales. Questions régionales, Paris, Seuil, 2016.
Crise de la zone euro, soulèvements arabes, ascension de la Chine, déclin du Japon, nouveau dépeçage de l’Afrique… Tous les enjeux internationaux prennent source dans des problématiques régionales. Chaque partie du monde ? Europe, Moyen-Orient, Asie centrale… ? est modelée par une combinaison de dynamiques géographiques, culturelles, religieuses, économiques, politiques. Ce tome 1 étudie méthodiquement ces processus régionaux, en s’interrogeant sur les spécificités de chacun : par exemple, en Europe, tensions entre aspirations supranationales et permanences nationales ; au Moyen-Orient, influence de l’islam ; en Asie, revanches contre les humiliations de l’Occident hégémonique ; en Afrique, héritage des frontières étatiques tracées par les colonisateurs…
Cette septième édition, actualisée et refondue pour les points les plus brûlants, fournit tous les repères essentiels : dates clés, chiffres significatifs, points de vue et logiques des protagonistes, éventuellement solutions envisagées, encadrés sur les organisations régionales.
. Bertrand Badie, Nous ne sommes plus seuls au monde. Un autre regard sur l’"ordre international", Paris, La Découverte, 2016.
On nous répète à l’envi que le monde serait devenu de plus en plus complexe et indéchiffrable. À l’ordre de la Guerre froide aurait succédé un nouveau désordre géopolitique menaçant de sombrer dans le « chaos ». Affaiblissement des États-Unis, émergence de nouveaux géants économiques, irruption des prétendus « États voyous » et d’organisations terroristes incontrôlables : autant de sujets d’inquiétude nourrissant parfois la nostalgie d’un ordre ancien… qui n’a pourtant jamais eu la stabilité qu’on lui prête.
Dans cet ouvrage tranchant, Bertrand Badie rompt avec les explications paresseuses ou consensuelles. Il nous rappelle que nous ne sommes plus seuls au monde, qu’il est temps de se départir des catégories mentales de la Guerre froide et de cesser de traiter tous ceux qui contestent notre vision de l’ordre international comme des « déviants » ou des « barbares ». Il interpelle la diplomatie des États occidentaux, qui veulent continuer à régenter le monde à contresens de l’histoire, et en particulier celle d’une France qui trop souvent oscille entre arrogance, indécision et ambiguïté.
Le jeu de la puissance est grippé. L’ordre international ne peut plus être régulé par un petit club d’oligarques qui excluent les plus faibles, méconnaissent les exigences de sociétés et ignorent les demandes de justice qui émergent d’un monde nouveau où les acteurs sont plus nombreux, plus divers et plus rétifs aux disciplines arbitraires. Pour cette raison, cet ouvrage offre aussi des pistes pour penser un ordre international sinon juste, en tout cas moins injuste.
. Catherine Durandin, La Guerre froide, Coll. QSJ n°4042, PUF, février 2016.
Pierre Verluise, Directeur du Diploweb.com : "Avec une écriture à la fois précise, fluide et nuancée, Catherine Durandin sait rendre aux années de la Guerre froide leurs reliefs. Une ouvrage à conseiller aux étudiants et enseignants qui doivent connaître de manière vivante une page d’histoire que les "jeunes générations" ont bien du mal à saisir. "
4e de couverture
Conflit atypique entre les États-Unis et l’URSS, alliés conjoncturels de 1941 à 1945, la guerre froide est l’histoire d’une opposition entre deux idéologies irréconciliables : le libéralisme et le communisme.
Analysant le processus d’entrée dans la guerre froide, la logique profonde des crises de Corée et de Cuba ou encore la course au nucléaire, Catherine Durandin passe en revue l’évolution des stratégies militaires, les étapes du dialogue américano-soviétique – entre chantages et accords ponctuels – et la façon dont les populations ont vécu le conflit.
Avec le mur de Berlin, le bloc soviétique a éclaté et l’URSS s’est effondrée. Mais depuis que l’OTAN s’étend à l’Europe centrale et orientale, la guerre froide est-elle réellement derrière nous ?
Ancienne élève de l’ENS, agrégée d’histoire et docteur ès lettres, Catherine Durandin est professeur émérite à l’INALCO. Elle est l’auteur de Que veut la Russie ? et du Déclin de l’armée française (Paris, Bourin Éditeur, 2010 et 2012).
. Christine Liefooghe, Dominique Mons, Didier Paris (dir.), Lille, métropole créative ? Nouveaux liens, nouveaux lieux, nouveaux territoires, Lille, Septentrion, à paraître (fin avril 2016).
L’économie de la connaissance et de la créativité représente un enjeu majeur pour les villes européennes marquées par la révolution industrielle et les mutations du XXe siècle. Comment Lille Métropole, laboratoire du renouveau urbain, relève-t-elle ce défi ? De la bifurcation métropolitaine des années 1990 à la Capitale européenne de la culture en 2004, toute une série de projets urbains ont métamorphosé l’agglomération lilloise. Comment transformer l’essai pour répondre aux nouvelles exigences d’une économie de la connaissance qui articule désormais innovation technologique, culture et créativité ? De nouveaux lieux (learning centres, fablabs, friches artistiques...) favorisent la rencontre entre des milieux intellectuels et sociaux différents. De nouveaux liens se créent autour de projets artistiques, économiques ou universitaires. La métropole créative qui émerge de ces expériences parvient-elle à articuler les enjeux de compétitivité, du vivre ensemble et de l’équité territoriale ?
. Mohammad-Reza Djalili, Thierry Kellner, L’Iran en 100 questions, Paris, Tallandier, 2016.
Qui sont les Perses ? Pourquoi la révolution de 1978-1979 est-elle devenue « islamique » ? Quel est le rôle des Gardiens de la révolution ? Pourquoi l’Iran est-il devenu chiite ? Qui est Hassan Rohani ? Le Mouvement vert est-il sans lendemain ? L’homosexualité « existe-t-elle » en Iran ? Comment est-on parvenu à résoudre la question du nucléaire iranien ? Iran-Arabie Saoudite : une nouvelle « guerre froide » ? Depuis trois mille ans, l’Iran rayonne dans tout l’Orient. Des splendeurs de Persépolis au raffinement d’Ispahan, le pays fascine par son histoire, sa tradition ancestrale et son immense patrimoine culturel. Mais, depuis la révolution khomeyniste, le pays inquiète car la République islamique mêle le politique et le religieux sans assouplir les libertés de son peuple ni garantir son développement économique dans une région en plein chaos. En 100 questions concises et didactiques, Mohammad-Reza Djalili et Thierry Kellner décryptent les enjeux majeurs d’un géant mal aimé mais plus que jamais incontournable sur l’échiquier géopolitique moyen-oriental.
. Christiant Harbulot, Fabricants d’intox. La guerre mondialisée des propagandes, Paris, Lemieux, 2016.
La guerre de l’information fait rage : vidéos de l’État islamique, propagande et contre-propagande en Ukraine, affrontements d’images entre le Hamas et Israël, polémiques visuelles sur les multiples rebondissements de la guerre civile en Syrie,…
Les fabricants d’intox œuvrent dans tous les camps. Il ressort de ce constat que la franchise, pas plus que l’abjection, ne sont des clés de succès. L’auteur rapporte des récits édifiants et des histoires méconnues, analyse et documente ces nouvelles guerres de propagande, qu’elles soient étatiques, militaires, citoyennes ou économiques. Un objectif : désintoxiquer le citoyen et lui apprendre à se prémunir de tous ces enfumages sophistiqués dont il est parfois la cible, parfois la victime collatérale.
. Virginie De Luca Barrusse, La population de la France, Paris, La Découverte, 2016.
Au 1er janvier 2014, la France comptait 66 millions d’habitants, dont 63,9 millions vivant dans la métropole. La population de la France représente 13 % de celle de l’Union européenne. Ces quelques chiffres ne suffisent bien sûr pas à résumer une situation démographique qui résulte de nombreux processus sociaux et de multiples interactions.
