Journaliste indépendant, Régis Genté est installé depuis plus de dix ans à Tbilissi, capitale de la Géorgie située au cœur du Caucase. Il couvre l’actualité du Caucase et de l’Asie centrale pour Radio France Internationale, Le Figaro, France 24. Entretien avec Pierre Verluise, Directeur du Diploweb.com.
Géopolitique des J.O de Sotchi. Entretien avec Régis Genté à l’occasion de son livre "Poutine et le Caucase", éd. Buchet Chastel. Une analyse nourrie par dix années de pratique professionnelle dans le Caucase.
Pierre Verluise : Vous intitulez votre livre "Poutine et le Caucase". Il sort en librairie peu avant l’ouverture des JO d’hiver de Sotchi. Par-delà le "timing", quelle était la nécessité de publier ce livre ?
Régis Genté : Le Caucase a joué un rôle tout à fait déterminant pour Vladimir Poutine, en tant que Président de la Fédération de Russie, et pour lui il est extrêmement important que ces JO se tiennent précisément au Caucase. V. Poutine sait qu’il est fortement critiqué pour sa politique, la nature du régime qu’il a instauré, et notamment son action au Caucase. Et tout indique, du début à la fin, comme l’a encore montré la libération de M. Khodorkovski le 20 décembre 2013, que V. Poutine veut faire venir le monde entier à Sotchi, au Caucase donc, afin de faire valider sa politique, caucasienne notamment, parce que c’est elle qui fait le plus problème. Il s’agit de la faire valider par les leaders politiques du monde. C’est capital pour Poutine parce que sa grande ambition est de mettre ou remettre la Russie sur le devant de la scène internationale et que ces questions que j’appelle de "légitimité" sont un obstacle pour ce faire. Si les B. Obama, F. Hollande, A. Merkel, D. Cameron, mais aussi les Xi Jinping ou les présidents des ex-républiques soviétiques, venaient à Sotchi, ils valideraient, légitimeraient, par leur présence, la politique de Poutine au Caucase. Que ce soit par exemple la relance, par V. Poutine, de la guerre en Tchétchénie, la seconde, à l’automne 1999, ou la guerre contre la Géorgie durant l’été 2008, qui a abouti à la reconnaissance unilatérale par Moscou des deux républiques séparatistes géorgiennes que sont l’Abkhazie et l’Ossétie du Sud. L’Abkhazie jouxte Sotchi, les compétitions olympiques se dérouleront à une quinzaine de kilomètres du territoire abkhaze. Pour un chef d’Etat étranger, honorer de sa présence ces JO c’est entériner les modifications de frontières imposées par la force par la Russie en 2008 à son voisin géorgien. Publier ce livre en 2014, c’est saisir l’occasion de ces Jeux pour raconter autrement Poutine mais aussi, pour les gens qui s’intéressent à la géopolitique, de montrer comment une région comme le Caucase est utilisée par la Russie pour servir ses ambitions et sa stratégie.
P.V. : Pour vous, l’enjeu de ces JO va donc au-delà d’une question d’image ?
R.G. : Oui. Certes, comme pour tout hôte des JO ou d’une grande compétition sportive, et notamment pour les pays émergents, il s’agit de se faire pleinement accepter au rang des grandes nations, de celles qui sont en un sens "respectables". Il faut faire la démonstration que l’on est un pays moderne, capable d’organiser un événement d’importance planétaire. Mais pour la Russie, il s’agit aussi, et peut-être d’abord, de faire légitimer son action au Caucase. L’enjeu est donc plus qu’une question d’image, il s’agit de légitimité. Si la Russie était encore plus importante, économiquement notamment, peut-être qu’on ne l’embêterait pas et que les Obama, Merkel et autres Hollande ne bouderaient pas ces JO... comme les Bush et Sarkozy n’ont pas boudé les JO de Pékin en 2008.
P.V. : Pourquoi insistez-vous tant sur la question de la légitimité ?
