Chine : minorités du Guizhou

Par Barthélémy COURMONT, le 10 mars 2013  Imprimer l'article  lecture optimisée  Télécharger l'article au format PDF

Professeur à Hallym University (Corée du Sud), chercheur-associé à l’IRIS et directeur-associé, sécurité et défense, à la Chaire Raoul-Dandurand (UQAM). Rédacteur en chef de Monde chinois, nouvelle Asie, il a publié plus de vingt ouvrages et publie en 2013, Avant Eden, aux éditions Septentrion, dans lequel il explore notamment les minorités du Guizhou.

Puissance émergente, la Chine conserve des régions rurales où des minorités vivent encore loin de la modernité. B. Courmont nous emmène avec lui découvrir le Guizhou, une des provinces les plus pauvres de Chine où vivent des minorités, dont les Miao et les Dong.

Le Guizhou est l’une des provinces les plus pauvres de Chine. Enclavée au sud du pays, essentiellement couverte de montagnes, elle ne dispose pas de grands centres industriels et urbains, sa principale ville, Guiyang, ne figurant pas sur la liste des agglomérations dynamiques que compte aujourd’hui par dizaines la Chine. Les villes secondaires sont encore moins à l’heure de la Chine-puissance, et offrent un autre visage de la Chine : un pays encore essentiellement rural, où le développement se fait attendre.

Le Guizhou est aussi, avec le Yunnan plus au sud, la province chinoise la plus clairement identifiable par ses minorités. Les deux plus importantes, les Miao et les Dong, cohabitent ainsi dans les zones montagneuses, entretenant des traditions qui s’efforcent, parfois difficilement, de survivre. Les deux grandes minorités du Guizhou sont tellement proches les unes des autres qu’on passe parfois d’un village Dong à un village Miao en seulement quelques kilomètres. Cela s’explique par la poussée progressive des Han qui, après plusieurs siècles d’occupation de plus en plus nette, poussèrent les minorités vers les régions les plus inaccessibles.

Le Guizhou n’est pas la province chinoise la plus facile à explorer. Les voies de communication y sont encore parfois difficiles, les infrastructures pas toujours au rendez-vous, et plus encore qu’ailleurs la langue pose problème, certains groupes ne parlant que très peu le Mandarin. Mais le Guizhou est aussi l’une des plus belles provinces pour ses paysages montagneux et ses petites vallées encaissées, pour ses villages dont certains semblent ne pas avoir bougé depuis des siècles, et pour l’accueil exceptionnel de ses minorités. On part plein d’incertitudes dans le Guizhou, on en revient plein de belles histoires dans la tête, et plein d’expériences inoubliables dans la besace. On en revient enrichi d’un nouveau regard sur la Chine.

L’actualité internationale, les chiffres de la croissance économique ou encore les multiples craintes liées à la montée en puissance chinoise nous font parfois oublier que ce pays est aussi d’une beauté saisissante, et d’une diversité trop souvent insoupçonnée.

Bienvenue dans cette « autre Chine », loin des gratte-ciels de Shanghai et du gigantisme de Pékin, loin d’une économie qui apporte beaucoup mais efface tant, loin du tourisme de masse et de ses excès. Mais pour combien de temps encore ? Cette série de dix-huit photos montre un monde en sursis, qui joue les prolongations dans un pays où la poursuite de la modernité est parfois érigée au rang de dogme. Un monde attachant. Un monde où l’authenticité s’écrit encore au présent.

Chine : minorités du Guizhou

Chine, Guizhou. Des villages perchés sur les collines, difficilement accessibles. ©Courmont

Chine, Guizhou. Les petits bonheurs de la Chine rurale. ©Courmont

Chine, Guizhou. Bleu de Chine, celui des minorités. ©Courmont

Chine. En pays Miao. ©Courmont.

Chine. Jeunes filles Dong parées pour un concert improvisé. ©Courmont

Chine. Danse traditionnelle Dong. Au fond, la tour du tambour si emblématique de cette minorité. ©Courmont

Chine. Le regard malicieux de la professeure de chant et de danse, la gardienne des traditions. ©Courmont

Chine. Sur le chemin du travail. ©Courmont

Chine. La moisson continue de rythmer les saisons. ©Courmont

Chine. Dans les minorités du Guizhou, fumer est presque une seconde nature. ©Courmont

Chine. La pipe, un objet si caractéristique des minorités. ©Courmont

Chine. Moment de repos à l’ombre d’un pont couvert Miao. ©Courmont

Chine. Pour que le tissu devienne lisse et imperméable, il faut le battre pendant de longues heures. ©Courmont

Chine. Transports en commun : scènes d’une vie ordinaire. ©Courmont

Chine. Le petit village Dong de Gaozen se prépare à un festin. ©Courmont

Chine. Toutes les générations sont mobilisées pour la fête. ©Courmont

Chine. A Basha comme dans les autre villages, les techniques de construction sont immuables. ©Courmont

Cette Chine loin des vertiges de la puissance économique vous salue. ©Courmont

Copyright Mars 2013-Courmont/Diploweb.com


Plus

Barthélémy Courmont publie Avant Eden. Sur les routes d’Europe et d’Asie, aux éditions Septentrion (Québec, Canada), dans lequel il explore notamment les minorités du Guizhou.

4e de couverture

Après une année passée à Montréal et un arrêt à Paris, Barthélémy Courmont était prêt à entrer à Taiwan. Pour s’y rendre, il a pris le temps de savourer les plaisirs du voyage en transformant ce demi-tour du monde en une longue ballade. Sous ses pieds défilent une quinzaine de pays dans deux mondes qu’aucune mer ne sépare mais que tout semble opposer : l’Europe et l’Asie.

Avant Eden, fruit de son périple de trois mois, offre des instantanés impressionnistes qui rendent bien l’atmosphère de chacune des villes visitées. Si le commentaire est personnel, le professeur de science ­politique n’est jamais loin dans cette irrésistible invitation au voyage.

« Mostar est l’un des lieux les plus touchants de toute l’Europe, et certainement l’un des plus beaux de tous les Balkans. Mais si on y vient pour admirer le pont et la vieille ville qui se reconstruit peu à peu, avec méthode et en s’assurant de ne pas dénaturer le site, c’est surtout la tête pleine de témoignages aussi poignants que celui de Miran qu’on en repart. »

Né en France en 1974 et aujourd’hui basé en Corée du Sud, Barthélémy Courmont est professeur de science politique. Sa carrière et ses nombreux voyages l’ont mené aux quatre coins du monde. Il a enseigné à l’Université du Québec à Montréal. Il est l’auteur de nombreux ouvrages, dont La Tentation de l’Orient publié au Septentrion en 2010.

Voir le livre de Barthélémy Courmont, Avant Eden. Sur les routes d’Europe et d’Asie, sur le site des éditions Septentrion.


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