L’objectif de ce livre est d’analyser et d’expliquer l’évolution de la population métropolitaine. Quelle est la situation démographique de l’Hexagone ? Que doit-elle à l’évolution de la mortalité, dont la baisse caractérise le dernier siècle, et à celle de la natalité, bien mieux contrôlée que par le passé ? Les évolutions de la conjugalité ont conduit à de profondes modifications des formes familiales : quelles sont-elles ? Enfin, quels sont les apports des flux migratoires à la configuration démographique actuelle ?
. Pablo Iglesias, La démocratie face à Wall Street, Paris, Les Arènes, 2015.
Podemos, le mouvement espagnol des Indignés, est devenu la troisième force politique nationale en moins de deux ans. Mais face au « parti de Wall Street », son leader Pablo Iglesias préfère la stratégie subtile du jeu d’échecs à la violence d’un combat de boxe perdu d’avance.
Sa génération, celle des trentenaires, est en état d’urgence. Elle possède la fraîcheur et l’enthousiasme qu’ont perdus les partis politiques traditionnels. Déjà à l’œuvre dans les mairies de Madrid et Barcelone, elle appelle à une refondation démocratique de l’Europe et de la zone euro.
Ce livre interpelle les jeunes Européens souvent en marge de la politique conventionnelle mais qui veulent une régulation pacifique à la crise et non le chaos. La génération des Indignés ne veut plus « se tromper d’ennemi » et rêve, par-delà l’échec grec, d’une nouvelle Europe, légitime et démocratique.
. Moussa Boureima, Gestion intégrée de l’eau et politiques de développement en Afrique de l’Ouest, Paris, L’Harmattan, 2016.
La vision africaine 2025 de l’eau fait de cette ressource naturelle un outil contribuant à la réduction de la pauvreté, au développement socioéconomique, à la coopération régionale et à l’environnement. La CEDEAO lui dédie une politique exclusive et lui accorde une place prépondérante dans sa politique agricole, lui consacre une plateforme de dialogue sur les grandes infrastructures hydrauliques. L’UMOA en fait le cheval de bataille de sa politique agricole, une orientation stratégique pour la gestion des eaux partagées, la gestion de la transhumance transfrontalière et la gestion des ressources halieutiques. Voici une contribution à la connaissance des politiques internationales pour l’eau.
. Stéphanie Barral, Capitalismes agraires. Économie politique de la grande plantation en Indonésie et en Malaisie, Paris, Presses de Sciences Po, 2015.
Présentation synthétique et historique du développement des grandes plantations en Malaisie et Indonésie, principalement de palmiers à huile, et met en lumière l’implantation et l’évolution du capitalisme agraire dans ces pays à travers l’étude des politiques économiques agricoles et leurs conséquences sur les ouvriers du secteur.
. Guillaume Fourmont (dir.), La Chine et la mer, Paris, Ateliers Henry Dougier, à paraître (fin mars 2016).
Avec 14 500 kilomètres de cotes, la République populaire de Chine s’impose comme une puissance maritime dans un espace au cœur de la mondialisation.
Dans ce nouveau « grand jeu » d’Asie-Pacifique, les États-Unis tentent de se rapprocher de voisins critiques envers l’unilatéralisme de Pékin, qui considère la mer de Chine méridionale comme un territoire souverain. Le géant asiatique argue qu’il y navigue depuis des siècles et, alors que les archipels Paracels et Spratly réserveraient d’importantes richesses en hydrocarbures, il fait construire des îlots artificiels pour assurer sa présence.
Car, pour la République populaire, la mer est une source de puissance diplomatique et économique : les régions côtières sont les plus riches du pays, attirant de plus en plus de populations de l’intérieur dans les grands ports, à l’instar de Shenzhen ou de Tianjin. L’accident dans cette ville industrielle du 12 août 2015 rappelle les défis environnementaux auxquels fait face le pays.
. Dorothée Kohler, Jean-Daniel Weisz, Industrie 4.0. Les défis de la transformation numérique du modèle industriel allemand, Paris, La Documentation française, à paraître (mars 2016).
Une nouvelle révolution industrielle et sociale, la révolution numérique, est en marche. Les processus de production, les relations des entreprises avec leurs clients et l’organisation du travail s’en trouvent bouleversés. L’Allemagne, inquiète de l’invasion de Google dans l’industrie, est passée de la peur à l’offensive en déployant dès 2011 le concept « Industrie 4.0 » et en signant l’avènement d’une quatrième révolution industrielle.
L’objectif de ce livre est de décrypter les enjeux de la diffusion du numérique dans l’industrie, cas concrets à l’appui, d’identifier les facteurs de réussite et les freins au déploiement de l’Industrie 4.0 dans le Mittelstand, de révéler les dynamiques d’acteurs et les stratégies industrielles à l’œuvre.
. Hugo Sada, Atlas de la francophonie, Gambais, Lignes de Repères, à paraître (mars 2016).
La francophonie, largement méconnue, devient pourtant un cheval de bataille majeur, en géopolitique et en commerce international. Un atlas avec un ensemble inédit d’analyses, infographies et cartes, pour saisir la modernité de la francophonie.
Hugo Sada, spécialiste reconnu de la francophonie, a été notamment conseiller et délégué auprès de l’OIF.
. Jean-Robert Jouanny, Que veut Poutine ? Comprendre la politique étrangère de la Russie, Paris, Seuil, à paraître (mars 2016).
La politique étrangère de Vladimir Poutine est interprétée à tort comme celle d’un pouvoir sûr de lui-même. En réalité, elle ne fait que refléter les fragilités de la Russie depuis l’effondrement de l’Union soviétique. C’est la thèse de ce brillant essai : bien que conscient de ses faiblesses, le pays ne parvient pas à dépasser les complexes qui le hantent. Sur la scène internationale, Vladimir Poutine a certes rendu la Russie incontournable. Secrètement, sa force et son insolence séduisent. Mais que cherche-t-il au juste ? Restaurer l’empire déchu ? Disputer aux autres civilisations le contrôle du monde ? Quelles sont les vulnérabilités qu’il essaie de masquer ? Comment déchiffrer l’idéologie et les principes directeurs de sa politique étrangère ? Les réponses à ces questions permettent à l’auteur de donner un nouvel éclairage au positionnement de Moscou sur les grands dossiers d’aujourd’hui : la bataille pour l’« étranger proche », la rivalité avec le monde occidental ou encore la lutte d’influence dans « l’étranger lointain ». Une synthèse indispensable pour comprendre les ressorts de la politique étrangère russe contemporaine.
. Karim Fertikh, Mathieu Hauchecorne et Nicolas Bué (dir.), Les programmes politiques. Genèses et usages, Rennes, PUR, 2016.
En se penchant sur la genèse historique des programmes et sur les programmes de la gauche française durant les années 1970 et 1980, cet ouvrage montre que, loin de constituer de simples catalogues de mesures d’action publique bien identifiables et stabilisées, les programmes et leurs significations sont sans cesse retravaillés et modifiés, interprétés et défaits par ceux qui les mobilisent. L’étude des programmes politiques proposée dans cet ouvrage renouvelle ainsi le regard qui est porté sur la vie politique et sur les idées politiques.
. Anna Bednik, Extractivisme. Voyage au cœur de la planète-marchandise, Lyon, Passager clandestin, 2016.
Montagnes déchiquetées et entonnoirs béants des mines à ciel ouvert, forages pétroliers et gaziers au milieu de la jungle ou en pleine mer, roche fracturée en grande profondeur pour extraire des hydrocarbures de schiste, fleuves déportés de leurs lits, forêts, terres et villages inondés pour produire de l’électricité, silence mortifère des champs-usines de végétaux destinés au bétail, à la fabrication de carburants ou de papier…
Pour fournir, chaque année, plus de 70 milliards de tonnes de différentes « ressources naturelles » aux chaînes de production-consommation de marchandises (parmi lesquelles les gadgets technologiques et leurs mondes prétendument immatériels, mais également les technologies « vertes » déployées à grande échelle), on détruit les derniers écosystèmes préservés, on multiplie les « zones de sacrifice » et on fait grossir les rangs des sacrifiés, en broyant leurs cultures, leurs territoires – « espaces pour être » – et leurs vies.
