Agrégée d’histoire, notamment co-auteure de Un monde multipolaire. Géopolitique et géoéconomie, Coll. CQFD, Paris, Ellipses, 2014 ; et Les grandes questions internationales, Paris, Studyrama 2013. Professeur de chaire supérieure. Professeure d’histoire, de géographie et de géopolitique en classes préparatoires économiques et commerciales au Lycée Dessaignes (Blois).
Synthèse de l’actualité internationale de septembre 2014 qui sera fort utile à tous ceux qui veulent disposer d’un point de l’actualité géopolitique ou préparent un concours. Pour ne rien manquer, le mieux est de s’abonner à notre compte twitter.com/diploweb.
L’Afghanistan sort enfin d’une crise politique qui dure depuis cet été. Asharf Ghani est finalement reconnu vainqueur des élections présidentielles après avoir signé un accord de partage du pouvoir avec son challenger Abdullah Abdullah.
Une période bien délicate à de nombreux égards.
Cette victoire est proclamée sans score, Abdullah s’y est opposé, ce qui en amoindri sa portée. L’après Karzaï s’annonce comme une période bien délicate à de nombreux égards. Un accord bilatéral de sécurité doit fixer les modalités de la présence américaine sur le sol afghan, le nouveau président doit trouver un modus vivendi avec les talibans. Des défis de taille avec un exécutif bicéphale entre le nouveau président et celui qui a de facto le poste de premier ministre. Une situation encore bien complexe pour l’Afghanistan.
Les rebelles chiites – les houtis - et les sunnites du parti islamiste El-Islah s’affrontent violemment jusque dans la capitale Sanaa. Le Yémen vit dans l’après « printemps arabe » qui a chassé du pouvoir le président Ali Abdallah Saleh. Les tribus semblent plus puissantes que jamais, et si les Nations Unies ont réussi à imposer un cessez-le-feu pour éviter un bain de sang dans la capitale, rien n’a été réglé. Les partisans de l’ancien président ont noué une alliance très étonnante avec les chiites contre les islamistes.
L’offensive des jihadistes de l’organisation de l’Etat islamique dans la région de la ville de Ayn al-Arab (Kobané pour les Kurdes) a provoqué l’exode de milliers de Kurdes vers la Turquie. Cette organisation fait régner la terreur dans les territoires dont elle fait la conquête assassinant les hommes et vendant les femmes comme esclaves sexuelles. Les populations civiles qui le peuvent fuient leur avancée.
Les Américains sont à la tête d’une coalition internationale – comprenant des pays musulmans et non-musulmans, arabes et non arabes, mais pas l’Iran – pour affronter l’organisation de l’Etat islamique du Levant qui a conquis toute une partie du territoire irakien et y fait régner la terreur. Les premières frappes aériennes ont été menées par les Américains puis les Français à partir de leur base d’Al Dhafra aux Emirats arabes unis. Les Occidentaux ne souhaitent pas engager des troupes au sol, cette option est-elle vraiment réaliste ?
Ces jihadistes menacent clairement la France ainsi que les pays qui participent à la coalition de représailles sanglantes. Les images diffusées sur le Net, des assassinats de deux journalistes américains et d’un touriste français sont annoncées comme n’étant que le début d’une longue liste.
Comment améliorer la résilience de la société française alors que les risques augmentent ?
L’assassinat du touriste français est l’œuvre d’un groupe terroriste algérien rallié à l’organisation de l’Etat islamique.
Le Proche-Orient n’est pas la seule région touchée par le jihadisme : le Maghreb et le Nigeria où Boko Haram multiplie les exactions. En Somalie, le chef des Shebabs, Ahmed Abdi « Godane » a été « très probablement » été tué par un raid des forces spéciales américaines.
Après une guerre d’une cinquantaine de jours, un cessez-le-feu « illimité » a été accepté par les Palestiniens et Israël. Gaza est en partie en ruine, le bilan humain est lourd (plus de 2 000 morts côté palestinien et 70 côté israélien)... l’intransigeance des deux camps y est pour beaucoup.
Cette terrible épidémie continue à sévir en Afrique de l’Ouest et met en danger non seulement les populations mais aussi leur économie et donc leur capacité à s’en relever à terme. Elle a fait près de 3 000 morts, sa létalité est d’environ 50%.
Ce petit pays d’Afrique australe vient de connaitre un coup d’Etat organisé par l’armée. Ce pays très pauvre, entièrement enclavé dans son grand voisin sud-africain, est au cœur d’une lutte de pouvoir entre les factions de son armée. Le premier ministre a trouvé refuge à Pretoria et demande une aide internationale.
