Professeure de chaire supérieure au lycée Faidherbe (Lille) où elle enseigne la géopolitique en classes préparatoires économiques et commerciales. Membre du laboratoire HABITER (EA 2076) de l’Université Reims Champagne-Ardenne. Elle est notamment co-auteure chez Ellipses de Les 50 cartes à connaître, Coll. Atout concours, Paris, 2016 ; Histoire, Géographie, Géopolitique. Concours d’entrée aux grandes écoles, Coll. Atout concours, Paris, 2015.
Voici une synthèse de l’actualité internationale de janvier 2017 qui sera fort utile à tous ceux qui veulent disposer d’un point de l’actualité géopolitique, voire préparent un concours. Pour ne rien manquer, et recevoir nos alertes sur des documents importants, le plus simple est de s’abonner gratuitement à notre Lettre d’information hebdomadaire ou à compte twitter de veille géopolitique @diploweb
La Slovaquie vient de terminer sa présidence tournante de l’Union européenne (juillet-décembre 2016) et laisse la place à Malte dont l’agenda sera bien chargé pour les six mois à venir (janvier-juin 2017). La Valette devra notamment contribuer à gérer le Brexit, la crise migratoire et la question de la répartition des réfugiés, celle de l’OTAN – dont le nouveau président des Etats-Unis, Donald Trump, annonce vouloir en partie se désengager, au moins financièrement - et donc de la Défense européenne... et peut-être une reprise des pourparlers pour une éventuelle adhésion de l’Islande. A cela s’ajoute les éventuelles turbulences liées à la tenue des élections nationales au cours de ce premier semestre : France, Pays-Bas. L’UE va fêter ses 60 ans, les défis qui lui restent à relever sont immenses.
Après la défection de Martin Schultz qui préfère préparer les législatives allemandes face à Angela Merkel, le Parlement européen a dû se choisir un nouveau président. Antonio Tajani, député italien du PPE (parti conservateur) a été préféré au libéral belge Guy Verhofstadt. Ce choix est source de vives tensions car le président sortant était issu du groupe socialiste, qui désormais ne dirige plus aucune grande institution européenne. En plaçant un des leurs, les conservateurs mettent un terme à la grande coalition entre socialistes et conservateurs qui organisait le travail au Parlement européen. De plus, la nouvelle majorité conservateurs-libéraux est très fragile, ce qui pourrait rendre plus difficile le vote des lois.
Au Royaume-Uni, l’économie ne subit pas les contrecoups du Brexit, pour l’instant, malgré les craintes de la City. La croissance économique pourrait être de l’ordre de 2% pour 2016. Theresa May est tentée par un « Brexit dur ». La possibilité d’un accord bilatéral avec les Etats-Unis l’y encourage. Sa relation « spéciale » avec les Etats-Unis ne se dément pas. Affaire à suivre.
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Les négociations en vue d’une possible réunification de Chypre – l’armée turque occupe le nord de l’ile depuis 1974 – ont repris.
En janvier 2017, l’OTAN vient de commencer à déployer, en vertu d’accords précédemment passés, les premiers renforts en Lituanie – des éléments allemands – des blindés doivent bientôt suivre, alors que la Pologne devrait accueillir des renforts américains. Des renforts français sont attendus en Lettonie et Estonie. La Russie continue à faire peur en Europe orientale, la Lituanie prévoit d’ériger un mur pour isoler l’enclave russe de Kaliningrad. Un mur de plus en Europe !
Quelque 65,9 millions de personnes vivaient en France métropolitaine et dans quatre départements d’outre-mer au 1er janvier 2014, selon des chiffres définitifs de l’Insee publiés au Journal officiel en janvier 2017 (Mayotte non comptabilisée). Les départements les plus peuplés - comptant plus de 2 millions d’habitants - sont le Nord, Paris et les Bouches du Rhône.
En revanche, les naissances s’infléchissent pour la deuxième année consécutive, ce qui n’est pas une bonne nouvelle. L’indice synthétique de fécondité s’établit à 1,93 enfants par femme en 2016. Les générations ne sont donc pas renouvelées. Si l’INSEE n’avance aucune explication, Gérard-François Dumont estime que les récents changements de la politique familiale, même s’ils ne concernent qu’une minorité des familles, entrainent une incertitude anxiogène génératrice d’un report des naissances, voire de l’abandon du projet d’agrandir les familles. Le poids des personnes âgées de plus de 65 ans dans la population totale va continuer à croitre.
La Chine enregistre, elle une progression des naissances après la fin de la politique de l’enfant unique : la natalité progresse de 6% en 2016. Cela ne suffit pas à enrayer le vieillissement accéléré de la population chinoise.