C’est cette face cachée de la croissance et du développement économiques que ce livre met en lumière, en complétant les perspectives critiques habituelles qui placent l’accent sur la menace de l’épuisement des ressources et sur la catastrophe climatique. Il se propose d’enrichir la définition de l’extractivisme, terme né en Amérique latine, et pose les bases d’une analyse globale de ce phénomène en s’intéressant aussi aux bouleversements et à l’éradication de modes de vie et de cultures humaines. Il nous amène à la rencontre de celles et ceux qui lui résistent et qui, au cours de leurs combats à armes inégales, sont chaque jour plus nombreux à questionner la modernité marchande et ses promesses, et à construire l’alternative, ici et maintenant.
Un livre qui élabore de façon claire et rigoureuse une critique théorique d’un modèle fondé sur le productivisme, mais qui propose aussi, à travers des témoignages concrets, un large panorama des expériences de résistances et des « nouvelles » formes de coexistence homme/nature parfois nées de ces luttes.
. Renaud Girard, Le monde en guerre. 50 clés pour comprendre, Paris, Carnets Nord, 2016.
Notre monde contemporain est profondément marqué par les conflits, qui prennent des formes nouvelles, multiples. Crise ukrainienne, guerre civile en Syrie, guerre froide entre l’Iran et les pétromonarchies du Golfe, attaques terroristes islamistes, guerre économique… Renaud Girard décrypte ces bouleversements avec expertise stratégique et indépendance d’esprit. 50 chroniques, agrémentées de repères historiques, de chronologies et de cartes, pour revivre les événements majeurs depuis janvier 2014 et comprendre les enjeux géopolitiques d’aujourd’hui. Né à New York en 1955, normalien, énarque, Renaud Girard est correspondant de guerre au Figaro depuis 1984. Il a couvert pratiquement tous les conflits des trente dernières années (Afghanistan, Bosnie, Cambodge, Colombie, Croatie, Gaza, Haïti, Irak, Kosovo, Libye, Rwanda, Somalie, Syrie, Ukraine…). Il a aussi traité les grandes crises mondiales, diplomatiques, économiques, financières.
. Collectif, Péchés capitaux. Les 7 impasses de la diplomatie française, Paris, éditions du Cerf, 2016.
L’Europe, la Russie, les États-Unis, le Moyen-Orient, l’Amérique latine, l’Afrique, l’Asie : la vérité sur les impasses de la diplomatie française.
Y a-t-il encore un pilote dans l’avion ? Le cri d’alarme du Club des Vingt.
La révélation du Club des Vingt : trois anciens ministres des affaires étrangères, dix anciens ambassadeurs, secrétaires généraux ou directeurs politiques du Quai d’Orsay, deux anciens responsables du renseignement, cinq spécialistes de géopolitique réunis, par-delà leurs appartenances politiques, pour analyser, critiquer et orienter l’action internationale de la France.
Le Club des Vingt réunit diverses personnalités ayant agi dans le domaine des relations internationales. En tant que ministres des Affaires Étrangères : Hervé de Charette, Roland Dumas, Hubert Védrine ; ambassadeurs et cadres du Quai d’Orsay : Denis Bauchard, Hervé Bourges, Bertrand Dufourcq, Pierre Morel, François Nicoullaud, Gabriel Robin ; responsables stratégiques : Jean-Claude Cousseran, Vincent Desportes, Jean-Louis Gergorin ; experts : Rony Brauman, Jean-François Colosimo, Renaud Girard, Henri Laurens (Collège de France), Michel Foucher (Ihdn) ; et conseiller à l’Élysée : Régis Debray. Il est présidé par Francis Gutmann, ambassadeur de France. Son objet, non- partisan, est l’analyse et l’avis d’ordre géopolitique. Ce livre, qui révélera son existence, est appelé à faire débat.
. Isabelle Autissier, Erik Orsenna, Passer par le nord. La nouvelle route maritime, Paris, Gallimard, à paraître (mai 2016).
Un état des lieux géopolitique, économique et écologique sur cette région en plein bouleversement.
. Florence Chaltiel, Stéphane Guillon, Le système décisionnel de l’Union européenne, Paris, La Documentation Française, à paraître (avril 2016).
Cette nouvelle édition largement refondue décrit de façon très pédagogique toute la diversité du système décisionnel de l’Union européenne. Que décide-t-on au sein de l’UE ? Comment sont élaborées et exécutées les décisions et avec quels contrôles ? Quels acteurs interviennent dans ces processus complexes ? Les deux auteurs, experts et praticiens en la matière, analysent aussi les évolutions de ce système décisionnel, notamment au regard de l’importance prise aujourd’hui par l’intervention du lobbying privé ou public.
. Julien Serre, Les États fragiles, Levallois-Perret, Studyrama, à paraître (avril 2016).
Les États fragiles se caractérisent par une incapacité à exercer certaines fonctions essentielles pour répondre aux besoins fondamentaux des citoyens. Cet ouvrage présente les racines de la fragilité, le rôle et les limites de l’assistance internationale, les solutions émergentes dans un monde globalisé et des études de cas (Libye, République centrafricaine, terrorisme, etc.)
. Philippe Hugon, Géopolitique de l’Afrique, Paris, Armand Colin, à paraître (avril 2016).
L’Afrique est devenue ces dernières années un acteur géopolitique incontournable des relations internationales.
Apres un tableau de l’histoire précoloniale et coloniale, cet ouvrage analyse, a l’échelle du continent, mais en insistant sur la diversité des acteurs qui s’y côtoient, ses champs économiques, sociopolitiques et culturels. Il en explique enfin les défis actuels majeurs : paix et sécurité, enjeux alimentaires, développement durable. Cette synthèse de l’Afrique d’aujourd’hui satisfait aux attentes des lycéens, étudiants de classes préparatoires et des IEP.
. Guillaume Devin, Marie-Claude Smouts, Les organisation internationales, Paris, Armand Colin, à paraître (mars 2016).
L’objet de cet ouvrage est d’apporter ce que la Toile ne fournit pas : une problématique donnant une intelligibilité au phénomène des organisations internationales afin d’accéder a une connaissance plus fine de leur place dans le système international. Il ne dresse pas un catalogue des organisations internationales mais les présente selon les besoins de l’analyse pour ce qu’elles nous apprennent sur une question précise. Leur action dans les domaines-clés de la coopération internationale (sécurité, environnement, commerce, droits de l’homme, etc.) ne fait pas l’objet d’études de cas juxtaposées, comme on le voit dans la plupart des ouvrages. Elle est abordée dans le souci d’illustrer telle ou telle interaction des OI avec le système international. La démarche s’écarte de l’approche institutionnelle classique. Elle se situe dans une perspective socio-historique privilégiant les jeux d’acteurs en mouvement plutôt que les règles et structures.
. Alexandre Defay, Géopolitique du Proche-Orient, Paris, PUF, à paraître (mars 2016).
Le Proche-Orient, ou l’on regroupe l’Egypte, la Syrie, le Liban, l’Irak, la Jordanie et Israel, occupe une place centrale sur l’échiquier géopolitique mondial. Au cour des tensions qui marquent cette région, se trouve le conflit israélo-palestinien entre, depuis septembre 2000, dans une nouvelle phase paroxystique.
Au-delà de l’horreur de l’enchainement inlassable des attentats-suicides, des tirs de missiles et des représailles israéliennes dans les Territoires, cet ouvrage explique comment, en un peu plus d’un siècle, le Proche-Orient est devenu le lieu d’affrontement de visions multiples et contradictoires, d’enjeux stratégiques avoues ou dissimules, mais aussi de perceptions et de convictions identitaires, sociales, culturelles et religieuses, fortes et antagonistes.
. Boubacar Diallo, Les armées d’Afrique de l’Ouest face à la menace des groupes politico-militaires, Paris, L’Harmattan, 2016.
Les armées des pays de l’Afrique de l’Ouest sont appelées de nos jours à intervenir au sein d’alliances régionales dans des conflits qui dépassent les limites des frontières de leurs États. Dans ces combats, dits asymétriques, les opposant à des combattants sous-équipés poursuivant des buts religieux ou politiques, ces armées régulières font face à des défis inédits sur des territoires qu’elles ne maîtrisent pas ou peu. Répondre à ces enjeux décisifs et concrets est l’objectif de ce livre car face aux guérillas ou au terrorisme, c’est l’efficacité de ces alliances régionales entre armées qui permettra la construction pérenne de la paix.