La Côte d’Ivoire a connu une période très troublée dans la première décennie du XXIème siècle, il s’agit aujourd’hui de recueillir la parole des victimes mais aussi des bourreaux. Ce pays doit panser ses plaies pour mieux penser à l’avenir et œuvrer à la réconciliation nationale.
L’organisation démocrate hongkongaise Occupy Central with Love and peace menace de paralyser le centre des affaires hongkongais après que Pékin affiche sa volonté de contrôler les élections en choississant les candidats, ce qui relativise leur « caractère démocrate ».
Les étudiants rejoignent à leur tour le mouvement de contestation, de plus en plus violent.
Le Japon a accueilli le nouveau premier ministre indien Narenda Modi pour une visite officielle lors de laquelle les deux pays se sont mis d’accord pour développer leurs échanges commerciaux – ils n’ont pas dépassés les 16 milliards de dollars en 2013 - mais aussi pour mettre sur pied une coopération militaire. Le Japon va davantage diriger ses IDE vers l’Union indienne. Ce rapprochement est à resituer dans un contexte de grande tension avec le voisin chinois.
Les Chinois sont vivement intéressés par le grand marché indien...
L’Inde accueille le président chinois Xi Jinping, mais cette entrevue a été en partie gâchée par les différents frontaliers. Des soldats chinois seraient entrés sur le territoire indien dans la région himalayenne de Ladakh. Pékin a promis 20 milliards de dollars d’investissement à New Delhi qui peine à moderniser ses infrastructures, les Chinois sont vivement intéressés par le grand marché indien... mais pas au point de soutenir la candidature de leur voisin pour l’obtention d’un poste de membre permanent au conseil de sécurité de l’ONU.
Le premier ministre nippon Shinzo Abe a lancé une politique ambitieuse de relance – les Abenomics – pour sortir son pays de la déflation. La consommation des ménages a fléchi cet été et l’endettement public progresse sans que le Japon n’obtienne des résultats probants.
Le mois d’août 2014 a été pour la zone euro un mois d’une inflation historiquement basse à 0,3%.
La France serait passée dans une « culture déflationniste ».
La Banque centrale européenne (la BCE) a assoupli sa politique pour relancer l’investissement. La France – la deuxième économie de la zone euro - enregistre cependant une croissance nulle pour le 2ème trimestre 2014 alors que l’Italie – troisième économie de la zone euro – est en récession. Une étude de Publicis conclut que la France est passée dans une « culture déflationniste » en cherchant à acheter moins cher.
Après Jean-Claude Juncker et Martin Schultz, le polonais et libéral Donald Tusk sera à la tête de conseil européen. Lady Ashton, à la tête de la diplomatie européenne, sera quant à elle remplacée par l’italienne Federica Mogherini.
L’Ecosse a organisé un referendum historique sur son indépendance. La campagne a laissé planer le doute sur les résultats du scrutin, et finalement l’Ecosse reste dans le giron britannique mais David Cameron a promis de déléguer davantage de prérogatives aux différentes nations –Ecosse, Irlande du Nord, pays de Galles et Angleterre – au détriment du pouvoir central. Les Catalans réclament à leur tour une « consulta » pour obtenir leur indépendance.
Les résultats du scrutin écossais étaient attendus avec impatience et inquiétude par Madrid et Bruxelles. L’Europe est menacée par le repli sur soi et l’émiettement.
Le centre-droit de Frederik Reinfeldt a perdu les élections après 8 années au gouvernement. L’extrême-droite – Démocrates de Suède – devient la troisième force politique.
Les élections régionales en Thuringe et dans le Brandebourg ont vu le parti Alternative pour l’Allemagne remporter plus de 10% des suffrages. Ce parti surfe sur la peur des Allemands face à la situation en Europe.
Après avoir signé un accord de libre échange avec Bruxelles, accord qui entrera en vigueur en 2015, le président ukrainien, Petro Porochenko, ferme de façon provisoire sa frontière avec la Russie et annonce son attention de déposer d’ici 6 ans la candidature de son pays à l’entrée dans l’Union. La situation reste très tendue et difficile à décrypter.
Le secrétaire américain au Trésor – Jack Lew - demande aux européens de faire plus d’efforts pour « mener son économie là où elle devrait être », l’Allemagne est particulièrement sollicitée. La faible croissance européenne pèse sur la croissance économique mondiale.
Il s’agit de préparer un accord international pour 2015. La France annonce qu’elle versera 1 milliard de dollars sur 4 ans au « fond vert » pour aider les pays pauvres à réduire leurs émissions de CO2. Les grandes villes réunies dans le C40 Cities Climate Leadership group annoncent qu’elles feront des efforts dans ce sens. Pékin y est incité par la colère de ses concitoyens face à la pollution atmosphérique devenue réellement problématique.
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