R.G. : C’est Poutine lui-même qui insiste sur cette question. Par exemple, en juillet 2007, quelques jours après que Sotchi se soit vue confier l’organisation des JO d’hiver de 2014, lors de la session du CIO de Guatemala Ciudad, M. Poutine s’adresse à un groupe de jeunes Russes et leur dit : « Si nous avions échoué à restaurer l’intégrité territoriale, si nous avions échoué à arrêter la confrontation dans le Caucase comme nous l’avons fait il y a cinq sept ans, si nous avions échoué à changer radicalement la situation économique, si nous avions échoué à résoudre les problèmes sociaux, nous n’aurions eu qu’une petite chance d’accueillir les Jeux olympiques. » Et il conclut, le choix du CIO est le « signe que nous sommes sur les bons rails. » Nous voyons bien là combien les JO doivent servir à faire valider sa politique et combien sa politique caucasienne pose problème, au sujet de la Tchétchénie en l’occurrence. Je rappelle par ailleurs au début de mon livre ce qui s’est passé le 6 octobre 2013, jour où la flamme olympique est arrivée sur la terre russe. Dix personnes seulement ce jour-là ont l’honneur de porter ladite flamme, dans et autour du Kremlin. Vous imaginez que le choix de ces dix personnes a été réfléchi et certainement validé à très haut niveau. Il y a parmi ces dix personnes un paralympique, un jeune pianiste prodige, une jeune fille qui a sauvé quelqu’un de la noyade et... un pilote de chasse de l’armée russe qui a participé à la guerre contre la Géorgie en 2008 ! Vous voyez combien il faut encore là expliquer au monde que la guerre de 2008 était affaire de pacifisme, ce qui n’est évidemment pas vrai. Un mot encore sur la seconde guerre de Tchétchénie, la guerre de Poutine, si sale, si brutale, avec ses sinistres camps de filtration et ses dizaines de milliers de morts : dès le début, le Kremlin essaie de faire croire qu’il s’agit de lutte contre le terrorisme islamiste. Il s’agit en réalité de faire oublier qu’il s’agir, pour les Tchétchènes, d’un combat anti-colonial.
P.V. : Lorsqu’on parle de légitimité, on pense surtout à la légitimité interne, vis-à-vis du peuple. L’action au Caucase de Poutine est-elle problématique de ce point de vue ?
R.G. : Oui et non. Cela dépend de comment l’on prend le problème, sachant que cette question n’a peut-être pas exactement le même sens chez les Russes que chez nous. Au départ, cela pose problème. Parce que si nous regardons de près la carrière de M. Poutine, en tant que Président, c’est-à-dire depuis de son ascension fulgurante vers le Kremlin à partir de l’été 1999, nous sommes frappés de voir combien celle-ci est étroitement liée au Caucase, comment des moments cruciaux de celle-ci se jouent au Caucase. A commencer par la prise de pouvoir suite à une série cinq d’attentats, qui font près de trois cent morts, en septembre 1999, et qui servent de justification à la relance de la guerre en Tchétchénie. Or, de très forts soupçons pèsent sur le Service fédéral de sécurité de la Fédération de Russie (FSB), dont M. Poutine est issu et qu’il a dirigé juste avant de devenir Premier ministre début août 1999, dans l’organisation de ceux-ci. L’attentat déjoué de Riazan, le 22 septembre 1999, apporte des preuves que le FSB se préparait à commettre cet attentat... pour faire porter la responsabilité aux Tchétchènes. Autrement dit, de très forts soupçons pèsent jusqu’à aujourd’hui sur le fait que l’ascension vers le Kremlin de Poutine est le résultat d’une cynique mise en scène destinée à installer un inconnu à la tête de la Russie, pour préserver les intérêts de la famille B. Eltsine et des oligarques, pensent les uns, pour que les guébistes s’emparent des rênes du pays estiment les autres. Ensuite, dans la foulée de ces événements et avec la relance de la guerre en Tchétchénie, il va créer un Etat où les médias sont repris en main, les gouverneurs des régions nommés par le Kremlin et non plus élus par le peuple des républiques de la Fédération, où le sécuritaire justifie tout, où le citoyen n’est rien face à l’Etat. Et souvent ces mesures autoritaires se trouvent "justifiées" par la politique au Caucase : la chaîne de télévision NTV tombe dans l’escarcelle de l’Etat après avoir trop dit la vérité sur les attentats de septembre 1999, les gouverneurs ne sont plus élus après la crise de la prise d’otage de l’école de Beslan (en septembre 2004) par des rebelles islamistes Nord Caucasiens. Certes, M. Poutine va ensuite apparaître comme légitime en remettant l’Etat sur ses pieds, après le chaos de l’époque Eltsine, en améliorant les performances économiques, ce qui est surtout dû toutefois à l’augmentation des cours du pétrole [1].