429 pages de référence sur la géopolitique de la Russie, à travers l’espace et le temps. Un document pdf gratuit, désormais incontournable pour saisir les ruptures et les continuités d’un pays-continent bien décidé à s’imposer.
Comprendre la géopolitique de la Russie – 17 millions de km2 – et de son environnement à la fois dans la profondeur de l’espace et dans l’épaisseur du temps. Voici l’objectif de cette sélection de 39 documents aux signatures prestigieuses. Il s’agit de proposer des points d’appuis et des références.
Par la grâce de la recherche et du numérique, voici rassemblés des auteurs comme Michel Heller, Irina Alberti, Stephan Wilkanowicz, François Thom, Céline Bayou, Jean-Sylvestre Mongrenier, Philippe de Suremain, Christophe-Alexandre Paillard, Maxime Lefebvre, Patrice Gourdin, Laurent Chamontin, Florent Parmentier, Cyrille Bret, Kévin Limonier et tant d’autres. L’abondance et la qualité de cet ouvrage pdf mis à disposition des lecteurs du Diploweb.com témoigne du soin apporté au suivi de ce pays-continent. 429 pages pour saisir - gratuitement - un pays-continent décidé à ne pas se laisser oublier.
Télécharger gratuitement Géopolitique de la Russie et de son environnement
. Joseph Brunet-Jailly, Dominique Kerouedan, Santé mondiale. Enjeu stratégique, jeux diplomatiques, Paris, Presses de Sciences Po, à paraître (avril 2016).
À partir d’exemples pris en Europe, en Afrique, en Amérique latine, au Proche-Orient, et les examinant sous l’angle de la santé publique, de l’économie politique, de la sociologie et de la science politique, les auteurs montrent en quoi l’intervention des bailleurs dans le domaine de la santé peut se révéler un véritable obstacle au développement.
. Philippe Lavigne Delville, Aide internationale et sociétés civiles au Niger, Paris, Karthala, 2016.
Fruit d’une longue enquête, cet ouvrage propose une lecture originale des rapports entre aide internationale et sociétés civiles au Niger. Il étudie dynamiques complexes du secteur associatif, les tensions qui le traversent, ainsi que la façon dont l’Union européenne définit, en tâtonnant, sa politique envers ces « acteurs non étatiques ».
. Frédéric Encel (dir.), Gaz naturel, la nouvelle donne ?, Paris, PUF, 2016.
Quel rôle jouera dans les prochaines années le gaz, par rapport au pétrole, au charbon et aux énergies bio ?
. Denis Chartier, Estienne Rodary (dir.), Manifeste pour une géographie environnementale. Géographie, écologie, politique, Paris, Presses de Sciences Po, 2016.
La géographie française s’est toujours refusée à aborder la question écologique sous un angle véritablement politique. Pourtant, devant les crises environnementales qui se multiplient et face au spectre de l’écolo-scepticisme qui hante la pensée politique française, la géographie peut et doit se refonder.
Ce Manifeste pour une géographie environnementale marque une volonté collective de dépasser les pratiques individualisées pour interroger la place épistémologique et politique d’une géographie confrontée à l’irruption de l’environnement. Il aborde l’histoire de la discipline dans ses relations aux politiques de la nature, développe des comparaisons internationales, notamment avec la political ecology, et introduit les grands domaines d’investigation d’une géographie à l’appareillage conceptuel renouvelé par les politiques de l’Anthropocène.
Il montre que les géographes doivent abandonner une position surplombante pour accepter que leur discipline soit transformée par l’environnement, seul moyen pour elle d’être scientifiquement et politiquement pertinente dans le monde d’aujourd’hui.
. Pierre Ménat, Un ambassadeur dans la révolution tunisienne, Paris, Pepper - L’Harmattan, 2016.
Ce livre n’est pas seulement le témoignage attendu de Pierre Ménat, ambassadeur de France au moment de la Révolution, qui, en 2011, mit fin au régime de Ben Ali. Il constitue aussi une formidable contribution à l’analyse du métier, peu connu, d’ambassadeur. Les projets de coopération, la gestion des flux migratoires, les jeux politiques et médiatiques ainsi que la vie de la communauté française à l’étranger sont en effet le menu quotidien de notre diplomatie.
Dans une période de crise intense comme celle qu’a vécue la Tunisie, le témoignage de cet ambassadeur sous le feu des critiques est passionnant.
Les révélations de Pierre Ménat méritent le détour. Au contact des dirigeants et opposants tunisiens, mais aussi des Présidents Chirac et Sarkozy, ainsi que de personnalités françaises telles que Bertrand Delanoë, Bernard Kouchner, Alain Juppé ou Frédéric Mitterrand, son récit s’avère précieux, tant d’un point de vue historique que pour la compréhension de la mécanique contemporaine des relations internationales.
. Jérôme Creel (dir.), L’économie européenne 2016, Paris, La Découverte, 2016.
L’OFCE propose pour la première fois dans la collection « Repères » un bilan accessible et rigoureux de l’économie européenne. L’édition 2016 présente l’état de la conjoncture, celle des politiques communes, les principales tendances et les grands problèmes.
La crise grecque témoigne de l’échec de la gouvernance européenne. Quelles leçons en tirer et comment l’améliorer, tant du point de vue budgétaire que monétaire ? Au-delà, faut-il contrôler les écarts de compétitivité et les déséquilibres commerciaux et, si oui, comment ? Faut-il changer les règles budgétaires ? Un plan d’investissement européen sera-t-il suffisant pour relancer l’activité et sera-t-il le précurseur d’une meilleure coordination des politiques européennes ?
Le changement climatique ne peut-il pas être une opportunité à saisir pour l’UE afin de renouveler son projet d’intégration ? Des références bibliographiques ainsi que de nombreux tableaux et graphiques complètent l’ouvrage.
. Marie-Pierre Richard, La citoyenneté locale en Suède, Lille, Septentrion, à paraître (fin mars 2016).
En débat dans la plupart des pays européens, la citoyenneté au niveau local a acquis en Suède une forte légitimité ; déclinée par des collectivités territoriales qui mettent en application l’État-providence grâce à des institutions efficaces, elle se caractérise par des services qui restent de qualité en dépit des restrictions budgétaires et de la privatisation de services publics. Sa recomposition actuelle ébranle cependant le mythe égalitaire qui a été la base de la vie politique et sociale suédoise et la citoyenneté locale actuelle doit répondre aux défis des nouvelles conditions économiques et environnementales, de l’apparition de l’extrême-droite, de la montée des inégalités, notamment socio-ethniques et des nouvelles formes du vivre-ensemble créées par l’immigration et le multiculturalisme.
Fondé sur des études et documents inédits en France, cet ouvrage pose les enjeux, voire les dilemmes, de la transformation de la citoyenneté dans un pays qui, d’une part, donne de nombreux droits aux résidents indépendamment de leur nationalité et qui est, d’autre part, l’un des plus généreux en matière d’accueil des populations étrangères.
. Laurent Leblond, Le couple franco-allemand : une relation passionnelle, CreateSpace, 2013.
Les relations franco-allemandes ont connu un bouleversement extraordinaire grâce au projet européen. Elles ont changé avec la réunification allemande, puis avec la prépondérance politique de Berlin en Europe. L’exemple de la République Fédérale est souvent cité en France, mais il a ses limites, avec la croissance des inégalités. Cinquante ans après la signature du traité de l’Elysée par le général de Gaulle et le chancelier Adenauer, où en est le couple franco-allemand ? Face au nouveau désordre mondial, la France et l’Allemagne sont à même de surmonter une fois de plus leurs divergences et de parvenir avec leurs partenaires de l’Union à un accord sur l’avenir de l’Europe. Une Europe où l’entente franco-allemande est synonyme de paix et de démocratie. Si les déclarations sur "l’amitié franco-allemande" peuvent sembler trop rituelles, elles font partie du côté rassurant de la relation avec un partenaire à la fois apprécié et critiqué, proche et différent.
. Caecilia Pieri, Bagdad : la construction d’une capitale moderne (1914-1960), Beyrouth, Presses de l’Ifpo, 2015.