En Syrie, les forces de Bachar Al-Assad viennent de reprendre en janvier 2017 une position stratégique à une quinzaine de kilomètres de Damas, Wadi Barada. Dans cette localité, qui était aux mains d’une coalition rebelle depuis 2012, se situe une station de pompage d’eau essentielle pour l’approvisionnement de la capitale. C’est une nouvelle victoire pour le pouvoir syrien après la prise des quartiers orientaux d’Alep, deuxième ville du pays. Elle s’est traduit par un nouvel exode de civils depuis les théâtres de combats. Une scission s’est opérée entre factions rebelles. Une recomposition du camp rebelle, centré sur la région d’Idleb, s’opère autour du Fateh Al Cham (relevant d’Al Qaida pendant longtemps) d’un côté et d’Ahrar Al-Cham autre groupe salafiste.
Les forces irakiennes ont repris en partie les quartiers orientaux de Mossoul des mains de l’EI après des combats très durs.
Les violences entre Israéliens et Palestiniens se sont intensifiées, ainsi un nouveau groupe terroriste a revendiqué l’attentat qui a couté en janvier 2017 la vie à 4 soldats de Tsahal à Jérusalem. Sept policiers ont été tués dans le Sinaï égyptien que Le Caire peine toujours à sécuriser.
En Turquie, le Parlement a voté une nouvelle Constitution qui renforce – selon les désirs de Recep Erdogan – les pouvoirs présidentiels. Le poste de premier ministre, si le texte est définitivement adopté en avril 2017, devrait disparaitre et le président pourrait aussi intervenir au niveau judiciaire. Il s’agirait non seulement d’une constitution présidentielle, mais cela signifierait la fin de la séparation des trois pouvoirs – exécutif, législatif et judiciaire, donc d’un Etat démocratique.
Astana – Kazakhstan – accueille en janvier 2017 les négociations de paix pour la Syrie. Elles s’organisent sous l’égide de la Russie, de l’Iran et de la Turquie et réunissent les rebelles et les représentants de Damas. Les Kurdes sont exclus des discussions, ce qui n’augure rien de bon pour eux. Les puissances occidentales en sont les grandes absentes
Le 20 janvier 2017, le 45ème président des Etats-Unis a prononcé un discours d’investiture que l’on peut qualifier de rupture. Donald Trump dénonce de façon assez virulente un modèle économique mis en place depuis les années 1980, et porté par son prédécesseur, celui d’une Amérique qui préfère importer ses biens depuis des pays où la main d’œuvre est moins chère, fragilisant durablement les classes ouvrières et les classes moyennes américaines qui ont formé une partie non négligeable de ses électeurs : « Le carnage, c’est terminé » affirme-t-il. Son discours est marqué par un retour du protectionnisme (comme la nomination de Robert Lightizer à la tête du commerce), une vision défensive, y compris au niveau migratoire puisqu’il a promis l’érection d’un nouveau mur qu’il entend faire financer par un Mexique dont le président annule finalement sa visite à Washington. Dès la première semaine de son mandat, le nouveau président signe toute une série de décrets, pour mettre en application ses promesses électorales. Il rogne ainsi l’Obamacare, qui étend la couverture sociale à plus de 20 millions d’Américains mais provoque une hausse du coût des complémentaires de santé. Il annonce que les Etats-Unis se retirent de l’accord de libre-échange du Pacifique (le TPP, Partenariat Transpacifique) pour le plus grand bénéfice de la Chine qui en était exclue. Il n’est pas sûr que l’Alena survive encore longtemps, du moins sous sa forme présente. L’Amérique de Donald Trump semble préférer les accords bilatéraux – ce qu’il propose au Royaume-Uni de Theresa May –, les deals au multilatéralisme. Certains de ses décrets provoquent l’émoi comme celui interdisant l’entrée sur le sol des Etats-Unis aux ressortissants de sept pays (Libye, Soudan, Somalie, Yémen, Iran, Irak, Syrie) interprété comme un décret anti-musulmans, ou celui autorisant des oléoducs très controversés.
Sur le plan international, Donald Trump annonce vouloir un engagement américain plus mesuré au sein de l’OTAN – les Etats-Unis en assume plus des deux-tiers des dépenses – ce qui inquiète les Européens sommés d’augmenter leurs budgets militaires. Son slogan « America first » laisse présager – sans certitude aucune – un moindre investissement de l’Amérique sur le plan international, ce qu’avait déjà commencé à faire son prédécesseur, et un recentrage accentué sur la défense des intérêts américains. Cette inflexion est interprétée par Tel-Aviv par la non-condamnation de la reprise de la colonisation sur les territoires palestiniens. Enfin, un rapprochement inédit depuis la « Grande Alliance » de la Seconde Guerre mondiale semble se dessiner entre Washington et Moscou dont l’un des points de convergence est la lutte contre le jihadisme.