P.V. : Quid de sa légitimité au Caucase ?
R.G. : Elle est éminemment problématique. En Tchétchénie bien sûr où, comme je l’explique dans un chapitre que j’ai intitulé "Pax Poutina", cela ne tient que parce que le Kremlin achète la loyauté de la république à coup de milliards. Problématique dans toute la moitié orientale du Caucase russe parce que, et cela fait partie du bilan de M. Poutine, après sa relance de la guerre en Tchétchénie la rébellion s’est étendue aux républiques voisines : au Daghestan, qui est aujourd’hui la république la plus instable de la région, en Kabardino-Balkarie, en Ingouchie, etc. Il y a eu près de 500 morts en 2013 au Caucase du nord du fait de l’insurrection. Et même du côté de Sotchi, qui est beaucoup plus calme que dans la moitié orientale de la région, les gens ne sont pas contents. J’ai fait ce livre aussi parce que je me suis rendu compte que les JO se déroulent exactement 150 ans après ce que Moscou considère généralement comme la victoire finale sur le Caucase, à savoir la bataille de Krasnaïa Poliana, sur les tribus circassiennes. Et en plus, une bonne partie de ces JO se déroulent précisément là où a été remportée, et fêtée le 21 mai 1864 (selon l’ancien calendrier russe), cette victoire, à Kranaïa Poliana. C’est pour cela que leader de la rébellion islamo-nationaliste du Nord Caucase Dokou Oumarov a appelé en juillet 2013 tous ses frères d’armes à empêcher ces "danses sataniques sur les os de nos ancêtres". Il faisait évidemment référence aux Circassiens tués à la fin des guerres du Caucase et à ceux qui ont été contraint à l’exil, en direction de l’empire ottoman, et dont peut-être 700 000 sont morts pendant la traversée de la mer Noire.
P.V. : C’est pourquoi vous parlez dans votre livre de ces JO comme d’un nouvel épisode dans les interminables guerres du Caucase...
R.G. : Absolument. Dans mon premier chapitre, je tente d’ailleurs de montrer ce qu’on pourrait appeler la guerre symbolique, mémorielle, que Poutine mène à ce sujet. Mais en plusieurs endroits du livre je rappelle et montre combien cela s’articule aussi avec l’incapacité de M. Poutine à définir ce qu’est la Russie, à savoir un Etat-nation ou un empire multiethnique. On a l’impression qu’il tend lui-même vers la première solution, ou du moins qu’il s’y laisse entraîner par le nationalisme russe. Mais cela pose des gros problèmes de violence entre Slaves et Caucasiens. Je ne sais pas combien de temps cela pourra durer. Dans le même temps, de façon schizophrénique, il rappelle en permanence que la Fédération de Russie est multiethnique mais il semble incapable d’aller au-delà de la bien pensance hérité de l’URSS, celle très déclarative de "l’amitié entre les peuples".
P.V : Nous observons avec son troisième mandat que M. Poutine se dote d’une sorte d’idéologie qui s’appuie fortement sur l’orthodoxie, cela ne fait-il pas que creuser l’écart avec les populations caucasiennes, souvent musulmanes ?