Entre l’imagerie orientaliste qui fait de Bagdad un mirage évanoui, celle des guerres qui tendrait à la transformer en repoussoir et l’obstacle d’un régime qui a fonctionné trente ans comme un écran entre l’Irak et le reste du monde, peut-on avoir aujourd’hui une vision claire de la ville moderne ?
Ce livre identifie les principales mutations du paysage architectural et urbain à Bagdad entre la Première Guerre mondiale et l’établissement de la première république irakienne, en interrogeant les multiples enjeux de la construction d’une capitale moderne. Il envisage l’interaction entre pratiques urbaines et formes architecturales comme l’un des paradigmes d’une identité complexe, et croise plusieurs approches : analyse du contexte historique et politique, décryptage des modèles et processus créatifs, enquête sur la modernisation d’une société.
En grande partie inédite, son iconographie est riche de plus de 800 illustrations : photographies anciennes et récentes, dessins, plans, cartes, documents autographes, archives diverses.
. Louise Fines, Les crimes environnementaux et l’innocence persécutrice, Paris, L’Harmattan, 2016.
Paradoxe pour le moins étonnant, alors que même que les crimes contre l’environnement sont graves et génèrent beaucoup de victimes, seule une faible proportion de ces dossiers explosifs est véritablement saisie par les instances judiciaires. Qu’en est-il de la capacité des accusés à développer des argumentations crédibles aptes à convaincre autrui du bien-fondé de leurs actions, et donc de l’inutilité d’initier des procédures à leur endroit ?
. François Clemenceau, Hilary Clinton de A à Z. Une femme à la Maison Blanche ?, Monaco, éditions du Rocher, 2016.
Les spécialistes sont unanimes : Hillary Clinton a toutes les chances de devenir le 45eprésident des États-Unis le 8 novembre prochain. Sauf coup de théâtre, elle devrait obtenir l’investiture du Parti démocrate bien que son adversaire Bernie Sanders se montre plus coriace que prévu. Or, pour l’instant, au Parti républicain, malgré la percée du milliardaire populiste Donald Trump, il n’y a pas de personnalité capable de la battre. Une campagne présidentielle américaine n’est jamais gagnée d’avance, Hillary Clinton le sait mieux que quiconque. Mais l’arrivée d’une première femme à la tête de la première puissance du monde serait bien plus qu’un symbole, une révolution pour les États-Unis.
Conçu comme un dictionnaire, ce portrait en 100 mots de la future présidente se démarque résolument des publications existantes et va souvent plus au fond des choses qu’une biographie classique. Que sait-on au juste de son caractère, de ses racines familiales et politiques, de sa foi méthodiste ? Quel est son rapport au pouvoir, au sexe, à l’argent ? D’où viennent ses idées de gauche et de droite ? Qu’a-t-elle appris au cours de ces décennies de pouvoir pour revenir plus forte sur le champ de bataille ?
Hillary Clinton de A à Z s’adresse au vaste public qui, sans être mordu de politique, veut mieux connaître cette femme au destin exceptionnel.
. Lucie Bonnet, Métamorphoses du logement social. Habitat et citoyenneté, Rennes, PUR, 2016.
Qu’est-ce qu’un logement doit assurer à ceux qui sont logés ? Cet ouvrage étudie la manière dont les politiques du logement ont traité de cette question. Des enquêtes permettent de suivre ces politiques dans le détail de leur réalisation, à travers les mesures destinées aux personnes dites défavorisées ou les organisations du logement social. En entrant dans le détail des procédures, des scènes et gestes observés, le livre analyse comment différentes conceptions de ce qu’un logement assure structurent l’action publique.
. Thomas Fouquet, Transition humanitaire au Sénégal, Paris, Karthala, 2015.
Cet ouvrage est le fruit d’échanges et de débats collectifs entre des universitaires, des acteurs non gouvernementaux et des acteurs institutionnels sur les pratiques humanitaires, les principes qui les soustendent et l’ensemble des enjeux qui s’y rapportent. Il souligne la nécessité d’une réflexion éthique transposée et appliquée au champ humanitaire.
. Geneviève Férone-Creuzet, Le crépuscule fossile, Paris ; Stock, 2015.
De quoi fossile est-il le nom ? D’une source d’énergie, d’une civilisation, d’un modèle économique, d’un système de valeurs ?
Parmi les énergies fossiles, le pétrole a été le maître de tous les arbitrages géopolitiques, économiques et financiers, au point de créer une nouvelle civilisation : la civilisation fossile, dominée par une nouvelle race de seigneurs. Cette civilisation est entrée dans un crépuscule, un long crépuscule flamboyant dans lequel ces élites, relayées par des lobbys in fluents, con¬fites dans leur toute puissance, tentent encore de ranimer la flamme d’une croissance éternelle. Quel paradoxe : eux qui ont tant contribué à l’accélération de l’histoire humaine, prenant des risques inconsidérés, sont aujourd’hui à la tête des forces conservatrices uniquement focalisées sur la préservation de leur rente.
Comment dès lors lutter contre ces forces adverses et faire émerger une conception nouvelle du bien commun ? Un nouveau modèle de civilisation postfossile ?
. Sylvie Aprile, Cristina Cassina, Philippe Darriulat, René Leboutte (dir.), Europe de papier. Projets européens au XIXème siècle, Villeneuve d’Ascq, Septentrion, 2016.
L’Europe n’a pas surgi du néant au XXe siècle. Présente dans la pensée politique et les relations internationales depuis le XVIe siècle, elle suscite, entre 1815 et 1870, un foisonnement de projets – une « Europe de papier » – que cet ouvrage ambitionne d’exhumer.
Résultat d’une recherche internationale, les contributions ici regroupées montrent qu’il y a bien eu au XIXe siècle naissance d’un véritable dessein européen, politique et institutionnel, qui souhaitait transcender tout autant les projets de « paix perpétuelle » du siècle des Lumières que les expériences révolutionnaires et impériales.
Œuvre de réformateurs sociaux, de démocrates, de pacifistes, de libéraux, mais aussi de conservateurs ou de catholiques, parfois intransigeants et désireux d’unifier la « chrétienté », cette « Europe de papier » est le reflet d’un XIXe qui n’est pas seulement celui de l’industrialisation ou de l’État-Nation. Comment maintenir la paix ? Comment unir les Européens ? Comment l’élargir vers la Méditerranée ou l’Amérique ? Quelle capitale choisir ? Ces questions alors posées restent débattues. Qualifiés hâtivement d’utopiques, oubliés aujourd’hui, même si les penseurs de l’entre-deux guerres s’y réfèrent souvent, ces projets n’en furent pas moins, derrière un certain nombre de figures tutélaires comme Victor Hugo ou Giuseppe Mazzini, autant de réflexions et de plans, ancrés dans l’ombre portée de l’Empire napoléonien, des expériences nationales, qui participèrent au débat politique de ce siècle. Ils sont toujours d’actualité.
. Thierry Bros, After The US gaz shale revolution, Paris, Technip, 2015.
The first part of the book provides basic knowledge and gives needed tools to better understand this industry, that often stands, in sandwich, between upstream oil and utilities. After extensive research, publication and teaching, the author shares his insights on fundamental issues all along the gas chain and explains the price mechanisms ranging from oil-indexation to spot.