Les défis de 2017 sont immenses. Comment sortir des conflits en Syrie et en Irak ? Quelle politique mener face à la Corée du Nord ? Quelles positions adopter face à la rivalité entre Arabie Saoudite et l’Iran ?...
Les scandales qui entourent la présidente sud-coréenne Park Geun-hye gagnent le monde des chaebols, Samsung en tête. L’héritier Lee Jay-yong est soupçonné de corruption active de l’entourage de la présidente pour obtenir des arbitrages favorables, comme par exemple pour la fusion de deux filiales de Samsung Group
La Côte d’Ivoire renoue en janvier 2017 avec des mutineries, notamment dans la région de Bouake, car des primes attendues par l’armée n’ont pas été versées. Les tensions sont tellement vives que le port d’Abidjan, le plus important d’Afrique de l’Ouest a dû être fermé temporairement. Daniel Duncan vient d’être investi en tant que vice-président. Un nouveau poste créé par la Constitution voulue par le président Alassane Ouattara.
En Gambie, le président sortant, Yahya Jammeh, qui a perdu les élections présidentielles organisées début décembre 2016, rechigne à quitter le pouvoir pour le laisser à son rival Adama Barrow. Celui-ci doit prêter serment depuis le Sénégal voisin. La CEDEAO envisage d’intervenir avant que Yahya Jammeh ne préfère l’exil en Guinée, craignant une intervention armée sénégalaise.
Le Mali renoue avec la terreur jihadiste. En janvier 2017, un attentat a fait 47 morts à Gao, une des plus grandes villes au nord du pays. La Somalie est de nouveau la victime d’un attentat tuant près de 30 personnes à Mogadiscio, suivi d’une attaque des Shebabs non loin du Parlement.
Après 32 ans d’absence, le Maroc vient de réintégrer l’Union africaine en janvier 2017.
Une succession dynastique à l’ile Maurice : Pravind Jugnauth remplace son père âgé de 86 ans au poste de premier ministre. L’opposition est vent debout et veut des élections.
Au 47ème forum économique de Davos, le président chinois Xi Jinping fait l’éloge du libre-échange et de la mondialisation. Il va à contrario de la politique économique esquissée par le nouveau président américain Donald Trump. Un monde l’envers...
En Iran, la disparition de l’ancien président Akbar Hashemi Rafsandjani tourne une page de la politique du pays post- révolution islamique (1979). Rafsandjani a présidé aux destinées de son pays entre 1989 et 1997, après avoir été l’un des bras droit de l’ayatollah Khomeiny et avoir été un des promoteurs de la fin de la guerre avec l’Irak en 1988. Cet homme a su utiliser ses réseaux pour gouverner, y compris dans l’ombre. C’était un réformateur, plutôt modéré, même s’il n’a pas dédaigné les actions violentes et n’a pas oublié d’enrichir sa famille. Sa disparition laisse le camp réformateur orphelin d’une figure tutélaire et fragilise Ali Khamenei.
Au Portugal, Mario Soares, père de la démocratie, est décédé en janvier 2017. Ce socialiste organise, au lendemain de la révolution des œillets (1974), la fin des guerres coloniales menées en Afrique. Il a été ministre des Affaires étrangères, plusieurs fois premier ministre, notamment du premier gouvernement constitutionnel post-Salazar et c’est en tant que président de la République (1986-1996) qu’il mène le Portugal à intégrer la CEE.
Roman Herzog, premier chef d’Etat de l’Allemagne réunifiée, entre 1994 et 1999 vient de disparaitre.
L’équipe de France de handball vient d’être sacrée championne du monde pour la sixième fois ! Une magnifique performance.
A Cadarache, le réacteur thermonucléaire ITER a produit son premier plasma – état dans lequel les électrons et les noyaux atomiques sont indépendants - ce qui est une étape importante vers la fusion nucléaire. Ce projet international qui doit permettre la fusion de l’hydrogène et de créer ainsi une nouvelle forme d’énergie non radioactive et non émettrice de gaz à effet de serre.
Copyright Février 2017-Degans/Diploweb
Plus pour réussir
Extraits du catalogue des livres géopolitiques publiés par Diploweb pour la réussite aux concours.
. A. Degans, "Réussite aux concours 2018 ! La synthèse de l’actualité internationale 2017"
. L. Chamontin, "Ukraine et Russie : pour comprendre"
. G-F Dumont, P. Verluise, "The Geopolitics of Europe : From the Atlantic to the Urals"
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