R.G : En effet. Cela fait partie des facteurs aggravants. En même temps, cet ersatz d’idéologie a une fonction simple : mettre la Russie sur le devant de la scène internationale en prenant systématiquement le contrepied de l’occident, en se posant comme un leader d’un monde qui se dit traditionnaliste, respectueux des valeurs nationales etc. Cela a été l’unique raison de l’adoption de deux lois dites "contre la propagande homosexuelle". Ce tournant idéologique se veut un des piliers de la stratégie russe pour s’assurer un retour sur le devant de la scène internationale.
P.V. : Quels sont les autres piliers ?
R.G : Celui-ci, l’idéologique, sert aussi à se trouver des alliés dans le monde occidental, dans les franges traditionnalistes ou nationalistes, d’où l’accueil chaleureux qu’a reçu la française Marine Le Pen (Front national) à Moscou durant l’été 2013, reçu par le numéro 2 de la Douma etc. Quels autres piliers ? Le gaz bien sûr, nous l’avons vu avec la façon dont le Kremlin a mis la pression sur l’Arménie ou l’Ukraine pour qu’elles ne signent pas d’accord d’association avec l’UE, en maintenant des prix élevés qui ont été revus à la baisse une fois qu’Erevan et Kiev ont renoncé à signer à Vilnius l’accord d’association avec l’UE. Un autre pilier a été l’emploi de la force. On a souvent mal compris le sens de la guerre de 2008, certains croyant même que la haine réciproque entre V. Poutine et le Président géorgien d’alors Mikheïl Saakachvili avait joué un rôle décisif. Or, il me paraît évident que la guerre de 2008 a surtout servi à Moscou à expliquer à l’occident qu’il n’était plus question de prendre des décisions sans elle. Ayant couvert cette guerre, je me souviens que chaque jour j’avais à commenter les déclaration des messieurs Poutine, Medvedev ou Lavrov évoquant le Kosovo, l’Irak, les bombardements de l’Otan sur la Serbie... Et dans mon livre j’explique que le premier papier que j’ai fait sur cette guerre, sans savoir encore qu’il y aurait une guerre, date de la mi-février 2008, quelques jours avant la reconnaissance par une partie de la « communauté internationale » de l’indépendance du Kosovo, lorsque M. Poutine a alors promis une "préparation maison" pour le Caucase. Ce jour-là, dans le Caucase, chacun a compris combien ces mots étaient lourds de menace. Ceux qui disent, et ils sont nombreux, que la responsabilité du conflit revient à Saakachvili, seulement à lui, se trompent. Ce qui ne veut pas dire que Saakachvili n’a pas commis d’erreurs. En tous cas, entre le conflit de 2008 et la position de la Russie sur le dossier syrien depuis plusieurs années, la continuité est évidente et le but identique : remettre à tout prix la Russie sur le devant de la scène internationale.
P.V. : Quelles sont les relations avec la Géorgie aujourd’hui ? Le nouveau gouvernement à Tbilissi a adopté une position beaucoup moins frontale vis-à-vis de Moscou...
R.G. : Oui, mais cela n’empêche pas Moscou d’être agressive. Le jour même où la Géorgie initiait l’accord d’association avec l’UE, le 28 novembre 2013 lors du sommet du Partenariat Oriental de Vilnius, les gardes frontières russes se remettaient, après deux mois de pose, à installer des barbelés sur la "limite administrative" entre la province séparatiste de l’Ossétie du Sud et le reste de la Géorgie. Bref, Moscou signifiait qu’elle n’apprécie guère ces liens que Tbilissi entend sceller avec l’Europe. D’ailleurs, je peux vous dire qu’aujourd’hui les responsables géorgiens veulent réduire au maximum la durée entre le paraphe de Vilnius et la signature de l’accord d’association proprement dit. Ils espèrent signer en un temps record, probablement en septembre 2014, afin de réduire la période pendant laquelle la Russie ou des forces anti-occidentales en Géorgie, que ce soit des hommes politiques membres de la coalition au pouvoir ou la puissante église orthodoxe nationale, pourraient tenter de faire dérailler le processus. Alors oui, le vin géorgien est revenu sur le marché russe, on parle de rétablir des vols réguliers entre Moscou et Tbilissi etc., mais sur le fond, le libre choix de sa grande stratégie pour la Géorgie, rien n’a changé.