The second part looks into the future of worldwide gas balance. To supply growing markets, the major resource holder, Russia, is now in direct competition with the major gas producer, the US. China has the potential not only to select the winner but also to decide the pricing principle for all Asian buyers in 2020. As China is a new and growing gas importer and has a lower price tolerance than historical Asian buyers (Japan and South Korea), it is highly possible that, against basic geography, China selects waterborne US LNG vs. close Russian pipe gas, to achieve lower import price. Europe, so risk adverse that it won’t be able to take any decision regarding shale gas production on this side of 2020, should see its power fading on the energy scene and would rely more on Russia. Gas geopolitics could tighten Russia stronghold on Europe, on one side, and create a flourishing North America-Asian trade…
This book is accessible to all and will particularly interest readers seeking a global gas perspective where economics and geopolitics mix. It can be read as an economic novel where billions of $ are invested to shape tomorrow energy world or as a geopolitical thriller where Russia and the US compete to impose their respective agenda, leaving China to select the winner…
. Eugène Berg, La Russie pour les nuls, ed. First, 2016
De la révolution russe à aujourd’hui, la Russie n’a jamais cessé de fasciner, voire de surprendre. On croît la connaître, mais elle est à la fois proche et lointaine, immense, variée, insaisissable et ne laisse jamais indifférent. Des événements d’Ukraine à la coupe du monde de football de 2018, la Russie, dont 2017 marquera le centième anniversaire de la Révolution d’Octobre, ne quittera pas la une de l’actualité. C’est cette Russie d’hier, d’aujourd’hui et de demain, vivante, réelle, que ce livre décrit en y mêlant faits historiques, évènements marquants, politique et économie, société et vie quotidienne, tout en restituant les couleurs de ce pays, sa culture, sa littérature, sa cuisine, son humour, les sports, la mode, le cinéma. On a dit de Pouchkine qu’il était une « goutte de sang noir tombé sur la neige russe ». Ce livre veut montrer cette âme russe, cette couleur rouge, mot qui signifie en russe à la fois "beau" et "rouge". D’où la Place rouge, la belle place avec son fameux guide "Nathalie" chantée par Gilbert Bécaud...
. Marc Lemaire, Dans le piège de la guerre insurrectionnelle. L’Occident à l’épreuve du communisme hier, de l’islamisme aujourd’hui, Paris, L’Harmattan, 2016.
Depuis que Georges Bush a proclamé la "croisade contre le terrorisme", la menace qu’il prétendait réduire a gagné en force et infiltré massivement l’Occident. Apparenté au communisme combattant du XXe siècle et au nazisme, l’islamisme est une idéologie politique totalitaire et non un courant religieux. Le retour sur l’histoire que propose cet essai permettra de percer le secret de sa force, secret qui tient à l’exploitation qu’il sait faire des terrains insurrectionnels. Pour le vaincre, il faudra lui opposer les principes et les outils de la stratégie contre-insurrectionnelle et non les moyens de la guerre de destruction.
. Hélène Combes, David Garibay et Camille Goirand (dir.), Les lieux de la colère. Occuper l’espace pour contester, de Madrid à Sanaa, Paris, Karthala, 2016.
Dans bien des capitales, des places majestueuses, chargées d’histoire et de symboles, sont investies par des manifestants : les étudiants de la place Tian-An-Men à Pékin, les Indignés sur la Puerta del Sol à Madrid, les mères de disparus sur la Place de Mai à Buenos Aires, les contestataires sur le Zócalo de Mexico… Cette centralité de l’espace dans la construction de la contestation a été notée par de nombreux observateurs au cours des révoltes arabes et du mouvement Occupy. Or, en dépit de cette apparente évidence du lieu, la dimension spatiale n’a que rarement fait l’objet d’une attention en tant que telle dans la sociologie des mobilisations. Cet ouvrage s’attaque à cet angle mort. Il propose au lecteur de comprendre l’importance des lieux physiques et vécus et leurs effets sur l’action collective en suivant des mobilisations très variées – locales ou nationales-, d’hier ou d’aujourd’hui, de la péninsule arabique à la Bretagne, de New York à la Seine-Saint-Denis, de l’Amazonie péruvienne à Madrid.
. Pierre Merlin, L’urbanisme, Paris, PUF, 2016.
L’urbanisme, terme apparu récemment dans la langue (au début du XXe siècle), n’est pas aisé à définir. Il a suscité de nombreuses « théories » dont aucune n’a fait l’unanimité. Peut-être cette difficulté s’explique-t-elle par le caractère essentiellement pluridisciplinaire d’une activité qui vise à créer dans le temps une disposition ordonnée de l’espace, en re-cherchant harmonie, bien-être et économie. En effet, l’urbanisme relève autant de l’art que de l’architecture, de l’économie que de la sociologie, de l’histoire que de la géographie, du droit que de l’ingénierie.
Quelle est l’histoire de l’urbanisme depuis son origine, et en quoi consiste concrètement sa pratique en France depuis la loi « Solidarité et renouvellement urbains » de 2000 ?
. Hadrien Saiag, Monnaies locales et économie populaire en Argentine, Paris, Karthala, 2016.
À l’heure où la crise grecque relance la réflexion sur les formes alternatives de la monnaie et de la financiarisation et remet en mémoire le précédent de l’Argentine, cette ethnographie du trueque vient à point nommé. Elle pose la question du pluralisme monétaire, de la diversité de ses institutions et de ses pratiques.
. Laurence Dahan-Gaida, Circulation des savoirs et reconfiguration des idées. Perspectives croisées France-Brésil, Stock, 2016.
Les circulations transnationales de savoirs sont un phénomène majeur du nouveau régime mondialisé de la connaissance, où l’intensification des transferts culturels remet en question le cadre strictement national de l’histoire intellectuelle. Parallèlement, la porosité toujours plus grande entre les disciplines a suscité un bouleversement des configurations qui relient les savoirs, entraînant une crise des anciens découpages et l’apparition d’un nouveau paysage cognitif. Les études réunies dans cet ouvrage cherchent à décrypter le nouvel espace historique, culturel et scientifique en train d’émerger de ces dynamiques, grâce à une approche à la fois interdisciplinaire et transculturelle. Croisant le point de vue de chercheurs venus du Brésil et d’Europe, il cherche notamment à cerner la contribution des pays du Sud dans la production contemporaine des connaissances et le changement des rapports de pouvoir/savoir qui s’y expriment.
. Gilles Paché & Mustapha El Khayat, Invitation aux flux. Entre transport et espace, Aix-en-Provence, Presses universitaires d’Aix Marseille, à paraître (février 2016).
Tant les Hommes que les organisations sont directement concernés par des questions relatives au transport et à l’espace. Les territoires, au sein desquels et entre lesquels se pensent de multiples déplacements, sont des marqueurs de tendances économiques lourdes en termes de flux de personnes et de biens. Si la tentation est grande d’imaginer la généralisation d’espaces globalisés grâce à l’amélioration des technologies de transport et, plus largement, logistiques, force est d’admettre une réalité plus complexe, marquée par un ancrage territorial combinant proximité et éloignement, transport diffus et transport massifié, logiques institutionnelles et logiques opérationnelles. Des questionnements qui ont jalonné la riche carrière du professeur Daniel L’Huillier, l’un des précurseurs en France de l’analyse socio-économique du transport et des territoires. Rédigé en son honneur, l’ouvrage permet au lecteur, qu’il soit étudiant, chercheur ou praticien, de s’immerger dans des débats majeurs sur les interactions entre transport et espace.
. Jean Radvanyi et Marlène Laruelle, La Russie. Entre peurs et défis, Paris, Armand Colin, à paraître (février 2016).
La Russie fait peur. Un président américain n’hésita pas à parler de l’URSS comme d’un « empire du mal » et la crise ukrainienne a remis cette notion au goût du jour à propos, cette fois-ci, de la Russie. On parle du « pouvoir de nuisance » du pays alors que d’autres évoquent une « impuissance génétique » des Russes à la démocratie. La Russie de l’ère Poutine ne cesse d’inspirer la méfiance, et jamais son image n’a été aussi négative.
Or dans le même temps, c’est la Russie elle-même qui a peur. Vingt-cinq ans après la fin de l’URSS, le pays, ses élites, sa société civile sont traversés par toute une série de hantises. Les ébranlements successifs traversés dans les années 1980-1990 ont remis en cause bien des certitudes acquises et, partagé entre des aspirations réformatrices et la crainte d’une société libérale, le pays semble tenté par le repli dans un nouvel isolement.
Cet essai vient analyser l’ensemble des facteurs géographiques, historiques, politiques, culturels et géostratégiques qui permettent de comprendre ce qui agite profondément la Russie d’aujourd’hui.
. Stéphane Courtois (dir.), Communisme 2015. La guerre des mémoires, Paris, Vendémiaires, 2015.
L’effondrement du système communiste en 1989-1991 a bouleversé l’histoire de l’Europe aussi bien que de l’Asie. Depuis, les témoins ont pu s’exprimer, les archives se sont ouvertes, révélant l’ampleur de la terreur et des crimes commis contre les populations. Une véritable guerre des mémoires a dès lors débuté : mémoire glorieuse des communistes, ex-communistes et néo-communistes (révolution d’Octobre, Front populaire, guerre d’Espagne, victoire de 1945) contre mémoire tragique des victimes, depuis la guerre civile russe jusqu’au génocide cambodgien des Khmers rouges, en passant par la famine ukrainienne, les annexions soviétiques, la déportation des « peuples punis », la communisation forcée de l’Europe centrale et orientale, la terrible famine du Grand Bond en avant maoïste et la Révolution culturelle chinoise…. Au total, des dizaines de millions de morts.
Cette guerre des mémoires, qui dure maintenant depuis un quart de siècle, constitue un enjeu fondamental pour l’unité de l’Union européenne, mais aussi pour les relations de l’Europe avec la Russie et la Chine. À terme, seul un grand travail historique permettra de déboucher sur ce que Paul Ricœur nommait « la juste mémoire » – une véritable mémoire européenne commune.
. Hassan Bousetta, Sonia Gsir, Marc Jacquemain, Marco Martineiello, Marc Poncelet (dir.), Villes connectées. Pratiques transnationales, dynamiques identitaires et diversité culturelle, Liège, Presses Universitaires de Liège, 2015.
Les migrations font aujourd’hui partie du quotidien de toutes les grandes métropoles. Par les mouvements qu’elles impriment, elles rapprochent des territoires éloignés et finissent par former des espaces sociaux transnationaux connectant pays d’origine et de destination. Les villes post-migratoires sont à bien des égards des lieux de connexion et d’expérimentation. Elles sont le lieu où se tissent des liens complexes entre acteurs et territoires en apparence éloignés. Les pratiques sociales liées à la mobilité humaine s’inscrivent dans la ville, la modifient et façonnent les contours d’une globalisation par le bas.
Cet ouvrage rassemble une série de contributions scientifiques originales qui visent à mieux comprendre comment les migrations internationales transforment tant les sociétés d’origine au Sud que les sociétés d’arrivée au Nord. Les différentes recherches présentées ici invitent à se prémunir contre une idée reçue : celle selon laquelle le contact interculturel que produisent la rencontre et la coexistence de populations migrantes et non-migrantes se jouerait uniformément sur le mode de la conflictualité et du rejet. À bien des égards, il se joue aussi sur le mode de la création et du partage, du rapprochement et de l’éloignement. C’est précisément l’une des originalités de cette publication que de considérer les migrants comme des acteurs inventifs et créatifs. En ouvrant une perspective large sur les migrations, le transnationalisme et les identités, l’ouvrage apporte un regard original et ouvre la voie à une meilleure compréhension de ce phénomène contemporain qu’est la construction d’une urbanité transnationale,
mobile et diverse.
. Saïd Haddad (dir.), Les armées dans les révolutions arabes : positions et rôles. Perspectives théoriques et études de cas, Rennes, PUR, 2016.
Cet ouvrage mobilise les acquis de la sociologie militaire et de la science politique et étudie un certain nombre de cas (Algérie, Égypte, Irak, Libye, Syrie et Tunisie), décryptant les rapports au politique de l’institution militaire dans ces pays. À travers cette revue des armées arabes, sont soulignées non seulement l’incertitude des processus politiques en cours mais également celle des cadres analytiques.
. David Goeurry et Philippe Sierra, Introduction à l’analyse des territoires. Concepts, outils, applications, Paris, Armand Colin, 2016.
Cet ouvrage propose une introduction transversale et complète à la notion de territoire. Il a pour objectif d’apporter les bases théoriques indispensables pour comprendre les phénomènes de territorialisation. Il en présente d’abord les quatre clés de lecture classiques (géoenvironnementale, géoéconomique, géopolitique et géoculturelle) avant d’interroger les processus qui renouvellent la question territoriale (mondialisation, métropolisation et intégration régionale). Il conclut sur les pratiques des aménageurs à travers la question du rapport entre pouvoirs publics et territoires, et celle des outils et méthodes du diagnostic territorial.
Chaque chapitre articule définitions, réflexion géohistorique, références scientifiques et grands débats contemporains, et est assorti d’une étude de cas afin de proposer des exemples diversifiés d’un point de vue géographique et méthodologique.
. Vincent Bloch, Cuba, une révolution, Paris, Vendémiaire, 2016.
« Cette fois, c’est la révolution pour de vrai » : tels furent les premiers mots prononcés publiquement par Fidel Castro à Santiago de Cuba, après la fuite du général Fulgencio Batista. Le nouveau leader entendait faire table rase du passé, et s’employa d’emblée à produire une idéologie et à refondre le droit. Soulignant l’inachèvement du projet national, son gouvernement put compter sur des appuis aux motifs divergents. Il composa avec des logiques d’action concurrentes : épurations, démonstrations de force, stratégies traditionnelles de captation de prébendes, mobilisations étudiante et syndicale, activisme catholique-réformiste, initiatives citoyennes, mais aussi repli sur la sphère privée… C’est ainsi que, peu à peu, dans un contexte de guerre froide, se constituèrent les règles et se dessinèrent les stratégies individuelles qui fournirent un ancrage à une nouvelle forme de vie en commun.
Cette enquête portant sur la période 1952-1989 associe des approches philosophique, sociologique et anthropologique pour situer le régime castriste par rapport au nationalisme cubain, aux populismes latino-américains et aux expériences totalitaires du XXe siècle.
. Massensen Cherbi, Algérie, coll. Monde arabe / Monde musulman dirigée par M. Guidère, éd. de Boeck supérieur, 2015
Histoire, société, politique, économie, religion et culture… L’ouvrage clé pour comprendre l’actualité de l’Algérie.
L’Algérie, plus grand pays d’Afrique, est un acteur politique et économique central du Maghreb et du bassin méditerranéen. Issu d’une riche histoire mélangeant un fond berbère encore vivace et des influences punique, latine, arabe et française, le pays est libre depuis 1962, à l’issue d’une longue guerre contre la France. Mais la mainmise des militaires sur la politique algérienne a anéanti les espoirs suscités par l’indépendance. Traumatisée par une ouverture démocratique avortée en 1992 et par la décennie de guerre civile qui s’en est suivie, l’Algérie a observé avec défiance les tumultes du « Printemps arabe » chez ses voisins. Dans un environnement régional et international incertain, le régime joue plus que jamais la carte de la sécurité et de la stabilité, tout en achetant la paix sociale par une redistribution clientélaire du revenu des hydrocarbures.
. Thibault Cadro, Emirats arabes unis, coll. Monde arabe / Monde musulman dirigée par M. Guidère, éd. de Boeck supérieur, 2015.
Histoire, société, politique, économie, religion et culture… L’ouvrage clé pour comprendre l’actualité des Émirats arabes unis.
Les Émirats arabes unis sont nés en 1971 de la fédération de sept émirats voisins, chacun gouverné par une dynastie locale. Malgré l’instabilité régionale, le régime héréditaire des cheikhs a su préserver l’ordre social, contribuant à l’image d’un pays sûr et prospère.
L’exploitation des hydrocarbures a engagé un développement sans précédent, permettant la modernisation des infrastructures publiques et des conditions de vie, ainsi que la diversification de l’économie. Cependant, des inégalités persistent au sein d’une société qui conserve les caractéristiques d’un système tribal conservateur. La baisse des cours du pétrole, la dépendance à l’égard des migrants et leur afflux massif figurent parmi les facteurs qui pourraient fragiliser cette jeune nation.
. Etienne F. Augé, Liban, coll. Monde arabe / Monde musulman dirigée par M. Guidère, éd. de Boeck supérieur, 2015
Histoire, société, politique, économie, religion et culture… L’ouvrage clé pour comprendre l’actualité du Liban.
Terre des légendaires Phéniciens inventeurs de l’alphabet, successivement assujetti aux différents empires de la région, le Liban possède une histoire millénaire fascinante, sans cesse réinventée. Il n’existe pas un, mais plusieurs Liban, tant les différentes communautés ethniques et religieuses qui le composent coexistent tant bien que mal. Le pays du Cèdre lutte chaque jour pour sa survie, pris dans la tourmente des luttes intestines politico-religieuses et des conflits régionaux. Malgré le changement de donne géopolitique au cours de la dernière décennie, le pays doit sans cesse lutter pour son indépendance et veiller au maintien de son fragile équilibre et de sa spécificité démocratique dans un Moyen-Orient dominé par les dictatures et miné par la guerre.