P.V. : M. Poutine tient plus que tout à son projet d’Union eurasienne ?
R.G. : Il semble oui. D’Union eurasienne, d’Union douanière, etc. On a vu comme je le disais avec les pressions exercées sur l’Arménie et l’Ukraine, mais aussi la Moldavie. Il s’agit de créer une aire que la Russie dominerait. Ce qui me frappe toujours, c’est que cela se passe immanquablement sur fond de non-désir de vivre ensemble. M. Poutine doit convoquer les présidents arménien ou ukrainien pour emporter l’adhésion de ces pays à ses projets, il n’y a manifestement pas de désir de ces peuples de rejoindre ces unions. Je ne veux pas dire qu’ils sont forcément contre, les Arméniens pour des raisons historiques et donc sécuritaires ne veulent certainement pas rompre avec la Russie. Mais ce que je veux dire c’est que les projets russes, comme l’Union eurasienne, ne suscitent pas un désir de vivre ensemble, un attrait en soi. Je le constate partout dans la région, au Kazakhstan par exemple, où les gens sont très russifiés, c’est à reculons que l’on est entré dans l’Union douanière. Les hommes d’affaires kazakhs se plaignent de s’être fait avoir. Leur marché est ouvert aux concurrents russes, mais des obstacles sont en permanence créés pour les entrepreneurs kazakhstanais qui veulent aller à la conquête du marché russe.
P.V. : Ces Unions ne sont donc pas un facteur de stabilité pour le Caucase ?
R. G. : Certainement pas non. Il n’y a qu’à voir ce qui se passe en Ukraine. Euromaidan est une contestation qui dépasse la question du choix entre Union européenne et Union douanière "russe". Il est clair qu’au fond c’est un choix de société et de gouvernance dont il est question. Les Ukrainiens, de l’Est comme de l’Ouest, rejettent leurs politiques, ceux du pouvoir comme ceux de l’opposition d’ailleurs. Même si le Président Yanoukovitch représente le pire en matière de gouvernance post soviétique, laquelle sied si bien à M. Poutine.
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Régis Genté, Poutine et le Caucase, coll. Document, Paris, éd. Buchet Chastel, 2014.
Le 21 mai 1864, dans la vallée de Krasnaïa Poliana, le Grand-duc Michel Nikolaïevitch offrait un banquet pour célébrer la fin de la conquête du Caucase par la Russie tsariste, là même où les tribus circassiennes venaient d’être massacrées. Cent cinquante ans après exactement, en février 2014, s’ouvrent les XXIIe Jeux olympiques d’hiver à Sotchi, dont une partie des compétitions se déroulent précisément à Krasnaïa Poliana. C’est là que Vladimir Poutine, en héritier de la Russie impériale, invite le monde entier à un nouveau banquet. Quel symbole !
Car le Caucase est bien le lieu, pour Poutine, de l’affirmation de la force et de la grandeur de la Russie. La guerre en Tchétchénie, le soutien aux indépendantismes d’Ossétie du Sud ou d’Abkhazie, allant jusqu’à la guerre contre la Géorgie, et aujourd’hui les JO à Sotchi, ne visent qu’à replacer la Russie sur le devant de la scène internationale.
Et, finalement, la trêve olympique de Sotchi pourrait rester dans l’histoire comme un nouvel épisode des interminables conflits du Caucase, comme une façon de poursuivre la guerre par d’autres moyens en tâchant de sceller symboliquement les victoires du passé.
Spécialiste de l’ancien espace soviétique, c’est à un véritable voyage au Caucase que nous convie Régis Genté, dans les pas des grands dirigeants russes, des derniers Tsars à Vladimir Poutine.
Le livre de Régis Genté, Poutine et le Caucase, sur le site des éditions Buchet Chastel, avec un podcast de RFI
[1] NDLR : La stratégie de G. W. Bush en Afghanistan et surtout en Irak contribue à la hausse des prix du pétrole, à l’avantage notamment de la Russie.
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