. Houda Baïr, Cartographie et représentations de l’espace en Tunisie au XIXe siècle (1830-1881), Bordeaux, PUB, à paraître (fin février 2016).
Comment se forme le savoir cartographique sur un territoire national et de quels usages sociaux et politiques ce travail scientifique devient-il l’enjeu ? C’est à cette double question centrale que cet ouvrage s’attache à répondre. Houda Baïr prend pour terrain de recherche la Tunisie du XIXe siècle : elle y suit d’abord l’activité pionnière de voyageurs cartographes pour donner à voir comment s’opère le passage de l’itinéraire à la carte. Elle étudie aussi le processus d’adoption de la carte par les autorités civiles et militaires, pour la formation des officiers à l’Ecole polytechnique du Bardo, pour la représentation des villes ou lors de négociations qui visent à fixer la frontière avec l’Algérie voisine, devenue colonie française. Fruit d’un savoir scientifique, la carte est également porteuse de nouveaux modes de gestion politique du territoire.
. Olivier Zajec, Introduction à la géopolitique, Paris, Rocher, à paraître (mi-février 2016).
Illustrée de nombreuses cartes en couleurs, et de cas contemporains, cette introduction simplifiée et pédagogique permet une première approche de l’histoire, des outils et des perspectives de la géopolitique.
. Benoît Durieux, La guerre pour ceux qui la font. Stratégie et incertitude, Paris, Rocher, à paraître (mars 2016).
Une collaboration inédite entre des officiers européens qui ont choisi de prendre le temps de réfléchir à leur métier, pour analyser les défis de demain. Dans cet ouvrage, ils livrent leurs réflexions, leurs interrogations, leurs convictions.
. Jimena Paz Obregón Iturra et Jorge Muñoz R. (dir.), Le 11 septembre chilien. Le coup d’Etat à l’épreuve du temps, 1973-2013, Rennes, PUR, 2016.
Au Chili, quarante ans après, les échos dissonants du coup d’État civilo-militaire de 1973 résonnent toujours. L’ambition de cet ouvrage consiste à explorer tout un pan de la réalité chilienne, de fond en comble traversé par ces contradictions majeures. En replaçant les phénomènes sur la durée, il porte le regard sur la très singulière transition politique made in Chile, avec ses nombreuses ambivalences et ses énigmes persistantes.
. Karsten Giese et Laurence Marfaing (dir.), Entrepreneurs africains et chinois. Les impacts sociaux d’une rencontre particulière, Paris, Karthala, 2015.
On le sait, nombreux sont les petits entrepreneurs chinois qui se sont installés en Afrique. Ce qui est moins connu, c’est qu’un grand nombre d’opérateurs économiques africains ont choisi la Chine pour y chercher des occasions d’affaires. Ce livre se penche sur cette rencontre et ses impacts sur les sociétés africaines et chinoises.
. Jean-Marie Breton, Olivier Dehoorme et Jean-Marie Furt (dir.), Espaces et environnements littoraux et insulaires. Accessibilité-Vulnérabilité-Résilience, Paris, Karthala, 2015.
Les rivages littoraux, continentaux et insulaires, sont des espaces particulièrement attractifs et par conséquent, fortement convoités. Les régions littorales concentrent environ 60 % de la population mondiale ; le total de population résidente dans cet espace devrait atteindre 7 milliards d’individus en 2025. La concentration des populations et des activités s’est accentuée au cours du XXe siècle avec le processus de littoralisation et la croissance des échanges maritimes internationaux qui caractérisent l’économie mondialisée. Soumis aux pressions démographiques et à l’urbanisation, mais aussi écosystèmes singuliers, vulnérables et d’une remarquable biodiversité, les espaces et environnements insulaires et littoraux constituent des terrains d’études riches d’enseignements dont les clés de lectures sont dans une large mesure généralisables. Ces espaces privilégiés, interfaces entre terre et mer, ouverture sur l’économie mondialisée, concentrent des activités traditionnelles et renouvelées, plus ou moins compatibles. Ce sont des secteurs des plaines côtières consacrés à l’agriculture et à l’élevage, aux pratiques traditionnelles autour de la pêche, aux activités artisanales et à la pêche industrielle. De nouvelles activités se greffent dans des zones portuaires de plus en plus imposantes pour répondre aux défis de la concurrence dans la mondialisation. Les pratiques touristiques, toujours plus massives, se concentrent dans ces espaces privilégiés. Entre concurrences spatiales et partages des ressources littorales et halieutiques, ces espaces fragiles et limités nécessitent donc de reconsidérer les projets territoriaux, car leurs aménagements sont au cœur d’enjeux économiques, environnementaux et politiques au sens large. Cet ouvrage, à travers des contributions d’auteurs de différentes origines à l’endroit de territoires insulaires eux-mêmes divers, présente et analyse à cet effet, à partir d’études de cas concrètes, les enjeux et dilemmes de la mise en tourisme des espaces et environnement littoraux et insulaires, au regard de la dialectique opérationnelle de leur protection et de leur conservation confrontée aux exigences de leur valorisation et de leur exploitation.
. Yann Mens, 30 questions pour comprendre les tensions dans le monde musulman, éd. Les petits matins, janvier 2016
Le jihad est-il une obligation religieuse ? Les sunnites et les chiites se haïssent-ils ? L’islam est-il compatible avec la démocratie ? Quelle est la différence entre al-Qaïda et l’Etat islamique ? La Tunisie peut-elle devenir un modèle pour le monde arabe ? Quelles sont les ambitions de Téhéran ? Les talibans vont-ils reprendre le pouvoir en Afghanistan ? Pourquoi de jeunes Français partent-ils combattre en Syrie ? Depuis les révolutions arabes de 2011 jusqu’aux attentats de janvier 2014 à Paris en passant par la mainmise de mouvements jihadistes sur de vastes territoires ou par l’accord sur le programme nucléaire iranien, les soubresauts de l’actualité rappellent chaque jour les lourdes tensions qui traversent le monde musulman.
L’auteur nous offre ici les clés pour comprendre ce qui, dans ces événements, relève (ou pas) de l’influence des textes sacrés, des théologiens, des identités confessionnelles ou de l’instrumentalisation de la religion par des Etats, des partis, des groupes armés... Des clés qui se trouvent notamment dans l’histoire, ancienne ou plus récente, de la région et de ses relations tourmentées avec l’Occident.
Yann Mens est journaliste à Alternatives économiques.
. Jean-Joseph Boillot, L’économie de l’Inde, Paris, La Découverte, à paraître (mi-janvier 2016).
Alors que la Chine connaît en 2015 les premiers soubresauts de sa mutation postdécollage, certains voient l’Inde prendre le relais pour les trente prochaines années. Est-ce crédible ? En dépit d’une croissance qui s’est accélérée, l’Inde bute sur un ensemble de contradictions qui obèrent le développement, comme la pauvreté de masse et les inégalités. Il en résulte une lenteur de la transition industrielle et de forts goulets d’étranglement dans les infrastructures.
Faut-il pour autant ignorer l’Inde ? Certainement pas. À la différence de nombreuses économies émergentes, les structures de la plus grande démocratie du monde lui confèrent une forte résilience face aux tensions internes comme externes. Le modèle indien continuera de s’affirmer comme un modèle de développement unique, qu’il faut connaître et comprendre pour se repérer dans le monde de demain. Au-delà des notions d’innovation frugale, de gradualisme dans les réformes ou de tension entre démocratie et société de castes, quelles sont les caractéristiques de ce modèle, qui suscite trop souvent des jugements extrêmes ?
SAS Expertise géopolitique - Diploweb, au capital de 3000 euros. Mentions légales.
Directeur des publications, P. Verluise - 1 avenue Lamartine, 94300 Vincennes, France - Présenter le site© Diploweb (sauf mentions contraires) | ISSN 2111-4307 | Déclaration CNIL N°854004 | Droits de reproduction et de diffusion réservés
| Dernière mise à jour le samedi 23 novembre 2024 |